Les Flammes de la Guerre
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Les Flammes de la Guerre

C'est une époque sombre et sanglante, une époque de démons et de sorcellerie, une époque de batailles et de mort. C'est la Fin des Temps.
 
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 L'Antre

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Arduilanar
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MessageSujet: L'Antre   L'Antre Icon_minitime10/7/2011, 17:28

Arctus Secundus.

Une planète comme tant d'autres.

Vivable, tout juste. Ni ressources, ni population digne de ce nom. Pas le moindre intérêt tactique pour les serviteurs du grand et noble Imperium de l'Humanité. Autrement dit, pas grand chose qui mérite d'être défendu. Mais pas non plus grand chose pour tenter d'éventuelles factions adverses.
Cela faisait donc des siècles qu'Arctus vivait dans le marasme le plus total. Economique. Militaire. Technologique. Démographique. Même pas de quoi être pillé par un haut fonctionnaire impérial. La petite planète de la Bordure galactique n'avait vraiment rien pour elle, pas même de quoi exciter la plus médiocre des convoitises. Elle fut donc abandonnée à elle-même, condamnée à l'immobilisme et à la stagnation. Elle finit même par proclamer son indépendance, au soulagement des bureaucrates de l'Imperium, fondant officiellement la République Arctienne. Mais dans les faits, rien ne changea réellement - les impériaux avaient quitté la planète depuis déjà longtemps, et le nouveau gouvernement lui-même mesura rapidement le potentiel néant d'Arctus.
Les siècles passèrent sans apporter de renouveau. La République Arctienne finit par devenir une zone de non-droit, un repaire pour la racaille de la Galaxie et une escale pour tous les trafiquants. La maigre population d'origine se retrouva mêlée aux pirates, corsaires, déserteurs et canailles de tout poil, forgeant un semblant d'identité par assimilation de ces cultures exotiques. Les bidonvilles s'étendent sur la surface grise et morne de la planète, tandis que les seigneurs pirates se font bâtir de luxueuses résidences sur les hauteurs. Le gouvernement existe toujours, en théorie ; mais le pouvoir appartient aux maîtres du crime. Un observateur étranger dirait que l'anarchie règne sur Harkut, comme l'appellent ses habitants. Mais n'importe quel Harkuti pourrait lui répondre que c'est au contraire l'état le plus stable que puisse connaître la république.


Kara. Un bled miteux parmi d'autres. Le bidonville y a crû comme un champignon, tel une moisissure sur le cadavre d'une cité impériale. Les arcades brisées du temple de l'Aquila découpent encore leur silhouette inquiétante sur le ciel d'Harkut, et dans les ruelles tortueuses se mouvent les ombres furtives des résidents. Humains, abhumains, xenos. Ogryns et Hruds, Eldars, Taus, Grots. La plupart des habitants naissent, vivent et meurent dans ces quartiers délabrés, dans la crasse et l'insécurité perpétuelle. Mais les autres.... Ceux qui parcourent les étoiles. Ceux qui apportent un vent d'espoir, un vent de mystère et d'inconnu, de contrées lointaines et d'espaces inexplorés. Les pirates incarnent le rêve d'Harkut.

L'Antre est leur repaire. Un boui-boui minable, où se traîne un ramassis de dégénérés et autres gens peu recommandables. Mercenaires, ivrognes, commerçants sans scrupules, drogués, esclavagistes... La fine fleur d'Harkut, en somme, qui s'y retrouve pour régler les affaires sombres. Et c'est là que l'histoire commence.
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Albericus
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime10/7/2011, 20:47

Yuri Cotiala était comparable à ce que l’on appelle communément une larve. D’une taille inférieure à la moyenne qu’il compensait par un embonpoint plus que respectable, il n’en imposait que par l’omniprésence de ses gardes du corps.

Libre-marchand de son état, trafiquant d’armes, de xéno-artefacts et de techno-sorcellerie dans les faits, il fournissait régulièrement les cartels d’Harkut ainsi que les seigneurs du crime locaux, s’assurant de toujours proposer l’article donnant l’ascendant lors de leurs fréquentes luttes pour le pouvoir.
Le simple fait que l’obséquieux personnage ait survécu aussi longtemps en disait long sur ses véritables aptitudes, et faisait de lui une référence en matière de business et une figure aussi respectée que possible dans un secteur aussi anarchique.

Son trafic le poussait souvent à partir en expédition, en quêtes de technologies oubliées, et surtout revendables. Son affaire florissante lui permettait d’entretenir un contingent de gardes du corps professionnels, d’un tout autre genre que les bandits de bas étages infestant Harkut, et deux d’entre eux avaient pour mission de rester constamment à ses côtés. Grâce à son commerce, le libre-marchand parvenait à équiper sa troupe d’un équipement très largement diversifié, piochant dans l’arsenal de toutes les races ouvertes au commerce sur lesquels il parvenait à passer ses mains grasses.

Pour l’heure, Yuri attendait un rendez-vous important à son aire de prédilection. Le patron de l’Antre le connaissait comme un habitué et il occupait sa table habituelle, plongée dans la relative intimité d’une sombre alcôve, enfoncée dans le fond de la taverne. D’une main moite, le libre-marchand s’essuya le front à l’aide d’un fichu de lin. Comme à son habitude, il transpirait abondamment et ses riches robes n’amélioraient rien. Yuri n’était pas ce qu’on pourrait appeler un Adonis. Une tignasse de longs cheveux gras encadraient un visage pâle eu menton double et au regard fuyant. Regard qui pour l’heure faisait l’aller-retour entre sa montre et ses deux gardes du corps, immobiles et silencieux. Grands, dépassant légèrement les deux mètres, ils étaient enchâssés dans deux armures carapaces, leurs traits cachés par un casque Cadien doté d’un respirateur intégral pour l’un d’eux, et étrangement? par un heaume Eldar inexpressif pour l’autre. Tout deux malgré leur taille n'étaient pas aussi larges d'épaule que les porte-flingues habituels.

Leurs armures étaient peintes d’un bleu profond, relevées de subtils marquages jaunes. De façon à contrôler l’entrée de l’alcôve où Yuri patientait, ils tenaient nonchalamment une paire de fusils à impulsion Tau et gardaient leur regard cachés par leurs viseurs braqués sur la foule.
Reportant son attention sur sa montre, Yuri reprit une gorgée de mauvais vin d’épice et s’épongea une fois de plus le front.

Patience...


Dernière édition par Albericus le 10/7/2011, 21:46, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime10/7/2011, 21:12

Nonchalamment assis sur un antique fauteuil de pseudoplastique, Elthis Siftelë regardait d'un oeil amusé la vie pathétique des êtres qui l'entouraient. Dieux, songea-t'il en sirotant un verre d'alcool fort, que les mon'keighs sont divertissants !
Il resta un long instant dans la contemplation de deux hommes passablement alcoolisés qui en étaient venus aux mains. L'air légèrement absent et le sourire aux lèvres, l'eldar regarda l'un des hommes frapper la tête de son compagnon contre le comptoir jusqu'à ce qu'un craquement sonore retentisse. Du sang et des liquides cérébraux plein les mains, l'homme s'éloigna en titubant, tandis qu'un Hrud s'occupait déjà de dépouiller le cadavre de ses objets de valeur. Puis, rapidement, un homme à la blouse blanche maculée vint traîner le corps vers l'extérieur de l'Antre. Trafic d'organes. Le système de recyclage d'Harkut était d'une redoutable efficacité. Du moins, songea Elthis avec une froideur cynique, ce n'était pas de son cerveau qu'ils allaient tirer profit.

Il but une nouvelle gorgée de sa boisson. Infect breuvage. Au moins, l'alcool contribuait à faire oublier le goût. On eût dit un mélange d'huile de moteur et de sueur d'ogryn - et le pire était que c'était probablement ce dont il s'agissait. Dieux, pensa le pirate. Il allait falloir qu'il sorte un jour ou un autre de ce trou à rats.
En attendant, il continua à parcourir la salle bondée du regard. De nombreux visages lui étaient familiers. Des hommes, des eldars. Des pirates, eux aussi, aux côtés desquels il avait combattu pour arraisonner un navire marchand, ou contre qui il avait eu à se défendre. Tous avaient de bonnes excuses pour leurs actes : la fuite du carcan étouffant du vaisseau-monde, la recherche d'exotisme, d'aventure, l'espoir d'une vie meilleure, de la liberté. Hypocrites. Lui faisait cela pour la meilleure raison du monde, la seule, l'unique valable : l'argent. Pas même pour le pouvoir. Le pouvoir glisse entre les doigts, se retourne contre vous. L'argent seul rend maître de son propre destin, et c'était pour cela qu'Elthis avait quitté Biel-Tan. Pour s'en mettre plein les poches, et rien d'autre.

