Les Flammes de la Guerre
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Les Flammes de la Guerre

C'est une époque sombre et sanglante, une époque de démons et de sorcellerie, une époque de batailles et de mort. C'est la Fin des Temps.
 
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 Fics du Concours II

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Skarsnik
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Skarsnik


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MessageSujet: Fics du Concours II   Fics du Concours II Icon_minitime1/8/2009, 12:52

Alors comme promis, voici tout d'abord la fic gagnante de Setep :

Sang d’Encre

« Et lui, il est bien ? » Florent se retourna vers son petit frère.
« Les Vents de l’Effroi ? Ouais, un pote me l’avait prêté, il est pas mal. Le scénario est pas super original, mais l’histoire est cool, et le style est prenant.
_ Bon, ben je l’emprunte alors. » Dimitri enfourna le livre dans son sac à dos, avant de se retourner vers le rayonnage suivant. « Alors, romans de science-fiction…
_ Je te conseille plutôt de la fantasy, les auteurs de SF ne font plus rien de vraiment bon de nos jours…
_ C’est pas vrai, ça. Le dernier de Stellar Crux, il est vraiment génial.
_ Bon, d’accord, mais c’est l’exception qui confirme la règle. Lis plutôt La Saga des Hommes-Loups, ça c’est cool. » Dimitri soupira. De toute façon, il n’arriverait jamais à convaincre son frère. Cette discussion revenait souvent entre eux, surtout quand ils arpentaient, comme aujourd’hui, les rayons de la bibliothèque municipale (« munie-de-ses-poils », aurait dit Florent avant d’éclater de rire). Et puis, quand on avait treize ans et son frère seize, il était toujours difficile de lui faire admettre quoi que ce soit…
Les deux enfants de la famille Triolet étaient tous deux de grands lecteurs. C’est-à-dire qu’ils dévoraient chacun au minimum deux livres par semaines, ce qui pouvait même aller jusqu’à plusieurs livres par jour quand ils étaient en vacances. Et justement, les vacances venaient de commencer. Il devenait donc vital pour les deux frères de refaire une cargaison de livres pour pouvoir tenir toute la première semaine, avant qu’ils partent comme chaque année au Festival du Roman à Paris. Ce « pèlerinage » annuel était l’occasion pour eux de revoir leurs auteurs favoris, de se procurer les dernières œuvres parues, et bien sûr de faire dédicacer leurs livres récemment acquis…
Dimitri remonta l’allée en fredonnant, les yeux rivés sur la tranche des livres et la tête inclinée pour déchiffrer leurs inscriptions. Florent regarda son petit frère s’éloigner et soupira à son tour. Le gamin (comme il aimait l’appeler affectueusement), finissait à peine sa deuxième année au collège qu’il lisait déjà presque autant que lui. C’était lui, l’aîné, qui lui avait transmis le virus de la lecture. Et cette passion avait pris une telle ampleur que même tous les livres de la maison ne parvenaient plus à étancher la soif de découverte du petit frère. Florent était donc contraint de l’emmener avec lui lorsqu’il allait « faire ses réserves » en empruntant à la bibliothèque. Florent tourna à nouveau le regard vers le rayon qu’il était en train d’examiner quelques instants plus tôt. Pffff… Que des livres qu’il avait déjà lus… La bibliothèque aurait bien fait de renouveler un peu son stock !
« Eh, Florent, viens voir !!
_ Qu’est-ce qu’il y a ?
_ Ya le dernier de Daniel O’Callaghan !! La Rage du Likent !!
_ C’est une bouse. » Le silence s’installa quelques instants entre les deux frères, avant d’être timidement rompu par Dimitri.
« Pourtant, les critiques l’annonçaient prometteur…
_ Voilà pourquoi il ne faut jamais écouter les critiques. Ce livre est merdique. Je l’ai lu l’autre jour en venant ici, il est vraiment nul.
_ Pourquoi ?
_ Scénario déjà utilisé des milliards de fois, style quelconque, fin optimiste totalement irréaliste, lieux magiques et artefacts perdus aux noms ridicules, personnages superficiels, sans personnalité, bref, comme je l’ai dit, une bouse. Et certains osent dire que c’est de la bonne heroic-fantasy…
_ Ah. Et ça raconte quoi ?
_ Un peuple opprimé par des créatures maléfiques, un jeune garçon élu par une prophétie, qui s’empare d’une arme surpuissante et terrasse le roi des vilains. Gna, gnagna, gnagna. »
Le ton de son grand frère fit éclater de rire Dimitri, qui se tut d’un air coupable, foudroyé du regard par la bibliothécaire qui se tenait derrière son pupitre au fond de la salle. Il se retourna vers Florent et murmura :
« Et c’est quoi, un Likent ?
_ Quelle question !! C’est un vilain Lycanthrope dyslexique, évidemment !! » Dimitri dut mettre ses deux mains devant sa bouche pour se retenir d’éclater de rire à nouveau. Vu sous cet angle, le titre du livre paraissait immédiatement moins attirant… « En fait, les Likents sont des loups-garous psychotiques qui oppriment les gentils, et sont dirigés par le Roi Rouge. Là, on passe directement au plagiat à peine voilé du Roi Cramoisi de Stephen King. »
A cet instant, un homme bouscula les deux garçons devant le présentoir, prit sur ce dernier un des exemplaires du livre d’O’Callaghan, et repartit à grands pas vers l’autre bout de la salle. « Mais merde, il est taré ce type !! Il pourrait s’excuser !!
_ Florent, t’as vu sa tronche ?
_ Non, pourquoi ?
_ Les yeux complètement exorbités, on aurait dit un fou furieux… Mais… Pourquoi il va vers les toilettes avec le livre, ce malade ? Si la vieille le voit… » Mais la bibliothécaire n’était plus derrière son bureau, comme le remarqua Dimitri en se retournant. « Qu’est-ce qu’on fait, Flo ?
_ Moi, je le suis, il m’a pas l’air net, ce type…
_ Il faudrait peut-être prévenir quelqu’un, non ?
_ T’as la frousse ? Franchement, tu crois vraiment qu’il pourrait faire quelque chose ici ? »
Et l’adolescent se dirigea à grands pas vers la porte des toilettes, au fond de la grande pièce, qui venait de se refermer derrière l’homme. Dimitri courut derrière son grand frère, et s’arrêta soudain en même temps que Florent, dans l’encadrement de la porte des toilettes qu’il avait ouverte en grand. Aucune trace de l’inconnu. Mais au milieu de la petite pièce carrelée de blanc, le livre ouvert, posé à même le sol. Une intense lumière s’échappait de ses pages, et attirait irrépressiblement les deux garçons. « On dirait le remake d’un mauvais film, » songea Florent. Puis, un flash intense, et ensuite, plus rien.

Dimitri ouvrit les yeux en grognant de douleur. Il était étendu à plat ventre sur une surface d’un blanc cassé immaculé, entièrement et parfaitement lisse. Son frère était couché sur le dos juste derrière lui.
« Dim’, est-ce que je suis devenu fou ou est-ce que tout ça est vrai ? » Le garçon se retourna sur le dos, et suivit le regard de Florent. A plusieurs mètres du sol, flottant au milieu de nulle part au-dessus d’eux, d’énormes lettres capitales s’étalaient à travers leur champ de vision :
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MessageSujet: Re: Fics du Concours II   Fics du Concours II Icon_minitime1/8/2009, 12:53

