SECONDE PARTIE LES MECS.Jerkaïn déambulait dans les couloirs, le visage morne et aussi inexpressif que d'habitude. Les démonettes et les gardes corrompus par le Chaos continuaient la massacre méthodique de toute les ultimes poches de résistance. Les cris d'agonies saturaient certain passage et à plusieurs reprises Jerkaïn avait dû se coller contre le mur pour laisser passer des hordes de démons hululant des prières à leur dieu. Jerkaïn faisant parti de ces gens que le Chaos ne touchait pas et n'effrayait pas. De tout manière il n'avait aucune raison d'y succomber, il ne désirait rien, il avait juste juré fidélité au roi, celui si étant mort il devait obéir à la reine. L'homme arriva devant les appartements de la reine, il cala le coffret qui contenait le coeur, il frappa et entra.
La reine ne l'avait pas entendu, ou elle ne souhaitait daigner le remarquer tout de suite. Aussi Jerkaïn attendit que la reine le remarque.
- Alors vas-tu répondre ?
Jerkaïn crut d'abord qu'elle s'adressait à lui, mais avant même qu'il n'ouvre la bouche pour répondre, une voix le devança, une voix terrible, suave et féroce tout en même temps.
- Pourquoi m'appeler encore, je t'ai déjà aidé. Celui que je sers m'a demandé de vous apporter mon aide, pas de répondre à vos appels comme un gentil chien bien dressé, sussura la voix avec condescendance
- Je veux savoir, dis moi qui est la plus belle de ces terres ? questionna la reine sans prêter attention à la protestation.
- C'est donc ça... eh bien la princesse demeure encore et toujours plus belle que toi, assurément.
Cette déclaration fit sursauter Jerkaïn qui se tordit le cou pour apercevoir qui parlait ainsi. Entre les lourdes teintures bariolées, à tel point que c'en était un affront à la vue, encadraient une sorte de tâche mouvante sur le mur, une tâche qui avait la forme d'un visage.
- Jerkaïn, laissa platement tomber la reine, dois-je donc en déduire que vous avez échoué ?
- Non Majesté, j'ai son coeur, répondit Jerkaïn en lui tendant le coffret qui contenait en réalité celui d'une biche qu'il avait tué.
- Menteur, l'accusa la tâche sur le mur, elle est bien vivante, je sais même où elle a trouvée refuge.
- Jerkaïn, prévint la reine menaçante.
- Je...
Il n'alla pas plus loin, du mur, une ombre c'était détachée pour prendre la forme d'une créature si belle et si terrible. Un Hérault de Slaanesh venait d'apparaître, il se dirigea vers l'homme et d'un coup de pince vigoureux le trancha en deux.
- Elle est toujours en vie et te surpasse en beauté.
- Je veux être la plus belle, tue-la ! vociféra la reine.
- Qu'y gagnerais-je ? interrogea le démon, plus mielleux que jamais.
- Je te servirais, offrit la reine sans prendre le temps de réfléchir.
- Soit, donne lui ce collier et elle mourra étouffé.
Les yeux brillant de jalousie elle s'empara du collier, elle prit le temps de se déguiser en marchande et se précipita dehors faire seller son meilleur cheval et pris la route que le démon lui avait indiqué pour rejoindre Blanche-Neige.
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- Voilà une bien sombre histoire, commenta le Maître Ingénieur après avoir écouté avec attention le récit de Lenwë, il est plus que probable que le reine apprenne que tu es en vie et cherche à te tuer, aussi sois prudente. En attendant nous t'autorisons à rester parmi nous, notre maison à besoin d'être tenue pendant nos absences.
La princesse les remercia et les Nains allèrent ce coucher car demain le travaille dans leur mine ne pouvait attendre trop longtemps. Le lendemain matin avant de partir, Gaerml recommanda à Blanche-Neige d'être très prudente et de n'ouvrir à personne. Lenwë lui assura qu'elle ferait attention.
La journée passa lentement le soleil allait se coucher quand on frappa à la porte, trouvant étrange que les Nains frappent à leur propre porte elle se dit que c'était sûrement une autre personne et sa garda bien de lui ouvrir. Néanmoins elle céda à la curiosité.
- Qui est là ?
- Je ne suis qu'une humble marchande, répondit une voix éraillée, j'ai de magnifiques colliers.