Sans doute comme l'autre. Le gros homme du fond, engoncé entre ses deux gorilles. Un libre-marchand, à en voir sa tenue ridicule. L'Eldar songea à la profonde ironie de la chose : Harkut était peut-être l'endroit le moins sûr de la Bordure, mais c'était aussi le seul où un libre-marchand pouvait séjourner dans un bar plein à craquer de forbans sans craindre pour sa fortune. La loi des seigneurs de Harkut était simple, mais intransigeante : ne pas toucher à ceux qui ont de l'argent. Une trêve tacite se concluait ainsi entre pilleurs et pillés sur la surface morne de la planète, pour que la compétition ne reprenne que de plus bel de retour dans l'espace. S'en prendre aux fortunés n'est jamais payant, et les seigneurs harkuti savaient mieux que quiconque qu'il y avait tout à gagner à offrir une paix relative aux commerçants. Qu'ils s'avisent seulement de chercher un endroit plus accueillant, et c'était toute l'économie locale qui s'effondrait - qu'il s'agisse d'honnêtes trafics d'esclaves ou bien de piraterie.
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YunYun
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime16/7/2011, 01:37

Tous ses sens étaient agressés, tout son environnement l'oppressait. Tout ce qu'elle avait vu jusqu'ici n'était que taudis, misère, pauvreté et déchéance, tant dans le décor que chez ces pitoyables hommes qui transpiraient tous l'alcool ou pire. Tout était gris, morne, l'atmosphère elle-même se faisait pesante, lourde et laissait un goût amer à respirer. La crasse était omniprésente, sur les murs, sur le sol, sur les hommes ou dans l'air. Un cloaque nauséabond hautement repoussant. Et pourtant, plein de vie, débordant de vie même comme l'annonçait la cacophonie ambiante. Des cris, des coups de feu, des claquements de portes, pas un moment de répit, seulement un bruit sourd et sauvage, assourdissant, pénible. Mais le pire, c'était l'odeur. Une affreuse pestilence à la limite du supportable, immonde parfum d'urine, de transpiration, d'alcool, d'émanation chimique, de remugle et de relents en tout genre, et même du sang, dont les tâches séchées ornaient la plupart des surfaces. A y réfléchir, ce n'était pas ce lieu en particulier qui sentait autant, c'était la planète entière qui dégageait ces infâmes miasmes. De bien des planètes qu'elle avait visitée, celle-ci était la plus odorante, un calvaire tout juste supportable.

Elle réajusta une énième fois le tissu devant son visage. Si ça pouvait au moins atténuer cette horreur. L'Antre portait bien son nom. Ca ne ressemblait à rien d'autre qu'une sombre et misérable antre, annoncée par une foule d'homme ivre mort devant son accès et un tintamarre à réveiller les morts. Jusqu'ici , elle n'avait fait qu'attirer des yeux dans l'ombre, mais elle avait la désagréable sensation d'avancer dans la gueule du loup, chaque pas faisait croître son malaise. Ses deux compagnons, s'ils ressentaient la même chose, n'en montraient rien. Le plus grand et gros d'entre eux écarta un homme vomissant allégrement sur la porte, puis poussa celle-ci, invitant d'un geste de la main ses camarades à rentrer.

- Les dames d'abord, dit-il en souriant.

Charmante attention pensa t-elle, ce type est un idiot.
Elle enjamba la flaque laissée devant l'entrée et pénétra à l'intérieur de la fameuse Antre, un grand lieu ici disait-on. Et c'était peu dire ! L'odeur, le bruit, le sentiment d'oppression tout s'accentua lorsqu'elle glissa la tête à l'intérieur, de même que son dégout. Elle avait une sainte horreur du bruit, et malgré son voile, elle ne percevait que trop bien l'atmosphère imbibée d'alcool et saturé par les fumées de substances toutes plus dangereuses les unes que les autres. La porte grinça fortement, certains de ceux qui n'étaient pas encore totalement assommés levèrent un œil en coin mais la plupart se moquait généralement de qui rentrait et qui sortait. Mais pas cette fois.

Partout autour d'elle les rebuts de l'humanité, des hommes miséreux, sales, puants, seulement capable de violence et de se noyer dans l'alcool. Ils avaient une apparence pire que tout ce qu'elle avait pu voir dans les plus reculés des villages de mondes féodaux qu'elle avait pu visiter. Elle n''était pas rassuré ça non, tout cela la dégoutait. En plus d'accueillir tous les parias et les non-voulus de l'humanité, elle entrevit ce qui ne pouvait être que des aliens. Si elle voulait bien donner du crédit à la propagande traditionnelle impériale, c'était au sujet des aliens. Elle avait une répulsion viscérale à leur vue, mais au moins avait-ils l'apparence moins méprisable que les ivrognes autours. Ses deux compères la rejoignirent, et se placèrent à ses cotés. Leur présence la rassura quelque peu, mais les battements de son cœur trahissait son inquiétude quant à l'intérêt qu'elle venait d'évoquer dans l'esprit de ces odieux forbans.

En effet, nombre de paires d'yeux se fixèrent sur elle, des yeux amusés, inquiets, agressifs mais toujours curieux. Le bruit connu une accalmie, toujours assourdissant, mais le signe certain qu'elle venait par sa simple présence d'attirer l'attention. Et pour cause, elle était à leur parfait contraire. Pour commencer, elle était une des rares si ce n'est la seule présence féminine à l'intérieur et son costume par dessus tout contrastait fortement avec ce qui l'entourait.

Elle portait un habit d'un beau blanc très spécifique. L'habit formait une longue cape derrière elle qui frottait doucement au sol, au devant, la cape ne dépassait pas les genoux. Un autre repli de l'habit, moins ample, venait se serrer à mi-cuisse. Le vêtement blanc s'ouvrait au niveau de la poitrine pour dévoiler un bustier rouge agrémenté de quelques lignes dorées, de bonne couture. A l'arrière, l'habit montait jusque sur sa tête pour former une capuche qui lui cachait le front, décorée d'un trait doré. Les manches de l'habit étaient courtes et finissaient en un coton noir plus épais. Elle portait de longues mitaines d'un bleu très sombre qui finissaient de cacher ses bras en capturant le majeur de chacune de ses mains. Deux anneaux dorés tintaient l'un contre l'autre sur son bras gauche.
Son visage était lui masqué par un voile blanc qui venait de ses oreilles vers l'arrête de son nez en laissant un croissant de joue visible sous ses yeux, où se trouvaient deux tatouages blancs symétriques. Ses yeux verts étaient tout deux rehaussés par une large patte de maquillage bleutée, sous de fins sourcils. Nombre de longues mèches noires sauvages sortaient entre la capuche et le voile. Celui-ci tombait jusqu'à la base de son cou, où, du fond de sa nuque vers sa poitrine tombait un collier de perles oranges grossières. Autour de son ventre se trouvait une large ceinture rouge, noire et or qui semblait ne faire qu'une pièce avec son bustier malgré que l'habit blanc passa sous cette ceinture mais sur le bustier.
A la taille se trouvait une véritable ceinture cette fois, de cuir, ornée de disques argentés, et de fines lanières étaient accrochées à cette même ceinture, pendantes sur le coté gauche. Elle arborait une lanière de ce type autour de la cuisse, à la moitié de celle-ci, sur son coté gauche et deux autres, l'une plus large que l'autre, hautes sur sa cuisse droite, invisible mais dont on pouvait vaguement deviner la présence. Enfin elle portait de simples sandales montantes de cuir noir au léger talon, dont les accroches lui remontaient le long du mollet. On retrouvait deux lanières juste au dessus de sa cheville droite.

Sa peau était claire et lisse, de taille moyenne sa silhouette était élancée, aux courbes agréables, svelte et même vraiment maigre, la musculature fine et la poitrine généreuse, la beauté de la jeunesse. Du mieux qu'elle pouvait, elle essayait de garder l'allure droite, et le regard sûr d'elle.

Presque portée par l'inertie de ses compagnons elle avança jusqu'au bar ajustant soigneusement chacun de ses pas pour éviter les salissures suspectes. Elle s'arrêta à quelques dizaines de centimètres d'un comptoir en bois pourrissant, le barman les dévisageant. Soudain, le plus imposant des membres du trio leva son poing et frappa durement sur le comptoir :

- Ce que vous avez de plus fort ! Brailla t-il avec un sourire fier de lui.

Décidément, c'était vraiment un idiot. Bien qu'elle leur tournait maintenant le dos, elle savait que bien des yeux la suivait encore du regard. Cette seule idée la répugnait, elle voulait vite en finir avec ce monde de débauchés puants. Le barman n'avait pas cillé.

- J'ai horreur de l'alcool dit-elle enfin, tout bas.

