Les Flammes de la Guerre
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Les Flammes de la Guerre

C'est une époque sombre et sanglante, une époque de démons et de sorcellerie, une époque de batailles et de mort. C'est la Fin des Temps.
 
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 Epopée junglesque.

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Albericus
Vas Ektomy
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MessageSujet: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime13/10/2009, 20:19

L'escouade du sergent Otto van Zimmer


Ce commando est originaire de Luvia, un monde-lune mort. Un morceau de roche à peu de choses près absolument stérile qui dérive lentement autour d'une vieille naine rouge en fin de vie, incapable d'offrir mieux à ses planètes qu'une nuit permanente et glacée. Pourtant, quand le Tout-Puissant Imperium est passé dans le coin, avec tous ses scanners et ses sondes géologiques, il n'a pas hésité une seule seconde. Il a tout de suite posé ses grosses mains avides sur ce caillou, et, grâce soit rendue à sa divine et miraculeuse technologie, a réussi à les garder bien en place.
Cette planète est plongée une pénombre perpétuelle et possède une atmosphère tellement toxique qu'une seule bouffée de cet air suffirait à tuer un homme adulte presque sur le coup. D'immenses chaînes de montagnes acérées et coupantes comme du verre courent tout autour de Luvia, vestiges intacts d'une activité volcanique autrefois intense mais éteinte depuis bien longtemps, du moins depuis aussi longtemps que la planète s'est totalement solidifiée.
En des millions d'années, l'érosion n'a qu'à peine entamé son office. Seules les vastes et sinistres étendues de cendres ouvertes de de ravins vertigineux et de cratères laissés par les météorites qui frappent fréquemment ce monde échappent au relief tranchant. Ces plaines sont le berceau d'une vie improbable, déclinante et admirable d'acharnement. D'énormes lézards aux écailles grises semblables à de la roche volcanique et d'énormes vers fouisseurs, derniers représentants d'une vie supposée foisonnante et brutalement éteinte, comme l'attestent les réserves d'hydrocarbures et les mystérieux fossiles, rampent pour leur survie dans ces désolations d'apocalypse.

Des gisements métallifères d'une richesse extrême s'étendent sous toute la surface et la percent en bien des endroits, simplement offerts à qui voudra bien les prendre. Vus de l'espace, ils scintillent sous les rares rayons rouges qui parviennent à rebondir vers le cosmos.

C'est au pôle, dans l'un des immenses bassins de cendres que l'installation impériale a débuté. Quelques milliers d'années plus tard, la plus grande cité-ruche de la planète, première d'une série de trois, élève ses kilomètres d'acier à travers la mince couche d'atmosphère irrespirable et plonge ses racines dans l'un des gisements les plus vastes de toute la galaxie.
Les rares cités-ruches parsemant cette planète désolée sont entourées de bulles atmosphériques viables, équipés des meilleurs modèles de recyclage d'air disponibles. Les populations réparties au sein des bulles sont strictement régulées et chacun tient son rôle dans la société comme les engrenages d'une machine bien huilée.

Ainsi, les ainés de chaque famille sont destinés à entrer dans les FDP et subissent un traitement spécial dès leur naissance. Car Luvia est grande, vaste et lourde. La gravité y pèse comme du plomb et vous lie à la surface aussi surement que des chaînes. De génération en génération, les gens de Luvia sont devenus petits, trapus et bien plus épais que la moyenne impériale. Si les deux derniers critères plaisaient bien aux gouverneurs, le premier remporta bien moins d'approbation. Il fut décidé dans les plus hautes sphères de l'autorité luvian que des hommes grands se battraient mieux que des hommes petits. Subissant une croissance stimulée et améliorés biologiquement par les Magus Biologii, ces soldats forment une élite peu nombreuse mais très efficace. D'un physique bien plus massif que les habitants trapus de leur planète, à peine moins grands que des Orks, ils conservent un teint pâle et ne subissent qu'un minimum d'endoctrinement psychologique.

Vivre à proximité d'un grand nombre de gens pendant toute sa vie à de nombreux inconvénients, c'est pourquoi les habitants de Luvia ont développé un code de conduite très strict. La plupart des citoyens impériaux y vivant passent leur existence dans les mines où dans les Manufactorums de la planète, à l'éclairage faiblard des luminoglobes.
Dans l'éternelle nuit torride qui constitue l'ordinaire de Luvia, les cités sont illuminées par les grands bûchers funéraires. Ainsi, la disparition d'un être cher est toujours synonyme de joie car son âme rejoint la lumière de l'Empereur, et les flammes du brasier sont un spectacle ne laissant jamais indifférent les Luvians.


Chanson populaire de Luvia :
Plaines de cendre, sombre pays,
De Luvia souviens, toi mon ami.
Lorsque s'éteint l'espoir,
Froide et sombre,
Souvient toi de la nuit noire,
A jamais y dort notre ombre.
En ces terres les ténèbres sont éternelles,
En nos coeurs, la lumière n'en est que plus belle.

Devise du 23ème : Post Tenebras Lux

L'unité de TdC du sergent Otto van Zimmer est composée de neufs hommes.
-Grumwald Merick, caporal [Mort dans la gloire]
-Aro Minel, vétéran
-Mithras Havelock, vétéran [Mort dans la gloire]
-Hermann Först, vétéran [Mort dans la gloire]
-Vibe Nocte, vétéran et opérateur radio
- Backe dit la S'ringue, vétéran
-Titus Gaius Décimus, vétéran
-Vence Rafiz, vétéran, arme spéciale -lance-plasma-
-Lucius Juar, vétéran, arme lourde, lance-missile
Les uniformes de ces hommes est une armure carapaçe, typique des troupes de choc, un paquetage dorsal contenant assez de matériel pour monter un magasin et un motif de camouflage Gris-Vert sombre.

Les troupes de choc Luvians sont réputées pour leurs capacités à combattre dans n'importe quel environnement hostile – un vieil adage disait d'ailleurs à peu près ceci : «qui survit sur Luvia hors des cités peut vivre dans l'espace avec une écharpe». Experts des assauts planétaires, ils sont capables d'opérer en territoire ennemi pendant des mois entier. Spécialisés dans les assauts nocturnes en avant des lignes de front et dans les missions d'infiltration de longue durée, ces hommes sont l'élite.
Suite à la demande expresse du gouverneur Imperial d'Emarius Alpha, un caillou plein d'ambre du système d'à côté, ce corps d'élite a été détaché en paiement d'une ancienne dette, le dit Gouverneur ayant auparavant prêter de considérables sommes d'argent à Luvia lorsque des tempêtes frappèrent ses cités, causant des dommages incalculables et des milliers de morts.
L'escouade du sergent Otto van Zimmer est actuellement en court de transit vers la surface de la planète où elle doit se présenter au Gouverneur lui même afin de prendre en main sa protection.
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YunYun
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime14/10/2009, 16:23

Le cockpit était assez spacieux. Assez pour servir également de salon pour le dîner. Derrière se trouvait les cabines et encore derrière, les machineries du chasseur élancé. En dessous, c’était la soute. Ca n’était pas vraiment un chasseur, sa soute était trop volumineuse et son armement bien faible pour être considéré comme tel, mais il ne remplissait pas les caractéristiques d’un transporteur non plus. Il s’agissait d’un ancien modèle de convoyeur de fond, réhabilité pour la vitesse et légèrement armé. Mais il était maintenant vaisseau contrebandier. La petite soute n’empêchait d’ailleurs guère les affaires. Un capitaine ayant perdu la témérité de la jeunesse se laissait facilement graisser la patte et était souvent peu regardant sur les marchandises qu’on lui demandait de transporter. Ainsi, à équipage et place disponible très réduite, ces contrebandiers avaient tout de même amassé une petite fortune.

L’équipage en question n’était d’ailleurs pas très élargi, un convoyeur de fond ne demandant à la base qu’un pilote, un technicien et généralement, une sécurité interne. Ici, seul un pilote et son ingénieur occupaient le navire. Le premier était aux commandes. Quasi collé à la verrière du cockpit, entouré de manettes, boutons, et écrans. Il était assis sur son siège de cuir tournant, silencieux mais agité, autant que peut l’être un pilote qui vient de traverser l’atmosphère d’une planète et cherche où atterrir. Ou comment atterrir. Le pilote était contrarié, et il pianotait bruyamment sur ses instruments en grommelant sporadiquement. Une foule d’informations se déversaient devant ses yeux, elles se suivaient, s’entremêlaient, se superposaient… Le vaisseau était alors immobile, proche du sol de la planète. Du moins de la cime des innombrables arbres qui s’étendaient à l’horizon.

Une porte s’ouvrit alors au fond de la pièce, se découpant en deux et s’enfonçant dans ses charnières comme il était courant dans les vieux modèles. Une jeune femme, entièrement nue et trempée, apparut alors, se frottant les yeux pour en retirer la mousse.

- Tu m’as appelé ? Demanda t-elle nonchalamment.

Ted eut la décence de ne pas se retourner.

- Je t’ai déjà dis que tu pouvais prendre le temps de te sécher. Il soupira. Peu importe, tu as fais les réparations nécessaire ?

Elle eut un léger hoquet de surprise, comme si elle était contrariée qu’on lui pose une telle question.

- La tuyère gauche, elle ne fonctionne pas. Sur un astroport, ça n’aurait pas posé de problème mais je ne peux pas poser l’appareil sur la planète dans ces conditions. Il soupira de nouveau.

La dernière mission s’était avérée peu fructueuse. La pègre locale n’avait pas tenu ses promesses, et au moment de la paye des deux contrebandiers, elle les avait trahis. Seul face à la mafia et bientôt bloqué dans l’astroport, Ted avait décidé de fuir, mais la traversée à pleine puissance, depuis le sol, du bouclier de l’astroport avait grillé la plupart des systèmes électriques extérieurs, et endommagé un moteur. Déclaré navire de contrebande, ils réussirent à s’enfuir, mais pas bien loin. L’état du navire restait convenable, mais il était maintenant connu des services locaux, et la dernière cargaison avait été perdu corps et bien.

- J’ai réparé toutes les plaques où les résistances n’ont pas tenu. Sonde, armes auxiliaires, chauffage, eau chaude, le micro-onde, les écrans d’informations et même le contrôle de conditionnement de la soute que tu as ajouté. Tout ce qui n’était pas relié à la dérivation principale en faite. Ca a pris quelques milliers de volt d’un coup tu sais ! Elle était presque plaintive. Il n’y a plus de matériel de rechange, maintenant.
- Et pour la tuyère ? Relança t-il d’un ton neutre.
- On arrive quand ?
- Il y a cinq minutes.
- Oh. Elle fit la moue.
- La tuyère ?
- L’isolation galvanique… c’est le relais qui s’est brisé et l’isolation n’a pas tenu, c’est toutes les commandes de ce moteur qui ont grillé, et… Enfin je pensais avoir le temps après, moi, finit-elle dans un quasi murmure.

Il y eut un silence.

- Tu t’habilles ?

- Je m’en occupe. Trente cinq minutes. Ah, et, les armements latéraux ont lâché, il faudra les reconfigurer, mais je sais pas faire. A nouveau un silence. Je vais voir la tuyère. Réinstalle les systèmes radars, si tu t’ennuies, je sais pas faire moi.

Elle disparut dans le plic-ploc de ses pas sur le sol métallique trempé. La porte se referma.
Le pilote eut encore une fois, un soupir d’ennui. Il parcourut lentement les fichiers d’état de son vaisseau. Rapidement, par des gestes experts, il remit en route la sonde qui remplissait le rôle de radar à la portée moindre mais efficacité supérieure. L’écran du sonar s’alluma lentement, en passant par toutes les teintes de gris avant que le faisceau vert ne face enfin son tour complet au milieu d’un quadrillage précis. Le temps de l’adaptation et une foule de signaux apparurent, de toutes tailles, importance et tous peu espacés.

- Très métallifère en effet, murmura t-il pour lui.

Ce détail lui rappelait autant les profits à faire que ceux qui avait été perdu au cours du dernier transit. Il devait, à la base, acheter le matériel d’extraction nécessaire, pour le revendre sur cette nouvelle colonie à haut prix et extorquer les premiers filons en guise d’intérêt pour les revendre ensuite au plus offrant. Finalement, il n’avait fait que payer les machines sans jamais en voir la couleur. L’opportunité restait à prendre, il fallait au moins amortir la dernière perte.

Mais pour le moment, le vaisseau faisait du sur-place, proche d’une ville selon les cartes datant des tout premiers colons. Fregein ne voulait pas s’y poser directement et attirer les foules. Les deux contrebandiers étaient persuadés de ne trouver aucun représentant militaire ici, personne qui ne pu les identifier comme criminel, mais il fallait rester prudent et ne pas trop se montrer.

- Tu peux désactiver les turbines, je commence, grésilla le vox du poste de pilotage.

Ted s’exécuta et fit de même avec la sonde, de manière à la calibrer sur autre chose que les nombreux puits de métaux, faute de quoi, il ne différencierai pas un cuirassé en orbite d’un petit gisement au sol.

Ainsi, le vaisseau se trouva aveugle et reposant en lévitation sur un seul de ses moteurs, perdu au dessus de nulle part.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime14/10/2009, 19:44

" Et là vous savez ce qu'il me réponds ? C'était pour le Bien suprême. Ce mec venait de faire sauter une école et il s'en vantait !"
Aro Minel jeta un coup d'oeil à son auditoire, s'assurant qu'il était écouté. Ce n'était pas gagné. "Quoi qu'il en soit, après qu'on ait balancé ses potes bleus par dessus la falaise, il faisait moins son malin, pas vrai Backe ?"
L'intéressé répondit d'un grognement vaguement articulé sans arracher son regard des nuages qui défilaient par le hublot.

La valkyrie était lancée à pleine vitesse, ses moteurs passant aisément le stade de post-combustion pour propulser le vaisseau et sa cargaison vers la Ruche Principia. Ils avaient quitté le Destroyer Pride of Luvia une demi-heure plus tôt, leur enthousiasme habituel douché par la mission qu'ils venaient de se voir confier. Gardes du corps. Une nouvelle expression pour évoquer l'enfer aux yeux des troupes de choc d'Otto Van Zimmer.
Qui aurait cru que des hommes dotés d'un tel talent dans l'art de la mort finiraient par accompagner un individu gras et obséquieux dans le moindre de ses déplacements et ce jusqu'à ce qu'il daigne crever de vieillesse ? Surement pas Aro.
Et pourtant ils étaient en chemin, les dix hommes de l'escouade affichant tous une expression morose. Avec leur peau pâle, on aurait put les croire déjà morts.
En ce qui concernait Backe, cela ne changeait pas grand chose à d'habitude. Son regard étrangement éteint fouillait les nuages, cherchant à percer le blanc cotonneux. Grumwald semblait tenter de se gonfler d'orgueil, mais même pour ce con ambitieux, le coeur n'y était pas.
Assis contre les cloisons de la Valkyrie, tous les hommes restaient silencieux, la brève tentative d'animation d'Aro ayant visiblement fait l'effet d'un pétard mouillé.

A ce moment, le sergent émergea de la cabine de pilotage. Lui seul conservait un maintien digne, son visage carré et chauve n'exprimant aucun doute.
"Changement de programme les gars, annonça t-il en venant se tenir au milieu de ses hommes, nous faisons un léger détour avant de rallier la Ruche Principia. On nous a signaler un vaisseau en infraction avec la loi impériale un peu à l'écart de notre plan de vol, et comme nous sommes les plus prêts nous allons faire un détour pour nous occuper d'eux." Son regard perçant balaya les troupes de choc au fur et à mesure que l'espoir d'une nouvelle affectation disparaissait.
Chose rare, son visage immuablement sérieux se craquela soudain en un rictus qui aurait put passer pour un sourire si l'on ne connaissait pas le sergent.
"Quand nous les aurons abattus, continua t-il, il se peut que nous ayons à patrouiller au sol à la recherche d'éventuels survivants. Profitez en bien."
Un choeur d'acclamations salua ses paroles alors que tous les Luvians préparaient frénétiquement leur matériel en vue d'une éventuelle dernière mission un tant soit peu décente. Une voix leur parvint du cockpit dont le sas était resté ouvert.
"Arrivée sur la cible dans deux minutes, aucune réponse radio. Engagement confirmé."
Jetant un oeuil par un hublot, Aro tenta d'apercevoir les infortunés qui leur offraient cette chance de s'amuser une dernière fois. Soudain, la Valkyrie perça la voute nuageuse, révélant une jungle s'étendant à perte de vue. Et totalement immobile, au dessus de la contrée verte, un appareil passablement délabré, visiblement amoché récemment. Depuis son point d'observation, Aro put voir les canons lasers placés sous les ailes de la Valkyrie se charger progressivement.
Comme à la parade, songea t'il en plaignant vaguement les contrebandiers condamnés.

Dans un déchaînement de son et de lumière, les canons lasers tirèrent, reliant brièvement les deux appareils par un duo de faisceaux lumineux d'un rouge intense. Toute une portion du vaisseau fut arraché par l'impact d'un des lasers tandis que l'un de ses moteurs explosait, frappé de plein fout par un tir. Le vaisseau des contrebandiers perdit immédiatement de l'altitude, son pilote tentant désespérément de rétablir son assiette. Les canons fixés sur son flanc pivotaient de façon erratique alors qu'ils se chargeaient peu à peu.
Aro n'était pas inquiet. A cette distance, et compte tenu des dommages qu'ils venaient de subir, les chances qu'ils avaient de les toucher était quasi...

Un rayon de lumière si intense qu'il lui aurait brulé les yeux sans sa visière opaque frappa de plein fouet l'avant de la Valkyrie.
La cabine des pilotes explosa littéralement, ils n'eurent même pas le temps de crier avant de finir vaporisés par la chaleur. Tout le vaisseau trembla comme s'il venait de percuter un mur géant. Perdant rapidement de la vitesse, le nez de l'appareil obliqua vers le sol, les précipitant vers une mort certaine. Se reprenant en un temps record, chaque homme installa calmement son parachute alors que le sergent écrasait la rune d'ouverture du sas de son poing ganté, révélant sous eux un paysage verdoyant défilant à toute vitesse et se rapprochant dangereusement vite.

"Hommes du 22ème ! En avant !" Hurla t'il par dessus les bourrasques de vent. Et il sauta, immédiatement imité par Hermann et Vibe.
Les autres hommes sautèrent les uns après les autres, sans commettre l'erreur de se presser. Il aurait en effet été utile de sauter dans le vide pour échapper au crash, et se rendre compte qu'on avait oublié d'attacher son parachute.
Voyant Titus se démener avec un bolter lourd plus lourd que lui, Mithras le poussa sans ménagement vers le sas.
"Aller, tu t'arracherais les bras en tentant de le garder avec toi !"
Hochant la tête, le noble se jeta à son tour dans le vide. Ce n'est que lorsque ce fut son tour, que Aro remarqua qu'un éclat de métal avait presque décapité le caporal.

Il y a une justice à tout finalement...