LA RAGE DU LIKENT
PAR DANIEL O’CALLAGHAN

« Euh… Là je crois plutôt qu’on est tous les deux devenus fous, très synchronisés. » Florent secoua la tête et se leva, balayant les alentours du regard. Autour d’eux, la même surface lisse s’étendait dans toutes les directions, sans qu’ils puissent voir ses extrémités, qui disparaissaient dans une étrange brume. Mis à part l’énorme titre qui lévitait en l’air, cet endroit était vide. Excepté peut-être…
« Eh, Flo, regarde là-bas ! » L’adolescent tourna la tête dans la direction indiquée par son petit frère. A plusieurs dizaines de mètres, une paire de bottes dépassaient de la limite brumeuse, leur propriétaire allongé dans le brouillard, et donc invisible aux yeux des deux garçons. Ces derniers se précipitèrent vers le corps étendu à terre.
« Monsieur !! Monsieur, tout va bien ?
_ Qu’est-ce que… marmonna l’homme en reprenant connaissance. Qui est là, qui… » Il parut émerger soudainement, et bondit sur ses pieds. « Qui êtes-vous ?! Des amis de l’autre ? Où est-il parti ?!! » Les deux frères reculèrent précipitamment quand l’individu brandit ce qui semblait être une longue hallebarde. Ce n’est qu’alors qu’ils remarquèrent l’uniforme chamarré de l’homme, ainsi que le casque qui reposait à ses pieds.
« Mais… Vous, qui êtes-vous ? Et où sommes-nous ? C’est quoi ce délire ?!!
_ Eh bien, cela me paraît évident, vous êtes sur la page de garde !! Au début de ce livre qui, soi-dit en passant, est relativement médiocre ! Quand je pense que certains de mes collègues travaillent sur la page de garde de La Décadence d’Albion !!
_ Mais vous êtes qui, à la fin ?!!
_ Eh bien, le garde, évidemment. Qui dit page de garde, dit garde. » Florent et Dimitri restèrent silencieux quelques instants, échangeant un regard consterné.
« C’est bon, ça y est, je suis bon pour l’asile…
_ Mais c’est quoi, votre job, exactement ? renchérit Dimitri.
_ Eh bien, je garde !! Je suis chargé de faire attention à ce qu’il n’arrive pas n’importe quoi à ce livre ! D’ailleurs, c’est relativement raté, puisque l’autre homme est arrivé et m’a assommé avec une facilité honteuse.
_ L’autre homme ?
_ Un grand brun avec une tête de dérangé. Il est arrivé d’un coup, et sans même me saluer il m’a arraché la table des matières des mains et m’a assommé avec !!
_ La table des matières ?! Je refuse d’en entendre plus, je me considère assez perturbé pour aujourd’hui.
_ Tais-toi un peu, Flo !! Ce serait pas ça, votre table des matières ? » Sur le sol gisait une tablette de marbre ornée d’inscriptions et d’étranges serrures.
« Si, c’est elle, et voilà mon trousseau de clefs ! Voyons voir où est allé notre visiteur malpoli…
_ Parce que vous pouvez savoir où il est allé ?
_ Bien sûr !! Pour se rendre dans tel ou tel chapitre du livre, il faut insérer la clef qui convient dans la serrure située en face du titre du chapitre. Et lui, il est allé dans le chapitre… XXIII : Le déchaînement du Mal.
_ Quel titre original !! s’exclama Florent. Je l’ai lu, le livre, ce moment, c’est celui où tous les vilains Likents se rassemblent pour aller taper les gentils humains ! » Puis, voyant le regard des deux autres : « Ben quoi, qu’est-ce que j’ai dit ?
_ Essayons de raisonner comme si nous n’étions pas sur la page de garde d’un livre, mais dans une histoire fantastique. Comme si tout cela était réel. Je sais, ça va être dur. On a un fou furieux qui s’introduit de force dans le livre, et qui se dirige directement au chapitre où il y a le plus de créatures malfaisantes. Moi, je serais tenté de croire que le dingue en question va essayer de soulever une armée de ces Likents pour retourner dans notre monde réel, et foutre un bordel monstrueux.
_ Dim’, tu débloques pleins pots. A mon avis, le dingue a juste répandu des gaz toxiques dans les toilettes, et on est en train d’avoir une grosse hallu.
_ L’initiative la plus sage, poursuivit Dimitri en ignorant son aîné, serait de l’arrêter avant qu’il ne cause des dégâts. Florent, tu m’avais parlé du héros, qui avait une arme secrète.
_ Oui, il s’appelle Thalin, et il traverse une forêt maudite avec sa bande de compagnons pour se diriger vers le Lac du Temps et y récupérer l’Epée de Lune protégée par une créature féroce. Ridiculement déjà-vu.
_ Et grâce à cette arme, il anéantit toute l’armée des Likents ?
_ Pas exactement. Elle lui permet de détruire l’Orbe Noir, une sorte de boule de cristal qu’utilise le Roi Rouge pour diriger tous les Likents. Un Palantir au rabais, quoi. Sans le contrôle du vilain roi des méchants, les Likents deviennent fous furieux et assoiffés de sang, si bien qu’ils s’entretuent et POUF !! Les gentils gagnent.
_ Donc si notre fou à nous veut contrôler les Likents, vu qu’il a probablement lu le livre aussi, il va aller piquer l’Orbe au Roi Rouge. Vraisemblablement.
_ Si je puis me permettre cher petit frère, depuis qu’on est entrés dans ces toilettes, rien n’est tellement vraisemblable.
_ Excusez-moi », les interrompit le garde qui les avait regardés échanger sans dire un mot, un peu perdu, « mais je crois qu’il y a un petit problème. Le chapitre XXIV s’appelle normalement La Gloire du Roi Rouge. Il vient de changer de titre. » Un instant de silence s’écoula, puis le garde reprit la parole. « Maintenant, c’est La Mort du Roi Rouge.
_ Et alors ? demanda Florent d’un air épuisé.
_ Alors notre dingo inconnu vient sans doute de buter le Roi Rouge en question, et de s’autoproclamer grand méchant de l’histoire.
_ Bon, d’accord, à supposer que tout ce délire ait la moindre once de réalisme. Et alors, qu’est-ce qu’on en a à faire ? On pourrait pas juste partir ?
_ Et laisser une bande de lycanthropes dyslexico-psychotiques envahir la bibliothèque ?
_ C’est bon, je rends les armes, je ne crois pas un seul instant à tout ce que vous venez de débiter, tous les deux, mais si Super Dimitri décide de prendre la site des opérations, je veux bien te laisser faire. A condition que ce soir, je dorme dans mon lit.
_ On sera rentré bien avant si tout marche bien. Je pense qu’en entrant à notre tour dans le roman, par exemple avant que le héros, Thalin, n’arrive au Lac du Temps, on peut l’aider à récupérer l’Epée au plus vite, et aller péter cet Orbe de malheur. Puis on se tire en embarquant le fou furax, on rentre chez nous et on expédie ce dingue à l’asile le plus proche.
_ Où tu ferais bien de faire un séjour toi aussi. Arrête d’échafauder des plans ridicules, RIEN n’est réel ici !
_ Je ne vous permets pas, jeune homme. En tant que garde, j’ai de nombreux ouvrages à mon actif, et aucun d’eux n’était imaginaire !!
_ D’accord, alors expliquez-moi comment on fait pour entrer sur la page de garde d’un livre ? » Instant de silence. « Ou quel malade irait imaginer un plan aussi stupide que d’envahir une bibliothèque avec des monstres de roman ? » Nouveau silence, encore plus marqué que le précédent. « Voilà. Donc, Dimitri, je te suis, mais c’est uniquement parce que je suis trop sceptique pour pouvoir réfléchir ici.
_ D’accord, ça marche. Monsieur le garde, pourriez-vous m’indiquer un chapitre approprié pour rejoindre Thalin et ses compagnons dans les bois ? De préférence avant la mort du Roi Rouge, afin que nous puissions avoir une longueur d’avance sur notre adversaire.
_ Bien sûr, jeune homme. Le chapitre XVI me paraît tout désigné : La Grande Forêt. Voici la clef.
_ Encore un titre imaginatif, tiens !! » railla Florent, tandis que son petit frère, sourd à ces paroles, insérait la clef du garde dans la serrure du chapitre XVI. A nouveau, une lumière, un grand flash, puis plus rien.

Florent renifla, exaspéré. Autour des deux frères, la même surface immaculée s’étendait à perte de vue. Dimitri s’essuya les yeux, et balaya les alentours du regard.
« Tu vois, c’est vide, annonça son aîné.
_ Non, il y a un chemin. » En effet, un petit chemin de terre battue venait d’apparaître sous leurs pieds. Quand ils relevèrent la tête, des arbres bordaient le sentier, le ciel était d’un bleu d’azur, un soleil magnifique y brillait. Des bruits commencèrent à se faire entendre, des gazouillis d’oiseaux, des craquements de branches.
« D’où ça sort, tout ça ?
_ Euh, je sais pas… Par quoi il commençait, ce chapitre ?
_ Ben… Il me semble que… Ah oui, c’est vrai, y a d’abord une description qui fait au moins trois pages. C’est un des nombreux moments où t’as envie de jeter le livre.
_ Eh ben voilà !! On est dans une description, le décor se met en place, les personnages vont pas tarder à arriver.
_ Mmmouais, » grogna Florent, dubitatif. « N’empêche que j’y crois toujours pas, et que je me demande vraiment comment tu fais pour raisonner ici et faire des plans comme si tout avait un sens. Tu t’es entendu ? Monsieur arrive, il fait des suppositions sur un soi-disant dingue qui voudrait envahir le monde avec les monstres d’un roman tout pourri, monsieur décide d’aller récupérer l’épée du héros pour éliminer la menace fantôme, monsieur se croit dans une description, monsieur…
_ Tu as d’autres explications ?
_ Non. Aucune, à part que je deviens fou. Je me demande juste comment tu fais pour trouver tout ça parfaitement naturel. Tu lis trop pour ton âge, t’es en train de débloquer.
_ Quoi !! C’est toi qui me dis que je lis trop ?! Je te signale que… Aïe ! Qu’est-ce que… Ouille ! Saloperie, c’est quoi, ça !!
_ Surveille ton langage, gamin, sinon… Aïe !! Quelque chose m’a mordu la cheville !! » Les deux frères n’eurent que le temps de voir filer un éclair de fourrure sur le sol, puis grimpant à un arbre. Rien ne bougea pendant quelques instants, puis l’animal sortit à nouveau du feuillage en bondissant au visage de Dimitri.
« Eh, c’est quoi, ça !! Flo, arrête-le, il va m’arracher un œil !
_ Bouge pas, Dim’ ! » L’adolescent empoigna le petit animal qui tentait de griffer la figure de son frère, et le tint à bout de bras.
« Mais…C’est un écureuil ! C’est quoi ce délire ?!
_ Lâchez-moi, vermines, mécréants !! Posez-moi tout de suite, ou je vous massacre !
_ C’est ça, un écureuil qui parle, en plus.
_ Evidemment que je parle, bande de scélérats, manants, pouilleux ! Je suis un écureuil ultra-intelligent, j’ai un QI de 240 ! Mais cet abruti d’auteur n’a rien trouvé de mieux que de me glisser dans une description minable d’un bois minable, comme « un petit écureuil qui regarde passer le héros d’un air curieux » !! Et moi, j’en ai ma claque des rôles de merde !! Je veux être LE méchant, je vais aller étriper ce satané Roi Rouge et prendre le contrôle du monde !! Mais d’abord, lâchez-moi !! Immédiatement !!! » Les garçons échangèrent un regard après le monologue de l’écureuil, consternés.
« Je le pose ?
_ Nan, fais gaffe, des fois qu’il ait déjà inventé l’arme atomique… » Florent et Dimitri éclatèrent de rire.
« C’est ça, marrez-vous, bouseux !! Quand je vous retrouverai, vous vous souviendrez de ce que je vous ai dit, juste avant votre mort !!!
_ Bon, je le lâche, il va commencer à vraiment me faire peur, » rit Florent, en joignant le geste à la parole. L’animal retomba à terre, et donna un violent coup de dents dans le pied de l’adolescent, qui cria de douleur, et tenta d’écraser l’écureuil. En vain, car le rongeur avait filé au sommet d’un autre arbre.
« On se retrouvera, humains !!! » cria-t-il une dernière fois de sa voix haut perchée, avant de disparaître. Florent, qui tenait son pied en sang, grogna :
« C’est vraiment un livre de merde.
_ Ouais, et je crois que le héros ridicule du livre en question arrive sur le chemin. Et pas tout seul. » En effet, le bruit de plusieurs chevaux avançant au trot sur le sentier commençait à se faire entendre.
« Bon, on lui dit quoi ?
_ Qu’on a besoin de l’Epée de Lune, donc qu’on va aller la chercher avec lui, parce que le Roi Rouge va être tué par un méchant qui va s’emparer de l’Orbe.
_ Oh, le beau programme, railla Florent.
_ Tais-toi, ils arrivent. »
Le petit groupe d’une demi-douzaine de cavaliers déboucha au détour du sentier, mené par un jeune homme blond à l’expression naïve. En apercevant les deux frères plantés au beau milieu du chemin, ce dernier arrêta son cheval et mit pied à terre, avant de dégainer son épée.
« Holà, qui êtes-vous et que faites-vous dans la Grande Forêt ? demanda-t-il avec méfiance.
_ Euh, eh bien c’est compliqué et on a pas vraiment le temps de vous expliquer, mais nous savons que vous vous appelez Thalin, que vous êtes en route pour le Lac du Temps, pour récupérer l’Epée de Lune pour détruire l’Orbe Noir et ainsi mettre fin au règne du Roi Rouge. » Dimitri fit une pause, regardant Thalin, qui, sous le choc, avait échappé son épée. « Sauf que ce que vous ne savez pas, c’est que…
_ Dans huit chapitres, le coupa Florent, le Roi Rouge en question va se faire dézinguer par un malade qui vient de chez nous pour lui piquer l’Orbe de mes deux.
_ Qu’est-ce que… » Thalin paraissait de plus en plus désemparé, tandis que Dimitri soupira de découragement après l’intervention de son frère. « Mais… que voulez-vous de moi ?
_ Bon, c’est pas trop compliqué. Flo, tu te tais. On va aller avec vous au Lac, récupérer l’épée magique, et ensuite on va aller détruire l’Orbe Noir, qui sera à ce moment-là entre les mains de notre fou furieux à nous. Ensuite, on retournera dans… Enfin, là d’où on vient, en emportant le fou en question, et on vous rendra même l’épée.
_ Ecoutez, reprit Thalin après quelques instants d’incertitude totale. Je ne sais pas qui vous êtes, d’où vous sortez, comment vous savez tant de choses, ni même pourquoi vous êtes habillés si bizarrement. Mais vous semblez en savoir assez pour être des créatures puissantes, sinon des dieux. Alors je vous obéirai. Mais je veux que vous délivriez mon peuple.
_ C’est prévu, mon gars ! s’exclama Florent. On a dit qu’on le pèterait, ton Orbe de malheur !! Et puis tu discutes pas. Monsieur Dimitri a dit ça, et sa parole a dorénavant force de loi. Bon, on se met en route ? » Et c’est sur ces dernières paroles impatientes que le petit groupe continua à marcher en silence à travers la forêt, mené par Thalin et les deux frères, et suivis par les compagnons du héros qui n’étaient pas encore très à l’aise avec les adolescents apparus de nulle part. Et puis de toute façon, c’étaient des personnages secondaires, donc on s’en tape.
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MessageSujet: Re: Fics du Concours II   Fics du Concours II Icon_minitime1/8/2009, 12:54