Le troisième des compagnons, un homme plus frêle et blafard balança doucement sa main en avant indiquant au chef du lieu qu'il pouvait aviser, et celui-ci se tourna enfin pour se mettre à sa besogne. Elle se pencha vers ce dernier compagnon, et murmura doucement :

- Je n'aime pas ça, ce ne sont pas le genre de personne avec lesquels nous avons l'habitude de... travailler, lâcha t-elle enfin après avoir soigneusement sélectionné son mot. Bande d'animaux ! Souffla t-elle pour finir.

Son interlocuteur pencha nonchalamment la tête vers elle et la regarda dans les yeux sans frémir un seul instant. Après de longues secondes, elle détourna le regard en claquant la langue, et entrapercevant des hommes totalement inconscient la seringue encore dans le bras, elle dit d'un ton dur :

- Au moins tu t'entendras bien avec ceux-là, Odger !

Elle gardait impassiblement le visage droit devant elle. Elle était maintenant en colère sans savoir exactement pourquoi. Elle détestait être là et se marmonnait à elle même toutes sortes de qualificatifs peu glorieux pour ceux qui constituaient l'écrasante majorité de ce bar. C'est en pensant à cela que lui revint à l'esprit l'existence de minorités. Ses yeux étaient discrètement tournés vers le coin où ces aliens attendaient, semblant être à l'affut de n'importe quoi mais n'attendant rien. Au delà de la haine, la curiosité l'animait quelque peu, la curiosité face à l'inconnu mais pas seulement. Dans son métier, un alien était un outil précieux, si elle même était déjà déconvenue face à l'un d'eux, que pouvait on attendre des badauds qu'elle escroquait régulièrement.

Autre sujet de curiosité, elle avait clairement distingué sur sa gauche des alcôves sombres à l'écart du reste du bar, un lieu de privilégiés pensa t-elle, avis confirmé par, à la toute extrémité de sa vision, la présence de soldats fortement équipés et qui tenaient la garde devant une de ces alcôves sombres. Elle en vint presque à envier celui qui se cachait là. Elle, elle ne supporterait pas longtemps de rester ici, tout montrait qu'il ne s'agissait pas là de son milieu. Elle fut prise d'une légère nostalgie en repensant aux mondes féodaux sur lesquels elle avait l'habitude d'opérer, le danger y était également présent, mais tout semblait plus facile sur ce genre de planètes. Les gens y étaient plus naïfs, plus crédules, du péon au noble local, ses tours avaient toujours suffisamment plu pour rapporter assez à la troupe. Puis d'un coup, la colère lui revint, et elle se surprit à dire tout haut :

- Que font-ils, les autres, nous n'attendrons pas plus longtemps ici !

Elle se reprit, ravala sa salive, puis se demandant si elle s'adressait vraiment à son frère ou à elle même murmura faiblement :

- Reste sur tes gardes Odger.


Dernière édition par YunYun le 17/7/2011, 21:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime18/7/2011, 00:02


Il bifurqua la tête vers le rassemblement de forbans derrière le bar, tantôt étalés grossièrement sur le sol de bois crasseux, le visage noyé dans une flaque de vomissures fétide, tantôt occupés à se darder le bras d'une nouvelle seringue probablement souillée par le sang de leur compagnon précédant. Les rares qui se tenaient toujours droits renversaient la tête par derrière en poussant un long soupir d'apaisement lorsque l'aiguille déversait sa substance capiteuse, les bras parcourus de taches ensanglantées tombant mollement de chaque côté de leurs corps. De toute évidence, ce qui coulait dans les veines de ces furibonds renfermait une dose abusive d'opium. Ou une essence locale qu'Odger Madel, connu spécialement pour avoir la piqûre facile, ne connaissait pas. Et c'est bien ce détail qui attisait davantage son excitation ; cela faisait tout de même de longues heures qu'il ne s'était pas senti « ailleurs ». Transporté dans son monde où plus rien n'importe, pas même ses préoccupations, la douleur, sa haine constance qu'il porte à l'univers... ou encore elle.

Odger dévisagea la forme près de lui, une femme. Sa sœur, mais le terme ne lui plaisait guère, car il savait qu'au fond ce n'était pas ce qu'il voulait vraiment. Et quand son regard d'ébène, profondément ténébreux et gorgé de la pire perversité se posa discrètement sur la forme de son corps découpé par la légère lumière qui le surplombe, sa rétine ne put s'empêcher d'avoir de violents tics nerveux. Probablement causés par sa dépendance – ses petits problèmes, comme il dirait – qui s'intensifiait en même temps que les rires gras des occupants de l'Antre à mesure que la soirée devenait moins jeune. Brigands et mercenaires étaient accoudés sur des tables rondes usées par le temps et les crânes, mais c'est les quelques dents putrides plantées ça et là sur les rebords qui confirmèrent à Odger que l'endroit lui plaisait et qu'il n'était pas prêt de quitter la région, quoique sa bornée de sœur puisse trouver à dire. C'est surtout l'aura de liberté et de désordre qui se dégageait des murs et de l'haleine immonde des habitants qui est enivrant. On avait l'impression que tout était permis, qu'on pouvait se piquer jusqu'à la révulsion des yeux, qu'on pouvait tabasser son voisin sans se faire jeter dehors à coups de balais - ou de fusil d'assaut -, bref, une ambiance changeante des habituelles « balades professionnelles » sur des planètes ennuyantes aux populations tout aussi ennuyantes.

Les doigts élancés et blafards se serrèrent autour du verre d'alcool à la forme singulière que le chef du lieu lui glissa brusquement, faisant voler quelques goûtes d'un breuvage ambré et étrangement opaque qu'il essuya d'un revers de main : le liquide était chaud. Se résignant à s'empoissonner, d'autant plus qu'il répugnait la mauvaise facture en matière d'alcool, il se contenta de bouger frénétiquement la choppe en la faisant tournoyer rapidement sur le comptoir. Le verre lui renvoyant son reflet imprécis, il se mît à l'observer longuement en se lançant des propres regards aguicheurs qui feraient tomber n'importe quelle femme sensée dans un profond traumatisme. Contrastant avec le charme incontesté de sa sœur, lui avait plutôt hérité d'une repoussante physionomie qu'il n'arrivait pas à s'avouer. Un visage pointu barré d'une bouche aux lèvres pâles, pratiquement inexistantes, surmontée d'un nez fraîchement cassé – vestige des insultes qu'il avait porté à Gogba, leur compagnon baraqué et surtout abruti, durant leur dernière opération. Pour ajouter au portrait digne d'une peinture chaotique, les cheveux étaient à ras, noirs, et ne couvraient ridiculement que le dessus du crâne. Le peu qu'il affichait de son rictus lui déformait le visage, tant à cause de ses joues creuses que par ses dents entremêlées, toutefois resplendissantes. Le tout reposant sur un cou mince et un corps anormalement frêle, totalement recouvert d'une peau blanche comme la craie. Le peu de gras qu'il lui restait sur les os se volatilisa dès que les premiers hématomes firent surface sur ses avants-bras, résultat de ses activités parfois vives et maladroites. En somme, un homme brisé par la drogue et la malchance, mais qui le niait surtout par orgueil. Et parce qu'il ne pouvait pas concevoir de déplaire aux femmes comme Chani.

- Que font-ils, les autres, nous n'attendrons pas plus longtemps ici !

Et la voilà qui se remettait à beugler. Décidément, si un de ces indigènes venait à lui couper sa petite langue rose, il n'en serait que plus heureux. Bon, il devait se calmer. Sa seringue lui manquait cruellement. Il n'avait envie que d'une vilaine dose pour calmer son agressivité croissante et les spasmes qui commençaient à secouer ses mains. Et s'il passait à la table des truands qu'il a aperçu quelques minutes plus tôt, les aiguilles accrochées aux bras ? Avec de la chance, il pourrait même en voler une poignée, au vu de leur état, étudier leur contenu. Et possiblement l'essayer. Et comme si sa sœur avait aussitôt cerné ses intentions, elle lui lança dans un murmure incertain :

- Reste sur tes gardes Odger.

Ce n'est qu'une piquette inoffensive, rien de dramatique, et son but n'était pas d'attirer l'attention, déjà que la plupart des regards étaient posés sur eux. Odger se leva promptement, laissant son verre toujours plein à son endroit initial, repérant clairement la masse d'hommes inconscients plus loin dans le bar, toujours mis hors combat par les puissants somnifères. Il aurait prit autant de temps à parcourir cinq mètres dans l'Antre que trois kilomètres à pied sur un terrain plat. De vaines tentatives de croche-pied, des corps – parfois morts – lui barrant la route, des flaques de vomis et de sang ça et là, des bouteilles volantes à éviter... Bref, un voyage hostile qu'il traversa sans trop de dégâts, jusqu'à atteindre la table des bandits qui lui jetèrent des regards sommeilleux qu'il soutint avec malaise. À sa grande surprise, l'un de ceux qui demeurait miraculeusement assit sur sa chaise se dressa d'un bond et passa fermement un bras autour des épaules d'Odger qui fut prit d'un haut-le-coeur en respirant l'amalgame d'urine, de terre morte et d'alcool qui se dégageait de son manteau. Deux seringues pendaient tristement sur son biceps gauche.