Et il sauta. Sous lui, le reste de l'escouade tombait vers la jungle. Au loin, une lueur attira le regard d'Aro. Le vaisseau des contrebandiers venait de se crasher. Notant mentalement sa position, il se promit d'en toucher un mot au sergent, car après tout, il fallait bien venger le regretté caporal...
Se préparant au choc de l'ouverture des parachutes, Aro serra les dents. L'atterrissage n'allait surement pas être plaisant.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime15/10/2009, 21:21

Il adorait ça. Les poings fermement ancrés aux poignées directionnelles de son parachute, il survolait la jungle, indifférent à tout le reste. Dans une poignée de secondes, il serait inextricablement emmêlé dans l'épaisse voûte vert vif, couleur déchet industriel genre «zone interdite au public », lui et son parachute, et surtout lui dans son parachute, et à fortiori son parachute dans lui. Il entendait bien en profiter un peu. Wouhouuu...

Plus qu'une poignée de secondes... Une, deux... Les cimes se rapprochaient, accéléraient... Accéléraient encore, pas loin de ce qu'on pourrait appeler dangereusement... Impact. Les jambes légèrement fléchies, les coudes collés aux flancs, les poings devant la face.
Craquements de branches, feuilles arrachées, branches arrachées. Cris de panique de saletés de volatiles qui se font la malle. Et puis plus rien, juste avant que la branche sur laquelle il avait atterri ne cède et le laisse choir sur une autre, plus basse, plus solide, plus dure... Bon, rien de cassé, mais on pouvait rêver plus en douceur, comme atterrissage. Le pire aurait été de pendre dans le vide, accroché tout en haut par la toile éventrée du parachute. Il avait d'ailleurs eu une chance comme on en a pas tous les jours, à atterrir bien assis sur ce gros appendice couvert de mousse.
Mais tout de même, quand est-ce qu'on leur filerait de vrais réacteurs dorsaux, avec les flammes et tout, bon sang ? Il en parlerait au sergent. Ou non, il lui en parlerait pas. Il s'était fixé comme code de conduite de ne pas devenir pote avec ses sergents. Il ne leur parlait pas. Non pas qu'il ait jamais connu de mauvaise expérience disons fondatrice, mais il n'aimait simplement pas qu'on lui dise quoi faire, ce qu'un sergent est bien forcé de faire à un moment ou à un autre. Finalement, il ne les aimait pas, mais il ne leur en voulait pas pour ça. Il les comprenait.

Paraît que le psycho vous rend anxieux. Il chassa toutes ses pensées d'un revers de la tête et considéra sa situation. D'abord, se libérer du parachute – comme disaient les manuels. Trois ou quatre coups de poignard, et ce fût fait. Au tour du harnais, maintenant. Les lanières de cuir étaient de bonne facture, sacrément solides, mais certainement pas à la hauteur de sa lame quotidiennement aiguisée. Les manuels précisaient bien qu'il y avait des attaches en métal exactement là pour leur éviter ce genre de désagréments. Mais les manuels racontaient des tas de trucs et surtout des tas de conneries, alors il avait bien le droit d'en oublier un peu. Et puis, ça allait bien plus vite comme ça.

Quelques tours de grimpette à l'envers et le voilà qui touchait le sol boueux de ses lourdes bottes noires. Pas besoin de regarder autour bien longtemps pour comprendre qu'il était dans la merde. Du vert et d'autres couleurs pas nettes partout dans toutes les directions. Pour environnement immédiat, des fougères plus hautes que lui, des lianes sombres et suintantes qui dégoulinaient d'arbres pas aussi hauts que des titans, mais presque, de hautes herbes à la tranche aiguisée, le tout dans une moiteur parfaitement insupportable, traversée de rais de lumière solaire qu'on avait envie d'attraper dans ses mains. Mais bon, il était des troupes de choc luvians, et il en avait vu d'autre. Ce n'était pas cette chenille épaisse comme son poignet et rouge comme la décharge pleine bourre de son hellgun qui rampait sur cette grande feuille là, tout près, qui allait lui faire perdre son flegme.
Pour être réellement franc, il n'en avait rien à foutre, de tout ça. Ce foutu serpent pouvait bien siffler tant qu'il voulait dans sa flaque d'eau saumâtre, ça lui était parfaitement égal. Il avait son psycho.

Mais ce n'était pas vraiment le moment consacré. La jungle était silencieuse, hormis les cris des oiseaux et des singes qui cavalaient au dessus de sa tête. Il en ramènerait bien un à la base... Pour le remplir de psycho, et voir ce que ça faisait. Un jour où il n'aurait pas mieux à faire. Un autre jour que celui-là, autrement dit.
Il était seul, et même si c'était parfaitement naturel, il n'était pas sensé l'être. Rangers aux pieds, fusil calé au creux du coude, son poignard dans l'autre main, il ouvrit un passage dans la végétation, l'oreille à l'affût du moindre bruit, aussi silencieux que possible. Parce qu'après tout, ils s'étaient crashés en plein territoire ennemi. Alors autant se plonger un peu dans l'ambiance, même si retrouver tous les autres à ce train là n'allait pas être de tout repos.


Dernière édition par Backe le 16/10/2009, 13:55, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime16/10/2009, 03:23

Le convoyeur était immobile dans le ciel dégagé. Sa compère dans les machineries, Ted parcourait maintenant un regard anxieux vers l’horizon. Le paysage était parsemé d’arbres divers, d’où les branchages s'embobinaient majestueusement sous les traits lumineux de l'aube. Au lointains de la jungle s’ouvrait une brève clairière, croisée par une paisible rivière, la lumière du soleil l’éclairant tel un filet doré. Ted frissonna. À travers le paysage paradisiaque qui déroulait sous ses yeux, il restait craintif par les rameaux tranchants des arbres qui déployait une noirceur angoissante, surplombant les cimes.

La quiétude se brisa par un son successif. Il se figea sur son banc pivotant, ses yeux s’écarquillèrent sous le radar graphique. Fregein se courba brusquement pour scruter son flanc gauche. Ses yeux se plissèrent, ses mains imbibés de sueur se serrèrent sur le volant. À travers les fins spores des nuages pratiquement absent, une silhouette se dressait dans la voûte, immobile également. Le pilote empoigna le microphone perché sur un support argenté, et hurlait des indications à travers l'appareil, regard rivé vers l’ombre isolée.

Des faisceaux rouge déchiraient le ciel.

Le métal du convoyeur contrebandier se déchaînaient dans le cockpit, formant une fanfare dans les alliages rompus. Le vaisseau tremblait interminablement, il dévalait vers le sol à grande vitesse. Ted empoignait acharnement une poignée, parcourant ses mains sur le tableau de bord maintenant fumant. Il tentait de tirer les derniers feux de son vaisseau qui dérivait dans l’air. Le pilote put entrapercevoir à travers la grande vitre de la cabine, les traits vifs qui traversaient irrégulièrement le ciel. Il ne sut même pas si l’un d’eux avait touchés, ou même frôlés leur assaillants, Ted était plaqué contre son banc qui menaçait de s’arracher à tout moment. Sa tête fut projeté en arrière sous la vitesse, se frappant inévitablement le crâne contre le siège. Il tentait de se soulever la tête, son corps ne répondait plus. Il sombra dans l’inconscience, sa dernière pensée fut pour Helena …

La nacelle percuta les pics de la forêt dans un bruit à en écorcher les tympans. Les arbres se rompirent dans l’avancée meurtrière du monticule tordu, suivi du vol d’une aile qui virevoltait plus loin dans la jungle à grande vitesse, frappant violemment des arbustes. Le bois avait amortit la chute, comme s’il avait protéger le sol de l’impact. Le chasseur fuligineux était immobile à revers, traçant une hachure sur la terre sèche, devenu noir comme le charbon. Quelques brindilles tombaient encore dans la jungle flegmatique, illuminées par des lueurs du soleil, formant malgré les circonstances, un admirable site.

Le convoyeur était quant à lui dans une position saccadée. Le cockpit était renfoncé vers l’intérieur, fracassant subséquemment la vitre principale. Le verre reposait en millier sur l’herbe et les galets glacés. Le flanc gauche était inconnaissable. De longues éraflures croisaient les alvéoles brûlants, où les salves ennemis s’étaient logées. L'aile était rompue, l’autre, tordue. Rien ne semblait avoir été épargné de l’atterrissage. L’alarme sonnait à travers l’ombreuse jungle, l’échos perçait le silence. Personne ne répondait.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime17/10/2009, 18:32

Il s'était bien amusé à faire comme s'il était en train de sauver sa peau, mais la réalité venait tout juste de le rattraper. Elle lui envoyait ses anges messagers les Parasites. En plein dans son oreillette. Une petite symphonie d'affreux grésillements, le temps que les communications se stabilisent. Et le sergent pouvait lui gueuler dessus, en canal tout ce qu'il y avait de sécurisé bien sur.

« Ici votre sergent. Rendez-vous au site du crash, au pas de course. Vous avez vingt secondes. Coordonnées du site transmises à vos systèmes de localisation. Terminé. »

Et voilà, la ballade était finie. On n'avait plus qu'à planter son casque sur son crâne et aller là où ça vous disait d'aller. Trop facile. Ce qu'il fit néanmoins dans la seconde. Il serra fermement toutes les sangles sans activer ses systèmes de filtrages. Pour une fois qu'on les larguait dans un trou respirable, autant respirer le même air que tout le monde, même s'il était saturé d'eau et puait la boue putride.
Ça y est, il était vraiment une machine de combat. Ce n'était plus à lui de sauver sa peau, c'était au tour de leurs « objectifs », comme on appelait ça. Faire sauter la cervelle de types simplement un peu cupides dont le seul crime était de se servir dans ce qui tomberait de toutes façons entre les doigts gras et boudinés du gouverneur pouvait vous filer quelques remords – en fait non, mais les gens d'en haut sont là-haut parce qu'ils sont trop prévoyants, alors on prévoyait ce qui n'avait pas lieu d'être prévu et on appelait ces hommes et ces femmes des objectifs. N'empêche, il espérait bien qu'ils ne dînent pas déjà à la table de l'Empereur, éparpillés au dessus de la jungle, qu'il ait un peu l'occasion de se dérouiller l'index. Il était devenu presque aussi accro à la gâchette de son radiant qu'à son psycho. Et en ce moment, son index le démangeait.

L'exubérance de la faune de cette jungle affolait son système de visée. Comme s'il avait besoin de ça pour savoir qu'il était entouré de tout un tas de trucs vivants. Allez, tiens, désactivé. On y voyait tout de suite beaucoup plus clair. Les systèmes de localisation lui signalaient la position de ses camarades, petits points verts clignotants à chaque pas qu'ils faisaient. C'était assez étrange de se dire que lui aussi, il était un point qui clignotait sur huit autres affichages tactiques. Ah, non, plus que sept. Il était donc, en ce moment-même, un point vert en sept endroits différents. Mais plus si différents pour longtemps, parce que d'après le GPS, leur rendez-vous n'était plus très loin. D'ailleurs, ça sentait déjà la fumée, premier parfum familier dans cet enfer de verdure. Cette végétation verte et luxuriante l'écoeurait. Quand est-ce qu'on allait se décider à industrialiser tout ça ? Ça ne devait pas être si difficile de faire flamber toute ces horribles plantes xenos. Il allait y mettre un peu du sien. A coups de bottes presque rageurs, il fit tout son possible pour écraser le maximum de jeunes pousses au fil de sa progression. Si le sergent était là, il l'engueulerait, pour sur. Il laissait derrière lui une véritable autoroute – enfin, façon de parler. Toujours est-il qu'il fallait en faire, des efforts, pour se convaincre qu'aucun type chaussé de rangers n'était passé par là. Mais après tout, il était bien des troupes de choc. On ne lui demandait pas de se cacher. On lui demandait de faire preuve d'audace.

Il progressa malgré tout courbé, à peu de choses près invisible pour l'observateur moyen, pour peu qu'il soit frontal ou alors latéral. La jungle le laissa passer sans trop d'encombres, sinon quelques tâches de sèves d'un genre comme il n'en avait jamais vu, d'un genre qui tombait goutte à goutte d'un trou dans une branche comme coulerait l'acide d'une tuyère éventrée. D'un genre jaune vif qui jurait affreusement avec les saintes couleurs de son uniforme. A deux reprises, le tressaillement violent et soudain d'une branche lui fit lever ses yeux. Des sortes de singes, sans doute. Il les imaginait avec de grande dents, des fesses toutes bleues et le pelage vert. La Galaxie avait de l'imagination.

Il arriva enfin au point de rendez-vous, une petite dizaine de secondes en retard. Ça sentait la fumée. Ecartant des doigts les grandes feuilles palmées qui lui tombaient pile sous les yeux, il découvrit la scène. Eh ben, par les couilles de l'Empereur, comme dirait l'autre, on pouvait pas dire qu'elle y était allée de main morte, leur bonne vielle Valkyrie. Regrets éternels. Elle devait être partie pour un monde meilleur. C'était ce qu'il y avait de mieux à se dire, sans doute. Ça ne pouvait pas être pour rien qu'elle brûlait comme un grand bûcher funéraire. Il se signa discrètement de l'Aquila et sauta vivement par dessus un tronc si défoncé qu'on avait peine à croire que deux minutes plus tôt, il avait pu être un arbre tout ce qu'il y a d'arbre, écoulant peinard ses siècles d'existence, planté dans son petit carré de boue infecte avec pour seul tracas son voisin d'arbre qui n'avait rien trouvé de mieux à faire que lui voler son soleil. Mais l'Empereur avait tranché, ils étaient coupables tous les deux et étaient morts ensemble. Un peu comme tout ce qui avait vécu autour, en fait. Toute la végétation avait été soufflée par l'impact. Ça brûlait timidement, la faute à l'humidité ambiante. Malgré tout, cette scène d'une violence toute figée et crépitante lui réchauffa le coeur. Un petit bout de guerre sur un monde encore épargné. C'est fou ce que ça pouvait être plein de poésie.

Aro, Mithras, Hermann et Vibe étaient déjà là, avec l'air prêt à repousser une armée d'assaillants et à tenir leur objectif vital coûte que coûte. Le sergent était assis au milieu de l'espèce de petite clairière, sur le tronc d'un arbre arraché du sol, tête nue, une cigarette au coin des lèvres, allumée sans aucun doute avec grand style au contact du métal fumant. Justement, une grande carcasse qui dégageait un vague air de famille avec les transports de troupes de la Garde fumait derrière lui. Il avait l'air de raconter quelque chose au vétéran Minel, totalement indifférent au sort de leur pauvre Valkyrie et sans doute encore moins à celui des deux pilotes qui rôtissaient à l'intérieur. Il eût tout de même la délicatesse de s'interrompre pour l'accueillir, lui, Backe la Seringue.

« Vous êtes en retard, les gars, » lança-t-il froidement. Vous ? Ah, oui, il n'arrivait pas seul. Titus,Vence et Lucius émergeaient des frondaisons noircies en même temps que sa pomme. Une fois qu'ils furent tous en terrain dégagé et disposés à écouter ce que le sergent avait à leur dire, parce qu'il avait l'air d'avoir pas mal de choses à leur dire, il sauta sur ses jambes et leur dit à peu près ceci :
« Grande nouvelle, les gars. On vient de me signaler que le gouverneur va encore devoir nous attendre un peu. Un convoi de braves soldats de la mine en route vers le réseau B8, pas loin d'ici, justement, a été porté disparu cette nuit. Comme ils ont pas de quoi nous extraire de ce merdier dans l'instant et comme selon eux on est à deux pas à côté, on nous charge d'enquêter là-dessus. Officiellement. En vrai, ça doit être parce qu'ils ont la trouille d'y envoyer le peu de pauvres types capables de tenir un fusil qu'ils ont sous la main. Ouais, les gars, vous m'avez parfaitement compris. On tient enfin ce qui ressemble d'assez loin à une affectation décente. Le rapport indique que la route qu'ils empruntaient est en plein dans une zone d'intense activité pirate et xenos. Peut-être qu'on va toucher de l'eldar, qui sait ? Bien entendu, cette mission prend le pas sur nos précédents objectifs. Mais on va tout même faire un petit détour par l'endroit où ils se sont cassés la gueule, juste histoire de mettre les choses au clair. »

De sa vraie voix de vrai sergent luvian, il leur gueula : « Formation dispersée, pas de communications verbales, on avance sous le couvert de la végétation. Direction nord, nord-ouest. » Et puis, un rien plus doucement : « On est en territoire non-sécurisé, les gars. Vous savez ce que vous avez à faire. En avant. »
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime19/10/2009, 22:59

Contrairement à la croyance populaire, les dernières choses à avoir traversé l’esprit d’Helena, c’était les souvenirs d’un pictofilm dans lequel un missionnaire de l’Empereur s’écrasait en terrain sauvage et inconnu. Alors même qu’elle s’éveillait d’une brève inconscience, elle revoyait dans sa tête le vaisseau filiforme du saint missionnaire tracer une longue strie ardente dans la végétation locale, remuant les terres et brûlants les brindilles malchanceuses, alors que lui-même était secoué aux commandes, avant de finalement s’immobiliser, fumant et délabré, sous le tumulte de la faune locale qui s’enfuyait en battant des ailes. Elle s’imaginait que Ted avait dû être secoué et avait écopé de la même bosse au front que l’adepte du film, et qu’il devait déjà se lamenter sur les éraflures qu’avait subies son vaisseau. Ingénieure de son état, elle se figurait encore mal qu’une telle merveille d’alliages métalliques puisse être détruite avec tant d’aisance. Dans sa tête encore embrumée, elle trouverait Ted, ou plutôt il la trouvera et ils essaieraient de réparer la tuyère brisée.

Très sincèrement, elle ne pensa pas une seconde à sa propre situation, jusqu’à qu’un mouvement du coude lui inflige la double douleur de ses muscles malmenés et des alimentations électriques qui crachaient leurs étincelles au dessus d’elle. Elle regarda autour d’elle, d’abord vaguement le temps que le voile devant ses yeux se dissipe. Elle n’était plus dans les machineries, Ted lui avait ordonné de fuir, mais elle n’avait pas eu le temps lorsque le vaisseau fit une embardé ou quoique se soit. Elle était juste sûre que le vaisseau s’était écrasé. Elle avait dû être éjectée de la salle du moteur avant de l’être également de la machinerie générale, ses bleus, bosses et coupures en témoignaient. La chaleur avait brusquement augmenté et la porte de sécurité coupe-feu devant elle menant aux machines était close et orangée. Elle commençait à s’inquiéter, tout était sa faute, elle n’avait pas réparé la tuyère à temps. Elle s’en voulait tellement qu’elle en oubliait la douleur de ses membres.

Outre le choc, elle était grièvement brûlée, rien qui ne puisse disparaître avec du baume, mais tout de désagréable. Ses vêtements, une veste légère et un pantalon d’ouvrier, était déchiré par endroit, et laissaient parfois entrevoir des rougeurs couleur sang. Elle saignait d’ailleurs légèrement du genou droit. Amochée, elle se força tout de même à fuir la fournaise qui venait des machineries et des étincelles qui abîmaient sa peau. Tout le câblage électrique à découvert était rompu. Seule l’alarme résonnait encore et encore dans sa tête. Elle n’avait pas les idées claires. Elle balbutiait pour elle-même les excuses qu’elle donnerait à Ted alors qu’elle se trouvait à l’arrière endommagé du vaisseau, rampante sur une cuisse, serrant les dents et se faufilant à travers la porte demi fermée qui menait à l’axe des cabines. Le sol n’était pas droit, et divers affaires et meubles avaient glissé pour aller bloquer la porte automatique de la salle d’eau.