Quelques minutes plus tard, après que Florent eut copieusement râlé pour avoir un cheval, et que l’un des escorteurs de Thalin ait laissé le sien, pour lui et Dimitri, le chemin s’arrêta. Net. Ainsi que la forêt. En fait, tout le décor n’existait plus au-delà d’une ligne bien nette, laissant place à la même surface blanche que sur la page de garde.
« Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ?
_ Nous traversons une ellipse temporelle, répondit Thalin.
_ Quoi ?!!
_ Une ellipse temporelle, c’est-à-dire que ce passage n’a pas été décrit. Il doit sans doute se passer quelque chose d’important ailleurs. Donc ici, il y a une grande zone vierge.
_ Et… on fait quoi ?
_ Eh bien, on la traverse, et l’histoire reprend de l’autre côté.
_ Tu sais quoi ? demanda Florent à Dimitri. Si c’est un rêve, il est particulièrement tordu.
_ Sauf que ce n’en est pas un. Et on en a pour combien de temps à passer de l’autre côté ? demanda le cadet à Thalin.
_ Oh, dans cinq minutes on devrait y être. »
Et en effet, cinq minutes plus tard le décor était de nouveau là. Sauf que la forêt avait disparu, laissant la place à un terrain rocailleux, couvert d’un ciel sombre. Au loin, au pied d’une falaise, un petit lac étendait ses eaux sombres.
« C’est ça, le Lac du Temps ? Il est ridiculement petit ! Et quelqu’un sait pourquoi on l’a appelé comme ça ? » Personne n’ouvrit la bouche. « D’accord, c’est un nom pourri trouvé à la va-vite par un auteur fainéant.
_ Que dites-vous, sire Florent ?
_ Oh, rien du tout. Mais s’il vous plaît, continuez à m’appeler sire, c’est génial.
Après une dizaine de minutes de chevauchée (l’homme à pied était monté en croupe d’un de ses camarades), le groupe arriva au bord du lac. Encore une déformation temporelle, songea Dimitri. Décidément, la réalité n’avait rien à voir entre ici et son monde. Les membres du petit groupe mirent pied à terre, et Thalin s’avança au bord de l’eau. Au milieu de l’étendue sombre, un rocher dépassait de la surface, dans lequel était plantée une épée ouvragée.
« C’est elle !! L’Epée de Lune !! Elle est splendide !! » Et même Florent devait reconnaître qu’il s’agissait de la chose la plus réussie dans ce bouquin. Une longue lame épurée, ornée de runes finement gravées, une garde sobre mais magnifique d’obsidienne noire. Mais le fait qu’elle soit enfoncée dans un rocher manquait cruellement d’originalité. Le jeune héros blond fit lentement quelques pas en direction du rocher, pénétrant dans le lac, qui semblait s’illuminer lentement d’une étrange lueur tamisée provenant des profondeurs. Florent s’approcha de son petit frère et lui souffla :
« T’es prêt ? 3… 2… 1… » Une énorme masse creva la surface du lac, retombant en projetant d’énormes gerbes d’eau sombre. Thalin tomba à la renverse, tandis que ses compagnons dégainaient leurs épées, et que l’aîné des deux garçons éclatait de rire. Une créature massive était sortie du Lac du Temps. Un énorme calmar géant, doté de tentacules poisseux, et illuminé de l’intérieur par une étrange lueur phosphorescente. Le Gardien de l’Epée, c’était lui qui illuminait le Lac, songea Dimitri alors que son frère était tordu de rire derrière lui.
« Florent !! Florent, tu as lu le livre !!
_ Oui, et c’est une bouse. Et alors ?
_ Alors comment on tue les monstre ?
_ T’appelles ça un monstre ? Un Kraken phosphorescent ?!
_ Peut-être, mais il est fort possible que nous aussi on se fasse tuer !! » En effet, l’un des escorteurs de Thalin venait d’être déchiqueté et avalé par la bouche du calmar géant. Et un cheval de libre !! se réjouit Florent.
« Bon, d’accord. Il faut frapper à la base des tentacules, et ça le fera crever d’hémorragie. C’est comme ça qu’ils font dans le bouquin. Au bout d’un quart d’heure à taper la carapace, ces cons.
_ Thalin !! Visez la base des tentacules !! La base !! » Le jeune héros hocha la tête et frappa d’estoc et de taille dans la masse de viande des membres du Kraken, imité par ses compagnons. Il fallait reconnaître qu’ils se débrouillaient bien avec une épée, quand même. Le monstre devait être une bouse au rabais, se dit l’aîné des Triolet. Quand un coup d’épée de Thalin trancha net l’un des tentacules, Dimitri poussa une exclamation de victoire, tandis que le monstre mugissait de rage et de douleur. Un coup d’épée chanceux, et un nouveau tentacule était arraché. Le sang noir de la bête se répandait dans le lac, alors que la lueur qui l’habitait s’évanouissait lentement. Un énorme mugissement retentit quand Thalin enfonça finalement sa lame jusqu’à la garde dans la gueule du monstre. La luminescente glauque s’évanouit subitement. Le cadavre du Kraken s’échoua sur le rivage, tandis que les combattants poussaient des cris de victoire en brandissant leurs armes, et que les deux garçons se précipitaient vers le rocher de l’Epée en empruntant un passage à gué. Florent posa un instant la main sur le pommeau, puis tira vers le haut, extrayant l’Epée de Lune de la roche. La lame scintilla à la lueur de l’astre en question (car la nuit semblait être tombée sans que les protagonistes ne s’en aperçoivent). L’adolescent se tourna vers son petit frère.
« N’importe qui peut tirer cette épée du roc, et elle n’avait pas été récupérée avant notre passage… Vraiment n’importe quoi, ce livre. » Dimitri haussa les épaules, et se retourna vers Thalin et ses compagnons, qui regardaient l’arme et Florent d’un air respectueux. Ce dernier soupira en se dirigeant vers eux.
« Bon, suite du programme. On rentre à votre camp de rebelles, mais vous vous faites attaquer par un petit groupe de Likents. Evidemment, vous allez les vaincre, puisque je vous préviens. Ensuite, vous partez à la rencontre de l’armée de Likents du chapitre XXIII, Le Déchaînement du Mal. Là, nous on retrouve notre bonhomme, on le suit jusqu’à ce qu’il assassine le Roi, puis on lui pique l’Orbe, on la pète, et on ramène ce dingue chez nous. Normalement, ça ne devrait pas prendre trop de temps, les chapitres sont plutôt courts. Reçu ? » Thalin acquiesça, suivi par ses compagnons (qui, en tant que personnages secondaires, n’ouvraient jamais leur bouche pour dire quoi que ce fut).
« Alors ça y est, Flo, tu commences à croire ce qui se passe ici ?
_ Sûrement pas. Mais j’ai une belle épée maintenant, et ça me suffit pour continuer ce délire tout de suite moins ridicule. » Dimitri ne lui fit pas remarquer qu’il avait dit au moins une vingtaine de fois le mot « délire » depuis le début de la journée, mais hocha la tête d’un air satisfait. A présent, il était temps de repartir.

La nuit passa étonnamment vite pour le petit groupe qui retraversait la forêt en sens inverse, passant dans une énorme ellipse temporelle. Alors qu’ils chevauchaient au travers de l’étendue blanc cassé, Thalin approcha son cheval de celui de Dimitri, qui essayait tant bien que mal de rester assis sur sa selle.
« Sire Dimitri, je voudrais…
_ Oh, s’il te plaît, Thalin, ne m’appelle pas « sire », garde ça pour Florent… » Dimitri s’était pris d’affection pour le jeune héros blond et candide.
« Je voulais vous demander, est-ce que… Est-ce que tout cela est vraiment très héroïque ?
_ Héroïque ?
_ Eh bien, nous avons terrassé le monstre avec une facilité déconcertante, votre frère nous indique à l’avance tous les coups que l’adversaire compte nous porter, tout est… Plus facile, plus rapide. Cette aventure devient moins dangereuse, moins chevaleresque, Nous enchaînons les réussites sans effort, ça devient presque… Frustrant.
_ C’est… c’est vrai. C’est entièrement vrai, Thalin. Mais mon frère et moi venons de… d’un endroit où tout doit être fait rapidement et efficacement, et tous les moyens sont bons pour éviter les difficultés. Je pense que ce mode de pensée et d’action a déteint sur nous, et que nous l’appliquons dans tout ce que ne faisons. Je suis sincèrement désolé que ça te perturbe ainsi. Lorsque nous serons partis, tu seras libre de continuer ta vie comme auparavant.
_ Mais comment allez-vous partir d’ici ? Connaissez-vous un moyen ?
_ Eh bien… » Dimitri s’aperçut qu’il n’y avait encore jamais songé. « Eh bien je suppose qu’il nous suffira d’atteindre la fin du livre, et nous sortirons sans encombre. Enfin, je l’espère… »
Le petit groupe continua son chemin jusqu’au bout de l’ellipse temporelle, et déboucha à nouveau dans le roman, à quelques centaines de mètres d’une herse qui s’ouvrait dans une palissade. Le village des rebelles s’étendait derrière elle, et des cris commençaient à résonner.
« C’est Thalin !! Il est revenu !! Vive Thalin !!! » Le jeune héros blond entra dans le village en brandissant l’Epée de Lune, que Florent et Dimitri avaient décidé de lui rendre provisoirement, afin de ne pas attirer l’attention sur eux parmi les rebelles. Thalin, suivi par les frères Triolet, remonta la rue principale sous les acclamations des villageois, jusqu’à la cahutte du meneur de l’armée des résistants, et fut accueilli par ce dernier.
« Thalin !! Te voilà enfin, ton retour réchauffe mon cœur et redonnera des forces à nos troupes ! Qu’as-tu à me raconter de ton périple ?
_ Nous n’avons pas le temps d’en parler maintenant, ô Chef Ryrähl. Un groupe de Likent va bientôt nous attaquer, nous devons préparer une embuscade pour les exterminer avant qu’ils ne massacrent nos femmes et nos enfants !!
_ Quoi ?!! Comment est-ce possible, et comment le sais-tu ?
_ J’ai été renseigné par deux jeunes oracles sur la route, et ils m’ont accompagné jusqu’ici. Ils sont prêts à mettre leurs talents incroyables à notre service. » Dimitri et Florent s’inclinèrent devant Ryrähl.
« N’en fais pas trop, non plus… souffla l’aîné à son petit frère.
_ Tu peux parler… Je ne me fais pas appeler sire, moi…
_ Merci à vous, jeunes devins, clama le chef rebelle en s’inclinant à son tour. Votre aide nous sera précieuse.
_ Surtout si vous avez une carte, répondit Florent. Je peux vous montrer par quels chemins tous les assauts vont être lancés… »