- T'en veux un peu ?


Dernière édition par l'Irradié le 20/7/2011, 00:32, édité 1 fois
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Arduilanar
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime19/7/2011, 10:54

Le regard de l'eldar tourna lentement du gros homme transpirant vers les nouveaux arrivants. Les choses prenaient enfin une tournure intéressante.
Il dévisagea des pieds à la tête la jeune femme vêtue de blanc. Pas son goût. Trop... mon'keigh. De toute façon, il ne connaissait pas un seul frère de sa race qui aimât les femelles humaines - ce n'était même pas la peine de leur prêter attention quand on savait que l'on pouvait compter sur les Servantes du Plaisir de Commoragh. Elthis trouva cependant à la jeune femme un certain attrait - une aura de mystère, peut-être ? Mais bien trop de tissu pour qu'il la trouvât attirante. Par contre, le peu qu'on devinait avait l'air bien suffisant pour la plupart des clients du bar, dont les yeux brillaient de convoitise et dont les mains tremblaient d'excitation. Ca ne semblait pas la mettre à l'aise, la petite. Elle réajustait sans cesse le tissu devant son visage avec nervosité, malgré la présence de ses deux comparses.
Bien, bien, songea Elthis. Combien de temps encore avant que cela ne dégénère ? Il tapota des doigts sur l'accoudoir de pseudoplastique en avalant une nouvelle gorgée de son infect breuvage. Il fallait bien entendu prendre en compte les deux types qui accompagnaient la fille, l'air assez lourdaud même pour des humains. Sans eux, il était clair qu'elle ne serait pas sortie entière de ce trou à rats. Avec eux, et bien... elle pouvait espérer que les gêneurs se tiennent à carreaux encore quelque temps. Mais pas indéfiniment. Cela allait inévitablement tourner en bagarre, on pouvait même raisonnablement parier sur des échanges de coups de couteau ou de coups de feu. L'issue, quant à elle, paraissait déjà plus incertaine. Cela dépendrait évidemment du nombre d'intéressés, des capacités martiales de la jeune femme et de ses comparses, et surtout de leur aptitude à disparaître discrètement une fois la mêlée générale déclenchée.
L'eldar se cala confortablement dans son siège. Que le spectacle commence.
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Theris
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime19/7/2011, 18:22

Pendant que les regards étaient tournés vers le dos (ou plus bas) de l'élégante nouvelle venue, alors que les discussions s'orientaient sur les meilleures façons de se débarrasser d'un corps après usage et que trois pèlerins au fond tentaient avec difficulté d'assimiler l'idée de nouveauté sous leur chape de drogue, oui, pendant que l'attention était dirigé sur quelque chose au lieu d'être volatile, un visage inconnu avait ouvert la porte de l'Antre et s'était inséré dans la scène avec aisance.

La personne n'avait rien fait pour tenter de dissimuler son apparition -ou tout au moins, c'est ce qui paraîtrait être le cas à première vue. L'individu s'était tout simplement dirigé vers le comptoir d'une démarche nonchalante en zigzaguant parmi les tables en vrac et s'était installé en attendant la disponibilité du maître des lieux. Puis, une fois que celui-ci avait servi une des tonitruantes nouvelles têtes apparues quelques instants plus tôt,il s'était contenté de commander un des alcools du coin ressemblant à du rhum.

Une fois le verre de « rhum » entre ses mains, le nouveau venu n'était pas resté au bar. Apparemment attiré par une partie de cartes assez bruyante qui se déroulait dans un coin, il s'était levé et se dirigeait vers les joueurs. Ce fut à ce moment que le barman l'interpella :

-T'es pas un habitué, hein ?

Le nouveau client s'arrêta en chemin, puis se retourna vers celui qui lui avait adressé la parole, un air étonné ornant sa face. Le barman en profita pour examiner cette nouvelle tête qui n'était bien manifestement pas un de ses clients réguliers.

Son visage était plutôt ovale, mais son menton était pointu et dressé vers l'avant comme un bélier sur le point d'enfoncer une porte. Il avait les yeux grands et marrons, et les sourcils formaient un arc de cercle parfait qui lui donnaient un air interrogateur. Ses cheveux, plutôt longs, lui tombaient au niveau du lobe de l'oreille, et deux franges ornaient son front. Il était évident qu'aucun soin n'était accordé à sa coiffure ou à son apparence en général.

Comme pouvait en témoigner son choix vestimentaire. Il portait un manteau brun particulièrement large et carré, donnant une impression d'être baraqué et clairement pas commode. C'était le genre de manteau dont on pouvait attendre qu'il cache des tonnes de produits illicites prêts à être vendus au plus offrant -mais celui-ci était nonchalamment ouvert, révélant que seules deux poches ornaient la partie intérieure. En dessous se trouvait une veste en cuir dans les teints verts kakis, partiellement ouverte et révélant un -

-Eh bien, oui, et alors ? Cela vous pose un prob' ?

Merde, il venait de l'interrompre dans son observation. Il lui fallut un moment pour se reprendre et répondre :

-Non, non, seulement je voulais te dire... euh, hum, c'est plus dangereux qu'ailleurs ici, hein. T'as l'air un peu tout seul, donc je voulais te prévenir.

Le client se contenta de mouvoir sa tête sur le côté comme pour dire que ce genre de choses n'était pas grave. Puis il releva un poil son verre et déclara :

-Tant que je me saoule pas trop, je devrais pouvoir éviter les emmer', hein ?

Puis il tourna les talons.

Donc l'observation, oui. En dessous de sa veste, un tee-shirt blanc pur, à l'exception d'une inscription illisible sous la veste. Il nota aussi qu'un sac se trouvait camouflé dans le manteau. Il ne put cependant rien noter de plus, car le nouvel arrivé s'était déjà dirigé vers la table du jeu de cartes, tiré une chaise et s'était assis de côté, l'air de dire « Je ne vous dérange pas, continuez ».Cette attitude lui sembla un peu suspecte : pourquoi n'était-il pas resté au bar, s'il ne comptait pas se mélanger aux clients ?

Vraiment, le barman aurait aimé qu'il lui lui laisse plus de temps pour tenter de le cerner. Mais entre temps, d'autres clients réclamaient son attention et il dut oublier le nouveau venu qui, de toute façon, ne l'intéressait guère.

C'est dommage, car s'il avait pu observer plus attentivement, certains détails auraient pu lui sauter aux yeux. Par exemple, la mallette qu'il portait à la main et qui lui avait échappée à cause du bar.

Ou tout simplement le fait que Salgi Gona était une femme.

Ce qu'elle détestait particulièrement.

Mais après tout, comment pouvait-on correctement apprécier le fait d'être une femme quand on cherche à ne pas être le centre de l'attention d'une foule ? Pour pouvoir entrer dans un bar mal famé sans provoquer un scandale, même temporaire, elle était obligée d'attendre qu'un événement d'importance ait lieu au même instant pour pouvoir faire son entrée. Et même alors, ça ne fonctionne pas à tous les coups - il y a toujours un type qui n'est pas distrait par l'événement et qui peut s'intéresser à elle. D'où le « camouflage ». Cacher ses formes, cacher sa féminité. Et malgré tout, être préparée. Car si un type venait à se rendre compte de la supercherie et l'annonçait à tous, adieu la tranquillité.

En toute logique, on penserait qu'éviter ce genre de lieux était la meilleure chose à faire pour elle. Malheureusement, son hobby était parfois vicieux et l'emmenait en des lieux qu'elle préférerait éviter. Quand une de ses Proies se rendait dans une taverne de cet acabit, ce n'était pas toujours pour se saouler à mort, et elle devait être vigilante.

Pour le moment, l'installation dans l'Antre s'était bien déroulée. Les joueurs de la partie de carte étaient étonnés de son incrustation, mais un coup vache de l'un d'entre eux les rappela à leur occupation. Salgi avait donc tout le temps pour se concentrer sur les Proies éventuelles de l'Antre.

Elle sortit son carnet à notes et jeta un coup d’œil vers ses aimables prédécesseurs : la fille en blanc et ses deux gardes du corps. La traqueuse ouvrit le carnet à une page vierge et inscrivit « Élégante dame. Manières de princesse gâtée mais peu sûre d'elle. 3. ». Pus elle surprit son visage alors que la dame en blanc s'adressait à l'un de ses compagnons.