Lenwë hésita, que pouvait-elle craindre d'une marchande ? De plus un collier n'est pas un poignard, le danger était faible... et puis elle s'ennuyait seule dans cette maison. Elle ce décida à accueillir la marchande, qui charmée par la beauté de la princesse, lui laissa le collier pour presque rien. Mais à peine elle passa le collier qu'il se resserra immédiatement pour l'étrangler. Ne pouvant plus respirer et cherchant des yeux la marchande qui avait disparue elle s'agita prise de panique. Alors que ses dernières secondes arrivaient une silhouette massive entra dans son champ de vision que les larmes rendaient floue. Puis la pression sur sa gorge se dissipa. Elle leva les yeux, les Nains l'entouraient, vaguement inquiets, Tarnak tenait le collier tranché en deux, il s'en débarrassa comme s'il l'avait mordu.
- Je vous avez dis de faire attention, les artifices du Chaos revêtent de nombreuse formes, le sermonna Gaerml en la soutenant.
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La reine revint au château et une fois dans sa chambre elle laissa libre cour à sa joie malsaine. Mais le démon la regardait avec un sourire à déstabiliser le plus froid des êtres humains.
- Que dois-je savoir ? demanda la reine soupçonneuse.
- Oh rien, rien du toute, le rassura le Herault d'un ton qui disait le contraire.
- Dis moi démon, qui est la plus belle de ces terres ?
- Encore et toujours Blanche-Neige...
- Impossible ! Je l'ai vu tomber ! tempêta la reine.
- Oui, mais pas se relever, le démon semblait beaucoup s'amuser.
- Tue la ! Je la veux morte !
- Pourquoi ? Je ne suis pas tenu de t'obéir.
- Mon âme, tu auras mon âme.
- Fort bien. Donne lui ça et jamais plus elle ne vivra.
Le démon lui tendit un peigne de nacre que la reine s'empressa de fourrer dans sa poche. Aussitôt elle cavala droit chez les sept Nains. La reine arriva tard dans la nuit, la sagesse lui eut recommandée d'attendre le jour mais elle ne put s'y résoudre tant la colère la dévorait. Aussi discrètement que possible elle se faufila à l'intérieure. En voyant Blanche-Neige assoupie elle fut tentée de la poignarder, mais le risque de réveiller les Nains était trop grand, elle n'était pas de taille face à de si féroces adversaires. Puis ses yeux tombèrent sur une petite table contre le lit de Lenwë, avec un sourire mauvais elle y déposa le peigne. Avec un peu de chance la princesse penserait à un cadeau de ses amis. Réjouit elle s'en retourna au château le coeur léger.
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L'aube se leva, les Nains étaient partis bien avant que Lenwë ne se réveille. Lorsque cette dernière se leva elle se mit en tête de ranger un peu la maison, devant bien cela à ses amis. C'est ainsi qu'elle découvrit le peigne de nacre, croyant à un présent des Nains elle le pris avec plaisir, et se le passa dans les cheveux, à peine elle le fit que le poison dont était enduit le peigne commença à agir et Lenwë tomba sans connaissance.
Sigmar devait veiller sur elle, les Nains rentrèrent quelques secondes après son malaise. D'accoutumé ils ne revenaient qu'au soleil couché. Mais selon leur dire, une partie de la mine c'était révélée contenir du mithril, devant cette découverte, les Nains avaient voulus rentrer plus tôt et fêter dignement cet événement. En voyant la princesse giser misérablement au sol ils s'approchèrent. Rogrik remarqua le peigne dans les cheveux, dés qu'il l'eut retiré, Lenwë revint à la vie. Une fois de plus, ils eurent la preuve de la perfidie de la reine. Heureux que ce sombre épisode n'ait coûté la vie à personne, les Nains entreprirent de fêter la découverte du gisement et le sauvetage de Blanche-Neige
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La reine exultait, elle tenait sa victoire, mais en pénétrant dans sa chambre, le démon qui l'attendait toujours se fendit d'un étrange sourire. Avec un grognement de rage la reine comprit que la princesse avait survécue mais elle devait en avoir le coeur net.
- Démon, qui est la plus belle sur ces terres ?
- Toi.
- Alors j'ai réussi !
- Tu es la plus belle... juste après Blanche-Neige, ajouta le démon en laissant échapper un rire qui fit bien comprendre à la reine qui tenait les rênes ici.
- Impossible ! Fais quelque chose, tue la ! hurla la reine si fort que le démon perdit son sourire.
- Parfait, mais que me donneras-tu ?
- Ce que tu veux mais elle doit mourir ! explosa la reine.
- Ainsi soit-il, voici une pomme, seule la moitié rouge est empoisonnée, une seule bouchée et elle mourra aussitôt.