« Tu sais quoi ? Je crois qu’on a de la chance que j’aie une si bonne mémoire…
_ Fais gaffe, Flo, tu attrapes la grosse tête.
_ Dis-moi, c’est pas nous qui venons d’orchestrer une embuscade qui n’a provoqué aucune perte dans notre camp ? C’est pas nous qui venons de leur donner tous les renseignements sur le rassemblement des Likents dans la plaine proche, et de leur indiquer les points faibles des défenses ennemies ? Finalement, j’ai bien fait de lire ce livre pourri.
_ Peut-être. Mais j’ai remarqué que tu prends tout ça un peu plus au sérieux, maintenant.
_ Bah, tu sais, ça aide d’avoir des pouvoirs incroyables et d’être omniscient… rétorqua Florent en faisant tourner entre ses doigts le petit briquet qui ne le quittait jamais.
_ Profiteur… Bon, qu’est-ce qu’on fera quand ils attaqueront la grande armée des Likents ?
_ Facile. On se pointe, pas trop près des combats, on repère notre fou furieux bien de chez nous, on le suit. Si on le trouve pas, on va direct chez le Roi Rouge, je connais les passages secrets qui mènent à la salle du trône, et par le miracle des ellipses temporelles, on pourra y aller rapidement. Là, on retrouve notre ami, on pète l’Orbe avec l’Epée, et on se tire vers la fin du bouquin. Génial, non ? »
La voix de Thalin retentit depuis l’intérieur du bâtiment le plus proches.
« Messires les oracles !! Nous avons à nouveau besoin de vos pouvoirs !!
_ Et on y retourne… »

La horde de Likents se rassemblait dans la plaine. Un bon millier de créatures difformes et maléfiques, prêts à fondre sur le village rebelle dissimulé dans les bois, renseignés sur sa situation par les quelques survivants de l’embuscade menée par les résistants. Ce que les Likents ne savaient pas, c’était que le village était désert. Ceux qui ne partaient pas se battre s’étaient dissimulés au plus profond de la forêt, tandis que tous les guerriers étaient prêts à refermer le piège sur la horde ennemie quand elle arriverait à l’endroit voulu. Les deux frères n’avaient donc plus qu’à s’infiltrer dans le château du Roi Rouge, armés de l’Epée de Lune et escortés par plusieurs guerriers d’élite de Ryrähl.
Florent redescendit de la colline sur laquelle il s’était posté pour observer l’avancée de l’armée ennemie. Il haussa les épaules face au regard interrogateur de son frère.
« J’ai pas vu notre homme, pourtant c’est à ce chapitre-ci qu’il devait entrer dans le livre.
_ Tant pis. On doit donc se diriger vers le château du Roi Rouge. Avec un peu de chance, la victoire sera si facile pour les rebelles que les chapitres iront beaucoup plus vite, et qu’on pourra se retrouver directement chez le Roi. En route, alors ! » Il fit signe à leurs escorteurs, et ils se mirent en chemin, hors de vue des Likents.
La traversée de l’ellipse temporelle qui les séparait du palais du Roi fut plus longue qu’ils ne le pensaient, et ils pressèrent le pas pour ne pas être distancés par le « fou fait maison », comme l’appelait Dimitri, qui ne devait sans doute pas avoir beaucoup d’avance sur eux. Quand ils débouchèrent sur un nouveau décor, les deux frères se figèrent. Ils se tenaient au pied des murailles d’une citadelle sombre, s’élevant vers le ciel, désertée par les Likents qui s’étaient rassemblés dans la plaine, et ne semblant donc habitée que par des esprits qui hurlaient à la mort. Ce n’est que le vent, se dit Dimitri en essayant de se rassurer. Florent déglutit. Ce livre avait beau être minable, il fallait reconnaître que certaines descriptions ne manquaient pas de classe, pour pouvoir donner naissance à des visions telles que celle-là.
Les deux frères avaient le visage tourné vers la pointe de la plus haute tour, et ne virent pas la forme fondre sur eux depuis l’un des remparts. Le choc fut terrible quand l’écureuil, ratant son coup, s’écrasa aux pieds de Dimitri, avec un couinement de douleur. Le garçon, surpris, n’eut que le temps de le bloquer sous son pied, l’animal avait déjà commencé à se débattre, à tenter de mordre, de griffer, à agonir les deux enfants d’injures.
« Mécréants !! Vil marauds !! Je vous avais dit que je vous retrouverai, maintenant vous allez voir !! Je vais me libérer de ce pied et vous ferez moins les malins !! » ajouta le rongeur devant le visage hilare des garçons et de leur escorte. « Tremblez, tremblez devant ma puissance !!
_ Cher ami, me ferez-vous l’honneur… ?
_ Mais avec joie, » répondit Dimitri en empoignant le malfaisant petit animal et en le tendant à son frère, qui le saisit, le posa à terre, et lui écrasa la tête de son talon, faisant cesser les couinements pathétiques. Grognant de dégoût, l’adolescent essuya contre une pierre la cervelle de l’écureuil collée à sa semelle.
« Maintenant que le plus gros du danger est passé, ironisa Florent, que diriez-vous de contourner la citadelle pour entrer dans le passage dont je vous ai parlé ? »
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MessageSujet: Re: Fics du Concours II   Fics du Concours II Icon_minitime1/8/2009, 12:54

Le passage en question s’ouvrait à flanc de falaise, à deux kilomètres de là, et plongeait dans les profondeurs de la terre. Les deux gardes humains postés à l’entrée du souterrain furent rapidement et discrètement liquidés par le groupe d’élite des rebelles avant de pouvoir donner l’alerte. Les deux frères, escortés par les cinq guerriers, entrèrent dans le souterrain, courant dans les corridors, grimpant les escaliers quatre à quatre. Le passage, heureusement dépourvu de gardes, était un vrai parcours du combattant, tant les escaliers étaient nombreux, et de plus en plus raides, afin d’atteindre les plus hauts étages de la forteresse. Il fallut presque une heure au petit groupe pour atteindre une nouvelle porte.
« Vous êtes prêts ? » demanda Florent aux rebelles, qui acquiescèrent. « Alors c’est parti !! »
La porte s’ouvrit à la volée sur une scène des plus sanglantes. Un vieillard habillé de rouge était à terre, baignant dans son sang, la gorge déchiquetée par les Likents qui avaient cessé de le servir. Ces derniers avaient aussi massacré tous les gardes humains de la pièce, et étaient maintenant agenouillés devant un homme en jean et en blouson de cuir, qui brandissait dans la main droite un globe d’une noirceur terrifiante. L’Orbe Noir semblait vouloir éradiquer toute lumière de la pièce, plongée de ce fait dans une obscurité lugubre. Quand les guerriers rebelles déboulèrent dans la pièce, les Likents se retournèrent vers les nouveaux venus. Quatre monstres sanguinaires, la bave aux lèvres, obéissant à un seul homme, que Florent et Dimitri avaient immédiatement reconnu à ses yeux exorbités. Les créatures se ruèrent vers les rebelles, qui commencèrent à lutter avec acharnement, fendant l’air de leurs épées lourdes, parant les coups de griffes et de crocs des monstres, tandis que les deux frères se ruaient vers leur cible, qui tenait l’Orbe au-dessus de sa tête en riant comme un damné. Florent, tout en courant et en évitant les coups des Likents, dégaina la longue Epée de Lune fixée dans son dos, qu’ils avaient récupérée auprès de Thalin avant de lui faire leurs adieux. « Dimitri !! Par là !! » Le jeune garçon hocha la tête et fonça sur le flanc du maître des monstres, en le bousculant. Ce dernier hurla de rage et tenta d’assommer Dimitri avec la sphère noire qu’il tenait à bout de bras. Florent profita de cette diversion pour balayer l’air de son épée, en visant l’Orbe. Mais la lame ne fit qu’érafler l’avant-bras du fou, qui se retourna vers le véritable danger que représentait l’Epée.
« Rââhhh !! Jamais vous ne m’aurez !! J’aurai levé mon armée de Likents bien avant que vous ne parveniez à me faire quoi que ce soit !! »
Cause toujours, se dit Florent en accomplissant un nouveau moulinet maladroit, qui faillit néanmoins atteindre l’Orbe. Dimitri, profitant de ce que l’homme ne le regardait plus, se jeta dans ses jambes et le fit chuter lourdement à terre, en échappant la boule sombre. Florent bondit, donna un violent coup de pied ans le crâne de son adversaire, et abattit son épée sur l’Orbe Noir. Qui explosa en un millier de fragments effilés, retombant sur le sol en tintant.
Florent se retourna. La situation dans la pièce était devenue un chaos indescriptible. Un des rebelles avait été tué, mais deux des Likents gisaient au sol, et les deux autres semblaient être trop occupés à s’entretuer pour remarquer les quatre rebelles qui s’avançaient, prêts à les achever. L’Epée avait rempli son travail, se réjouit Florent, avant de se tourner vers le corps de l’homme, apparemment assommé, qui gisait à terre. Dimitri poussa un cri de victoire quand les deux derniers Likents furent trucidés. Les rebelles ramassèrent le corps de leur compagnon mort et celui du fou furieux, après l’avoir ligoté et bâillonné. Il n’était pas prudent de rester ici trop longtemps…