À ce moment, Salgi surprit une légère différence de mimique entre cet air perpétuellement pincé qu'elle arborait avant même son arrivée dans l'Antre et celle du moment présent. Malgré le port du voile, elle constata que ses traits semblaient moins ridés, plus détendus, presque comme si elle accordait une certaine confiance -même inconsciemment- à son garde du corps. Il paraissait cependant curieux qu'elle accorde confiance à ce type qui était (Salgi en aurait mis sa main à couper) un parfait débauché et un addict des drogues de la première espèce.

Elle ajouta une nouvelle note dans le carnet : « Lien bizarre entre elle et le garde du corps drogué. Ami d'enfance ou membre de la famille ».Elle raya le 3, mais se reprit et le réinscrivit.

Puis elle se mit à chercher une nouvelle page dans le carnet. Elle finit par s'arrêter à une page déjà griffonnée d'une dizaine de lignes et qui se terminait par « Reprise ». La femme ne l'intéressait pas plus que ça, et il y avait dans l'Antre une Proie plus intéressante, qui avait reprit activité il y a quelques jours de cela. Il était temps de se mettre aux affaires sér-

-Bon, le prochain qui perd met la main aux fesses de la gonzesse. Au comptoir. Et sans armes.

Hum ?
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime19/7/2011, 23:57

Le volume sonore avait baissé d’un seul coup, fait assez notable pour que Yuri lève un œil embrumé de son verre et jette un regard à la salle. À la décharge des badauds et autres gangers, il fallait bien avouer que la pâle apparition d’une dame de la haute avait de quoi surprendre. Non pas tant par cette différence flagrante de niveau de vie entre la nouvelle venue et les habitués, que par son malaise apparent. Il n’était pas spécialement rare de voir des filles de seigneurs du crime s’encanailler dans pareil taudis, mais elles paraissaient alors si sures d’elles qu’on aurait juré que le monde leur appartenait. Mais si elle ne possédait pas l’assurance glaciale des filles à parrains, la femme qui venait d’entrer dans l’Antre affichait la même grâce raffinée. N’était-ce la présence de ceux qui ne pouvaient être que ses gardes du corps, on l’aurait crue perdue.

Les robes blanches qu’elle portait laissaient entrevoir juste assez de morceaux pour éveiller l’intérêt et en cachaient assez pour laisser la place à l’imagination. Pour un peu, Yuri en aurait oublié qu’il ne jouait pas dans la même cour que l’apparition. Hélas, ces appétits se trouvaient globalement ailleurs. Qu’on ne s’y méprenne pas, si elle disait oui, il ne dirait pas non. Mais ces préférences l’attiraient vers un autre sexe, d’un âge souvent bien inférieur à celui de ce charmant morceau de chaire.
Ce genre d’excentricités passaient pour bénignes dans une société comme celle d’Harkut. Peut-être était-ce dut au fait que ceux qui se risquaient à faire des commentaires avaient tendances à se retrouver écorchés vifs et refourgués encore vivants aux trafiquants d’organes. Quoi qu’il en soit, l’attrait de la nouveauté perdit bien vite de son éclat aux yeux du marchand d’armes et son attention fut bien vite attirée par les portes de la taverne qui s’ouvrirent soudainement à la volée. Deux des gardes personnels de Yuri firent irruption dans la salle, leur entrée fracassante leur attirant à peine un regard de la part des clients, tant ce genre de scènes était courantes ici.
Les deux hommes accoutrés d’armures carapaces s’effacèrent de chaque côté des portes pour laisser passer deux autres gorilles, poussant devant eux un homme maigrelet à l’air vaguement inquiet. Coincé entre les deux armures bleues sombres, le pauvre bougre était affublé d’une longue cape à capuche et d’habits de voyages usés. Le tout avait été acheté par ce que ça donnait l’air d’un baroudeur qui en avait vu et que c’était idéal pour se poser dans un coin de la taverne en fumant une longue pipe d’un air qui se voulait mystérieux. C’était bien moins utile dans la situation présente, avec ces deux poids lourds derrière lui qui marchaient dessus à presque chaque pas, manquant de lui comprimer la trachée à chaque foi. Non pas que cela semble perturber le moins du monde les pachydermes pour qui l’incident n’était que la routine d’une vie de porte-flingue, et qui continuaient à le pousser en avant, indifférents à ses protestations et autres cris étranglés. Dès qu’ils furent entrés à leur tour, ils orientèrent le « Rendez-vous de Mr. Cotiala » vers l’alcôve où le marchand de mort sirotait paisiblement son vin. Derrière le petit groupe, un dernier personnage entra dans la taverne d’un pas énergique, l’air visiblement peu amusé et tout aussi décalé que la blanche dame.

Un long pantalon de soie noire laissait dépasser deux mocassins de fine facture. Plus haut, une chemise blanche aux manches bouffantes était en partie recouverte par un gilet de cuir sombre tandis qu’un chapeau à plume extravagant recouvrait un visage sortit tout droit d’un conte pour enfant, blond aux yeux bleus, des traits patriciens et une barbe naissante donnaient un air de prince à l’inconnu. Pour l’heure, il avait l’air furibond, suivant les gardes impassibles en les dardant d’un regard qui aurait pu les transformer en passoires, et leur criant des paroles qui se perdaient dans le brouhaha ambiant.

Tant bien que mal, le groupe se fraya un chemin au travers de la masse pouilleuse, les vauriens de bas étage se poussant pour faire de la place à la milice du marchand. Ils émergèrent de la foule d’un seul coup, et les deux mercenaires gardant l’accès à l’alcôve firent un pas de côté pour laisser leurs camarades assoir de force le pseudo éclaireur en face d’un Yuri placide pendant que le garde au casque Eldar arrêtait d’une main ferme le raffiné à l’entrée de l’alcôve, le reste des hommes formant un rempart de chair et d’acier séparant le marchand et son invité du reste de la taverne.

Réalisant tout à coup qui se tenait assit face à lui, le guide retint de justesse un glapissement terrifié. L’air toujours intensément préoccupé par son verre de vin, Yuri n’avait même pas levé le regard vers la loque humaine et se contentait de faire tourner doucement sa coupe, observant les vaguelettes de liquide carmin avec la plus grande attention, insensible à la nervosité grandissante de l’autre.
Une goutte de sueur glissa le long de la joue couverte de crasse de l’homme qui avait une idée bien trop précise de la raison de sa présence et la tension se fit rapidement trop intense pour lui.

« Mr. Cotiala je peux tout v... »
-Savez-vous d’où vient ce vin mon cher Xavir ? » Le coupa brusquement Yuri en levant la coupe transparente devant ces yeux. Sa voix était glaciale et exprimait le plus profond des ennuis, figeant l’homme sur place.
Trop nerveux pour répondre, Xavir se contenta de secouer la tête.
-Ce vin, continua le marchand en reposant le verre et en en saisissant un deuxième, provient d’un monde-jardin du Segmentum Pacificus. Il parcourt toute la galaxie à ma demande pour atterrir sur cette sphère de boue. »
Toujours sans regarder le guide, Yuri poussa doucement vers lui le second verre, maintenant remplit.
-Êtes-vous un connaisseur Xavir ? »
Lorgnant la coupe comme s’il s’agissait d’un serpent venimeux, l’homme bafouilla une réponse toute faite.

-Allons, goutez. Donnez-moi votre avis. » Le pressa le marchand d’une voix toujours aussi froide qui laissait entendre que ce n’était pas une proposition.
D’une main légèrement tremblante, Xavir se saisit du verre et le porta à ses lèvres, avalant une courte gorgée.
-Très bon Mr... » Marmonna-t-il.
-Vous n’y connaissez rien. » Le coupa sèchement Yuri une fois de plus. « Ce vin est immonde. » Cracha-t-il en jetant le verre contre le mur où il explosa en une myriade d’éclat, tachant un peu plus l’endroit. « Savez-vous pourquoi je paie une fortune pour boire un vin infect, Mr Xavir ? » demanda Yuri en fixant pour la première fois son regard sur le guide. « Parce que c’est ce que boit un homme de ma stature. » Continua le marchand sans laisser le temps à Xavir de répondre. « Je me suis forgé un nom ici, et l’on me respecte pour cela. C’est ce respect qui me permet d’arpenter les rues en buvant un vin à trois mille crédits la bouteille sans craindre pour ma vie, et j’entends bien conserver ce respect ! » Les pupilles mornes du marchand s’étaient soudain remplies de glace et un feu nouveau y brulait. Il cligna des paupières et reporta son poids sur le dossier de son banc, comme prit tout à coup d’une grande fatigue. « Sur ce monde, on ne respecte que le pouvoir et la force. Comment croyez-vous que mes partenaires habituels réagiront-ils lorsqu’ils apprendront qu’un vulgaire truand peut m’extorquer de l’argent pour de fausses informations et s’en tirer à bon compte ? »
-Mr. Cotiala, j’vous jure que l’info était solide ! » Paniqua Xavir, soudain au bord de l’hystérie.