Elle se frictionna chaque membre dans l’espoir de récupérer un peu de mobilité. Dans un effort extrême, elle se redressa, avachi contre une cloison. Les fils électriques gisaient à nouveau au milieu du couloir, et la porte menant au corridor du cockpit s’affichait comme désactivée. Elle souffrait au point de ne pouvoir refréner une larme à l’œil, mais son désespoir venait encore et toujours du tort qu’elle avait pu causer à Ted. Elle s’en voulait, et l’éducation de son enfance ressortant, elle pensa qu’il serait bon que Ted la batte. Après un nouvel effort en rampant, sous une dangereuse tension de plusieurs milliers de volt, elle atteint la nouvelle porte automatique. Close, et infranchissable sans le câblage nécessaire. Mais elle avait elle-même installé les nouveaux composants système des cloisons, et elle savait parfaitement comment forcer l’ouverture en réinitialisant le codage de la porte.

Après plusieurs coups de coude, le clavier tactile se brisa, et laissa apparaître un enchevêtrement de fils électriques colorés. Faute de pouvoir isoler le système de réinitialisation, elle s’enroula sa veste autour du poing, et enfourna dans la cavité le premier câble qu’elle voyait pendre. Il y eut une décharge qui la fit pousser un cri et les enclaves de la porte se désarmèrent. Renfilant sa veste maintenant aérée d’un trou de gros diamètre au niveau du ventre dû à la chaleur extrême de la décharge, elle poussa la porte vers ses charnières. Au bout d’un couloir de huit mètres, à la base conçue pour une nouvelle sécurité du pilote du convoyeur, se trouvait deux nouvelles portes du même calibre, parallèles. Elle était comme aveuglée par la colère qu’aurait Ted lorsqu’il découvrirait les ravages qu’Helena découvrait aussi au même moment. Paradoxalement, elle était également obnubilée par l’idée de trouver son pilote. Elle était autant terrifiée par la fureur de son ami que par l’idée de la perte de son ami. Elle fit demi-tour, et se rendit boitillante à sa cabine. Le loquet non fermé, comme à son habitude, elle y pénétra aisément. Tout avait été renversé dans un fouillis de papier, drap, outils et autres. Seul trônait encore coté supérieur du sol le fusil et le treillis conscienseument attachés.

S’agrippant au robinet fixé au mur, elle grimpa jusqu’à leur niveau en s’appuyant sur la table métallique renversée. Elle arracha son arme de poing et sa trousse de soin du treillis, le reste ne lui servant pas pour le moment. Après une chute qui démultiplia les douleurs dues aux brûlures de ses hanches, elle sortit de son habitacle pour, de nouveau, ramper jusqu’au couloir de sécurité. Sa tête lui faisait souffrir le martyr, bien plus que ses blessures physiques. Après quelques mètres qui semblèrent en être des centaines, elle s’approcha des commandes de la porte, et y déversa les quatre rafales et la dernière balle solitaire que son arme pouvait cracher par chargeur. Le recul lui renvoya par deux la douleur de ses bras et elle tomba à nouveau sur les fesses. Immobile pendant une longue minute, paralysée par la douleur, elle se força à bouger, encore. Ce nouveau système de porte était plus sensible à la casse, mais plus fiable que le modèle standard anti-braquage, et dans leur cas, un système de codage imbriqué dans cinq centimètre de métal n’était d’aucune utilité.

A nouveau, elle écarta les cadrans de la porte dans leur charnière pour s’ouvrir un passage dans le cockpit. Ce dernier avait diminué de moitié, en volume. Tout l’avant, le poste pilotage et la verrière avait éclaté et s’était renfoncé comme écrasé à pleine vitesse sur un mur. Des milliers d’éclat de verres jonchaient le sol, et les plaques métallique des systèmes électroniques avaient volé en éclat à travers le poste de pilotage. Devant tout ceci s’étendait tout de même un parterre de documents papiers, livres ainsi que toute la vaisselle dont les deux se servaient habituellement pour dîner à la table qui avait volée à travers l’habitacle. Un arc électrique apparaissait sporadiquement au plafond. La sirène venait tout juste de se taire. Ted gisait à même le sol, sous son siège de pilote retourné, au milieu du tumulte, quasi écrasé par son ancienne unité de pilotage. Le voile sombre et douloureux disparut aussitôt de la tête d’Helena, et elle fût assaillie par les pires idées possibles en voyant le corps de son pilote ainsi étendu. Elle leva ses deux mains à sa bouche, l’air horrifié. Ca n’était pas comme dans le film. Dans sa précipitation, elle trébucha dans l’enchevêtrement de ce qui avait était son matériel d’étude et elle se fracassa sur le sol, près de Ted.

Elle poussa un gémissement de douleur en sentant son sang couler de son avant bras, ayant fortuitement rencontré un éclat de verre sur sa route. Au même moment qu’elle-même se retrouvait encore clouée au sol, Ted frémit et poussa un grognement, il se réveillait.

Helena ne voulait pas croire à tous les dégâts qu’avait encaissé le navire, et pourtant, elle était la plus qualifiée pour savoir ce qui pouvait être détruit et ce qui pouvait être réparé. Elle connaissait l’affection qu’avait le pilote pour son appareil et s’en voulait d’autant plus d’avoir cassé ce lien. Elle venait elle-même de s’endosser une dette supplémentaire vis-à-vis de son ami, elle se promettait de compenser toujours plus les problèmes qu’elle lui causait. Hors la perte d’un vaisseau et une traversée de jungle hostile n’était pas les meilleures choses à offrir. Toujours sur le sol, elle referma les doigts comme autour la gâchette de son fusil. Elle ne pouvait pas laisser quoique se soit arriver à Ted, dans la limite de ses possibilités et bien au-delà.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime5/11/2009, 00:10

S’avançant dans un couloir discontinu et floué, Fregein plaçait sa main dans le noir, tremblante, incontrôlable. L’air était dépourvu d’odeur, sa tête de pensées. Seul un couloir étroit, ombrageux et sinistre dominait sa tête douloureuse. Un poids énorme lui écrasait l’encéphale, le faisant vaciller contre les murs noirs. Ses pas ne produisait aucun son, seul l'inéluctable mal lui perçait les tympans. Au loin dans le couloir, une silhouette informe se dressait adroitement. À force de s’en approcher, l’aspect dessinait petit à petit, une forme humaine. Ted voulut interpeller de l’aide, mais il bascula sur le sol froid. Il se tenait d’une main son crâne douloureux, l’autre rampait au sol. Le couloir semblait interminable. Plus il avançait, et plus la silhouette disparaissait, pour n’en devenir que ténèbres. Il cria de toute ses forces, jusqu’à s’en écorcher le gosier. Et quand la voix ne lui vint put, un filet chaud lui parcourut la gorge, chaud, et âcre. Il s’écroula au sol, contemplant de ses yeux entrebâillés le couloir de mort.

Les images furent alors plus nettes, plus d’instincts. Il tressaillit légèrement, poussant un faible grognement. La mémoire lui revint alors. Le Convoyeur percuté par les feux d’un vaisseau inconnu, l’horrible descente, les arbres rompis sous le choc, puis plus rien. Il avait finalement ouvert tant bien que mal les yeux, mais la douleur était bien plus insoutenable sur les images qui déroulaient sous ses yeux, que par son corps meurtris. Des éclats de verres et de la terre jonchaient le sol. À travers le trou qu’avait laissé la fenêtre fracassée de la cabine, des feuillages et brindilles déchoyaient tranquillement à travers la pièce ruinée et une forte odeur de fumée piquait désagréablement ses narines ensanglantées. Le siège de pilote était littéralement arraché, parcourut de longues écorches dans le cuir chaud, écrasant du même coup l’homme sous son poids.

Ted souleva lentement le monticule de métal, ses jambes cédant sous la douleur que lui causait ses ecchymoses. Il se tenait désormais son avant-bras, parcourut d’une longue plaie qui faisait pratiquement toute la longueur du membre. Et ce fut quant enroulant un bout lacéré de son treillis qu’il remarqua la présence d’Helena. Elle le scrutait d’un regard de désolation. Elle était silencieuse au centre de la nacelle, tenant fermement son arme. Ted fut alors traversé d’une violente fureur. Il s’avança vers la femme, tête baissé pour soutenir sa colère.

- La tuyère …, murmura-t-il entre ses dents.

- Je …

Il leva la main brusquement pour qu’elle se taise. La femme voulut poursuivre de plus belle, mais la mine dépitée et rongée par la colère du pilote, lui ordonnait de n’en dire pas plus. Il serrait les mâchoires jusqu’à se les rompre.

Sans posé un regard à sa compère, il quitta tranquillement la salle, laissant Helena derrière lui. Ted marchait paisiblement à travers le Convoyeur, regardant les années qu’il avait passées, s’envolant en un tas de décombres. Fregein émergea finalement du navire, contemplant d’un air absent les rayons du soleil qui perçaient les branchages. Il inspira profondément une longue bouffée d’air, passant sa main dans ses cheveux maculés de sang séché. Sur le flanc droit de son visage, une longue plaie se dessinait de son sourcil, jusqu’à sa joue. Tout en essuyant d’un coup de manche le sang que causait sa blessure, il abaissa son regard vers son pistolet qui pendait toujours à sa ceinture. Derrière lui, Helena sortit à son tour des débris, se postant discrètement derrière son ami.

- On prend le nécessaire, et on décampe d’ici le plus rapidement possible, bredouilla Fregein, ceux qui ont fais ça ne nous lâcheront jamais sans des représailles.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime6/11/2009, 00:19

Aro sursauta, braquant son fusil vers les bosquets qu'il avait cru voir bouger. Ses sens lui jouaient des tours. A quelques pas derrière lui, Vence lui jeta un regard interrogateur. Secouant la tête, il fit signe à son équipier que tout allait bien et se remit en route, piétinant allègrement la végétation de ses rangers taille 52. A vrai dire, il n'appréciait que moyennement la balade. Selon lui, tant de verdure n'était pas naturel. Cette planète manquait cruellement de sable à son goût, sans parler de la température, caniculaire. Grommelant derrière son masque respiratoire intégral, il donna un coup de pied à un genre d'araignée grosse comme sa main et ayant eut le malheur de se trouver sur son chemin.

Toute l'escouade progressait difficilement mais à un rythme soutenu, laissant pour l'instant la discrétion de coté au profit de la vitesse. Ils étaient les chasseurs, et leurs proies ne devaient en aucun cas s'échapper. Les senseurs de son casque balayaient les environs, tentant vainement de percer l'épaisseur de la jungle. Cela dit, il y avait tellement d'êtres vivants dans les environs qu'il aurait put s'appuyer contre un Carnifex sans inquiéter son auspex...
Affichant d'un coup d'oeil un relevé topographique de la région sur son écran tête haute, Aro constata que leur cible était proche. Une centaine de mètres tout au plus. Un peu sur sa droite, le sergent Otto menait l'escouade de l'avant, débroussaillant le chemin à grand renfort de coups d'épée énergétique. Aro songea un instant à tirer sa propre épée tronçonneuse, pour banir cette idée immédiatement. Ce serait là le meilleur moyen d'attirer toutes les bestioles de la région. Ettoufant un juron, il évita de justesse une branche basse. Pressés de mettre la main sur ceux qui les avaient abattus, les Troupes de Choc ne repérèrent qu'au dernier moment la forme reptilienne du prédateur qui les suivaient.

Rapide, il bondit sur le dos de Vibe, l'opérateur radio, en poussant un cri de victoire suraigu alors que ses longues griffes rétractables déchiquetaient le paquetage dorsal du vétéran, m'écrasant au sol sous on poids. La créature avait visiblement l'habitude de voir ses proies s'enfuir à toute jambe lors de ses attaques, puisqu'elle se contenta de lever la tête lorsque cinq fusils radiants se levèrent à l'unisson. L'expression presque humaine de surprise qui semblait occuper son visage était du plus haut comique. Le vacarme fut bref et infernal. Dans une tempête de rayons rouge sang, les Luvians déchiquetèrent à bout portant le monstre. Lorsqu'ils cessèrent le feu, il ne restait plus grand chose du prédateur hormis une bouillie infâme sous laquelle Vibe jurait consciencieusement. Dans son dos, l'unité radio émettait de faibles crachotis ponctués d'étincelles de mauvaise augure en ce qui concernait l'avenir du seul lien que possédait le groupe avec le reste du monde. Néanmoins, l'appareil avait surement sauvé la vie de l'opérateur. Sans la radio longue portée, il aurait gagné quelques trous supplémentaires pour fumer ses infâmes cigarettes.

Ce ne fut qu'une foi Vibe remit debout que le groupe prit conscience du silence les entourant, telle une chape de plomb tombée sur la jungle suite à la fusillade.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime7/11/2009, 23:36

Ce fut Aro qui le premier brisa le silence. Il résuma la situation d'un seul mot.

- Merde.
- Enlève-moi ce que t'as sur le dos, soldat, ordonna le sergent.

L'antenne se tordit tragiquement quand la belle machine chût des épaules de son opérateur et atterrit sur le moelleux tapis de feuilles mortes, aux côtés de ce qu'il restait de son assassin.

- Putain, ma radio lâcha Vibe en découvrant toute l'horreur de l'insupportable carnage.
- Notre radio...
- Ta gueule, Hermann. Remercie ce qu'il en reste, Vibe, ça t'a sauvé la peau. Il te reste un peu de dino sur l'épaule.
- Elle complètement foutue, je me trompe ?
- Non. C'en est finit de ses bons et loyaux services... déclara Backe en retournant le cadavre de l'unité radio de sa botte. Elle est morte, conclut-il façon funérailles, la mine noire et austère. Il se signa de l'aquila avant de faire un pas en arrière, les yeux respectueusement baissés, dans un silence gêné et sous les regards déconcertés de ses sept compagnons.
- Pauvre taré.
- Silence, soldats, reprit le sergent. T'es en vie Vibe et c'est l'essentiel. On a pas besoin de radio pour ce qu'on a à faire. Que ce soit bien clair, c'est la dernière fois qu'on se fait surprendre de la sorte. On reprend la route.

Et ils reprirent la route. Backe un peu en retrait sur la gauche, ou plus militairement, plein nord-ouest-quart-nord, à quelques 320°. C'était en tout cas ce que lui racontait son GPS. Une soudaine poussée d'adrénaline accéléra son allure sans qu'il en prenne conscience. Une seconde plus tard, trois gouttes de sueur froide perlèrent sur sa nuque. Le thermomètre affichait 36° et lui, ce foutu lui avait froid. Son organisme saturé de toutes sortes de délices réagissait quelquefois un peu abruptement. Un peu comme s'il n'aimait pas tout ce que Backe y enfonçait.

Les nooanaleptiques avaient tendance à se ressembler tous, mais celui qu'il avait déniché dans les profondeurs aux éclairages hésitants de l'immense vaisseau qui avait assuré leur transit vers Emarius était d'un genre que son corps aimait moins. Ce n'était pas du vrai psycho. C'était une saloperie pour ouvriers de maintenance de dernière classe, absolument indigne du troupier de choc qu'il était. Seulement, il n'y pensait jamais que longtemps après l'injection. Maintenant, par exemple. Rien n'est pur dans cette Galaxie, en particulier tout ce qui se trafique par réseaux détournés. Les nooanaleptique n'étaient jamais uniquement des nooanaleptiques. Mais c'était un risque à courir. Après tout, quelle ironie que de se préoccuper d'un tel détail lorsqu'on vivait en troupier de choc. Il était de toutes façons convaincu que le sevrage ne lui conviendrait nullement. Peut-être qu'il n'aurait pas froid en pleine jungle sous 36°, peut-être qu'il ne frissonnerait plus de l'échine, peut-être que son petit doigt arrêterait de trembler... Peut-être. Mais ça lui plaisait bien de stimuler son idéation, comme il paraît qu'on appelait ça. Un truc qui ressemblait à la vigilance.

Ses réflexes étaient aiguisés comme les lames de rasoir règlementaires qu'il arrivait parfois à échanger contre de la ration de bouffe. Ceux qui les distribuaient devaient être fiers de leurs lames : plus un seul poil sur toute la surface de son corps.
Son fusil radiant s'était trouvé parmi les cinq qui avaient envoyé la bête en enfer, le tout avec la précision et la rigueur d'un mécanisme d'horlogerie, un peu comme celui accroché au poignet gauche du gouverneur. C'était vachement gratifiant.

Le parfum d'hydrocarbure s'intensifiait. Il aurait parié sur du carburant de petit vaisseau. Il aimait bien quand tout concordait de la sorte. Mais non, bien sur que non, il avait fallu qu'ils perdent leur radio...Trente mètres plus tard, le sergent, qui menait la marche, la stoppa net.

- On arrive, les gars, il dit. Procédure habituelle.

Ça voulait dire qu'il fallait encercler la cible et être prudent parce qu'on savait pas si c'était piégé ou non, si les moteurs ou les citernes risquaient encore de vous exploser au visage et si ça faisait ou pas le café. En bref, parce qu'on savait pas grand chose et que c'était toujours dangereux de ne pas être au courant.
Tout ça, il le concevait parfaitement. Ce qui était plus étrange, c'est qu'ils étaient encore au milieu de nulle part. Aucune cible en vue, rien que d'affreuses plantes vertes. Mais il était très mal vu de se formaliser de ce qu'ordonnait le sergent, alors il fit comme tout le monde, ou plutôt comme Aro, et il prit par l'ouest. Sans avoir eu à communiquer une seule fois, les huit Luvian encerclèrent l'épave et refermèrent l'étau pour finalement l'atteindre au même instant.

Celui-là n'avait pas fait comme leur Valkyrie. Plutôt que de s'écraser, il avait préféré y aller à l'horizontale. Ça avait fait comme une grande brèche dans cette conne de jungle, avec des tas d'arbres éventrés et brisés façon cure-dents. Seulement il n'y avait pas de clairière à proprement parler, vu que c'était les arbres qui avaient freiné la carcasse, ce qui faisait que le tout était profondément encastré. Ça ressemblait assez à un petit convoyeur de fond. Ce qu'il en restait ne brûlait visiblement pas, mais ça fumait quand même. Ne restait plus qu'à faire la visite.

- Je passe devant, dit Aro.

Backe ne répondit pas, et Aro passa devant. Il activa ses senseurs et sauta sur le nez enfoncé du vaisseau au moment où les autres forçaient les autres ouvertures, écarta une longue branche feuillue et, accroupi, se glissa à l'intérieur du cockpit, rapidement rejoint par son coéquipier.

-Quel bordel... Du sang, dit Aro en passant le doigt sur une longue traînée tantôt sombre tantôt écarlate, au gré des étincelles qui tombaient des installations électriques d'un peu partout. Ça veut dire qu'ils se sont tirés.
-Ouais, lâcha Backe pour toute réponse.
-On avance.

Il se contenta de renifler. Avec le casque, il y avait peu de chances que l'autre l'ait entendu. Ils enjambèrent le siège du pilote, écrasant sans aucune pitié les débris de vaisselle qui jonchaient le sol sous leurs lourdes bottes noires. Ils s'engagèrent dans un couloir d'une petite dizaine de mètres, au bout duquel apparurent Vibe et Titus.