Quand le petit groupe victorieux sortit de la forteresse déserte par la grande porte, les premières clameurs commençaient à résonner de l’autre côté de la plaine qui avait remplacé l’ellipse temporelle. Bientôt, l’armée des rebelles fut en vue, et quelques minutes plus tard, l’avant-garde les avait rejoints. Thalin et Ryrähl les saluèrent et les remercièrent pour leur contribution à leur victoire éclatante. En effet, les rebelles avaient tout d’abord pris l’avantage, mais alors que la situation semblait devoir se renverser en faveur des Likents, ces derniers avaient commencé à s’entretuer, permettant une victoire totale des rebelles. Florent dégaina l’Epée de Lune et la tendit, pommeau en avant, à Thalin, mais ce dernier la refusa..
« Gardez-la, en remerciement de tout ce que vous avez fait pour nous. » Florent ne discuta pas, trop ravi d’avoir gagné une épée dans l’affaire.
Mais vint le moment des adieux, et les deux frères furent raccompagnés à la fin du livre avec leur prisonnier. Le garde les y attendait, fièrement planté en dessous du mot FIN, la table des matières à la main.
« Ah !! Vous voilà, messieurs !! Je suis heureux que vous ayez pu atteindre votre but ! Et ce… monsieur, qui est là, a oublié quelque chose lors de son dernier passage sur ma page, je me dois donc de lui le rendre. » Sur ces mots, le garde assena un énorme coup de sa tablette de marbre sur la tête de l’homme ligoté, qui ne put que gémir de douleur sous son bâillon.
« En tout cas, même si notre séjour ici n’a pas particulièrement été un plaisir, soyez certain que nous ne l’oublierons pas, monsieur le garde. » Les deux garçons le saluèrent une dernière fois, puis il y eut un ultime flash aveuglant, et ils réapparurent dans les toilettes, traînant derrière eux le corps ligoté de leur prisonnier. Mais ils n’étaient pas que trois dans ces toilettes, comme les garçons s’en rendirent compte avec horreur.
Devant eux, au fond de la pièce, se tenaient trois Likents, la bave aux lèvres, le regard rougeoyant de haine fixé sur les nouveaux arrivants. Ces fumiers avaient dû se planquer derrière la quatrième de couverture, songea Florent en brandissant son épée. Le premier Likent chargea l’adolescent, qui para un premier coup de griffe. Mais les deux protagonistes restèrent ébahis quand l’épée et la patte avant du Likent se déchirèrent en même temps comme du papier. Du papier ? Et ce n’était pas du sang, qui coulait du bras arraché du Likent, mais bien de l’encre. Le prisonnier cria victoire quand ses liens, auparavant solides et serrés, s’arrachèrent avec le même bruit de papier déchiré. Les Likents repartirent à l’assaut, mais leurs coups n’avaient aucun effet sur Florent, qui commença à leur arracher des parties du corps à pleines mains. Du papier !! Ces monstres de fiction, en dehors de leur livre natal, n’étaient fait que d’encre et de papier, de même que l’Epée de Lune et les liens du dingue !! Ce dernier cessa de hurler sa victoire quand Dimitri lui asséna un énorme coup de l’épais roman sur la tempe et un coup de pied dans le front pour le tenir tranquille.
Florent, lui, avait sorti son briquet de sa poche, et une petite flamme dansait déjà à son bout, qu’il agitait en direction des Likents effrayés. Il enflamma ce qui restait de son épée.
« Petits, petits, » souffla-t-il avant de leur lancer le bout de papier enflammé dessus. Le premier monstre s’embrasa comme une torche, bientôt suivi de ses deux compères sur lesquels il s’était effondré. Florent rangea son briquet dans sa poche, satisfait, et se retourna vers la porte, qui s’ouvrit à la volée. La bibliothécaire entra, furibonde.
« Qu’est-ce que c’est que cette étrange fumée, qu’êtes-vous en train de… » La vieille femme s’arrêta net, observant les petits tas de papier consumés, tout ce qui restait des Likents. « Racailles !! Voyous !!! Combien de livres avez-vous fait brûler ?!! »
Dimitri soupira. Ils avaient vaincu un Kraken phosphorescent, un écureuil malfaisant, une armée de Likents, mais c’est maintenant que les vrais ennuis allaient commencer.
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MessageSujet: Re: Fics du Concours II   Fics du Concours II Icon_minitime1/8/2009, 13:01

Et voila les deux fics ex aequo de Txelq et Crom :
Celle de crom d'abord :

[Cette histoire se situe dans le monde de Naheulbeuk, après que la compagnie soit averti du danger que faisait peser la Prophétie sur le monde, et avant qu'elle n'arrive à la tour d'Arghalion, c'est à dire juste après la bagarre dans le village de Tourneporc, réputé pour son jambon (pour plus d'infos, me demander, sinon, se reporter au roman).]

Le rituel de Niourgl



-Sortons de ce marécage pendant qu'il en est encore temps ! Il suffit juste de faire demi-tour !

Voilà plusieurs minutes que la Magicienne cassait les oreilles de toute la compagnie. Depuis qu'ils étaient entrés dans le Marécage de l'Eternelle Agonie en fait.

-Silence ! On a pas le choix ! répliqua le Ranger.
-Mais vous ne comprenez pas, cet endroit est maudit, des aventuriers de niveau 20 y ont déjà perdus la vie ! Il est plein de maléfices et de créatures monstrueuses !
-Tant mieux ça nous fera de l'expérience, nous les Nains ont a peur de rien.
-Tu es déjà mort deux fois, tu n'as plus de points de destin ! Si tu remeurs, tu ne pourras plus jamais boire de bière !
-Y'en a plein au Paradis des Nains !
-De toute façon, nous n'avions pas le choix, les gardes du village étaient à notre poursuite, fallait bien trouver un truc pour les semer. Le détour était inévitable. C'est chiant certes, mais on a pas le choix.

En attendant, la compagnie vient d'entrer en territoire hostile. Très hostile même, il est donc temps de faire un jet dans la table des rencontres...8...zut...c'est pas terrible.

-Eh, les buissons ils ont bougés là ! s'inquiéta le Ranger.
-Ouais des monstres !

Le chevelu avait déjà levé son épée, prêt à l'abattre, et le barbu avait fait de même avec sa nouvelle arme, sa hache de lancer Durandil, tout fier de pouvoir la brandir devant un éventuel réel danger. On pouvait entendre des petits bruits de dents derrière la masse de feuilles sombres du sentier, qui bordait des marécages peu profonds à l'odeur peu appréciable.
Mais l'Elfe avait tendu l'oreille, et sembla reconnaître le son.

-Mais ce ne sont pas des monstres ! C'est un écureuil en train de grignoter un gland, le son de frottement de leurs dents est très caractéristique et se reconnait facilement lorsqu'ils...
-Ouais c'est bon ça va, on s'en fout ! maugréa le Nain.

L'Elfe ne prêta pas attention au courtaud et repoussa un buisson sur le côté de sa main gracieuse. En effet, pour une fois, elle ne s'était pas trompée. Un écureuil gris était là en train de s'amuser avec un gland. La bestiole regarda la compagnie avec étonnement, se demandant qui était donc cette bande de crétins qui s'émerveillaient devant un écureuil.

-Il est trooop mignon !
-On le tue ?
-Les écureuils donnent de l'expérience, même s'ils ne sont pas répertoriés dans les adversaires du bestiaire de la Terre de Fangh, mais ils en donnent peu, remarqua le Ranger.
-Akala miam miam glouda hol.
-L'Ogre dit qu'il a faim et apparemment l'écureuil lui fait envi. Mais à votre place, je passerais mon chemin.
-Bah passe ton chemin, mais lui c'est un sale quart d'heure qu'il va passer, dit le Nain avec un sourire narquois en s'approchant du mammifère.
-Je vous ai déjà dit que ce lieu était maudit ! Même un simple écureuil peut-être un véritable danger.
-Ouais c'est ça, et moi je suis un Elfe peut-être ! Hahaha ! lança le nabot à la Magicienne.

Au loin, on pouvait entendre une meute de loups en train de chanter à la pleine lune. Oui, la pleine lune était déjà haute dans le ciel, et en Terre de Fangh, elle pouvait avoir des effets inquiétants sur la faune, et surtout dans un lieu aussi maléfique que le Marécage de l'Eternelle Agonie. Justement, ses rayons bordaient le sentier sur lequel se trouvait la compagnie, l'absence totale de grands arbres ne permettant pas d'arrêter la lumière blafarde...

-Mais...mais...qu'est-ce qui lui arrive ?! s'étonna le Ranger.

L'un des rayons inondait totalement l'écureuil. Celui-ci se mit soudainement à cracher et à grogner comme un chat enragé en direction du Nain et du Barbare. Ses pupilles s'étaient dilatées et ses dents rectangulaires avaient fait places à d'immondes triangles acérés.

-Je vous avais prévenu ! s'écria la Magicienne. La lune a un effet malfaisant dans cette zone, et ce que vous avez en face de vous n'est autre qu'un écureuil-garou berserk ! C'est un monstre vicieux et très maléfique !
-Alors on le tue, et à nous l'expérience, hahaha ! C'est pas un écureuil qui va faire peur à un Nain, ça non !

L'écureuil en question, à la surprise générale, s'élança sur le nabot. Ce dernier ne s'y attendait apparemment pas, et la créature s'accrocha vivement à son visage, le lacérant de toutes parts à coup de griffes et de crocs.

-AAAH ! Enlevez-le ! Sale...grargh...saloperie de mes deux !

Le courtaud se débattait, tant et si bien qu'on avait du mal à agriper le Nain ou l'écureuil-garou. Le Barbare restait à attendre, l'Elfe rigolait gaillardement, l'Ogre regardait la scène d'un air stupide, et seul le Ranger et la Magicienne tentait de venir au secours du Nain, impuissant face à tant de haine envers sa petite personne. Jouissant de l'effet de surprise, le mammifère enragé avait enlevé bon nombre de points de vie au Nain, qui hurlait des insultes aussi violentes qu'inédites. La créature sauta finalement de la barbe du Nain à la tignasse du Barbare, qui eu un réflexe fatal. Il attrapa l'écureuil par sa queue toufue, le jeta au sol, et lui colla un coup de botte en pleine mâchoire dans un gros *SPROTCH*.
Le corps inerte de l'écureuil paraissait bien inoffensif tout à coup.

-Ah le salaud, il m'a labouré la tronche !
-Par Crom, tu es un faible.
-Vas chier, il m'a eu par surprise !
-Donc tu es un faible, seul les faibles se laissent surprendre.
-Et toi ça te fais marrer hein ?! lança le Nain à l'Elfe, toujours hilare.

Celle-ci ne lui répondit pas, comme le reste du groupe d'ailleurs, qui poursuivit la route sans prêter attention aux râleries du nabot.
Ils continuèrent à marcher pendant environ une demi heure. Il leur fallait maintenant regagner la route qui les mèneraient à la tour d'Arghalion. Le chemin plus ou moins droit longeait à présent un lac aux eaux sombres, plein de vases sur les bords. Une fumée surnaturelle recouvrait la surface du lac. Les buissons noirs formaient des ombres menaçantes, et des...choses, semblaient se déplacer sous les algues. Des remous apparaissaient ici et là, tandis que des craquements ou des semblants de bruits de pas se faisait entendre...

-J'ai peeuur, dit l'Elfe.
-Ne t'inquiète pas, tant que je suis là, rien ne peut t'arriver, lui dit le Ranger pour la rassurer.
-Tant qu'il est là, d'autres choses peuvent t'arriver...s'enquit d'ajouter le Nain sur un ton railleur.
-Comme quoi ?
-Rah, tais-toi imbécile, avant que je t'en colle une !
-Là ! Regardez, là ! s'écria soudain la Magicienne.

Au centre du lac, on pouvait voir une sorte d'île, toute petite. Sur cette île reposait un piédestal en obsidienne, au dessus duquel lévitait un objet sphérique aux couleurs de la nuit, d'où semblait émaner la brume baignant la surface du lac.