-Allons, allons Xavir. Je ne vous en veux pas, c’est de bonne guerre. » L’apaisa le marchand en se passant une main au travers de sa chevelure épaisse, dévoilant l’espace d’un bref instant le cercle de métal lui entourant le front. Un tic agita brièvement son visage et soudain le rempart de ses gardes s’ouvrit pour laisser passer le compagnon de Xavir qui fut forcé de s’assoir à ses côtés. Jetant un regard colérique aux gros bras, il reporta bien vite sa colère sur le marchand assit en face de lui.
« Je ne sais pas ce que vous voulez, mais vous êtes en train de séquestrer l’un de mes employés. » Siffla-t-il d’un air condescendant.
-J’ai bien peur qu’il ne s’agisse que d’un malentendu. Monsieur Xavir et moi-même ne faisions que discuter, n’est-ce pas Xavir ? »

Toujours anxieux, l’homme se contenta d’acquiescer tout en souriant nerveusement, tentant de puiser du courage dans le vin qu’il buvait à grandes gorgées.
-Et donc, Mr Xavir, auriez-vous l’extrême amabilité de bien vouloir m’expliquer pourquoi les trois dernières informations « sûres » que je vous achetées, ne se sont révélées être que des puits à finance ? »

-Tout ça c’est la faute de Vojek Mr. Cotiala. Aussi vrai que je respire ! Il m’a dit que tout était réglo, que j’avais pas à m’en faire ! Alors, moi vous me connaissez, chui du genre à croire mes amis sur parole ! »
-Je vois. Oui je vois. Et sauriez-vous où l’on peut trouver ce Vojek ? »
-J’aimerais bien m’sieur Cotiala, mais je l’ai pas revu depuis plusieurs jours. »
A ces mots, Yuri sembla pensif pendant un bref moment, observant le guide avec l’intensité d’un oiseau de proie. Xavir détourna le regard alors que des gouttes de sueurs roulaient à nouveau le long de ses joues.

-Je vous croie mon cher Xavir, fit le marchand avec un soupir d’aise, s’attirant un sourire incrédule de la part du guide. « Malheureusement… » Yuri se pencha soudain au-dessus de la table et récupéra le verre des doigts soudain moite de Xavir. « Malheureusement, comme je vous l’ai déjà dit, j’ai une certaine réputation à faire respecter. »

Soudain alarmé, le regard de Xavir sembla enter de percer le mur de gardes du corps à la recherche d’une échappatoire. « Mais enfin Mr. Cotiala vous avez dit que... »
« Que je ne vous en voulais pas. Et c’est vrai. Hélas, je ne mélange jamais sentiments et affaires. »

-Ecoutez, fit soudain l’homme en blanc, visiblement de plus en plus agacé, il y a surement moyen de s’arranger. J’ai besoin de cet homme. »
-Ah, j’ai bien peur que vous ne soyez arrivés trop tard pour cela. » Fit simplement Yuri d’une voix dépourvue de toute compassion.

Xavir semblait au bord de la crise cardiaque, son regard passant d’un employeur à un autre de plus en plus vite, sa peau virant à un rouge cramoisie. Son regard s’embrumait de plus en plus et soudain il n’y tint plus. Poussant un cri rauque, il se leva en trombe, renversant à moitié le raffiné pour se frayer un chemin vers la sortie alors que les gardes du corps s’écartaient pour le laisser passer. Pareil à un animal traqué, il courut tant qu’il put le temps d’un battement de cœur, mais la masse des badauds le fit trébucher et il s’étala au sol. Haletant, les yeux fous, il continua à quatre pattes pendant un temps avant de s’agripper la peau du visage des deux mains en hurlant, laissant des trainées sanglantes là où ses ongles arrachaient la peau. Hurlant toujours plus fort, de la vapeur commençait à s’échapper de sa peau cramoisie, attirant les regards de toute la salle soudainement silencieuse. Le calvaire continua pendant plusieurs longues minutes, jusqu’à ce que ses yeux commencent à fondre pour dégouliner le long de son visage et que sa propre chaire commence à prendre la consistance de la soupe. Il ne resta bientôt plus grand-chose d’autre qu’une flaque de Xavir et le raffiné reporta un regard effrayé vers Yuri qui avait à nouveau remplit le verre et semblait perdu dans les vagues carmines qu’il provoquait.
« Dites-moi, qui vous soyez, êtes-vous un connaisseur ? »
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime22/7/2011, 19:54

Par les neuf lunes d'Arkando. L'action commençait enfin. L'eldar accorda un bref regard teinté de mépris au malheureux qui fondait littéralement sur place. Quelle mort lamentable, et pourtant distrayante ! Elle avait au moins le mérite du sortir du lot, et de se démarquer des coups de poignards ou overdoses, d'une navrante banalité.

La tension était visiblement à son compte entre les deux hommes - le riche et gras marchand, et l'autre, le mystérieux, aux habits d'une étrangement bonne qualité. L'atmosphère semblait crépiter d'électricité, selon l'expression propre aux mon'keighs. Et ce fut pourtant le moment que choisit le nouvel arrivant pour entrer en scène.

Sa présence dénotait encore plus que celle de la jeune femme. Il ne s'agissait pas tant de son habit - un vulgaire manteau long de feutre brun - que de son expression. Un visage osseux, tout en pics et en creux, déjà marqué par l'âge ; des binocles d'un autre temps, aux verres démesurées cerclés d'or ; et, surtout, un sourire béat aux lèvres. On tolérait bien des excentricités sur Harkut, qu'il s'agisse des tatouages les plus ornementés, des scarifications ou des piercings exotiques. Mais le sourire n'en faisait pas partie. Elthis pressentit aussitôt deux choses. D'une part, et il n'aurait su au juste en expliquer la raison, cet homme représentait l'opportunité qu'il recherchait depuis longtemps. Son instinct le décevait rarement, et il flairait la bonne aubaine dans ce petit homme vêtu de brun et aux lunettes ridicules. Deuxièmement, l'espérance de vie de celui qui lui offrirait peut-être la chance de sa vie venait de chuter à cinq minutes en poussant la porte de l'Antre.

Comme une ombre, l'eldar se glissa entre les tables enfumées, enjambant les drogués allongés sur le sol, se tenant à distance respectable de soin la zone où se tenaient les gardes en armure carapace et les deux hommes. Il abattit son bras sur les épaules frêles de l'homme.
- Mon ami ! Suivez-moi, je vous en prie.
- Excusez-moi, monsieur, fit l'homme en tentant de se dégager, mais je ne crois pas avoir la chance de vous...
- Je vous sauve la vie, murmura Elthis à son oreille. Prenez donc l'air naturel, et vous aurez peut-être la chance de vous sortir d'ici sur vos deux jambes."
L'homme déglutit, et continuant de sourire malgré l'inquiétude visible derrière ses verres épais, se laissa conduire jusqu'à un coin sombre, loin de l'alcôve où les deux hommes se tenaient toujours.
"-Qui... qui êtes-vous au juste ? Oh, excusez-moi, je n'avais pas prêté attention à la forme de vos oreilles. Oui, bien sûr, ce qui explique le maintien, la stature, et la légère déformation du haut-gothique. Je n'aurais même pas dû en avoir besoin - votre façon de prononcer les labiales ne pouvait signifier qu'une chose, que vous êtes un, comme on dit, fils d'Isha. Naï tiruvantel ar varyuvantel.
- Votre accent est déplorable, le coupa Elthis, fut-ce pour cette locution d'une simplicité pourtant affligeante. Continuons donc dans notre langue. Je préfère, mon'keigh, mes labiales à votre pathétique simulacre d'eldarin.
- Oh, passionnant, oui, vraiment !, répondit l'homme en souriant tout en essuyant ses lunettes avec un mouchoir brodé. C'est bien la première fois que je rencontre un représentant de votre espèce et, ma foi, votre réputation d'arrogance est largement justifiée. Passionnant., vraiment. Voyez-vous, je n'ai pas eu la chance de me livrer à des études approfondies de xénobiologie, mais les cultures extraterrestres sont tellement intéressantes... Elles nous en apprennent beaucoup sur nous-mêmes, au final.
- A mon tour de vous poser la question, répliqua l'eldar agacé par l'incessant babillage de l'homme. Qui êtes-vous ?
- Oh, quel imbécile fais-je, je parle tant et tant que j'en ai oublié l'essentiel, me présenter... Les sciences sociales et relationnelles ne sont vraiment pas mon domaine de prédilection, je le crains. Je suis le professeur Evran Cemalio, de la Grande Université de Terra - même si j'imagine qu'ils m'ont retiré mon poste en même temps que mon diplôme d'archéolinguistique appliquée, poursuivit l'homme avec une pointe d'amertume dans la voix.
- Votre diplôme de ...?
- Archéolinguistique, oui. Avec tout le mal que je me suis donné pour l'Université et pour le progrès de la Science, oui, c'est comme ça qu'ils m'ont remercié. Il paraît que l'Inquisition trouvait quelque chose à redire à mes théories sur l'origine des langues." Evran renifla avec mépris. "Comme s'ils y entendaient quelque chose, bien sûr. Tous les éléments laissent pourtant penser à une origine commune de tous les langages galactiques... Je ne vois pas en quoi la vérité peut bien les déranger."
Elthis voyait bien, lui - pas sûr que les dignes fonctionnaires de l'Imperium apprécient que l'on propage des idées menant inévitablement à penser que xénos et humains descendent d'une lignée commune. Ils préféraient évidemment la très en vogue Théorie de la Pureté Biologique, qui avait déjà justifié plus d'une éradication de "sous-espèces". L'eldar savait très bien, lui, ce qu'il en était vraiment. La seule espèce pure, c'était la sienne, et les sous-espèces, c'était le reste. Même les mon'keighs auraient dû être en mesure de le comprendre une fois pour toutes.
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YunYun
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime29/7/2011, 02:51