- On a trouvé personne, cadavre ou vivant, lança l'ex-opérateur.
- Les senseurs sont pas au mieux de leur forme dans ce merdier crépitant, mais ils sont formels, il n'y a que nous dans le navire, renchérit Titus.
- Et il y a du sang dans le cockpit. Ces types se sont tirés. On perd notre temps ici.

Ce qui ne les empêcha pas de fouiller brièvement et brutalement les cabines qu'ils rencontrèrent sur leur chemin, pour la forme, histoire de faire les choses à fond. Ils étaient au moins sûr que le vaisseau était habité. Plus intéressant, l'un des passagers était une passagère. C'était Backe qui en avait fait la découverte. Il était sorti d'une cabine un soutien-gorge pendu entre le pouce et l'index avant de le fourrer dans une poche sous les regards narquois ou amusés des trois autres.

- T'as raison, la S'ringue, ça peut servir.

Le sergent dispensa l'intéressé de répondre. Il sonnait déjà le rassemblement. Les quatre troupiers empruntèrent à la suite le même chemin que leurs proies peu avant eux et sortirent sous les rayons du soleil.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime11/11/2009, 00:57

Avec un empressement qu’Helena n’avait pas compris, Ted lui avait ordonné d’évacuer le vaisseau, et de s’équiper pour une viré sauvage. Elle le vit brièvement s’affairer à faire disparaître quelques documents avant que lui-même ne commence à se bourrer les poches du maximum de chose relativement utiles. Helena, les habits en lambeaux, échangea son ancienne tenue de travaille contre la tenue qu’elle était la seule à appeler de voyage. A commencé par le treillis de Traeff ancienne génération, couleur sable et matelassé compris, pas vraiment approprié. Elle enfila ses bottes, son col, sa visière et son masque et fini par ses gants. Ainsi vêtu, il ne restait plus de trace d’élément organique en surface. Elle eut une réticence en retrouvant le béret noir offert par Ted, la culpabilité la rongeant jusqu’aux tréfonds de son cœur. Elle l’enfila tout de même, mais cacha dans un pli le textile où était inscrit ses initiales H et P.

Ted se mettant à hurler au départ, elle enfourna autant de chose qu’elle le pu dans son sac à dos, priorisant ses objets d’études d’ingénierie, les vivres, toutes sortes d’objet et enfin, les vêtements, qu’elle étala sur le sol oblique en enfonçant dans l’espace qui restait du sac tout ce qui pu y rentrer. Elle quitta sa cabine dans un désordre plus grand qu’aucun crash ne l’aurait fait et, sans un dernier regard elle courut, pressée de rejoindre Ted. Ce qui n’était pas tout à fait vrai. Elle revînt tout d’abord à sa cabine, récupérant ses armes et munitions et n’en laissa pas une où que ce soit.

Elle retrouva l’autre dans la cabine de pilotage, dévastée, où elle dû enjamber de nombreux décombres pour, avec son pilote, quitter le vaisseau par là où ils n’auraient jamais voulu le faire, la verrière. Si le soleil les éblouit quelques secondes, ce fut bien grâce à la strie ardente de terre fraîchement retournée que le vaisseau avait laissé derrière lui. Outre cette longue cicatrice vague, d’où s’échappaient les vapeurs chaudes dues aux énormes frottements, les deux personnages étaient devant un mur. Une végétation d’une densité incomparable, aux arbres suintants et feuillages épais qui luttaient sans cesse pour surplomber le voisin. Et le combat continuait au sol, où d’énormes racines, innombrables, et qui paraissaient pour la plupart déjà mortes se disputaient les quelques ressources du sol. Et s’il fallait regarder où l’on posait les pieds, il fallait aussi garder un œil vigilant devant soi, pour se faufiler entre les nœuds complexes que formaient des milliers de lianes. La mauvaise herbe avait conquis ce qu’on lui avait laissé sans préférence. Le tout dans une obscurité agressive, qui cherchait déjà à récupérer la terre que la lumière venait de lui voler.

Ted eut un regard triste pour la carcasse de son navire, s’attarda quelques minutes devant lui, puis fit courir ses doigts le long de la coque, avant de finalement baisser les yeux.

- Par là. On suivra la route pour trouver une ville, décréta t-il en accompagnant ses paroles d’un léger mouvement de doigt.

D’une main, Helena fit glisser son fusil le long de son bras, armant la culasse d’un geste expert, qu’elle avait apprise pour impressionner Ted, mais qu’elle effectuait le teint morne. Elle le suivit, les yeux vers ses pieds, à travers la jungle.

Cela faisait près de trente minutes, trente minutes que les deux compères avaient quitté leur épave. L’ambiance était comme aux premiers jours de leur rencontre, lourde et silencieuse, mais pourtant terriblement malsaine. Helena s’était confondu en excuses, affolée, au bord du désespoir, mais Ted avait gardé le silence, l’air si froid. Si rare sur son visage. Les voix de sa propre conscience l’harcelaient, l’accusant à tout va de tout et n’importe quoi, lui faisant revoir les images de son pilote étendu, du sang sur lui, et bloquant devant les yeux d’Helena des scènes miséreuses qui n’avait de rapport que la déchirure intérieure qu’elle ressentait. Depuis qu’elle le connaissait, elle avait toujours fait le maximum pour l’épater, provoquer un peu d’admiration, même un simple sourire approbateur. Tout ce qu’elle avait appris, elle l’avait fait dans cette optique, comme une enfant qui montre ses exploits à ses parents qui sont parfois, peu compréhensif. Ted avait quelque chose du mentor, d’un modèle.

Il n’avait donc pas ajouté grand-chose. Il avait décidé d’abandonner le navire, et de rejoindre la cité la plus proche. Il n’avait pas sa nonchalance habituelle, mais une cruelle neutralité pour laquelle Helena culpabilisait, d’autant plus qu’elle avait complètement écarté les impacts qui firent s’écraser le convoyeur. La faute lui revenait entièrement, et elle s’embrumait de questions douloureuses, songeant de nombreuses fois à si elle n’aurait pas mieux fait de laisser Ted seul, depuis toujours. Elle se contentait alors de le suivre mollement à la manière d’un petit chien qu’on venait de battre. Bien que le fusil d’assaut au chargeur courbe le long de son torse ne soit pas pour aller dans ce sens. Mais bien que la demoiselle se soit durement et longuement entraînée au maniement de l’arme et qu’elle eut regardée nombre de vidéo-pix militaire pour copier les manières des soldats, elle était simplement assise, la tête entre les genoux, dans le creux d’un tronc. L’image était originale.

Maintenant, elle attendait, recroquevillée dans la chaleur d’un tronc, le retour du pilote : les toilettes avaient été renversé durant le crash. La chaleur n’avait pas le suffocant que les perles de sueur du pilote montraient, pour Helena. Habituée à une température proche des cinquante degré sur Traeff, le treillis devenait une veste appréciable à trente cinq. Elle eut détestée ce lieu, si seulement elle s’était rendue compte du nombre de parasites qui tournaient autour d’elle, et du coté morbide de la végétation. Ses pensées étaient perdues dans les méandres de la culpabilité profonde et sincère. Si seulement elle l’avait écouté, si seulement elle avait obéi droitement et sans tardé si…
Elle entendit un craquement de branche proche. Dans la direction opposée d’où s’était éloigné Fregein. Elle tenta un coup d’œil discret derrière elle, derrière le tronc puissant de l’arbre étrangement visqueux. Ce qu’elle vu l’étonna bien plus que le lézard aux yeux sortant des orbites qu’elle avait vu tantôt. Une forme humaine, mais uniquement composée de plaques plates très sombres. La silhouette était très proche, et devait jusqu’alors s’être déplacé dans un silence absolu. La dite silhouette n’avait elle-même pas vu Helena. Elle se déplaçait lourdement, mais sans bruit, lentement, mais précisément. Son barda était aussi gonflé que celui d’Helena, mais la contenance et le poids devait être tout autre.

Ca n’était pas sauvage, mais certainement pas amical. Du moins, ça voulait s’approcher du vaisseau. Helena s’était déjà relevée d’elle-même lorsqu’elle eut l’idée de s’en débarrasser. Ca n’était qu’à quelques mètres, et ça devait craindre une munition de 7.62 chemisée. Mais Helena était curieuse, trop. Elle voulait voir ce que c’était, vivant. Elle fit un pas au dessus des plus grosses racines du tronc, puis sortie de sa cache, dans le dos du troupier de choc. Elle fit un nouveau pas mesuré. Elle n’entendit pas même un bruit de frottement de tissu et s’en félicita intérieurement. Elle avait le dos de la chose en joue, et lorsqu’elle fit un nouveau pas discret, elle releva légèrement son canon, pour présenter la crosse de l’arme à la nuque de la silhouette humaine. Nuque qui lui semblait alors, bien inaccessible, trop haute. C’est précisément à ce moment que le soldat pivota sur lui-même, s’affaissa sur ses genoux, opposa sa tête à la hauteur de celle d’Helena, et les visières et masques à gaz de chacun se firent face, ridiculisant ceux d’Helena. En un bond, il fut sur elle avant même qu’elle ait pu penser à baisser le canon de son fusil.

Le soldat l’écarta d’une main et percuta de l’autre avant bras le ventre d’Helena. En fin d’extension et grâce au matelassé, Helena ne ressentit rien. Elle tapa du coude contre la tempe du casque de son nouvel adversaire, qui ne réagit pas, et baissa à son tour l’arme de tir de l’assaillant de son autre main. L’autre se remonta brusquement, affichant brutalement et de manière foudroyante sa grandeur, tant au niveau de la hauteur que de l’épaisseur. Helena avait l’air d’une enfant. Le soldat attrapa le coude d’Helena, et fit tourner l’articulation de manière à forcer la jeune femme à présenter son dos. Il lui posa sa main sur l’autre omoplate, et Helena, comprenant qu’elle allait être mise en contrainte d’épaule, lâcha son fusil mais sortit de sa main libre son pistolet à rafale d’un geste rapide et sûr. Le troupier appuya sans ménagement sur l’épaule de sa victime pour l’agenouiller, mais cette dernière, de dos, vînt tout de même presser le canon de son pistolet contre la hanche démesurée de l’adversaire. Lui-même refit pivoter l’articulation d’Helena pour éloigner le canon, et présenta à nouveau à lui l’avant de la demoiselle. Si tôt fait, son genou se propulsa violemment dans le ventre peu musclé de la jeune femme qui poussa un gémissement de douleur, alors que le troupier lui balaye les jambes, tenant toujours fermement un avant-bras. Au sol, il la retourna sur le ventre, et fit passer son bras en contrainte épaule pour celui qu’il tenait déjà, et écrasa la seconde épaule de son pied. Endolorie mais poussée par la folle énergie du désespoir, Helena continua de se débattre. Difficile de penser que son agresseur avait un lance missile sur le dos.

Par excès de zèle, l’homme, le titan, la monstrueuse colonne de muscle, comme s’en rendait maintenant compte la pauvre femme, cet homme préféra tirer sa lame pour la présenter au dessus d’Helena comme on opère une exécution. Une main dans le dos, une bloquée le long du corps, elle se débattit comme elle le pu, et elle atteint son but au moment même où le soldat partait sur son rire moqueur. De sa main bloquée contre sa ceinture, de son gant plutôt, elle avait utilisée le support métallique dorsal pour, d’un coup sec, le frotter contre un bâton de signalement. Si ces bâtons fonctionnent normalement en les brisant, un frottement suffisamment appuyé peut également provoquer une passagère combustion. Et c’est ce qui se produisit. Le magnésium en combustion dégage une lumière blanche, vive et pénétrante, insoutenable, quiconque la regarde directement est aveuglé pour le reste de sa vie, même paupière close. La visière teintée d’Helena lui permettait de mieux supporter ce dégagement intense de lumière, mais ça ne l’exempter pas des risques d’aveuglement. Même cas pour l’autre.

Le troupier, dont le regard était alors fixé sur la pointe de sa lame, reçu cette décharge lumineuse en plein dans les iris. Il eut un juron, et porta sa main armée à ses yeux sans relâcher le deuxième bras d’Helena. Elle, elle ne perdit néanmoins pas de temps, et la pression de son bras relâché, sa main fonça à nouveau vers sa ceinture. Mais presque instantanément, trois violents coups de pied dans l’épaule la reclouèrent complètement au sol.

- Salaud ! Lâcha l’autre au dessus d’elle.

Il leva alors d’un coup sa lame, sans faire autant de cérémonie qu’auparavant, lorsqu’il aperçut le poing de sa proie. Un objet circulaire gris, entièrement lisse, surmontée d’une petite glissière, comme pour une liaison sphérique à doigt. Et dans l’index, un très fin cercle métallique d’où partait une tout aussi fine pointe. Ce qu’on appelait communément une goupille de grenade. Les doigts écrasés autour de l’actionneur, Helena ne la laissa pas s’enclencher.

- Espèce de… commença t-il.
- Lâche ça, lève tes mains et recule de cinq pas ! S’imposa une voix qui se voulait autoritaire.

D’un regard en coin, le soldat aperçut à sa périphérie Ted, pistolet laser en main, braqué sur la gorge du troupier. Lui non plus, n’était rien d’autre qu’un enfant face à la menace.

- Carapace ou non, dans le gorgeron à pleine puissance, la jugulaire et la carotide explosent. Et je suis bon viseur, rajouta t-il en diminuant la distance qui les séparait.

Lentement, précautionneusement le troupier s’exécuta. En même temps qu’il posait ses armes, Helena ramassa les siennes. Elle se frotta les côtes et les articulations, poussant de petits gémissement de douleur. Elle vînt devant le soldat, lui attrapa une main, et enfourna la grenade entre ses doigts, en les resserrant elle-même avec soin.

- Ouverte depuis plus de 20 secondes, la pression a grandi, dès que vous relâcherez l’actionneur, ça explose, l’avertit-elle. Gardez-la en main, et évitez d’agiter.

Ca n’était rien d’autre qu’une grenade à gaz, bien inoffensive pour un masque gaz du modèle d’un troupier de choc qui plus est. Mais le principe fut qu’il ne le sache pas.
Helena se planta devant lui, scrutant le titan en carapace d’acier qu’elle avait affrontée. Elle ravala sa salive. Ted semblait bien plus pressé de partir au pas de course.

Elle oublia son béret.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime11/11/2009, 20:02

"Tous dehors !" La voix du sergent grésilla dans l'écouteur de chaque homme, les faisant tressaillir comme frappés par une décharge électrique. En quelques secondes l'escouade au complet fut sortie de la carcasse fumante.
"Lucius a des ennuis, rejoignez sa position." Gronda la voix du sergent alors même qu'un marqueur directionnel s'affichait sur l'écran tête haute de leurs visières. Se réglant automatiquement au pas de course, l'escouade dispersée s'enfonça une foi de plus dans la jungle, les armes levées.
Progressant aussi vite qu'il le pouvait, Aro atteignit soudainement la position de son frère d'armes, le découvrant aux prises avec une grenade, maintenant la pression d'une main tandis qu'il tentait tant bien que mal d'atteindre son paquetage de son bras libre. Sans perdre de temps, Aro lui adressa trois signes de combat.

*Opposition;emplacement;nombre*

Levant deux doigts, Lucius pointa une direction. Hochant la tête, Aro s'élança à la poursuite des fugitifs, adressant au passage une tape amicale sur l'épaule de Lucius. Surgissant soudainement des buissons à quelques mètres devant lui, Otto van Zimmer lui adressa un signe de la pointe de son épée énergétique grésillante avant de s'adresser à toute l'escouade, sans stopper sa course pour autant.
"La cible se déplace, en formation derrière moi. Rattrapez ces salauds, Lucius, rejoins nous dès que possible. Faudra que tu m'explique ça. "
Les uns aprés les autres, les sept hommes restants de l'escouade rattrapèrent leur sergent dans sa course. Devant eux, en pouvait entendre des bruits de fuite, branches brisées et fougères piétinées renseignant les Troupiers sur le chemin de leurs proies comme si elles l'avait balisé de lanternes.
Le souffle régulier, Aro aperçut soudain l'éclat de cheveux gris-blonds, disparaissant aussitôt.
"Contact !" Hurla t-il en accélérant soudain l'allure, dépassant son sergent et distançant ses équipiers alors que ses capteurs de visée s'affolaient et pointaient dans toute les directions, tentant tant bien que mal de verrouiller leur cible.

Slalomant entre les arbres et se frayant un chemin au coeur des buissons façon bulldozer, il ne vit qu'au dernier moment la silhouette du fuyard, suivant de prêt un deuxième contrebandier. Le fuyard le plus proche de lui tourna un visage protégé par une paire de lunettes de protection et un masque respiratoire dissimulant son expression, vers Aro sans s'arrêter de courir pour autant. Ne cherchant en aucun cas à ralentir sa charge, le Luvian lança sa masse droit vers le contrebandier, déterminé à le faucher en pleine course. Levant une arme tremblante, le contrebandier lâcha une rafale affolée en voyant le Troupier et ses quelques deux cent kilos fondre sur lui. Aro ressentit les impacts contre son armure carapace, et la force des balles fut peut-être ce qui sauva le fuyard, ralentissant se charge. Percutant son adversaire avec un grognement sourd, Aro trébucha et tomba au sol, entrainant avec lui sa cible alors que son arme lui échappait des mains.

Roulant au sol dans un enchevêtrement de membres, les deux adversaires tentaient de prendre l'avantage. Grondant de rage, Aro repoussa le poids plume et parvint à l'immobiliser en se plaçant au dessus de lui, ignorant ses futiles tentatives visant à se dégager de la masse écrasante du vétéran.
"Cible neutralisée." voxa t'il calmement en maintenant son adversaire au sol comme un adulte maitriserait un enfant.
Levant la tête, il vit l'autre silhouette hésiter entre fuir sans demander son reste et tenter de sauver son comparse.
C'est le moment que choisit Mithras pour débouler dans son champ de vision, hurlant le traditionnel avertissement : "Armée Impériale ! On ne bouge plus !"
Aro n'avait jamais vu personne obéir à cet ordre. Comme répondant à une réaction programmée, l'autre s'enfuit de plus belle. Pas assez vite cependant. Alors que le reste de l'escouade les rattrapaient, Mithras leva son arme et aligna calmement le dos du fuyard. A cette distance il ne pouvait pas le manquer.
A cet instant, le contrebandier qu'Aro avait immobilisé se débattit encore plus sauvagement tout en criant un nom d'une voix aiguë. C'était peine perdue. Son ami était condamné. Un grondement formidable monta alors de la forêt les secouant jusqu'au plus profond de leurs os, comme si une un cuirassé Emperor décollait au dessus de leurs têtes.

Dans un hurlement infernal, la voute de la jungle sembla se consumer alors qu'un démon en surgissait comme porté par des ailes de feu pour fondre sur Mithras. Réagissant à la vitesse de l'éclair, ce dernier détourna le canon de son arme vers la chose monstrueuse et la rafale destinée au fuyard frôla le démon volant. Mithras n'eut pas d'autres chances. En une fraction de secondes, la bête fut sur lui. Il tenta de reculer pour avoir la place de viser, mais une griffe blindée jaillit et lui saisit l'épaule dans un atroce bruit d'os broyés. L'attirant à lui, le démon le démembra littéralement, jetant les membres sanguinolents au sol comme autant de déchets insignifiants. Sous son casque hermétiquement clos, le pauvre Mithras devait hurler d'agonie. La liaison inter-escouade grésilla et un murmure brisa la terreur qui s'était emparée des troupes de choc :"Ouah, putain... Que c'est laid, ce truc-là. ". Aussitôt, les tirs fusèrent et le démon s'envola de nouveau.