-C'est ce que je craignais...filons vite d'ici !
-Quoi qu'est-ce qui a ? demanda le pseudo-chef du groupe.
-C'est l'un des lieux malfaisants majeurs du marais, il faut le quitter rapidement.
-Expliques nous au moins, nous laisse pas comme des glandus à pas comprendre !
-Bon...Nous nous trouvons près du Lac du Temps.
-C'est quoi ? Encore une histoire de prophétie ?
-Pas exactement...il y a longtemps, au début du 2ème Âge, lors d'une guerre qui opposa l'armée de la Moriaquie à une armée de disciples de Niourgl, le chef de cette dernière se rendit ici pour accomplir un rituel. L'armée de Niourgl était mal en point face aux barbares Moriaques, et le chef-sorcier décida de demander l'aide de son Dieu. Il vint au centre du lac pour tenter d'ouvrir une faille temporel permettant de faire revenir des démons de l'ancien temps. Mais ce genre de sorts est réservé à des sorciers de très haut niveau, ou d'adeptes de Tzinntch. C'était très risqué...
-Je suppose que ça n'a pas marché ?
-En effet. Il tenta d'utiliser un orbe noir, une relique rare remplie d'énergie arcanique et de magie noire pour ouvrir le portail au dessus du lac, mais il n'y arriva pas. Il insulta son Dieu, disant que c'était une tapette qui n'osait pas tenir tête à Crom, de peur de se faire savater sur le Panthéon des Dieux de la Terre de Fangh. Pour le punir, son Dieu le liquéfia dans le lac.
-C'est horrible ! gémit l'Elfe. Mais pourquoi il tenta d'accomplir son rituel sur ce lac ?
-Aucune idée. Les délires des adeptes de Niourgl sont rarement compréhensibles. En tout cas, son orbe noir est toujours là, et il est dit dans les archives que de l'énergie maléfique en émane encore, tant et si bien que ça a changé certaines espèces du coin en véritables démons !
-Comme quoi ?
-On les appelles les Likents.
-Les lichens ?...
-Likents. Leur nom vient du fait qu'ils étaient auparavant du lichen justement, des algues quoi. La magie noire a fait muter l'environnement aquatique, et la végétation du lac s'est donc transformée en créatures démoniaques marquée par Niourgl. Les remous qu'on entendait tout à l'heure, les craquements, tout ça, c'était sûrement des Likents, il est donc impératif de quitter cet endroit au plus vite !
-Des démons..ça peut faire beaucoup d'expérience ! affirma le Nain.
-Ah non, tu ne vas pas recommencer. Ce sont des démons. Démons. Dé-mons. Pas des écureuil-garous. En revanche...l'orbe est un puissant objet de magie.
-Tu utiliserais un objet de magie noire ? Toi ?...
-Bah pourquoi pas, d'après mon grimoire...voilà, page 153 du Livre des Arts Occultes...sa valeur est estimée à 15 000 pièces d'or...
-Ouah putain, je vais le choper !
-Il donne un bonus de +3 pour lancer des sorts du domaine des Ténèbres, un bonus de +1 au critique des sorts, tout domaine confondu, et un bonus d'immunité contre la magie noire. En revanche, il réduit de moitié les points de vie reçus par des sorts de soin.
-Mais pour ce qui est des...Likents...c'est quoi exactement ces trucs ? demanda le Ranger.
-Des démons de Niourgl, un peu comparable à des mort-vivants au point de vue physique, mais fait d'algues, de boue, et de vase. Ils puent et tapent forts, mais sont en revanche pas très agiles. De plus, ils sont amphibies et ambidextres.

L'orbe semblait luire d'une lumière sombre, et la fumée qu'il délivrait empêchait de voir l'eau près de l'île. Celle-ci n'était qu'à une dizaine de mètre du bord, même pas. Ce lac n'était en effet pas très grand.

-Faut aller chercher le machin ! dit le Nain. Qui y va ?
-Pas moi.
-Pas moi.
-Ni moi.
-Glod aka.
-Moi non plus.
-...Vous croyez que je vais aller me mouiller pour ce truc ?
-Bah non...tu vas aller te mouiller pour 15 000 pièces d'or, lui dit le Ranger en affichant un sourire innocent.
-Nan j'irais pas.
-Alors tant pis pour l'or...
-Mais faut que quelqu'un aille le choper ! Il vaut vachement cher !
-Eh bien c'est à toi d'y aller. Aller, hop ! rétorqua le Ranger.
-Mais j'vais couler avec ma cotte de maille !
-Eh ben tu l'enlèves, gardes juste ta hache.
-Oooh meerde...grommela le Nain en commencant à retirer son armure, ébourrifant encore plus que d'habitude sa tignasse rousse.
-Euh bah moi...j'vais m'écarter un peu hein...dit l'Elfe qui avait pâli...
-Tu vas voir, ça va te faire du bien, une douche de temps en temps, ironisa la Magicienne.
-C'est pas la date de mon bain annuel !
-Aller vas le chercher maintenant.

Le Nain s'approcha du bord et regarda la surface du lac. Il n'avait aucune confiance dans les remous suspects, ni dans les algues et la vase. En revanche il avait confiance dans les 15 000 pièces d'or. Mais finalement, il s'avança dans les eaux noires...Tout de suite, il parut hésitant.


Dernière édition par FanatikGoblin le 1/8/2009, 13:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fics du Concours II   Fics du Concours II Icon_minitime1/8/2009, 13:02

-Aaah elle est frooiiide...ah mais c'est bon, c'est de la roche le sol, j'avais peur que ce soit de la boue...j'crois même que c'est du granit.
-Bon eh ben avance.
-Euh...j'vous ai jamais dit combien il fallait de Nains pour creuser en 2 jours un tunnel de 28 mètres dans du granit ?
-On s'en fout, avance ! s'énerva le Barbare.

Le Nain préféra ne pas contredire le bourrin du groupe, il avait apprit à ne jamais lui répondre. C'était mieux pour sa santé physique.

-C'est rare que le nabot se laisse convaincre si facilement...fit remarquer l'Elfe.
-Dès qu'il y a des pièces d'or à la fin, il est rarement réticent, répondit le Ranger.
-Ouais mais là, il doit se mouiller, ça va le changer, dit la Magicienne.

Le barbu nageait tant bien que mal dans les eaux du lac. La nage n'était pas son sport favori...et même sans son bardat, il pesait lourd et penait à rester à la surface, au grand amusement de l'Elfe.

-Si ça t'amuse tant que ça la blondasse, t'a qu'à venir à ma place !
-Désolé mais je n'ai pas besoin de prendre de bain moi ! répondit-elle.
-Aller arrête tes conneries et continu ! ordonna le pseudo-chef du groupe.
-Nan mais ce serait bien qu'elle y aille...imagine l'eau sur sa tunique...hahaha !
-Crétin...dépêches-toi ou on te laisse ici.

Voyant que le Ranger ne cèderait pas, même devant l'idée de voir l'Elfe dans sa petite tenue se baigner au clair de lune, le Nain continua à nager en direction de l'îlot sur lequel continuait de flotter l'objet sphérique. On ne pouvait pas vraiment appeler ça nager en fait. Il faisait des mouvements étranges, comparables à ceux d'un blaireau en train de se noyer, mais qui le faisait miraculeusement avancer.
Il réussit finalement à arriver jusqu'au piédestal.

-Ahah, j'ai réussi ! Je suis le meilleur.
-Maintenant faut le rapporter.

Le courtaud n'avait pas envi de moisir ici, aussi il prit rapidement l'orbe noir entre ses mains, et s'apprêta à entrer à nouveau dans les remoues noirs, quand soudain, une forme qui luisait d'un vert fluo attira son attention. Elle était sous l'eau, et même l'étrange brume ou la couleur de l'eau n'étouffait pas son éclat.

-Eh ! Y'a un truc phosphorescent dans la flotte...
-Phosphorescent tu dis ?! s'écria la Magicienne.
-Ouais, c'est vert et ça brille.
-Dépêches-toi de revenir, c'est sûrement un Likent !
-Tu vas pas bien toi ! Si j'vais dans l'eau il aura qu'à me choper et me noyer dans ce lac pourri. Nan j'vais l'attendre ce salaud et lui meuler la face ! Ahah ramènes-toi !

Le Nain posa l'orbe au sol et dégaina sa hache. Voyant que la créature restait sous l'eau, le barbu s'empressa de prendre des pierres et de les lui lancer dans la figure, histoire d'énerver la bête et de la faire sortir de là. Et c'est ce qu'elle fit sans hésitation. La créature, d'un spasme musculaire, s'élança vers la lumière de la lune qui scintillait sur l'eau, et sortit du lac dans des gerbes de vases qui éclaboussèrent le Nain. Mais celui-ci était déjà prêt, et abattit sa hache sur la créature. Il lui trancha un bras, et sa petite taille le sauva d'un coup d'épée rouillée maladroitement placé par le Likent. Le Nain l'acheva d'un coup en plein thorax, laissant le démon s'effondrer sur le sol rocailleux de l'îlot. Le Likent ressemblait effectivement à un genre de squelette, un assemblage grotesque d'algues, de vases et de terre, tenant fermemant dans chaque main une épée jaunâtre couverte de végétation aquatique. Il empestait la putréfaction.
Content de lui, et de l'expérience gagné, le Nain s'empressa de ramasser l'orbe et de revenir vers le reste de la compagnie. Il ne mit pas longtemps à arriver cette fois, il n'avait pas envi qu'une créature lui attrape la gorge pendant la traversée.

-Eh ben tu vois, c'était pas difficile.
-Eheh, vous avez vu ce que je lui ai collé à l'autre là ?! Je suis un as au combat !
-Ouais ouais...bah en attendant on a plus rien à faire ici, allons nous...

Mais un grognement sourd interrompit soudainement le Ranger. Il venait de la forêt de buissons qui s'étendait de l'autre côté du sentier, dans les marais peu profonds. Plusieurs lueurs verdâtres illuminèrent la végétation et des pas lourds se faisaient entendre. Il ne faisait aucun doute que d'autres démons approchaient.

-Encore des Likents, tirons nous rapidement, dit le Ranger.
-C'est lâche.
-On peut rester en vie au moins.
-Crom ne serait pas fier de moi.
-Pas mon problème, aller on y va !

Mais encore d'autres créatures arrivaient par le lac. Leur silhouette maladive perçaient la surface calme de l'eau, aspergeant les alentours de vase et d'algues, et inondant la compagnie de leur odeur putrescente.

-Ils sont trop nombreux, on fait quoi ? demanda le Ranger, qui commençait à paniquer.
-Baston !!!
-Moi je vais leur tirer des flèches !
-Ranges cet arc ! Faut que tu sois niveau 6 pour l'utiliser de toute façon...
-Moi j'vais leur coller ma hache de lancer Durandil dans la gueule !
-Je prépare une boule de feu...
-Depuis quand tu sais balancer des haches toi ? questionna l'Elfe.
-Elle donne un bonus de +2 au lancer, et tu m'as bien vu m'entraîner dans le village sur les poulets. Contrairement à toi, je touche quelque chose.
-Tu verras quand je serais niveau 6 et que je pourrais me servir de mon nouvel arc...
Quand l'Elfe tirait à l'arc, c'était aussi dangereux pour l'ennemi que pour les autres personnes à proximité. Il valait mieux se trouver derrière elle à ce moment là. De toute façon, il y a toujours un avantage à être derrière l'Elfe...
Le Barbare lui, n'attendit pas les autres, et chargea les Likents qui arrivaient par la rive en beuglant un cri de guerre vaguement identifiable. Sa compétence d'ambidexterie lui est à présent utile, vu qu'il a oublié de rendre l'épée à la guerrière, près du village. De toute façon, vu l'état dans lequel elle était, il y avait peu de chances qu'elle puisse encore la manier...Une épée dans chaque main, le chevelu bondit sur la première créature, lui enfonçant sa botte dans la figure. Le démon s'écrasa sur les quelques centimètres d'eau qui mouillaient la rive, avant que le Barbare ne lui enfonce son épée dans le dos. Coup critique, le monstre ne se relèvera pas...Un deuxième arriva soudainement sur le côté du guerrier, qui dû se baisser pour esquiver la première lame rouillée et rouler ensuite sur le côté pour esquiver la deuxième, avant de fracasser le crâne du démon d'un coup de tête, où plutôt de casque. La créature chancela, son visage d'algues complètement défoncé, mais se rapprocha tout de même du Barbare en faisant des moulinets avec ses armes. Pas de temps pour les chorégraphies, le bourrin balança l'épée de la guerrière dans le corps du démon, qui s'effondra sur la roche.