Odger était vraiment méprisable. Voilà quelques minutes qu'il s'était éclipsé sans dire un mot pour rejoindre ses confrères et se piquer le bras d'une seringue au contenu peu recommandable, il ne prenait même plus la peine de se cacher maintenant, pensa t-elle. Son comportement de débauche n'était que provocation et cela fonctionnait plutôt bien. Et que pouvait-elle y faire, l'en empêcher ? Elle n'y serait pas parvenu calmement et quoiqu'il en soit, elle ne voulait pas attirer davantage l'attention sur elle. Sa colère redoubla, catalysée sur son frère qui devait alors avoir perdu tous sens de la réalité. Ce qu'elle pouvait le haïr dans ce genre de moment, elle enrageait et n'osait plus lui adresser le moindre regard, sous peine d'exploser. Odger était dans son élément, son milieu, il se fondait parfaitement bien dans le décor, et pour cause, Odger était l'un d'eux. Tout ce qui pouvait la révulser et attiser sa haine en son frère était le spectacle quotidien d'une planète qui ne savait vivre autrement. Elle était dans le monde d'Odger. Cette pensée souleva en elle une désagréable sensation d'angoisse.

Chani jeta un regard au coté opposé, toujours sans cesser de garder la tête haute et le regard en apparence droit devant elle. Gogba n'était plus là. Ce balourd était pourtant tout sauf subtil, elle aurait dû s'en rendre compte. Elle se maudit pour avoir ainsi sombrée dans l'inconscience en se perdant dans ses pensées à son drogué de frère, et l'ironie de la situation ne lui plu guère. Elle n'avait même pas remarqué la baisse du niveau sonore qui connaissait une lente recrudescence. Elle ferma un instant les yeux et prit une longue inspiration. Elle était maintenant seule au comptoir, et la seule personne sur laquelle elle pouvait miser avait quitté son champ de vision. Elle n'était pas naïve, rendue seule, elle n'avait que trop bien conscience que chacune de ses actions, ou inactions, pourrait la mener à sa perte. Trop de loups autour d'elle.

Avec une maitrise d'elle même dont elle se félicita, elle se retourna lentement pour faire face à la salle. Ce simple pas lui demanda un contrôle absolu du moindre de ses muscles, ses mouvements devaient être fluides et lents, assurés et discrets, mais surtout silencieux et minimisés. Elle devait rejoindre la sécurité de la compagnie de Gogba, elle voulait à tout prix éviter d'avoir à agir elle même pour se défendre. Fort heureusement, la haute et large silhouette de son compagnon lui apparut rapidement, à seulement quelques pas d'elle. Il se tenait immobile et semblait scruter des yeux l'une des parties sombres de l'Antre. A sa posture, et même de dos, on percevait aisément sa tension, compréhensible se dit Chani, il commençait à se rendre compte du danger que représentaient tous ces monstrueux animaux alcoolisés et pire. Elle jeta un dernier regard d'ensemble, puis elle avança comme elle s'était retournée, avec une parfaite maitrise de chacun de ses gestes, rien pour trahir la colère et l'inquiétude qui bouillaient en elle. Elle eut une dernière pensée pour son frère, qu'elle abandonnait derrière elle, puis l'écrasa sous son mépris, renforçant sa colère à son égard.

Elle reporta son attention sur Gogba, tous ses sens restant en alerte. Plus elle approchait de lui, plus la nervosité de l'homme était évidente. Il scrutait un espace vide entre deux tables où les quelques clients présents affichaient un clair dégoût. Malgré la situation plus que suspecte vers laquelle elle progressait, Chani ne ralentit pas et réussi à camoufler l'affreuse appréhension qu'elle avait. La maitrise de soi était la première des qualités qui faisait d'elle une excellente actrice. Elle arriva finalement au niveau de son imposant compère après un trajet qui lui sembla tout une aventure, se plaçant à sa gauche. Celui-ci ne l'avait même pas remarqué. Ce qui pouvait tant capter une brute stupide comme Gogba devait être particulier pensa t-elle, et lorsqu'elle le vit à son tour en suivant le regard de la brute, elle se retînt tout juste de porter la main à sa bouche mais ne réprima pas un haut-le-cœur.

Une bouillie rosâtre, difforme, qui trempait le sol de ses effluves grasses et encore agitée de petits éclatements ou libération de gaz, un liquide rougeâtre se dispersant rapidement, et des vapeurs troubles apparentes. La jeune femme comprit vite de quoi il s'agissait et en détourna rapidement le regard, profondément bouleversée. Elle s'appliqua de tout son être à calmer son rythme cardiaque, sa répulsion, à chasser cette image de son esprit. Elle avait déjà affronté la mort, mais visiblement pas ses plus terribles atrocités. Elle ne parvenait pas à croire ce qu'elle voyait. Comment cette chose avait pu être un être humain, ou pire, comment un être humain avait pu devenir cette chose.

Elle chercha le regard de Gogba en soutien, mais au même moment, celui-ci rugit du fond de ses entrailles :

- Laissez le partir, tout de suite, laissez cet homme partir !

Il pointait du doigt l'une des alcôves sombres où quatre mercenaires lourdement armés tenaient la garde. La surprise du cri fit sursauter Chani. Que faisait-il ! Plus que jamais les battements de son cœur s'accélérèrent. Cet idiot venait à nouveau de les faire remarquer et de les mettre en danger. En réalité, elle réalisa que seuls les quelques personnes arrivées trop tôt pour être complètement inconscient assommées par l'alcool leur avait accordé un coup d'œil, en plus de ceux qui la surveillait déjà depuis son entrée, elle oubliait encore que ce genre de spectacle était ici trop banale. Mais son inquiétude ne désemplit pas. Les soldats dans l'alcôve se montraient maintenant clairement menaçant, tout comme l'avait été Gogba, et Chani ne se souvenait d'ailleurs que deux d'entre eux. Elle se maudit une nouvelle fois pour ce moment d'inconscience qu'elle avait eu. Elle se ressaisit finalement, quel était cet homme que Gogba avait mentionné ? De sa position et à la luminosité ambiante, elle ne distinguait qu'une vague mais large silhouette étrangère au fond de l'alcove. Gogba allait bêtement les faire tuer pensa t-elle en retrouvant la colère qui l'avait dominé jusqu'alors.

Et c'est précisément à cette pensée que Gogba porta la main à sa ceinture, y décrocha un pistolet qu'il brandit vers les gardes en avançant de plusieurs pas et en réitérant sa demande. L'idiot ! Chani devait intervenir avant qu'ils ne se fassent tout deux abattre, elle voulu se ruer en avant pour forcer son compagnon à baisser son arme lorsque quelqu'un la dérouta en attrapant ses fesses à pleines mains. Chani se redressa immédiatement, tous ses muscles tendus, les yeux écarquillés, elle pivota sur elle-même forçant son agresseur à lâcher prise, puis elle balaya d'un geste vif de la main celle de l'homme ivre qui lui tombait littéralement dessus maintenant.

- Pari gagn... Il finit sa phrase en éructant grassement.

Chani fut emportée par l'homme en pleine chute mais parvint par un déplacement agile à passer sur le coté de l'homme ivre qui s'effondra sur une table. Se redressant, elle ne put empêcher une courte perte d'équilibre due à sa position difficile et elle foula le sol de pas rapide pour ne pas tomber à son tour. Ce qu'elle venait de subir la révulsa tellement qu'elle en oublia totalement l'image du tas de chair. Un orage de haine déferla en elle. C'était trop. Elle en avait plus qu'assez de ces immondes animaux puants et répugnants. Ce contact lui donnait envie de vomir. Elle ne supportait pas l'idée d'avoir été touché.
Malheureusement, trébuchant sur le sol pavé de mauvaise qualité, Chani heurta un client debout qui lâcha son verre sur le choc. Le verre et son breuvage tant apprécié éclatèrent au sol et l'homme bousculé entra dans une colère noire en essayant vaguement d'articuler une ou deux insultes obscènes. L'ivrogne tenta d'attraper les robes de la demoiselle mais celle-ci le repoussa tout en reculant le plus vite possible.