La reine se déguisa en paysanne et se précipita chez Blanche-Neige, elle attendit le moment où les Nains partaient pour s'approcher. Mais elle eut beau user de tout ses charmes et de toute ses ruses, Lenwë refusait fermement la pomme. Pour finir la reine se rappela que le démon lui avait dit que seule une moitié était empoisonné.
- Pourquoi ne pas goûter une de mes pommes ? proposa la reine.
- Je ne le dois pas.
- Regardez, j'en mange moi aussi.
Sur ces mots elle partagea le fruit et en mangea une moitié, tendant l'autre à Lenwë par la fenêtre. D'abord réticente elle accepta pour mordre dedans et s'écroula aussitôt parterre. La reine sautilla presque de joie et s'en fut en chantant sa joie. Elle entra comme un ouragan dans ses appartements, y trouvant le démon elle le questionna sans attendre.
-Qui est la plus belle ?
- C'est toi, personne en ces terres ne peut être comparée à votre beauté.
La reine cria de joie et s'admira dans le miroir le plus proche, se murmurant des compliments sous l'oeil amusé du Hérault de Slaanesh, qui fredonnait un air qui faisait froid dans le dos et en total contraste avec son visage si calme et toujours empreint de cette grâce surnaturelle.
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Le soir les Nains trouvèrent Lenwë allongée sur le sol, il était indubitable qu'elle était morte. Les sept compagnons ne purent que regretter la perte de se qui était devenu pour eux une amie fidèle. Ne pouvant se résoudre à l'enterrer comme la dernière des mendiantes, ils forgèrent pour elle le plus magnifique cercueil qui fut, tout en cristal et en mithril, digne d'un roi. Pendant trois jours et trois nuit ils firent leur deuil. Ils placèrent le cercueil sur un rocher, à proximité de la maison et y montèrent la garde à tour de rôle. Les années passèrent sans que le teint de Lenwë ne semble jamais devoir se faner.
Par un pâle matin d'hiver un cavalier solitaire vint à passer, il ne put que remarquer le cercueil et les Nains qui le gardaient. Intrigué il s'approcha, ignorant les Nains que lui sommèrent de reculer, le personnage était enveloppé dans une ample cape noire comme la nuit et il n'inspirait pas confiance. Mais il tint à regarder qui reposait dans le cercueil. En voyant quelle magnifique créature y dormait il ne resta pas insensible et il réussi à convaincre les Nains de l'ouvrir. Ils finirent par accéder à sa requête, à contrecoeur. L'étranger se pencha sur Lenwë et prit une grande inspiration, puis regardant les Nains.
- Elle n'est pas morte.
- Vous êtes sûr ?
- Absolument.
- Seriez-vous un genre de guérisseur ou quelque chose comme ça ? demande Rogrik resserrant sa prise sur le marteau qu'il tenait.
- Je peux la ramener à la vie, si c'est ce que vous voulez savoir.
- Vous êtes un vampire ! devina Gaerml avec effroi.
- En effet, et je ne veux de mal à personne, je puis offrir la vie à cette femme.
- Et quelle vie... grogna Rogrik, méprisant.
- Elle vivra éternellement à mes côtés
Dans en premier temps les Nains refusèrent de céder au vampire mais il sut ce montrer convaincant et il put emporter Blanche-Neige et repartir au grand galop par là où il était venu.
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Chaque année la reine demandait au démon qui était la plus belle des femmes. Chaque fois la réponse du Hérault ne variait pas, la reine restait la plus belle. Mais un jour.
- Suis-je la plus belle ?
- Plus aujourd'hui, Lenwë vous surpasse, l'immortalité des vampires lui a conférée jeunesse et vie éternelle.
- Non... non ! Détruit là, je te l'ordonne !
- Je suis las de tes jeux, cela ne m'amuse plus. Et tu n'as rien à m'offrir, tout m'appartient.
- Tue là ! s'égosilla la reine
Avec un soupir agacé le démon l'écarta d'un revers négligeant, envoyant la reine s'écraser dans un bruit de bois brisé contre le mur. Elle retomba sur le plancher comme un pantin désarticulé. Une ombre passa sur le visage du démon, il était déçu, son jouet était déjà cassé, il soupira une nouvelle fois et disparût.
Grand merci à Dark pour m'avoir trouvé les noms, choses que je n'ai jamais trop réussi à faire.
Gaerml ----> Prof.
Tarnak ----> Joyeux.
Fratghar ----> Atchoum.
Rogrik ----> Grincheux.
Garheim ----> Dormeur.
Hvedrik ----> Simplet.
Thordrek ----> Timide.