-Tiens manges ça !

Le nabot toucha sa cible en pleine tête avec sa hache de lancer. Le démon fit un sacré bond en arrière, rendant le courtaud encore plus fier de lui qu'il ne l'était déjà. Mais maintenant, il fallait retourner chercher son arme, aussi deux nouvelles créatures lui barrait la route parmis les buissons épineux. Agripant sa hache à deux mains forgée par les siens, il s'élança à leur rencontre en hurlant un peu comme le Barbare, mais en plus pitoyable. En revanche, niveau corps à corps, il se débrouillait presque aussi bien. Le premier ennemi reçu la hache du Nain dans le ventre, lui coupant la respiration pendant plusieurs secondes, ce qui laissa le temps au barbu de le faire chuter au sol avant de lui fendre le crâne en deux.
Le deuxième démon arriva par derrière, et sa lame frôla la nuque du Nain, qui évita le coup au dernier moment.

-Salaud, j'vais t'faire pleurer ta mère !

S'ensuivit un *SCHLAK* caractéristique de la hache fendant l'entre jambe du démon. Le nabot ne savait pas si il y avait quelque chose de particulier ici, mais cela provoqua l'effet attendu. Le monstre tomba au sol en hurlant de rage. Il réunit assez de force pour lever son bras dégoulinant de liquide verdâtre pour l'abattre sur l'épaule du Nain, qui recula sous la douleur.
Pendant ce temps, d'autres démons de Niourgl arrivaient par la route, encerclant ainsi la compagnie. Le Barbare, lui, continuait de récolter l'expérience sur la berge.
L'Ogre intercepta un monstre qui chargeait l'Elfe en lui collant un magnifique bourpif en plein visage. Heureusement que le démon avait un nez pour parer ce coup-là, sinon il l'aurait prit en plein visage ! En tout cas, le Likent ne se releva pas.
Soudain, une boule de feu illumina la zone, avant de s'écraser dans une grande déflagration sur un groupe d'ennemis qui furent carbonisés en un rien de temps.

-Je crois que le fait de s'emparer de l'orbe à déclencher la colère des créatures de Niourgl, dit la Magicienne au Ranger.
-Nan sérieux ? Maintenant faudrait peut-être trouver un moyen de s'en débarasser !

Le Ranger lui, en tant que pseudo-chef du groupe, supervisait la bataille...enfin ça c'est lui qui le dit. Mais il fallait bien que le destin un jour lui force la main. Ce destin mit en face de lui l'un des Likents, lequel regardait le rôdeur avec un regard cruel...
Le Ranger mit de la distance entre lui et la créature en faisant plusieurs pas en arrière, mais le monstre comblait dans la seconde cet écart, se faisant toujours plus menaçant. Le Likent chargea alors avec la sauvagerie propre à un démon, en levant ses armes au dessus de sa tête grimaçante. Le rôdeur sortit son épée courte, par réflexe, et sauta sur le côté pour éviter la charge du démon, avant de lui faire face, sachant le combat incontournable...
L'Ogre s'était énervé. Il frappait maintenant tout les démons possibles avec un morceau de tronc, car il avait voulu goûter un Likent, pensant que c'était mangeable. Il n'a pas aimé. Et il n'aime pas ne pas aimer de la nourriture, ça le met très en colère, et ça met ses ennemis en très mauvais état. Déjà trois démons avaient péris sous ses coups de butoirs, et, malgré plusieurs blessures sanguinolentes tailladant sa peau verte, il continuait à mouliner autour de lui avec son arme de fortune.
Le Nain, malgré quelques points de vie en moins, en avait fini avec son Likent, qui ressemblait maintenant à un gros tas de vase informe.

-Je vais tester la flèche d'acide, je ne l'ai pas encore utilisée depuis que j'ai eu mon niveau, dit la Magicienne à l'Elfe.
-Je crois que je vais me servir de mon premier arc, celui que je peux utiliser !
-Celui avec lequel tu as tiré maladroitement sur le Voleur ?...
-C'était un accident ! Tu vas voir, je suis une bonne archère !
-Mouais...bah en attendant...

Une flèche dégoulinante de liquide vert et jaune sorti du bâton de la Magicienne et fusa à toute vitesse en direction du monstre le plus proche. Elle explosa à l'impact, et de la fumée commença à s'élever du démon en train de se liquéfier sur place...en quelques secondes il fut totalement détruit.
L'Elfe, dans un élan de bonne volonté, tenta de venir en aide au Ranger avec son arc. Le Likent était à environ 2 mètres de l'aventurier, ce qui lui laissa un champ d'action suffisant pour lui tirer dessus à l'arc, pour un bon tireur...c'est là que se situait le problème. Mais comme on dit, c'est l'intention qui compte.
La blondinette en tunique verte laissa alors partir la flèche.

-Aïe ! Mais ça va pas ?! s'écria le Ranger.

La flèche lui avait frôlé l'épaule, déchirant sa chemise, et provoquant son inattention...ce dont le démon tira parti. La créature fonça vers le rôdeur et le frappa au niveau du ventre avec sa première épée, levant déjà la deuxième. Le Ranger s'effondra au sol, une sévère entaille au ventre. Heureusement, le Barbare avait fini la petite dizaine de monstres qui arrivaient par le lac, aussi il trancha net le bras de la créature, avant de la décapiter sauvagement.
Le Nain sortit des buissons, l'épaule en sang, mais l'air réjoui.

-J'vois que l'Elfe a encore fait fort.
-Oh ça va hein, j'y peux rien si ce monstre bougeait tout le temps...dit-elle pour se défendre.
-Nan mais tu l'as raté d'au moins trois mètres ! TROIS METRES ! Ta flèche m'a déconcentrée et le démon en a bien profité !
-J'vous l'ai déjà dit, faut se débarasser de cette gourdasse.
-Silence, tu vaux pas mieux qu'elle, au contraire, répondit la Magicienne.
-Moi au moins je sais lancer des trucs !
-Laisse tomber...y a d'autres monstres ?
-Encore un, mais l'Ogre est en train de s'en occuper.
-Bon...toi le Ranger, j'vais te faire un soin des blessures mineures, ça devrait aller.
-Mineure ? Mais c'est une blessure grave que j'ai là, je me sens déjà agonisant, la vie est en train de s'échapper de moi, et...
-L'Ogre a fini, on y va ? coupa le Barbare.
-...vous me laissez crever comme un...
-Faudrait se dépêcher, avant que d'autres machins n'arrivent...t'as l'orbe ?
-Ouais, dans mon sac.
-...imbécile, alors que je suis le chef du...
-Bon je lui fais son soin et on y va.
-...groupe, vous vous en fichez de moi hein ?!
-Tu vas arrêter de dire des bêtises ? Aller je te heal et on repart.

Après avoir soigné le Ranger, qui bien sûr affirma qu'il en fallait plus qu'une misérable égratignure pour l'achever, le groupe reprit le chemin du sentier, dans l'espoir d'arriver rapidement sur la route d'Arghalion.

-En tout cas, ça nous aura fait un beau gain d'expérience cette histoire ! dit la Magicienne, toute contente.
-Tu vois qu'on a bien fait de passer par le Marécage ?...répondit le Nain. J'ai pu m'amuser avec ma hache Durandil !
-Bon, maintenant, fais voir l'orbe.
-Ok, 10 000 pièces d'or, parce que c'est toi.
-Salaud ! C'est un objet du groupe !
-Vas chier, c'est moi qui me suit casser le cul à aller le chercher sur cette foutue bon sang d'île pourrav' ! Les pièces d'or sont à moi !
-Tu vas pas recommencer hein ! s'écria le Ranger. Cet objet appartient au groupe, tu veux que je demande au Barbare de récupérer l'orbe noir ?
-Rien à foutre, il est à moi, qu'il vienne !
*PAF*-Aïe, ok ok, prends-le cet orbe...

Le Nain remit docilement la sphère sombre à la Magicienne. L'objet cabalistique ne dégageait plus de fumée, mais une étrange aura l'entourait. Ce serait difficile de trouver quelqu'un à qui le vendre. Sauf si la Magicienne comptait le garder...
Après une bonne heure de marche au détour des sentiers tordues et humides du Marécage de l'Eternelle Agonie, la compagnie rejoignit enfin la route pavée, bordée d'une forêt verdoyante, dix fois préférables aux marais et aux buissons pleins d'épines à l'odeur nauséabonde.

-Eh mais ! Regardez ! Ce ne sont pas les gardes du village là-bas ? s'écria le Ranger.
-Il semblerait bien, en effet, répondit la Magicienne en fronçant les sourcils. Apparemment, le détour n'aura servi à rien.
-Je savais bien moi qu'il fallait leur pourrir la gueule quand on en avait l'occasion et passer tranquille...mais nous les Nains, on nous écoute jamais !
-Ils viennent vers nous, et ils sont à cheval, inutile d'essayer de les semer...
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MessageSujet: Re: Fics du Concours II   Fics du Concours II Icon_minitime1/8/2009, 13:02

En effet, quatres hommes, épée à la ceinture, approchaient au galop de la compagnie. Ce qui semblait être leur chef s'arrêta face au Ranger.

-Si vous voulez nous tuer, il faudra vous battre ! s'enquit de dire le rôdeur.
-Vous tuer ? Mais voyons, nous ne sommes que d'honnêtes marchands. Nous cherchons juste le village qui est à côté du Lac Aspousser, un grand marché y aura bientôt lieu.
-Vous n'êtes pas des gardes ?! Mais...ces armes alors ? Et cette cotte de mailles ?
-Pour nous défendre voyons. Les routes ne sont pas sûres, on rencontre toutes sortes de créatures dans les forêts, il faut bien que l'on défende notre marchandise !
-Ah ben ça alors...on vous avait prit pour des gardes du village de Tourneporc ! Mais comment transportez-vous vos marchandises, je n'en vois aucune ?...
-Sac à condensation astrale cher ami. Ce genre d'objet, c'est l'avenir dans le commerce.
-Comme ma cousine Aztouna, dit la Magicienne, se mêlant à la conversation. Tiens, si vous êtes des marchands, vous ne seriez pas intéressés par un objet cabalistique d'une grande puissance ?...
-Hmmm...quel genre ?
-Un orbe noir, trouvé dans le Marécage.
-Fichtre ! Ce genre d'objet se vendrait bien auprès des sorciers, faites-moi voir cette merveille !

La Magicienne plongea sa main dans son sac et en sortit la sphère noire, qu'elle tendit au marchant, lequel regardait l'objet avec attention. Après plusieurs minutes d'observations, il ouvrit enfin la bouche.