Malgré tout, l'homme parvint à lui attraper la main avant qu'elle ne glisse hors de portée. Il força pour la ramener à lui en postillonnant jurons sur jurons. Encore un nouveau contact qui accrût le dégoût de la jeune femme à son point culminant. Elle pivota rapidement et envoya la tranche de sa main libre droit dans la trachée de son nouvel agresseur. Celui-ci encaissa le coup et la lâcha pour joindre ses mains autour de son cou, s'étouffant, incapable de respirer, et certainement muet pour un moment, voire à vie. Il tomba à genoux cherchant un souffle. Chani recula anarchiquement lorsqu'on lui saisi le bras gauche : le premier de ses attaquants revenait à la charge et la tirait vers lui. Complètement déséquilibrée, elle allait chuter sur le dos, ce qui ne lui laisserait pas une chance. Elle n'allait pas avoir le choix, elle devrait réellement réagir et se dévoiler. Mais il n'en fut rien. L'homme fut à son tour brusquement emmené vers l'arrière.

- Monsieur, lâchez donc cette dame, je vous en...

La voix venait d'un vieillard, l'air penaud, qui retenait l'agresseur par une manche. Si son apparence pouvait clairement être celui d'un local, sa manière de s'exprimer montrait clairement qu'il n'était pas de ce monde. Elle se surprit même à penser que ce curieux vieillard qui avait accusé les ages n'avait rien à faire ici, quelle ironie. Chani eut bien peu de temps pour observer ce nouveau personnage, elle s'écarta du corps à corps à la première occasion et comme une action parfaitement organisée, à peine se fut-elle éloignée que Gogba se plaqua entre elle et l'ivrogne et abattit son énorme poing sur le visage du forban. Au même moment, un grand homme à la silhouette étrange extirpa le mystérieux vieillard salutaire de cette violence. Peut-être pas un homme d'ailleurs, ses traits étaient étranges sans que Chani parvienne à savoir pourquoi mais surtout, ses oreilles n'avait rien d'humain. Il avait le visage dur et manifestement, il regrettait son intervention. Elle ne poussa pas plus loin la curiosité. Gogba ! Cet idiot ! S'il était là...

Elle avait vu juste. A peine s'était-elle retournée vers l'alcôve sombre qu'une immense carrure lui bloqua la vue. L'un des soldats qui gardait le précieux coin se jetait sur elle, l'écrasant de toute sa silhouette, presque aussi large et puissamment bâti que Gogba. Il allait refermait ses deux immenses bras sur elle lorsqu'elle disparut soudainement d'un léger pas de danse, se faufilant sous l'aisselle du monstre en ne laissant littéralement que le bout de sa cape blanche sous le nez de l'assaillant. Un deuxième de ces soldats colossaux asséna un violent coup de crosse à la base de la nuque de Gogba, et celui-ci s'étala de tout son long sur une table où un client le regard vide ne bougea pas d'un poil. Chani quant à elle, passée derrière le guerrier fut stoppée par les deux autres gardes restés garder l'alcôve. Les deux avaient le fusil à l'épaule, prêt au tir, mais seulement un seul des deux la visait elle. L'autre avait mis en joue un drôle de type en long manteau qui lui donnait un air râblé qui ne lui collait pas. Quoi qu'il soit, ce type était visiblement autant mal en point qu'elle, et Chani redoutait que cet autre menacé ne tente quelque chose qui ne puisse compromettre sa situation à elle.

Debout à moins d'une dizaine de pas de celui qui braquait son arme sur elle, Chani se demanda si elle, elle devait agir. Subrepticement elle avait porter la main à sa hanche pendant son esquive, et l'objet qu'elle gardait caché entre ses doigts lui aurait permis de s'enfuir, elle en avait les talents, mais par là, elle risquait de condamner Gogba à une mort certaine. Et pas que. Elle percevait toujours la silhouette large et immobile au fond de l'alcôve. Mais maintenant que deux des gardes avaient quitté le mur humain qu'ils formaient tantôt devant, elle voyait assez clairement une autre personne, à genoux, qu'elle ne manqua pas d'identifier. Pantalon sombre, chemise claire, gilet, chapeau à plume, étant donné l'état vestimentaire des locaux, ça ne pouvait être que lui, le dernier membre du groupe. C'était donc pour lui, que Gogba avait agit aussi bêtement. Chani soupira et se concentra du mieux qu'elle le put, il ne fallu pas qu'elle laisse l'adrénaline parler. Elle se redressa lentement, et réajusta le voile blanc devant son visage.

- Bien, murmura t-elle doucement, pourquoi ne m'ont-ils pas encore tué ?
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MessageSujet: Re: L'Antre   L'Antre Icon_minitime1/10/2011, 18:24

Elthis avait fermement agrippé le vieil homme et l'avait tiré sans ménagement à l'écart de l'attroupement.
"Que vous prend-il, pauvre imbécile ? siffla l'Eldar avec colère.
- Je, euh, hésita l'archéolinguiste à voix basse, cette jeune femme... Ne me dites pas que s'il s'était agi d'une femelle de votre race, vous ne seriez pas intervenus !
- Vous êtes loin de Terra, mon'keigh. Vos intentions sont... louables, mais vous gagneriez à ne pas attirer l'attention. Je vous l'ai déjà dit, vous êtes ici en sursis.
- Pourquoi donc portez-vous tant d'attention à mes intérêts ?"
Elthis ne s'était pas attendu à tant de franchise de sa part. Quitte à jouer carte sur table... Du geste, il l'invita à s'asseoir.
"- Je suis un mercenaire, et vos intérêts me portent à cœur en ce que vous représentez une source potentielle de revenus.
- Oh." L'homme parut réfléchir. "Et bien, j'imagine qu'il ne me reste qu'à vous engager. Sans doute me serez-vous utile.
- Pardon ?
- Qu'y a-t'il ?
- Vous seriez prêts à me faire confiance de la sorte, alors que je vous ai rencontré à l'instant ? Ce n'est pas ainsi que vous survivrez sur cette planète !
- J'avoue ne pas vous comprendre, xeno. N'est-ce donc pas ce que vous désirez ? Que voulez-vous dire, que je devrais me méfier de vous ?
- Vous n'y êtes pas, mon'keigh. C'est de tout le monde que vous devez vous méfier. J'accepte votre offre, et la première de mes leçons sera : n'accordez jamais votre confiance ici. Surtout pas à un inconnu. J'imaginais que même vous auriez pu vous en douter.
- Pourquoi alors me fier à vous ? On m'avait bien parlé de la formidable capacité d'ambiguité de ceux de votre race, mais j'ose vous avouer que j'avais toujours pensé que nul obstacle n'était insurmontable à celui qui avait su déchiffrer les idéogrammes de Khani V. Peut-être cherchez-vous seulement à m'embrouiller pour être ensuite plus à même de me dépouiller.
- Peut-être. Mais j'ai la nette intuition que vous représentez un plus grand intérêt vif que mort - et pas en tant qu'otage, j'entends. Non, je sens que vous pouvez me mener à une somme d'argent importante. Voyez mon honnêteté : je ne prétends pas être un philanthrope, et j'agis uniquement par intérêt financier. Mais sachez que celui qui me paye bien peut en général me faire confiance. Oui, vous pouvez vous fier à moi, car contrairement aux imbéciles qui rôdent dans ce cloaque, j'ai compris depuis longtemps que je gagnerai plus en gardant mes clients en vie. Si vous refusez de croire à mon intégrité, croyez au moins à mon intelligence.
- Hum. Vous êtes intelligent, en effet - suffisamment pour me flouer, sans doute. Mais à vous entendre, Arcutus est un lieu plein de dangers, aussi vous accorderai-je ma confiance, malgré vos mises en garde. Vous avez également du flair, fils d'Isha. J'ai en effet un projet dans l'esprit, et besoin d'hommes de main - à défaut d'hommes de confiance. Vous voilà le premier, maître... Maître ? Je ne crois pas me souvenir de votre nom.
- J'en ai plusieurs, mais vous pouvez m'appeler Elthis Siftelë. C'est sous cette dénomination que je suis connu sur Harkut.
- Fort bien. Je considère donc notre contrat comme conclu, maître Siftelë, à partir de cet instant et jusqu'à ce que l'une des deux parties en décide la rupture. Et maintenant, si vous voulez bien m'excuser..."
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