Fermant la bouche, Aro se ressaisit. Oubliant totalement sa proie, il se redressa et lui tourna le dos pour chercher des yeux son fusil radiant alors qu'un rire démoniaque le transperçait jusqu'au tréfonds de son âme. Il nota à peine le bruit d'une culasse que l'on arme et ne se retourna que pour recevoir une rafale de fusil d'assaut en pleine poitrine, le projetant contre un arbre ou il s'affaissa, un gout métallique dans la bouche. Ses yeux se voilèrent l'espace de ce qu'il lui sembla un instant et une silhouette tremblante vint se placer au dessus de lui, un canon encore fumant pointé vers sa tête. Mobilisant ses forces, il envoya un crochet fulgurant au contrebandier, l'assommant presque sur le coup et lui arrachant lunettes et masque à gaz du même élan. Se remettant péniblement debout, Aro jeta un regard autours de lui. Ce qu'il restait de Mithras avait cessé de bouger, Vence était allongé, immobile, et Hermann était agenouillé au milieu d'une mare de sang. Un peu plus loin, le sergent était engagé dans un duel inégal, tenant son adversaire en respect à grand revers de son épée énergétique. L'autre semblait s'amuser, ricanant ouvertement en évitant agilement les attaques du sergent. Autours d'eux, le reste de l'escouade hésitait, ne tirant pas de peur de toucher Otto. Crachant un filet de sang, Aro se releva et dégaina son épée tronçonneuse qui s'éveilla dans un ronronnement rassurant. Enfonçant la rune d'activation au maximum, il chargea la bête qu'il reconnaissait enfin pour un rapace. L'imitant, les membres du groupe lâchèrent leurs fusils pour tirer leurs lames.

Lassé par ce petit jeu, ou sentant qu'il serait dangereux de se laisser encercler, le rapace dévia la lame du sergent du plat de la main et tendis une griffe à la vitesse de l'éclair, lui enserrant la gorge dans un étau d'acier et le soulevant du sol comme une poupée de chiffon. Une simple pression et il ouvrirait sa gorge comme on crève un ballon d'eau. Ils n'étaient pas assez rapide...

La bête riait toujours lorsqu'une balle ricocha contre son casque, détournant son attention du sergent. A quelques mètres de là, agenouillé prêt de son compagnon, la silhouette du deuxième contrebandier tirait une nouvelle balle sur l'armure énergétique du rapace. Celui-ci projeta nonchalamment le corps du sergent sur l'escouade qui chargeait, les projetant au sol, tout en se ruant vers les contrebandiers avec une nouvelle poussée de réacteurs.

Hurlant de rage, Aro enfonça son épée dans le flanc du monstre renégat, les lames d'acier mordant profondément dans l'armure démoniaque accompagnées d'une gerbe d'étincelles. Sifflant de douleur, le rapace se retourna, aussi vif qu'un serpent, et le fit voler sur plusieurs mètres d'un simple revers du bras. Affaiblit par ses blessures, le Luvian ne put rien faire en voyant l'horreur démoniaque s'approcher de lui.
Rassemblant ses dernières forces, il parvint à émettre un dernier cri de défis alors que la botte du rapace se levait :"Post Tenebras Lux !"

Un bruit sourd retentit soudain derrière le raptor. Réagissant à la vitesse de l'éclair, il se retournait déjà lorsque le missile le frappa de plein fouet. Soufflant comme un boeuf, Lucius lâcha le lance-missile encore fumant. Un trou de la taille d'une soucoupe au milieu de la poitrine, le Space Marine semblait incrédule. Il resta debout pendant quelques instants, vacilla de quelques pas vers son assassin, et s'effondra au sol.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime12/11/2009, 02:44

Ted Fregein pressa laborieusement la porte de sa cabine d’un coup d’épaule, cette dernière bloquée par l’arc que formait le revêtement du plafond. Sa compresse de fortune, à son avant-bras gauche, le faisait jurer lorsqu’il tentait tant bien que mal d’enfoncer la bouche scellée. Tout en frappant, les pensées se martelaient du même coup dans son esprit, lui infligeant inconsciemment de plus amples douleurs à son bras. Des regrets. Il regrettait d’avoir infliger sa fureur sur sa compère, qui innocemment, se contentait de le regarder de son air chagriné. Il aurait du être on ne peut plus attentif lorsqu’il naviguait imprudemment au dessus du territoire inconnu. Ils n’auraient pas été dans cette pénible situation, explorant des terres étrangères, chassé, observé par des créatures plus terrifiantes les unes que les autres. Tout était de sa propre faute. Son Convoyeur en décombres était le fruit de sa mal circonspection.

La porte s’ouvrit brusquement, et il bascula en avant, manquant de près de se frapper le crâne contre une étagère bancale. Visée au mur, elle était en façade à son lit, fait d’un fin matelas et habillé de quelques couvertures blanches qui s’étalaient anarchiquement dans la pièce. Il alluma une lampe de chevet, sur son bureau en charade. Il plongea les mains dans des tiroirs ouvert, certains à même le sol, et délogea tous les documents qui s’y trouvait. Rapports de marchandise, contrats, croquis, plans, cartes. Et rapidement, de ses gestes nerveux, il fourra tous les papiers dans une grande sacoche, d’où il passa la courroie sur son épaule.

Il se changea, plaçant discrètement ses vêtements maculés de sang, et couvert d’encoches, sous sa couchette que Ted avait replacée à sa position initiale. Il enfila un treillis et un pantalon beige. Il replia le col, attachant sa ceinture d’ou pendait mollement son pistolet, et dissimula son couteau dans l’une de ses bottes. Il prit quelques vivres, munitions, et comme dernière étape, calla son béret noir sur sa tête.

Il éteignit sa lampe, et posa un dernier triste sourire à la chambre qu’il avait apprit à aimer. Le pilote se dirigea finalement à la nacelle, observant comme il l’avait fait mainte fois, par delà l’ouverture qu’avait laissée la vitre fracassée du cockpit. L’odeur familier qui s’y dégageait, crispa Ted d’une nouvelle angoisse. Les pas léger d’Helena lui indiqua qu’elle s’était à son tour, joint au triste spectacle. Il pivota ses yeux vers elle, et à ce moment, le pilote remarqua pour la première fois depuis bien des années, qu’Helena était une femme. Masque posé sur sa tête, ses cheveux gris-blond défilant sur ses épaules, un visage délicat traversée par des yeux tristes. Elle était émouvante. Il lui jetant un regard qui se disait réconfortant, mais la jeune femme demeura de glace, terrassée une nouvelle fois par les regrets. Ils se dirigèrent néanmoins vers la sortie, trépassant les obstacles qu’avait laissé l’atterrissage.

Les traits aveuglants du soleil se firent apaisants lorsqu’ils émergèrent finalement du Convoyeur en ruine. L'atmosphère ombrageuse que formait la dense jungle, traversée par les filaments étincelant du soleil , dessinait au sol des formes irrégulières. Le sol en était martelé. Le terrain était inégal, formé de courte pente et de creux qu’avait laissé d’anciennes mares. Le vaisseau était quant à lui, le seul aspect que trahissait le paysage naturel. Ted passa ses doigts lentement sur le métal sinueux, tout en abaissant les yeux vers le sol. Il pointa son index vers l’avant, de part l’épaisse flore.

- Par là. On suivra la route pour trouver une ville.

Le trajet ce fut interminable, et exténuant. La lanière de cuir de sa sacoche devenait nettement plus insupportable, et son pansement à l’avant-bras, fait d’un simple bout de son treillis d’antan, se détachait, laissant sa chair qui lui picotait, à nue. Cependant, il n’y apporta pas attention, son esprit posée sur ses interminables regrets. Sa conviction qu’il avait perdu une amie, contre une simple compagne de survie. Il aurait du être réconfortant avec elle, la supporter, examiner ses blessures, lui demander comment elle se tenait. La cruelle promptitude qu’il lui avait infligé, le culpabilisait. Il scruta par dessus son épaule, l’air abattu d’Helena, même au delà de son masque à gaz. Son fusil qui pendait mollement, son regard absent, rivé au sol, tout lui en faisait porté à croire.

Sa douleur à l’avant-bras repris de plus belle. Il s’arrêta au milieu d’une étroite chaussée, et pivota son attention vers sa compère qui leva un regard interrogateur vers le pilote.

- Attend-moi ici, cafouilla-t-il d’une voix qui se voulait agréable, je reviens dans un instant.

Elle ne répondit pas, et se recroquevilla contre un tronc, bras à ses jambes.

Fregein se dirigea plus loin, derrière des bosquets bouffis. Il dépendit sa sacoche, se massant l’épaule brûlante, et d’une main, il empoigna une fiole emplis d’eau. Il retira son pansement délicatement, grimaçant lorsqu’il frôlait un morceau de chair segmenté. La plaie était longue, et ensanglantée. Un léger pue commençait à faire surface. Il ouvrit la bouteille qu’il portait, et déversa le liquide froid sur la blessure devenue noirâtre. Ted la frictionna, retirant le sang qui avait cessé de coaguler. Par la suite, il reprit la bout de vêtements, et le renoua solidement sur son bras. Il secoua son bras dans les airs. La compresse était plus fixe, mais la douleur demeurait imminente, même si elle l’avait apaisée.

Il se redressa, nicha la bouteille à son lieu initiale raccrochant la courroie sur son autre épaule, qui semblait plus légère que son analogue. Ted reprit finalement son itinéraire de retour vers sa partenaire.

Le pilote pirouettait autour des branchages et plantes inconnues, s’attardant parfois à des fruits inhabituels. Le voyage n’a pas tous ses défauts, pensa-t-il, tout en remuant de petits fruits jaunes dans sa main.

Il fut traversé d’un frisson, comme un éclair. Il se figea devant le spectacle qui se déployait sous son regard.

Helena était accablée au sol, se débattant contre l’emprise d’un amas de métal au dessus d’elle. Sa vision se précisa, décrivant les traits d’une silhouette humaine qui brandissait une lame en l’air. Un éclat électrique se détacha alors du groupe, une barre à magnésium venait d’éclatée, faisant vaciller l’assaillant par l’arrière, se protégeant les yeux de l’ardente lumière. Dans un excès d’adrénaline, de démence, Ted brandit son pistolet, accourant aussitôt vers l’engagement. Dans sa fureur, il braqua son arme sur le gosier du soldat qui s’immobilisa, s’écriant d’une voix qu’il aurait ordonnée moins chancelante :

- Lâche ça, lève tes mains et recule de cinq pas ! Carapace ou non, dans le gorgeron à pleine puissance, la jugulaire et la carotide explosent. Et je suis bon viseur.

Le troupier lâcha les armes, en même temps que le corps de la jeune femme qui se leva sur ses jambes, gémit sous la douleur. Elle posa dans l’une des mains du cuirassé, un objet circulaire que Ted aurait identifié, s’il n’était pas si pressé de s’enfuir.

Réflexion faite, les contrebandiers déguerpir de l’endroit au pas de course. Du coin de l’œil, Ted put distinguer les distinctives démarches de d’autres blindés. Il accrut le pas, faisant signe à sa compère dans faire de même. Déjà, l’un d’eux gagnait du terrain : Helena avançait on ne peut trop lentement. Ils avancèrent ainsi quelques instants, évitant de près les murs massifs que formaient l’épaisse végétation, ainsi que les perpétuelles racines. D’un coup d’œil furtif, Ted distingua la forme du fusil d’assaut d’Helena. Elle le brandissait contre eux. Le pilote continua sa course, discernant le son des balles qui sifflaient l’air et qui frappaient contre leurs blindages. Mais comme il l’avait spontanément cru, il entendit le corps de l’ingénieure chutant lourdement au sol, emportant du même coup un troupier dans un nouvel affrontement.

Fregein arrêta sa course, accourant vers le combat, et les nouveaux soldats qui filaient dans la même direction. Helena était neutralisé au sol, le poids du troupier écrasant son corps chétif. Ted entreprit les hostilités, mais dès lors, trois autres se jetèrent sur lui, lui barrant l’articulation de l’épaule. Sa plaie était atrocement douloureuse, Helena loin de sa portée. Il entra dans une aveuglante exacerbation, se débattant tout en hurlant. Mais la robustesse des guerriers ne firent que l’épuisé jusqu’à un état proche de l’inconscience.

Et soudain, les gémissements des contrebandiers durent cédés à une strie qui déchira l’arc de la jungle. Des branchages furent secoués, et Ted pivota sa tête à même le sol vers la source du son qui l’avait ébranlé. Un démon surgissait entre les deux groupes d’hommes, suivit par deux traits de feu qui léchaient la terre sèche. La prise des trois homme se dégagea, ces derniers tamisant la créature de leurs munitions.

Ted se releva, oubliant la douleur que lui traversait son bras. Il enjamba le corps démantelé d’un cuirassé pour se posté près d’Helena, qui s’éveillait, masque à gaz retiré. En dessous d’un de son œil droit, une bosse écarlate se dévoilait. Le pilote présenta sa main à la femme qui la saisit.

Sa vision fut détournée par le démon, au centre de la place, élevant dans les airs, le corps impuissant d’un soldat qui se débattait vainement. Instinctivement, Ted dégaina son pistolet laser, et pressa mainte fois la gâchette. Les tirs radiant percutèrent le casque du mastodonte qui détourna son terrifiant regard vers les contrebandiers. Il jeta, comme l’on jette une simple pierre, le troupier sur les autres qui chargeait sur leur assaillant. La stature, imposante et horrifiante de la créature se propulsa de ses réacteurs, devant l’impuissance des contrebandiers. Ted brandit inutilement son pistolet, Helena de même.

Mais soudainement, à une prodigieuse vélocité, la lame d’une épée trancha miraculeusement le flanc du colosse qui envoya précipitamment une frappe au soldat qui le fit violemment rouler au sol dans un nuage de poussières et de terre. Meurtri, agité, une fusée l’achoppa, traçant sur sa poitrine un alvéole ensanglanté. La substance écarlate et sombre coula le long de son ventre et de ses cuisses, jusqu’à finalement choir au sol en de fines gouttelettes.

Le démon s’affala au sol, immobile.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime13/11/2009, 20:06

-Lucius, rappelle moi de te citer quand on sera sortis de ce merdier. 

Le sergent se redressait à peine qu'il avait de nouveau l'air prêt à conquérir un monde. Il s'épousseta sommairement, coupa le champ de son épée et la remit au fourreau. On pouvait deviner qu'il avait roulé dans le sang de Mithras – ou d'Hermann ? Il avait même écopé de quelques nouvelles cicatrices sur sa face de tueur sanguinaire – il n'y avait pas d'autre mot. Il avait plus ou moins tenu en respect un Space Marine du Chaos, venait d'échapper d'un cil à la mort et malgré l'approche de la cinquantaine, il était toujours parfaitement opérationnel. Quoiqu'il en dise, Backe l'admirait un peu. Le sergent était immortel.

Dommage qu'Hermann et Mithras ne l'aient pas été. Ce n'était pas vraiment des amis, mais ils avaient passé tant d'épreuves tous ensemble qu'on ne pouvait décemment pas rester indifférent. Ils avaient au moins eu une belle mort. Mourir de la main d'un Space Marine du Chaos, c'est un peu plus que mourir de celle du premier Ork venu. Il faudrait s'occuper de leur offrir des funérailles dignes d'une fin aussi héroïque.

Le rapace gisait entre deux racines, à peine moins terrifiant que lorsqu'il leur avait fondu dessus. La Mort en personne, ça avait été... Il fallait être dans les troupes de choc pour que ce genre de tuile vous tombe dessus. Ils auraient très bien pu tous y passer. Backe se souvenait avoir lâché quelques rafales écarlates dans la confusion sanglante. Mais c'était Lucius qui leur avait sauvé la mise. Aro non plus n'avait pas été mauvais. Mais quelque chose avait l'air de le tracasser.

-Ce salaud m'a tiré dess.. Oh putain de Warp.", lâcha-t-il découvrant qu'une donzelle avait faillit l'envoyer ad patres. Effectivement, comme prévu par ce que Backe avait dans la poche, le deuxième contrebandier était une femme. Une jeune fille, plutôt.
-T'a jamais vu une femme, gros malin ? rétorqua la charmante donzelle en question.
-Un peu de galanterie pour tes princes charmants, jeune fille, la reprit Backe, un peu sévère. Je sais pas où on t'as éduquée, mais ça ne se fait pas de pointer ton jouet sur les grandes personnes qui ont sauvé ton joli arrière-train. 
Il ponctua le tout d'un violent coup de botte en plein dans le jouet en question. Le fusil d'assaut sauta des mains de la jouvencelle qui lâcha un grand cri. Son compagnon réagit aussitôt.
-Bas les pattes ! hurla Ted en n'oubliant pas de pointer son mignon pistolet laser sur la face livide de l'auteur de tant d'indélicatesse. Touche à un seul de ses cheveux et ta tête explose !

Là dessus, le sergent fit quelque chose de surprenant. Quelque chose de très, de vraiment très rare. Le genre de chose qu'il fallait voir au moins une fois dans sa vie. Il éclata d'un rire franc, un rire énorme, tout droit sorti du fin fond de son puissant diaphragme. Un rire en béton armé qui vous faisait trembler la poitrine comme un caisson de basse de 400 Watts. Tous les autres se joignirent à la curée et rigolèrent un très bon coup. Sauf Backe qui comme bien souvent resta de marbre, un sourcil levé après l'intervention du contrebandier. Il s'était déjà trouvé dans la position du type qui faisait tout son possible pour ne pas trembler comme une feuille, entouré de six tigres féroces en armures carapaces qui se foutaient de sa gueule. Il savait à quel point c'était inconfortable.

Les éclats de rire cessèrent d'un seul coup, comme si un immense couperet leur était tombé dessus à l'exact instant où le sergent redevenait leur sergent. Il riva son regard d'acier droit sur la rétine du contrebandier. Force était d'avouer que ce type avait une certaine constance. Pour quelqu'un qui n'avait pas forcément l'habitude, soutenir un tel regard n'était pas évident. Ça avait l'air de plaire au sergent, puisque sa mâchoire se détendit un peu et qu'un coin de ses lèvres se souleva d'une moitié de millimètre. La chose est avérée, le sergent souriait.

-Je sais reconnaître l'instant où un type me sauve la vie, soldat, lui dit-il sans trahir sa manie d'appeler « soldat » tout ce qui n'était pas plus gradé que lui. Puis, en se tournant vers les autres, beaucoup moins chaleureusement : Ce type est sous ma protection ! Le premier qui lui fait autre chose que lui serrer la main, il passe le restant de sa carrière en légion pénale ! La fille, vous en faites ce que vous voulez.