-Si vous voulez mon avis...vous vous êtes fait rouler.
-Comment ça ?...
-C'est un faux.
-Un faux ?! Mais...ce n'est pas possible, il dégageait une fumée surnaturelle depuis son piédestal, là-bas !
-Et vous ne vous êtes jamais dit que la fumée venait peut-être du piédestal ?...
-Euh...
-Eh oui. Mais ne perdez pas espoir, trouvez un quelconque imbécile, et vendez-lui, y'aura toujours un niais pour croire que c'est un vrai.
-Mais...quel intérêt d'avoir fait croire que c'était un vrai ?!
-Je ne sais pas moi...attirer les aventuriers dans votre genre. Bon, pouvez-vous nous indiquer la direction du Lac Aspousser s'il vous plait ?

Après avoir indiqué une direction au hasard, le groupe de marchands parti au grand galop, laissant la compagnie dans sa bêtise habituelle...
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MessageSujet: Re: Fics du Concours II   Fics du Concours II Icon_minitime1/8/2009, 13:04

Et enfin celle de Txelq :

Abri 73

La lumière aveuglante de la lampe électrique le forçait à se protéger les yeux avec sa main. Après 43 années passées dans l’abri anti-atomique 73, Neil Huston préparait ses valises avec précipitation. Il avait l’intention de partir, sortir de ce monde souterrain qu’il haïssait. La radio posée sur le bureau dans sa chambre de 5 m² crachotait toujours les mêmes idioties. Enfin, des différentes, mais du même niveau de crédibilité :
« Le G.M.S. (Gouvernement du Monde Sous-terrain) a déclaré qu’une nouvelle armée de Likents allait être levée en réponses aux nombreuses attaques des irradiés, et que les volontaires étaient le bienvenue, dans ces temps durs où… »

Neil éteignit le poste radio en secouant la tête. Trois jours plus tôt il aurait cru sans hésitation des annonces pareilles. Et les Likents. Rien que le fait de les savoir présents suffisait à ôter à n’importe qui l’idée de se rebeller contre le G.M.S.
Les tracts et les affiches donnaient des Likents l’image de guerriers invincibles, anonymes derrière leur casque et leur masque à gaz. Ces soldats surentraînés luttaient depuis des décennies contre les attaques des irradiés. Ces derniers étaient les malchanceuses personnes qui n’avaient pas pu gagner l’accès à un abri anti-atomique. Les dévastations engendrées par les guerres nucléaires sur la surface n’avaient – malheureusement – pas tué toutes ces personnes. Les survivants avaient depuis lors tenté de retrouver les chanceux habitants des abris en creusant le sol à l’aide de foreuses immenses, dans le but de les massacrer tous.

Quel argument ridicule, comment avait-il pu y croire pendant toutes ces années ? Peut-être que la mort de sa femme y était pour quelque chose. Il voyait encore la marque imprimée sur le certificat de décès : Motif de la mort : sacrifiée pour la patrie face aux irradiés. Suite à la mort de sa mère, le fils de Neil, James Huston, s’engagea dans les rangs des Likents. Neil enfouit son visage dans ses mains en se remémorant la longue discussion qu’il avait eu avec son fils il y a maintenant 5 ans. On ne revoyait jamais ceux qui s’engageaient. Mais lui savait pourquoi, il savait quelle mort atroce attendait ces volontaires, une mort qui nourrissait les mensonges du gouvernement.
Pendant ces cinq années, il avait continué à vivre, il n’était plus qu’une ombre. Son travail monotone dans les services du courrier le plongeait dans une « mort » psychologique. Jusqu’au jour de cette fameuse lettre avec l’intitulé TOP SECRET sur l’enveloppe. Neil savait que si on apprenait qu’il avait lu ce message, il serait tué avec encore un motif mensongeux. Mais ces dizaines d’années à répéter le même travail – à savoir, trier les lettres – lui avaient déjà donné l’occasion d’ouvrir une enveloppe pour en lire le contenu, et de la refermer sans aucune trace du délit.

C’est avec les doigts presque tremblants qu’il avait décacheté l’enveloppe et commençé à lire le papier imprimé plié en deux :

Cher Quingty,

Le G.M.S. attend de plus grands efforts de la part de votre section. Je sais que l’on vous en demande déjà trop. Mais les gens ont besoin d’une propagande nouvelle, et même si je ne puis qu’admirer votre imagination dans le cas de la dernière « attaque » des irradiés dans le métro (ce qui n’était jamais arrivé), il faudrait penser à revoir vos formules. J’ai aussi la charge de vous informer qu’on se plaint du nombre de personnes présentes dans les lieux des attaques. Les Likents ont plus de mal à amener sans révoltes les victimes jusqu’aux cuves d’acide. Pensez donc à revoir les points géographiques qui se révéleront plus simples pour les Likents, mais aussi des points crédibles (vers les faux lieux de forage des irradiés).
IMPORTANT : Des sentinelles ont trouvé un passage inexploré hier, conduisant vers une ancienne plaque d’égouts. C’est trop dangereux pour ne pas y rester indifférent : prétextez une attaque d’irradiés prévue dans la rue Marygold (le passage se trouve entre l’épicerie Maschetts et l’école Franklin) pour écarter tout risque de voir un imbécile remonter jusqu’à la surface. Imaginez si quelqu’un apprenait la vérité ! Ce serait la fin du G.M.S. et la notre bien entendu, souvenez-vous de ça.

Cordialement vôtres, Lee Jonston


Neil avait ensuite ouvert son orbe noir (bracelet sur lequel se trouvait un demi globe en plexiglas noir pour protéger le micro ordinateur qui contenait une masse de données auxquelles avaient accès les habitants du monde souterrain, dont la carte de l’immense ville que formait l’abri 73. Ayant localisé la rue Marygold, et le transport qu’il prendrait pour y parvenir, il se coucha avec la ferme intention d’apprendre cette dangereuse vérité.


Nous revoilà donc dans la chambre de Neil Huston. Ce dernier termina de fermer sa valise pour s’engouffrer dans l’avenue Lafayette. Il n’avait aucune idée du pourquoi elle portait ce nom là, mais il savait que le gouvernement aimait donner des noms aux différentes installations de la ville, à la place de chiffres sans distinction autre que leur enchaînement. Et ce pour tous les objets comme l’orbe noir, dont les différentes versions avaient été regroupées sous ce nom étrange.

Après quelques minutes de marche, Neil se retrouva dans un métro en partance vers le quartier Joanesburg où se trouvait la rue Marygold. L’homme de 43 ans s’asseya sur un des nombreux sièges vides du wagon. Il pouvait voir un peu plus loin dans le couloir un homme lui faisant face en train de lire le journal quotidien. Avec inquiétude, M. Huston jeta un œil aux gros titres. Aucune annonce d’attaque prévue sur Marygold. La nouvelle n’est pas encore passée, se dit-il avec soulagement. Sa tension accumulée lors des dernières heures et pendant la nuit la plus longue de sa vie s’évanouissant, Neil observa le paysage urbain à travers la vitre. Les métros étaient toujours en plein air : les essais d’un métro souterrain pour diluer les embouteillages dans le centre ville connurent un échec cuisant, les personnes ayant participé au test eurent pour la plupart de graves problèmes psychologiques suite au trouble mental appelé après trouble du deuxième sous-sol.

Les immeubles en béton défilaient devant les yeux des passagers, puis, peu à peu, le paysage urbain laissa place à la vue de la roche froide et terne du monde sous-terrain. Une voix sortie du haut-parleur annonça soudain dans le wagon :
« Sur la droite du transport, le Lac du Temps »

Neil avait toujours admiré le Lac. C’était le seul grand point d’eau observable dans l’abri 73 et il leur était la seule source d’eau. Fort heureusement, il était encore immense et il assurerait la vie dans l’abri pour au moins des siècles. Pourtant, d’étranges rumeurs circulaient à son sujet. La plupart avaient pour objet la fumée étrange qu’on pouvait observer au dessus du Lac, comment elle serait due à des créatures phosphorescentes vivaient sous l’eau. Pour sa part, Neil pensait que cette fumée scintillante était due à des réactions chimiques qu’il ne pouvait pas comprendre. Mais la plus connue était celle que le siège du gouvernement se trouvait sous sa surface, et qu’on pouvait y trouver les archives de l’histoire de l’avant-guerre, d’après le nom du Lac. Car le peu d’histoire que les habitants de l’abri connaissent aujourd’hui était ce qui avait été transmis de mémoire d’homme, et donc, pas grand-chose.
Neil n’y avait jamais vraiment cru mais maintenant il en était intimement convaincu. Tous ces mensonges du gouvernement rendaient ces rumeurs plus crédibles que leurs messages propagandistes.

Une heure plus tard, après être sorti de la station de métro et franchi quelques centaines de mètres, Neil Huston déboucha sur la rue Marygold. Il repéra rapidement l’épicerie et l’école indiquée par la lettre. Mais il n’y avait rien entre les deux bâtiments. Découragé, il s’approcha quand même, et vit un petit espace d’environ 0,5 m. Vérifiant que personne ne le regardait, il s’engouffra dans l’interstice en marchant sur le côté, son ventre frottant contre le béton du mur d’enceinte de l’école Franklin. Il sentait ses pieds s’enfoncer un peu dans la terre, une texture de sol qu’il avait rarement eu l’occasion de connaître. Se rapprochant peu à peu du mur de pierre naturel qui entourait l’abri 73, il vit que le chemin sinueux tournait à droite en rentrant dans la falaise en s’élargissant peu à peu. Le plafond était en forme de voute, et nul doute que le passage avait été creusé par l’homme. Neil accéléra le pas, une odeur putride flottait dans l’air, et il dut vite respirer par la bouche. Le chemin déboucha sur un canal dont l’eau était verdâtre. De l’autre côté de la rivière artificielle, c’était une paroi en béton qui suivait le canal, comme dans un tunnel pour métro.

Un détail lui avait pourtant échappé au premier coup d’œil : des barreaux en fer se superposaient tels une échelle vers le plafond, ou plutôt vers une drôle de plaque en métal ronde d’où une étrange lumière formait un cercle sur le sol. Une petite forme de couleur marron s’agita alors devant ses pieds. Un écureuil ! Tel qu’ils étaient représentés dans ses anciens livres d’école. Neil était bouleversé, cet animal n’existait que sur la surface. Il sentit son rythme cardiaque s’accélérer. La petite bête grimpa rapidement sur lui et lui mordit vivement le bras. Neil cria de douleur. C’était un écureuil malfaisant, pensa-t-il innocemment, les habitants du monde sous-terrain n’ayant eu jamais aucune expérience avec des animaux.

« Eh, vous ! »
Neil Huston se retourna face à deux hommes en armure dont le torse était frappé de l’inscription jaune « SENTINEL ».
« Je m’appelle Neil Huston, je me suis juste perdu et… »
Neil s’écroula par terre le torse transpercé par trois balles 9 mm. Il ne sentait même pas le contact des semelles des bottes de ses agresseurs s’enfoncer dans son visage, éclatant son nez et en même temps son nom qui serait bientôt oublié de tous.



EPILOGUE

« Qu’est-ce tu fais ? Viens !
- Rien, j’ai cru entendre quelque chose. »
Le jeune New Yorkais releva sa tête de la plaque d’égouts et suivi ses amis dans le terrain de baseball, se protégeant les yeux de la lumière aveuglante du soleil…
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