Lucius en grogna de satisfaction. Cette « salope », comme il devait l'appeler l'avait fait passer pour incapable de se charger seul du cas d'une fillette. La grenade aurait très bien pu lui arracher la poitrine. Comme tout le monde, il tenait à sa poitrine. Aussi s'approcha-t-il de celle, généreuse, de la «fillette» qui l'avait, de son avis, humilié. L'air menaçant au possible, les poings ostensiblement crispés, parés à décrocher des mâchoires, la montagne de muscles qu'il était n'avait que quelques pas à faire pour lui régler son compte. Et ça ne serait pas beau à voir. Heureusement, le contrebandier masculin était ami avec la fille. Alors il réagit une seconde fois en à peine deux minutes.

-Non ! Non, asséna Ted en s'interposant entre Lucius et sa proie, avec l'air d'un type qui s'interpose entre un ours et un saumon. L'air fatalement résigné à n'être pas plus qu'une brindille sur le passage de l'ours.
-Allons, Lucius, un peu de tenue, ordonna le sergent en arrêtant cent cinquante kilos fulminant de rage d'une main fermement ancrée sur l'épaule. Ces deux-là ont l'air d'être ensemble. T'as plus qu'à faire connaissance avec ce type.

Lucius se plia volontiers aux ordres. Il planta ses bottes longues comme des avant-bras devant Ted et empoigna brutalement la main tremblotante de ce dernier. On lui avait bien dit de faire connaissance, non ? Il la secoua vigoureusement, façon Troupes de Choc Luvian, s'y agrippant comme il se serait agrippé à une corniche, accroché au dessus de quelques centaines de mètres de vide. La main de l'autre fit entendre des protestations toutes craquantes, mais Lucius eût la politesse de la rendre à son propriétaire avant qu'elle ne se change en miettes.

Le sergent remis le contrebandier d'aplomb, ou du moins eût-il l'intention de le faire par une franche tape sur l'épaule qui manqua de faire perdre l'équilibre à son destinataire. Il en profita pour faire les présentations.

-Lucius, dit-il en tapant du plat de la main sur la poitrine du concerné.
-Ted, répondit Ted après une petite absence, décidé par le regard inquisiteur de celui qu'il avait identifié comme étant le sergent de ces monstres.
-Ravi de te recontrer, Ted. Otto van Zimmer, sergent des Troupes de Choc du 23ème Luvian. Appelle-moi sergent.
-Oui... Très bien... Sergent.

Deux mètres plus loin, Backe se laissa tomber lourdement aux côtés de la fille recroquevillée contre un énorme tronc humide. Le choc eût l'air de lui éclaircir un peu les idées, puisqu'elle s'écarta vivement et jeta un regard furtif au troupier de choc. Ses traits étaient réguliers, droits et fins, à peine déformés par les longues cicatrices qui couraient un peu partout... Mais il était blanc comme un linge, absolument glabre et ses pupilles étaient d'un noir de jais.
Pas du tout sympathique. Il faisait peur, pour être franc. Et pour être encore plus franc, elle eût préféré que ce soit l'autre, celui aux yeux clairs, qui pour l'instant serrait la main de Ted – pauvre Ted... qui se soit assis auprès d'elle. Celui qu'elle avait gratifié de trois impacts dans la poitrine... Celui qui avait manqué de lui ôter pour toujours l'usage de la parole. Tout compte fait, cette brute était très bien là où elle était, quoiqu'encore un peu près de sa pauvre mâchoire.

Mais une étrange odeur coupa court à ses douloureux souvenirs. Une odeur de sueur... Terriblement masculine, saturée à ras-bord de phéromones. Mais pourtant, jamais elle n'en avait respirée une de ce genre-là, et l'Empereur sait qu'elle en avait respirée un paquet. Il y avait autre chose, plus marqué qu'un arrière-goût, quelque chose d'inhumain, de chimique... L'odeur de sueur du type à côté d'elle tenait plus du produit ménager que de la simple transpiration. Qu'est-ce qu'on avait fait à ce type ? Il avait l'air de se foutre complètement de ce qui se tramait autour d'eux. Plus irritant, il avait l'air de se foutre royalement d'elle. C'est sans doute pour ça qu'elle sursauta lorsqu'il bougea enfin. A côté, Ted, le malheureux martyr, en était à sa quatrième poignée de main.

Backe plongea la main dans une poche et en sortit son trophée. Le fameux soutien-gorge. Pourquoi ne pas vérifier quand on pouvait être absolument certain ?

-Vous permettez ? demanda-t-il aussi froidement qu'un glaçon, les deux extrémités du soutien-gorge coincées entre le pouce et l'index de chaque main.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime15/11/2009, 01:41

- Vous permettez ?

Avec un air parfaitement détaché, qui ne trahissait aucun sentiment, pas même une once d’intérêt pour ce qu’il faisait, l’autre approcha ses mains larges et puissantes autour de la poitrine d’Helena. Avec ce qu’elle venait de vivre et d’encaisser, tant physiquement que moralement, elle ne pensa pas un moment à ce qu’il lui faisait. Elle ne reconnu pas même le soutien gorge avec lequel il allait la confondre sur la poitrine.

Parce qu’elle avait peur, le plus simplement du monde, mais peur comme jamais. Elle n’avait ressenti ça qu’une seule fois, lorsqu’elle était poursuivie à l’astroport de Traeff, et qu’elle se fut elle-même enfermée dans le vaisseau d’un homme. Mais c’était il y a si longtemps. Cette peur là n’était pas la même, les conséquences ne seraient pas les mêmes. Si avoir été sous l’épée de l’un des sept bestiaux sanguinaires l’avait totalement terrifiée, être au milieu des sept, et être considérée comme elle était, ça n’était plus de la peur, c’était de l’horreur. Si près de deux cents kilos lui étaient tombés sur le bassin, si elle avait été littéralement cloué au sol par un coup d’une puissance qui aurait tout aussi pu la faire s’évanouir, et si elle venait encore de recevoir un mouvement violent pour la désarmer, si tout cela devait la faire souffrir, alors ce qu’elle vivait dans sa tête n’était pas loin d’un démembrement pur et simple. Et elle n'était même pas au courant, au sujet du rapace, son esprit ayant complétement obscurci ce passage, car après tout, elle avait passé toute son attaque à terre.

Une infime partie de sa réflexion consciente considérait encore Ted, et une lueur d’admiration s’éleva devant le courage dont il faisait preuve, faisant face à sept monstres qui l’auraient dévoré, sans plier des genoux, sans baisser la tête, et affrontant leur puissantes poignes. Pourquoi ? Pourquoi d’ailleurs ? Il avait l’air d’avoir été apprécié, le chef l’aimait déjà, et les autres avaient ri avec lui. Et elle, qu’était-elle face à tout ça ? Pas même un enfant qui tentait d’arrêter une Waaagh. Elle était totalement pétrifiée, et ça, ça arrangeait les affaires de celui des animaux qui s’était installé à coté d’elle. Elle priait de toute son âme qu’il se lève et parte, qu’ils partent tous, qu’ils ne reviennent pas, que tout ça s’arrête. Elle avait des tremblements comme seule une convulsion aurait pu en donner. Et même malgré la chaleur de la jungle, son treillis, et la boue tiède qui lui coulait le long des cheveux sur la nuque, elle frissonnait, de la froide morsure de la plus absolue des terreurs.

- Ah ah ! Envoya l’autre en claquant sa langue contre son palais de manière approbatrice même si son visage n’avait absolu pas changé d’expression.

Il tenait le soutien-gorge contre la poitrine d’Helena, et quelques soit les conclusions qu’il eut pu en tirer, il ne les montra guère. Quoiqu’il en soit, au même moment, on aurait pu confondre le claquement de la langue du soldat avec celui du canon du pistolet automatique. Ses bras tremblaient, et son doigt était crispé autour de la détente, elle-même à moitié enfoncée.

- Oh, lâcha t-il le plus simplement du monde en baissant les yeux vers le canon. Tu ne tireras pas. Il marqua une pause. Tout ce que je vois, c’est des yeux apeurés par moi.

Et ça, n’importe qui l’aurait remarqué. Sa gorge était nouée, ses pupilles rétractées, les dents serrées à en crisser comme un frottement métallique, et elle reniflait comme le font les enfants qui ont trop pleuré.
Les autres avaient aussi entendu le claquement. Et au milieu d’une ultime poignée de main, ce fut à Ted de tenir le plus fort qu’il le pu la main du garde, pour l’empêcher de lever son arme. Qu’importe, six autres avaient les mains libres, assez pour appuyer sur la détente.

- Non, Helena, non ! Cria Ted, comme si cette fois, il fut vraiment affolé.

Et pourquoi pas ? Et pourquoi avaient-ils encore tous cette attitude menaçante ? Pourquoi ça devait être elle qui devait tout encaisser ? Elle ne supportait plus tout ça.

- Helena ? C’est joli, rajouta le soldat au teint livide en envoyant son regard au plus profond des yeux de la femme.

Lui, c’était le plus effrayant, bien plus que celui qui voulait alors se jetait sur elle. Lui, il avait quelque chose de différent, même par rapport à ses compagnons. Lui, il n’était pas ‘normal’. Et il ne semblait même pas en être conscient lui-même. Lui, lui était un monstre, un vrai.
Le canon s’abaissa, abandonnant le front pour courir le long du nez, traverser le menton et menacer la gorge, avant que le fameux troupier ne l’attrape par le haut, ne le retire des mains d’Helena et laisse glisser le chargeur de l’arme.
Et comme s’il ne s’était jamais rien passé, l’autre se releva, s’épousseta le fessier, et s’éloigna, pour lancer son regard vide à travers les branches. Il avait gardé le sous-vêtement, peut-être même sans s’en rendre compte.

La demoiselle avait les yeux rivés sur ses genoux, tremblante, et la larme à l’œil. C’était un cauchemar. « La fille, vous en faites ce que vous voulez. » avait-il dit. Elle savait ce que cela pouvait signifier, et elle se l’imaginait parfaitement, pour y rajouter à son état de peur. Si l’un d’eux avait été particulièrement expressif, elle savait parfaitement que les autres voudraient leur part. Pour la première fois de sa vie, elle enfreignit les règles morales de Traeff, et se plaignit intérieurement de sa condition de femme. Elle entendait clairement les ricanements des hommes qui s’étaient approchés, et ses tremblements se faisaient plus démonstratif, proportionnellement à la distance qui la séparait du plus proche de ces bêtes.

- Beau morceau, ouais ! Fit l’un d’entre eux, assez joyeux.
- Moi qui voulais de l’action en arrivant, envoya un second en partant d’un rire. C’est pas l’idéal ces coques !
- On est de bons soldats, l’Empereur nous le montre !

Les sifflements indécents fusèrent.

- Mate moi cette pièce ! La seringue a déjà pu mesurer le calibre, ce salaud !
- T’as cinq minutes ma belle ? Railla un dernier en faisant courir son doigt le long de la joue déjà enflée d’Helena.

Celle-ci poussa un gémissement de douleur et frotta spasmodiquement ses bottes sur le sol pour reculer, maladroitement. Même l’autre rustre blanchâtre s’était mis à la fixer. Néanmoins, lorsqu’elle s’essaya à un coup d’œil maladroit, ce qu’elle vit la surprit sincèrement. Un des soldats, qu’elle reconnu pour lui avoir tiré dessus avec succès, tenait fermement le poignet de son comparse, et faisait visiblement étalage de sa force.

- Touche à la demoiselle, et même un ork te trouvera pas à son goût ! Cracha t-il l’air résolu. Un peu de respect pour les dames.

Et ses camarades éprouvèrent alors la même stupéfaction qu’Helena. Si ce n’est que cette dernière trouvait bien plus inquiétant qu’un de ces êtres puisse être doté de bon sens, d’autant plus qu’au souvenir de sa mâchoire, celui-ci l’avait déjà légèrement touché. Et elle-même l’avait déjà touché.

- Aro veut sa dose, faut croire qu’il attend depuis plus longtemps que nous !
- Tss, siffla l’intéressé.

Ses compagnons se dispersèrent posément dans de dernières répliques salaces, se disputant allégrement sur ‘l’ordre de passage’, lorsque le dit soldat vint calmement se planter devant Helena. Il s’abaissa lentement devant elle, comme il l’eut fait devant un animal effrayé.

- Helena, c’est ça ? Je m’appelle Aro, je… hum… Il prit un air coupable. Je… Je suis désolé, articula t-il enfin, en fixant longuement le visage de la jeune femme.

Il se serait voulu rassurant, mais devant sa gêne, il daigna s’éloigner, pour alors laisser place à Ted, qui avait subit l’amitié de sept guerriers, le tout sous le regard imperturbable du sergent. Ted était inquiet. Il regardait sa compère avec une lumière de pitié dans les yeux. Il se frottait sa main endolorie.

- Ca va ? Visiblement pas, conclut-il. Calme toi, reprend tes esprits, reste sur tes gardes et n’accorde pas ta confiance. Ce sont des soldats de l’armée impériale, je sais pas ce qu’ils font là, mais ils vont pas s’embarrasser de nous si on les gêne. Je t’en prie, ne tente rien d’autre, c’est plus raisonnable, et… Il hésita. Ne t’inquiète pas, je te protégerai, ils te toucheront pas. N’oublie pas…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que le chef des molosses lui posa une main énorme et impératrice sur l’épaule. Il ne tenait visiblement pas à ce que les deux contrebandiers puissent élaborer quoique ce soit.

- Allez, tu l’as assez vu ta copine, soldat ! Toi et moi on a des choses à se dire, invectiva t-il l’air faussement jovial.

Au moins, Ted avait eu le mérite, et le temps, de sortir la pauvre jeune fille de sa torpeur. Son cœur battait tellement fort qu’il en devenait presque douloureux. Elle perlait de sueur, et certaines de ces gouttes n’étaient même pas de la sueur mais des larmes. La peur encore au ventre, elle rentra dans une phase de résignation, le dernier stade de la folie du désespoir, une humeur qui aurait fait charger à la baïonnette le plus mou des cadets. Les yeux rivés sur ses nouveaux camarades, elle commença à réorganiser ses pensées, ses armes, et se redonna une allure moins pitoyable, même si la boue qui tâchait tout son dos et sa chevelure ne s’en irait pas à coup de manche. Néanmoins, parmi toutes ses résolutions courageuses, qui affrontaient sans merci dans son naïf esprit les hurlements de la peur, aucune n’était assez virulente pour la décider à affronter droit comme un pic un de ces hommes. S’il elle eut pu supporter de les voir, même de dos, ce fut seulement parce qu’elle avait la forme rassurante d’une gâchette entre les doigts.

Sa gorge était totalement sèche, et pourtant, elle ne cessait de ravaler le peu de salive qui y traînait. Quoiqu’en dise Ted, elle eut l’impression que pour la toute première fois, elle allait lui désobéir. Une force bien plus grande que son admiration l’animait. Elle fit sortir le chargeur de son fusil – sous le regard menaçant d’un des soldats – et enfourna manuellement une balle sortit d’une de ses poches ventrales au niveau de la culasse. Suite à quoi, elle engagea un second chargeur derrière la munition solitaire. Traditionnellement appelé le ‘Vorace F2’, ce gaz de combat était apte à être utilisé dans une munition solide, et il était certainement un des plus puissant et instable qui puisse l’être. Peu volatile, lorsque la munition explosait, elle libérait le gaz qui avait alors tendance à chuter vers le premier corps solide, sur lequel il se condensait. L’effet était meurtrier quand on sait que ce gaz ronge tout. Vêtement comme peau. Peau comme chair. Alors si le vêtement devenait le premier logement du gaz, la peau devenait le second, la chair le dernier. Un gaz impitoyable, l’arme la plus meurtrière que l’arsenal d’Helena contenait. Elle employait rarement autre chose que des gaz somnifères.

Alors, quand six fusils radiants laser se levèrent, elle eut l’extrême certitude que ses intentions avaient été percé à jour et qu’elle allait être abattue. Et pourtant, les fusils étaient alignés vers les ténèbres de la jungle. Aro, comme s’en souvenait Helena, accorda aux deux contrebandiers une traduction des messages radios inaudibles pour eux.

- Mouvement. Restez derrière moi, chuchota t-il.

Du mouvement, il y en avait constamment, une vraie foule. La faune, si elle se montrait peu, n’en était pas moins présente. Et il était évident que si la dite faune n’apparaissait pas comme armée d’un certain pré requis de griffes et crocs, sept soldats d’élite n’en s’en serait pas soucié. Pourtant, Helena voyait bien sur le visage d’Aro qu’il ne partait pas chasser le cochon sauvage. Son air combatif trahissait une légère surprise. Ce qui se passait ne lui semblait pas logique, à peu près comme ce que pensait Helena depuis une bonne heure maintenant.

Finalement, Le soldat ordonna la halte, et se fondit dans les branches, surveillant autant ses avants que le fusil d’Helena. Celle-ci, d’abord transportée d’incompréhension et de questions, ne changea absolument pas de transport lorsqu’elle vit la source du déplacement forcé. C’était debout, ça avait forme humaine, ça avançait lentement, et ça n’avait certainement pas l’intention de vouloir se cacher de quoique ce soit. La silhouette avançait légèrement courbée, droit devant elle, s’arrêtant parfois pour regarder autour d’elle. Et en forçant sur ses yeux embrumés de larmes et endolories par sa joue, Helena distingua qu’il s’agissait bien d’un homme. Un homme tout ce qu’il y avait de plus naturel, dans la tenue y compris. Il était totalement nu, et ça ne semblait pas le gêner plus que ça. Il avait d’ailleurs totalement l’air absent.
Pour avoir servi en tant qu’hôtesse, dans le sens de femme de chambre, Helena avait déjà du apporter au maître de maison ses vêtements pour la journée, et la nudité ne la gênait pas plus que ça, mais le contexte était ici tout autre.

- Seul. Ne bougez pas, ordonna l’Aro.

Au moment qu’il prononçait ses paroles, ses compères s’élancèrent encercler dans la discrétion de chasseurs patients, l’étrange individu. Si la situation était étonnante, il fallait bien admettre qu’Helena y voyait plus un élément favorable, qui détournerait l’attention générale de sa personne, qu’un élément totalement improbable et stupéfiant. Inconsciemment, elle avait donc déjà fiché l’individu d’inoffensif. Ce qui n’était pas le cas des six autres mâles qui sortirent des feuillages tout autour du nudiste.

Et à ce moment précis, l’homme nu n’eut pour seule réaction que de pencher la tête, l’air interrogateur.

- Il n’est pas armé, annonça une voix.
- Du calme, doucement, doucement…

Pourtant la tournure que prenait la situation n’avait pas l’air de plaire à l’étranger. En passant par toutes les gammes de surprise, il finit pas se figer dans un air profondément inquiet. Un animal, une tête de lézard et la fourrure sombre d’un félin outre monde bondit sur ses épaules. Il compléta les mouvements de l’humain, en agitant autant la tête que lui, passant d’un troupier de choc à l’autre, peu rassuré. Finalement, l’animal se mit à proférer les menaces de sa langue, mais il ne fallut aucune autre démonstration de force qu’un pas d’un des soldats pour que l’animal s’enfuit, se blottissant sur la nuque de son maître, à priori. Et comme si cette petite bête venait de lui faire une révélation, l’autre chuta aussi sur ses fesses, son air inquiet croissant, malgré ce que les troupiers émanaient comme coté rassurant. L’animal se protégea derrière l’homme et celui-ci plaça son bras en défense de son compagnon.

Inexplicablement, par solidarité entre terrorisés dira t-on, Helena se leva, et marcha rapidement vers l’être au sol. Elle savait parfaitement ce qu’il pouvait ressentir, du moins, le pensait-elle, pour avoir vécue la même situation. Lorsque l’homme la vit, il eut un mouvement de recul. Les autres sanguinaires continuaient à se vouloir rassurant. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, elle se rendit alors compte que le nu n’avait lui-même rien de rassurant. Il était cicatrisé au moins autant que les vétérans de longues dates, et portait le tatouage du gouvernement, mais bien plus malsain, un huit brûlé sur sa peau. Ce fut Helena qui eut un mouvement de recul cette fois. Les réactions de celui-ci étaient les exactes opposées de celle qu’elle avait eut. L’homme lui paraissait alors bien moins sympathique.

Néanmoins, poussée par son égo, autant que par solidarité, elle se refusa à reculer devant les troupiers, et orchestra ses gestes suivant une impulsions folle et non réfléchie. Elle se planta devant l’homme nu, se baissa, sortit une cigarette en chocolat d’une de ses poches non inondées de boue, et la tendit à l’étrange personnage, avec un rictus forcé, faussement amical. Elle était peut-être beaucoup plus mal à l’aise que lui, et elle aurait été la première à s’enfuir en courant, mais elle était pourtant bien en train de faire ce qu’elle faisait.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime15/11/2009, 02:55

Doux s'agitait depuis un moment, comme si quelque chose le troublait, alors l'homme fut également troublé par le comportement de son ami. Cela le laissait perplexe, il avait envie de calmer Doux. Mais il n'eut pas à se creuser la tête bien longtemps. Après avoir franchit une barrière de feuilles entrelacées, des gens... Ils était nombreux, grands et gros, tous avaient l'air peu aimable. Du moins ce fut l'avis de Doux qui donna de la voix avant de se voir refroidir ses ardeurs d'un seul mouvement des gens. L'homme se laissa choir, il ne comprenait pas pourquoi on l'aidait pas et puis Doux avait peur, il le sentait, seulement il n'arrivait pas à saisir ce qui l'effrayait tant. Il tenta de le réconforter sans trop y parvenir, Doux était terrorisé et l'homme se sentait près de l'imiter, ne serait-ce pour avoir une réaction à montrer, car ceux qui l'entouraient semblaient attendre quelque chose.

L'homme observa minutieusement la scène, il devait saisir le sens de ce qui l'entourait, ces gens lui étaient si familiers, non pas qu'il les connaissait, mais il était certain d'en avoir déjà vu, il y a longtemps. Ne pas parvenir à mettre des mots sur ce qu'il voyait le frustra et éveilla un panel d'émotions jusque là enfouis. Il sentit ses membres trembler et tenta de se calmer, il respira à fond et se décrispa. C'est là qu'il remarqua qu'on s'approchait de lui. Sa taille svelte et sensiblement plus gracile que les autres le rassura. Bien qu'il n'était pas certain d'apprécier la promiscuité qui semblait s'imposer. N'ayant que cela devant les yeux il dévisagea le nouveau venue, il vit beaucoup de choses, mais de comme d'accoutumé, il ne put mettre de mots dessus mais aucune importance. La personne lui tendait un curieux petit objet. Une sorte de tube fin, l'homme le prit avec mille précautions une fois qu'il se fut assuré à gestes hésitants que l'objet lui était bien destiné. Il le manipula, fasciné, il ne savait pas vraiment quoi en faire, mais il trouvait un certain amusement à l'avoir entre les mains. Il décida donc de le sentir, l'odeur n'était pas désagréable et sans qu'il ne susse pourquoi, son ventre émit un gargouillis, la faim le tenaillait.

Il fronça les sourcils en faisant appel à sa mémoire. Lorsqu'il marchait, un peu avant, Doux s'était précipité sur un buissons épineux et c'était gavé de fruits qui avaient, il s'en rappelait fort bien, une odeur alléchante, mais les épines l'avaient dissuadé d'y aventurer les doigts. L'homme espéra que personne ne viendrait lui faire de mal s'il tentait de mordre dans le tube A cette pensé une angoisse sourde monta en lui, il avait une étrange sensation et la détesta immédiatement, il n'en gardait aucune trace, mais il "savait" qu'il avait beaucoup souffert et qu'il en avait assez, il n'avait pas envie qu'on lui fasse du mal, il ne voulait pas, il commença à trembler de façon incontrôlable. La terra vibra à l'unisson, de plus en plus en fort. Encore trop faiblement pour notable mais cela alerta Doux qui se redressa et mordit à belle dent le lobe de l'homme. Les secousse s'estompèrent. Personne ne paraissait les avoir remarqué. L'homme, toujours obnubilé par son objet se dit qu'après tout, on pouvait bien le laisser faire ce que bon lui semblait avec, ne le lui avait-on pas donné ? Alors, comme personne ne semblait vouloir s'interposer, il goûta prudemment et du bout des dents. Puis, comme rien de fâcheux ne s'était produit et qu'il en aimait bien le goût, il l'avala entièrement. L'homme bailla à s'en décrocher la mâchoire, et se leva, Doux escalada son ami et se jucha sur son épaule, défiant quiconque d'approcher avec cet air de farouche guerrier si désarçonnait pour une si petite créature. L'homme regarda alternativement chaque personne. Que devait-il faire maintenant ?

- Tu me comprends quand je parle ?

L'homme ne se serait pas plus vite retourné si on lui avait hurlé à l'oreille. Un des immenses personnages vêtus de fer avait fait trois pas dans sa direction et lui avait adressé la parole sur un ton le plus amical possible, ce qui ne changea pas grand chose. L'homme hocha vigoureusement la tête. Il n'était pas sûr de la porté de la question mais il l'assimilait un peu près.

- Tu as un nom ?

Cette fois ci, la question resta un mystère absolu. Un nom... il fouilla dans sa mémoire, mais il ne voyait rien, il fit vraiment un effort pour donner une réponse satisfaisante. Mais il n'arrivait même pas à se souvenir d'un moment où on l'aurait appelé par un mot spécifique. Il grattait distraitement Doux en se creusant la cervelle à la recherche de son nom quand il eut une véritable illumination. Il était parvenu à se souvenir. Il l'entendait presque tant c'était réel, ce qui l'emplit de j. En revanche, ce qui l'ennuya c'est que la voix l'appelait de deux façons différentes, l'homme chassa ce désagrément, il dirait les deux, le colosse pourra toujours choisir son préféré. Pour l'instant il savourait en ce répétant les mots de la voix plusieurs fois, le tout avec un bonheur mal contenu de cette victoire sur sa mémoire. Il avait un nom et il s'en souvenait, il le dirait à Doux, nota mentalement l'homme, insupportablement fier de lui. Mais pour l'heure il se fit un devoir de donner son nom à celui qui l'avait interrogé. Il ouvrit la bouche mais se ravisa, un doute l'étreignait. Il entendait encore dans son esprit la voix qui l'appelait par son nom, mais devait-il en imiter l'intonation ? Il y réfléchit un moment et décida que non, sauf si bien sûr on le lui demandait, ça lui ferait plaisir, il pourrait montrer combien il était adroit pour se souvenir.

- Sujet numéro huit, annonça l'homme le visage radieux. Mais on me disait souvent numéro huit, crut-il bon de préciser avec autant d'allégresse.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime13/12/2009, 21:58

[ J'ai pas relu]

Le Rapace était parti par là, sans doute possible. Ils étaient presque une douzaine à ne pas avoir pris la navette. Massacrer ce misérable village ne leur suffisaient, ils avaient soif de sang. Aussi, quand ils avaient vu le Rapace s'éloigner dans la jungle, il avait été raisonnable de pensé que le suivre serait promesse de carnage sans nom. Kelios et les plus sanguinaires des pirates c'étaient donc aventurés dans l'épaisse jungle, espérant vite retrouver la trace du renégat.

- Il fallait prendre à droite, je le savais, on l'a perdu, constata tristement un des pirates.
- Ta gueule Boejor ! C'est encore moi qui commande.
- Ouais justement, pourquoi ce serait toi, hein ?
- Quoi ?! T'as un problème avec mon autorité sale petit bâtard, ? Défi moi encore et je t'arrache le coeur, gronda Kelios en empoignant sa langue lame dentelée.

Boejor lui jeta un regard assassin mais se tut en maudissant son chef à voix basse. Il donna un coup de pied rageur une motte de terre et regretta instantanément son geste. Le tas de terre remua et un long ver en jaillit, le trou béant -- tapissé d'une myriade de petites dent acérées -- qui lui servait de bouche était cernées par des mandibules avec lesquelles il s'arrima fermement au ventre du pirate et entreprit d'y forer un trou afin de se repaître tranquillement de la chair tendre. Le pirate hurla en essayant d'arracher le ver, mais celui-ci était recouvert d'épines gorgées de poison. Boejor perdit bientôt l'usage de ses bras, complètement paralysés. Ses comparses s'esclaffèrent en le montrant du doigt. Sauf Kelios qui le regardait, méprisant, il fixait le visage suppliant du pirate qui souffrait le martyr.

- Bonne appétit le ver, lança le chef avec un sourire cruel.

Les autres reprirent la route, pour eux, leur ami était déjà un cadavre, aucun intérêt en somme. La marche dura encore un petit moment et la rage de Kelios grandissait à chaque pas. Il s'agaçait de ne pas retrouver la trace du Rapace, un truc de cette taille e pouvait décemment pas disparaître aussi facilement.

- Eh Kelios, c'est quand qu'on pourra tuer ? se plaignit un pirate qui manipulait nerveusement son pistolet.
- Silence, ça se bat... par là, en avant !

La petite troupe s'élança à travers les arbres en vociférant comme des déments les pires blasphèmes de leur vaste répertoire. Ils coururent dix bonnes minute avant de brusquement déboucher dans une clairière. Les hérétiques stoppèrent nets. Affalé contre un arbre, le corps inerte de Rapace qui baignait dans son propre sang. Pour le reste il n'y avait que d'immense soldats en armures, plus surpris de voir des gens encore se frotter à eux que de se faire attaquer par des esclaves du Chaos. Les fusils radiants les mirent en joue, les pirates ne hésitaient entre la fuite ou un combat perdu d'avance.
C'est à ce moment qu'ils ne bougèrent plus, il se passait quelque chose, et de pas normal, même les soldats en armures le sentirent.



Numéro 8 se demandait s'il avait bien donné un nom en voyant le visage étonné du grand monsieur. Il avait certainement commis une erreur, il pensait que son interlocuteur serait au moins aussi heureux que lui de voir quelle prouesse sa mémoire pouvait accomplir. Doux s'agita étrangement, des gens venaient d'arriver, les hommes d'aciers les tinrent en respect. Numéro 8 n'aimait pas ces gens il sentait une aura désagréable se dégager d'eux. La mort, cette odeur pestilentielle lui agressait les sens. Il commença à faire des mouvements désordonné, dans le vain espoir de chasser la mort. Mais rien a faire, il avait peur et il n'osait pas lever les yeux sur les nouveaux arrivants, son instinct lui disait qu'une chose terrible se passerait s'il le faisait. Un des arrivants parla dans un langage qu'il ne comprit pas. Mais il était empli de ténèbres et cela acheva de liquéfier ses entrailles. La peur lui enserrait le coeur.


Kelios avait ordonné à ses hommes de se tenir prêt et c'était à ce moment que la terre trembla, tout le monde le sentit mais personne ne bougea. Le sol vibra encore, une secousse violente qui jeta tout le monde au sol. Les hérétiques serrèrent les rangs. Le chef sentit un froid surnaturel envahir la clairière... un psyker, il le chercha du regard et le vie, un homme au corps meurtri. Ce dernier pivota dans sa direction et le fit sursauter. Les orbites étaient présentement occupé par deux globes lumineux qui dégageaient une fine brume. Le psyker lévita, un halo bleuté l'environné.

Le pirate se fit la réflexion qu'il faisait subitement très chaud, mais il oublia cette remarque stupide et aligna sa cible dans son viseur. Il allait presser la détente quand on hurla derrière lui. Il se retourna, un de ses hommes venait de lâcher son arme, il c'était brûlé. D'ailleurs tout les hérétiques l'imitèrent. La chaleur était insupportable. Kelios chercha une échappatoire mais tout ce qu'il vit était l'herbe qui jaunissait. D'ailleurs cela formait un cercle parfait, ils étaient pris au piège, L'herbe noircie et se désagrégea. Il faisait si chaud, il avait la peau sèche et rouge et la langue gonflée. Il voulut avance mais la souffrance que provoqua le mouvement lui fit mettre un genoux dans la terre qui se craquelait. Il se laissa tomber au sol, il était écrasé par la fournaise, ses vêtements fumaient. Les autres hurlaient de douleur tandis que les plaques d'armure fondaient et que les yeux éclater pour couler sur leur joues en grésillant. La peaux formaient des plaques qui se racornissait comme du vieux cuir, les cheveux prenaient feu. Kelios hurla à son tout quand sa graisse et son sang se mirent à bouillir. Il ne tarda pas à tomber au sol, avec les siens.

Seulement la température ne semblait pas diminuer, au contraire. Les ossements se consumaient, il se fendaient et craquaient dans des bruits atroces et ne ils ne laissèrent bientôt plus que des cendres. Pour les Troupiers la situation semblait avoir échapper à tout contrôle quand l'air lui-même s'embrasa. Puis, petit à petit, le cercle s'élargissait, forçant les spectateur à reculé. Les rochers se liquéfiaient, le sol en était vitrifié. Il y eut un bruit horrible. Le corps de Numéros 8 bougeait de l'intérieure. Les os se déformaient, des flots de sang coulaient par tout les orifices. Le psyker hurlait, non pas avec son corps mais avec son âme, chauffée à blanc. Le cri était assourdissant, il ne se tut uniquement lorsque Numéro 8 explosa, arrosant toute les personnes présentes de viscères fumantes et de sang.

Là où une minute auparavant il se tenait, il n'y avait plus qu'une flaque de sang bouillonnant. Si on y regardait de plus près, il était possible de discerner un visage qui n'avait rien d'humain.
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime16/12/2009, 18:00

Ça les avait tous immobilisés, comme si l'air était devenu solide ou s'était changé en une sorte de gélatine. C'était en tout cas la comparaison qui s'imposait. Ç'avait été comme se retrouver pris dans un gigantesque gâteau en gélatine.
Des types très genre « cibles prioritaires » étaient sortis des frondaisons, quoique dans ce coin-là ça ne prenait pas le même sens qu'ailleurs. Ils étaient cinq. Armements et protections hétéroclites, niveau de danger modéré. Ils étaient verrouillées. Les index musclés des Luvians n'avaient qu'à se contracter d'un petit millimètre. La sanguine fureur du radiant laser n'avait alors plus qu'à les changer en cendres. Mais rien ne s'était passé. L'ordre de feu à volonté n'avait même pas retenti. Ou plutôt si, il s'était passé quelque chose, et ça avait même été assez incroyable. De la gélatine leur était tombée dessus. Ils avaient été comprimés, tellement comprimés qu'ils l'avaient senti jusqu'au fond de leur poitrine. Les secondes s'écoulaient au ralenti, et tout était figé.

Le type sur lequel ils étaient tombés s'était mis à flotter en l'air. Numéro huit... Quelle idée d'appeler quelqu'un « numéro huit » ? Est-ce qu'on appelait les gens par des numéros ? Peut-être que ça se faisait quand les gens en question avaient tendance à flotter en faisant de la lumière bleue. Mais pas comme quelqu'un qui aurait avalé une arme plasma et rayonnerait de l'intérieur. La lumière avait l'air de venir d'autre part, comme le halo d'une sorte de projecteur. Sauf qu'ils étaient dans la jungle et qu'il n'y avait pas de projecteur.

Il se souvenait avoir eu froid. Il avait tout de suite pensé à son psycho contrefait, mais la sensation avait quelque chose de différent. Le froid ne se contentait pas d'être à l'intérieur de lui, il était aussi dehors. Il faisait réellement froid. Et puis il avait vu leurs cibles cuire avec un sifflement lointain qui manqua de le faire saliver. Ils hurlaient de tous leurs orifices, leurs glottes puantes offertes à la vue des oiseaux, et pourtant il ne les entendait pas. Ils viraient d'abord rouge vif, se couvraient de cloques et se mettaient à bouillir. Ça en heurtait presque sa sensibilité. C'était en tout cas autre chose que regarder la cuisse d'un quelconque gibier rôtir au dessus des flammes. Il n'avait plus faim du tout. Même s'il fallait bien l'avouer, l'agonie affichée de cette bande de traîtres et d'hérétiques n'était pas du genre à lui déplaire catégoriquement, ni à faire naître une quelconque empathie ou même un genre de pitié.
Il était naturel de haïr ces gens-là, il était donc naturel de ressentir l'envie de coller son poing dans leurs faciès tatoués. Alors s'il fallait contempler ces déchets crever dans les pires souffrances, il ne pouvait après tout qu'être d'accord. Tellement d'accord qu'un fil invisible retroussa le coin de ses lèvres. Mais les idylles sont éphémères et celui-ci n'échappa pas à la règle.
L'air ondulait sous l'intense chaleur, chaleur qui avait évincé le froid sans qu'il ne ressente rien de la transition. Il y eut des flammes, de gigantesques flammes. Et puis un Hurlement, un Hurlement tel que l'on ne se l'imagine pas autrement qu'avec un H majuscule. Le genre de hurlement que l'on n'entend pas à travers les conduits anatomiques consacrés mais qui traverse directement les os du crâne pour venir prendre place dans votre esprit. Et quelle putain de place...

Les mains violemment agrippées aux tempes, hurlant lui aussi de toute la force de ses poumons, par simple réflexe plutôt que sous la douleur qui avait prit possession de son corps depuis ce qui lui semblait remonter à sa naissance, il fût aux premières loges de la fin de Numéro Huit. Le corps du psyker explosa littéralement, avec toutes les conséquences classiques et habituelles qui surviennent lorsque quelqu'un explose. Ça éclabousse.

Le silence qui s'abattit alors sur la canopée fût la plus douce des délivrances. Une sorte de paradis après un genre d'enfer. Tout était calme, tout était délicat, magnifique... Les rayons du soleil qui avait amorcé sa descente sur l'horizon irisaient le sol vitrifié. Un tableau saisissant et qui rendait joyeux. Une oeuvre d'art d'un genre abstrait qui devait avoir été Numéro Huit trônait au centre de toute cette féerie. Ça avait beau être le macabre témoin encore fumant de la violence la plus extrême, ça ne bougeait plus et, surtout, ça ne criait plus. Ça se contentait de faire ce dont tout le monde rêvait et devait toujours avoir rêvé. Le silence.

Leurs cibles avaient été abattues. Le psyker méritait quelque chose pour ce noble sacrifice. Sinon une médaille, des funérailles convenables. Les troupiers se redressaient, encore un peu tremblants. Tout allait pour le mieux... Jusqu'à ce que ce salop de Mithras rompe le silence.

- Putain, quelle journée. 'faut vraiment être dans les Luvian pour qu'il vous arrive ce genre de truc.
- Le salop. Il m'a éclaboussé plein la visière.
- J'avais bien vu qu'il avait quelque chose de pas net. Un psyker, et pas un petit.
- Psyker bêta, peut-être alpha. C'était pas n'importe qui.
- On aurait dû le savoir.
- Et quoi ? Lui faire sauter la cervelle ?
- Je ne saisis pas bien ce qui motive ta question...
- C'était un citoyen de l'Imperium, soldat, rappela le sergent.
- Sauf votre respect, sergent, je crois plutôt que c'était le sujet d'un genre de « programme confidentiel de recherche», si vous voyez ce que je veux dire.
- Ça reste un citoyen de l'Imperium, et on lui doit la protection.
- Trop tard... lâcha Backe, évasif.
- Mais not' sécurité passe avant sa protection, sergent.
- Précision inutile, soldat.

Backe, quelque mètres à l'écart, alors qu'il déambulait vaguement vers les restes du psyker, tiré en avant par la curiosité, était tombé sur un petit corps recroquevillé. Il avait failli salir sa botte en marchant dessus. Il s'accroupit à son côté, le considéra avec indécision et le palpa selon l'usage, appliquant les doigts sur les indicateurs vitaux. Ça vivait encore. Pas beaucoup, mais ça s'en sortirait surement. Du sang circulait encore à l'intérieur, en tout cas, et la fourrure sombre frémissait légèrement. Ça respirait. Il y avait une queue, une longue queue pleine de poils. De ce qu'il en savait, les queues ne servaient qu'à une chose. Il attrapa la bestiole par cette extrémité et se remit debout. L'animal pendait au bout de son bras en tournant lentement comme tournerait un pendule. Un mouvement brusque l'agita soudain, ses traits se froncèrent et il ouvrit grand ses immenses yeux. Ce qu'il vit ce faisant n'eût pas l'air de lui plaire. Il le manifesta bruyamment dans le langage universel des gens terrifiés. Il poussa un grand cri.

« PRRRRRUUUUU ! »

Backe eût un mouvement de recul, sans pour autant relâcher son prisonnier. Ça se saurait s'il suffisait de pousser des cris apeurés pour échapper à la poigne d'un Luvian. Sans prêter plus d'attention à son captif, il se dirigea vers le tas de chairs informes qui restait du psyker. La bête en profita pour se hisser d'un balancement au niveau de son avant-bras et mordit dedans avec hargne. Mais les dents ne trouvèrent pas de prise sur la plaque de l'armure et l'animal glissa en crissant. Le spectacle avait un charme qui manqua d'arracher à Backe un sourire bienveillant. La bestiole retomba avec un air de dépit, résignée à passer un petit moment pendue par la queue. Pris d'une certaine affection, Backe, dans un élan généreux se décida à la déposer sur son autre avant-bras. L'idée de cette sorte de singe juché sur son bras lui plaisait bien. Ça pouvait avoir de la gueule, voire une certaine classe. Mais aussitôt en place, surpris de son soudain retour à la liberté, le petit ingrat ne demanda pas son reste et quitta prestement son perchoir sans autre formalité. Le petit salop...

- On reprend la route, Luvian, plein nord. Derrière moi.
- Sergent, nos prisonniers ?
- Ils suivent. Où est le problème ?
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime29/12/2009, 01:03

La petite bête retorse, après un petit bout de chemin au bon vieux hasard, histoire de se dégourdir les pattes après ce que lui avait fait subir l'horrible grand animal vert et gris, prit soudain conscience d'un fait terrible. Son ami n'était plus là. Il ne le voyait nulle part. Il n'y avait que ces larges et hautes formes sombres. Menaçantes, mais totalement désintéressées de lui, elles formaient un cercle. L'idée se forma en lui qu'au centre de ce cercle se trouvait quelque chose de très important. L'instant d'après, une boule de tristesse s'installa dans son estomac. Il fallait qu'il sache. Il avait pourtant peur de le savoir déjà. Mais il ne pouvait rester avec ce doute... Il s'avança à petites foulées, dépassa les hautes créatures et s'arrêta brusquement lorsqu'une vive douleur lui fût transmise par ses pauvres pattes. Elle lui avait arraché un cri strident et un brutal sursaut.
Le sol était brûlant. Ses coussinets ne pouvaient le mener plus loin. Il était pourtant arrivé suffisamment près. Un long cri plaintif sortit de sa gorge. Son ami était mort. Ce qu'il en restait était méconnaissable. Ce n'était qu'un vague tas de viande et pourtant il l'avait tout de suite reconnu.

Il aurait voulu, il aurait dû marcher à sa rencontre, se rouler en boule contre son flanc – ce flanc, c'était simplement lui tout entier, et envoyer au ciel et à la jungle ses cris de désespoir. Mais il ne pouvait même pas aller voir. Marcher ici était trop douloureux. La brûlure était trop vive.

La façon dont il se retourna, la queue molle et traînant par terre, le visage abattu et les pattes tremblantes fut digne des plus grands héros tragiques qu'avait connu l'histoire de l'Homme. C'était un geste à briser un coeur un tant soit peu sensible. On n'avait même pas envie de le réconforter. Sa peine était trop grande et il se dégageait de lui l'impression qu'il devait la porter seul.
Il se traîna péniblement sur quelques mètres avant que ses yeux ne se lèvent sur une scène qui fit comme un grand vide dans son esprit. Il s'était arrêté à dix centimètres d'une créature, du même genre que celles qui formaient le cercle, en beaucoup plus petite, mais surtout en beaucoup plus misérable. Recroquevillée contre le tronc d'un arbre, le visage pris dans les mains, elle tremblait de tout son corps. « Elle ». D'instinct, il savait qu'il avait affaire à une femelle. Il se dit sans doute qu'il n'arriverait probablement jamais à rien avec elle, que tout espoir devait être écarté, mais il n'empêche qu'il l'aima d'emblée au premier coup d'oeil. Les amours impossibles n'ont après tout aucune raison d'être réservées aux hommes. Le petit singe entendait bien le prouver. Il posa son éternelle question.
« Prrruuu ? »

Voulait-on de lui ? Avait-on besoin de sa compagnie ? Ou allait-on le laisser seul avec son chagrin ? Délicatement, il posa ses petits coussinets roussis sur les tibias de la pauvre créature et la regarda de ses grands yeux tragiques. Il murmura.
« Prrruuu... »

L'autre ouvrit les yeux, vit la bête qui lui grimpait dessus et poussa un grand cri.

[Je peux continuer encore, mais j'espère que vous n'aimez pas tant mes contributions pour accepter une telle chose.]
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime30/12/2009, 00:54

Aro voyait rouge. Le monde entier tournoyait dans un tourbillon de fureur, comme si les quinze dernières minutes contenaient trop de violence pour en contenir en plusieurs siècles. D'un geste las, il passa une main sur sa visière, traçant des sillons carmins par dessus les affichages tactiques. Ça allait déjà mieux. Le reste de l'armure attendrait, et que le camouflage réglementaire aille au Warp !

Voilà ce que c'est que de se trouver trop prêt des psykers lorsqu'ils pètent une durite. Avisant un bout de fourrure sale aux pieds de sa protégée, il le ramassa et acheva grâce à lui d'essuyer le sang qui recouvrait sa visière alors qu'un couinement indigné le faisait sursauter. Jetant un regard libre de tout voile sanguin au bout de fourrure, il constata qu'il s'agissait d'un bout de fourrure vivant. La bestiole se tortilla dans sa poigne de fer pour jeter un coup d'oeil à sa fourrure désormais recouverte d'une certaine couche d'hémoglobine. Le regard de la créature fit l'aller-retour entre le centre de l'explosion psychique et le sang qui la recouvrait, pour renverser sa tête en arrière et emmètre un long cri où l'horreur se disputait au désespoir.

"PRRRUUuuuuuu !"


Vaguement perplexe, Aro secoua légèrement la bestiole avant de la jeter par dessus son épaule en constatant que ses efforts pour la faire taire restaient vains. Les yeux écquarcquillés de surprise, la petite bête fit le plus long vol plané de sa vie. Les branches défilaient autours de lui alors qu'il se sentait comme en état d'apesanteur. La chute prit fin non-pas dans la douleur, mais dans un cocon de douceur. Levant des yeux emplis d'émotions, Doux croisa une nouvelle foi le regard de Pyrk alors qu'un léger sanglot remontait le long de sa gorge.

"Prruu ?"

Sans accorder à la chose remuante une seconde d'attention supplémentaire, le Luvian se tourna vers le sergent, qui donnait justement ses instructions suite au léger "incident". Entendez par là qu'il criait comme à l'entrainement.
-.... nord !" Fut tout ce qu'entendit Aro. Et ça lui suffisait. D'autant plus qu'une carte topographique venait de s'afficher sur sa visière, signalisant la position de l'escouade et qu'un marqueur venait d'apparaitre plus au nord pour indiquer leur objectif.

S'assurant que les civils s'étaient remis les idées en place, les rassurant par deux trois phrases bateau, il emboita le pas au reste de l'escouade, adoptant un pas de marche rapide et économe, leur permettant de couvrir rapidement de longues distances et d'arriver à destination aussi frais qu'au départ. Le tout en piétinant allègrement les restes bouillis des pirates surgis d'on ne sait où. La promenade bucolique se prolongea, les minutes s'égrenant peu à peu pour former des heures, chaque nouveau pas les forçant à tracer un chemin dans l'épaisseur de la flore locale, ce qui eut au moins le mérite d'essuyer le sang dont Aro était recouvert. Ou au moins, de l'étaler . S'accordant un instant de relâchement, Aro se demanda brièvement pourquoi des trucs de ce genre leurs tombaient dessus. Un Rapace du Chaos, un psyker niveau Alpha ,au moins, et qui ne trouve rien de mieux que de se faire sauter la cervelle devant leurs yeux après avoir fait fondre tout un groupe de pirates déboulés de nulle part, le tout en une seule journée et au beau milieu d'une foutue jungle impénétrable d'une monde-boue paumé au fin fond du trou du cul de l'univers. Rien que pour eux. Tout ce qu'ils avaient sous la main pour grailler étaient des rations de combats à l'arôme à peine différent de celui du vieux plastique et des pilules nutritionelles. Pire. Il avait frapper une femme, et comble de l'humiliation, celle-ci avait faillit le tuer ! Putain de journée !

Si l'Empereur est derrière tout ça, il a un sens de l'humour tordu.

Et c'est sur ces sages pensées que le Luvian remarqua soudainement qu'une épaisse fumée s'était répandue dans la jungle et que le marqueur-cible sur son écran tête haute clignotait avec insistance, à quelques centaines de mètres de leur position. Ça avait bardé dans le coin.

Super, la fête continue. , songea t'il en armant son fusil radiant, un léger sourire lui venant aux lèvres alors que le Sergent ordonnait une formation d'encerclement et une approche discrète. Qui que soient les pauvres gars sur qui ils allaient tomber, il n'aurait pas aimé être à leur place. La journée n'était pas si mauvaise après tout.


Dernière édition par Albericus le 30/12/2009, 02:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime30/12/2009, 02:40

Ted dressa discrètement sa main devant lui, doigts braqués vers les Luviens qui portaient leurs attentions sur la créature qu’ils avaient découvert. Chacun de ces chuintements crispait le pilote de tout son être, des cillements qui lui écorchaient les tympans. Il se demandait si c’était ces cris qui causaient le tremblement de sa main gauche, ou bien les évènements précédents, qui s’étaient déroulés si vite, si promptement. L’étrange arrivée d’un homme dénudé et meurtris, qui avait réduit d’un regard, un groupe de pirates en un amas de chair grillée, rongé par d’horribles bouffissures, en était probablement la cause.

Chassant les images de son esprit, il enfila sa main dans sa poche, essayant difficilement de lutter contre les spasmes de son bras. Le groupe ne devait pas savoir qu’il cédait petit à petit à une forte agitation. Helena ne devait pas savoir. Il devait la protéger, que n’en advienne les cas.

Tandis qu’il s’approchait de sa compère, il contempla à travers les fins branchages le carnage qu’avait laissé le sujet huit. La clairière était désormais décorée d’une toile écarlate, ruisselant entre l’herbe brûlé. La terre auparavant paisible était jonchée de blindages fondus, coulant entre les vides que formaient les racines, comme des moules.

Lors de l’attaque, Ted était resté figé devant la scène. Incapable de faire un geste, il avait vu l’homme plaqué d’un huit rougeâtre planer légèrement dans les airs, avant de poser son aveuglante vue à travers les rangs de pirates. L’endroit avait été traversé d’une nuée pourpre. Les colosses furent cloués au sol, malgré leur implacable vigueur. Des filets fusaient le long de leurs visages, et de leurs bouches se délogeait d’abominable cris. Rapidement, ils furent inertes sur le sol. L’odeur de la mort l’avait marqué.

Si tôt eut-ils franchi une phase tragique du voyage à travers la forêt, que les troupiers ordonnaient d’avancer aux contrebandiers. Vers quelles tragédies allaient-ils aboutir cette fois-ci ? Les soldats de l’Imperium ont dus traversés pire que ça, se dit-il. Néanmoins, Ted pouvait entrapercevoir une certaine anxiété sur quelques-uns, voire même surprendre de contenus tremblements. Il sortit avec doléance sa main qui continuait ses incontrôlables vacillements, avant de joindre à distance les cuirassés, soutenu par Helena qui était resté silencieuse depuis la mort du psyker.


[ J'ai fais ça court. J'attend la suite après l'arrêt du groupe, dans le post de Alber' ]
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MessageSujet: Re: Epopée junglesque.   Epopée junglesque. Icon_minitime30/12/2009, 22:23

Personne ne s’attend jamais réellement à espérer du fond de son âme un cauchemar. Pourtant, cette journée avait tout du cauchemar, et Helena priait pour que ce soit le cas. Au bord de la crise de folie au sein de l’escouade de troupier, elle avait encaissé plus que ne le fera jamais n’importe qu’elle autre demoiselle de son âge. Il y avait une limite au supportable, et quoique ressentent les autres, ses propres limites tant physiques que morales avaient été annihilé par le passage de tant d’épreuves. Dire qu’elle s’imaginait reprendre un peu confiance lorsqu’ils étaient tombés sur l’homme nu. Il n’y avait pas meilleur détonateur pour saper l’ensemble de la santé mentale de la jeune femme. Elle était trempée de sueur, amalgame de la chaleur étouffante et la peur à ronger les os qui l’envahissait. Mais plus vicieux, trempée de sang, et elle eut seulement le fol espoir de vouloir que ce sang soit le sien. Elle avait retirée, ou plutôt laissé glisser le haut de sa tenue de combattante, non pas pour essayer de se rafraîchir, mais plus pour essayer d’éloigner de son regard les matières humaines qui s’étaient mêlé à la boue partout sur elle.

Complément absente, son regard fixé vers ses genoux était d’un curieux mélange d’un vide profond assaillit d’une terreur toujours croissante. Quoiqu’il se fût passé, quoiqu’on lui dise ou quoiqu’il se passait encore maintenant autour d’elle, elle n’en savait rien, ses sens trop occupés à catalyser la peur qui la submergeait. Ce qui était relativement préférable à la vue des restes de ce qui avait été un homme. Elle se sentait incroyablement lourde et vulnérable, malgré ses mains crispées autour du froid agréable du corps métallique d’un fusil d’assaut. On, vraisemblablement Ted ou bien un quelconque soldat, lui avait adressé quelques mots et l’avait remise debout, et sans qu’elle s’en aperçoive vraiment, elle marchait, presque frénétiquement, comme si un abîme de désespoir l’engloutirait s’il elle s’arrêtait. Et ce qui n’était qu’une comparaison pour son corps était plus que vrai pour son esprit.

Son cœur battait à en sortir de sa poitrine, elle ne pouvait refouler un terrible tremblement, elle suait abondamment, dans un état de fatigue avancée, en sévère asthénie. Elle avait l’impression qu’une bataille avait lieu sur ses tympans et était incapable de concentrer son regard qu’autre chose que ses genoux. Au bord du traumatisme lourd, elle cherchait autour d’elle du réconfort, dans une vision que seule son inconscient pouvait alors voir. Pourtant quelque chose, quelque chose de si invisible, si indéchiffrable mais pourtant présent, ce quelque chose lui donnait encore la force de ne pas s’écrouler misérablement. Paradoxalement, elle ne s’était pourtant pas rendu compte que son cerveau abritait encore un poche de résistance rationnelle.

La nuit tombait , lentement mais surement, ajoutant à l’air hostile de la jungle. Les soldats avançaient à allure plus rapide. Helena n’avait toujours pas réussi à relever son exigu champs visuel sur un de ces monstres, non pas qu’elle en eut eut l’envie, les tripes qui ornait maintenant leur armure n’étant pas des plus plaisantes au regard, mais que reprendre le contrôle de ses sens lui paraissait alors être un conflit perdu d’avance mais dont le gain était désirable au point d’y sacrifier un peu de bon sens.

Elle marchait à la même vitesse que les soldats, et si cela devait être exténuant, ses jambes ne lui rapportèrent rien. Elle restait à distance constante et toujours à la même position par rapport au soldat qu’elle suivait. Celui-ci lui avait d’abord jeté de nombreux regards en coin, pour s’assurer de sa présence, et avait même tenté de lui adresser la parole, quelque fois. Ted eut le même comportement, sauf que lui était plus en avant, à la même hauteur voir devant le soldat, désireux de montrer sa confiance et son courage. Si bien qu’après un certain temps, la présence de la jeune femme était devenue normale, et ils ne s’inquiétaient plus de savoir si elle suivait, parce que c’était visiblement le cas, même si elle était silencieuse à s’en demander si elle avait déjà parlé depuis le début de l’expédition ?

Et ce fut bien sur, précisément le moment attendu. Si l’on peut s’attendre à une chose venant d’une personne mentalement instable, c’est qu’elle fuit la réalité, souvent sous la forme d’une folie. Venant d’Helena et de son esprit plus candide, c’était plutôt à interpréter au sens propre. Dès que l’environnement l’eut favorisée, elle avait disparu. Si son enfance lui avait bien appris une chose, c’était à filer discrètement, et vite ! Aussi, personne ne s’aperçut de sa disparition, elle ne perçut aucun cri qui aurait trahit sa soudaine envolée. Consciencieuse dans sa fuite, elle avançait aussi rapidement que ses jambes lui permirent, dans la limite qui lui était imposée par sa discrétion forcée. Elle aurait tout aussi bien être poursuivi par un cuirassé de la flotte que ses acouphènes aurait couvert le bruit des turbines.

La jungle défilait plus vite que son esprit réfléchi ne l’aurait voulu, et l’obscurité croissante de la dite jungle obligeait Helena à courir au jugé, là où ses pieds pouvaient encore la porter un peu plus loin. Inconsciemment, elle avançait pourtant, et surtout, vers l’endroit où la lumière paraissait encore un peu plus présente. Elle ne s’imposa qu’une pause, ou du moins, une racine vicieuse lui imposa une pause. Elle était en piteuse état. Couverte de boue et de sang humidifiés par sa sueur, elle se demandait si elle avait encore l’air humaine. Elle se gratta le visage et pressa ses cheveux entre ses mains dans l’espoir de s’assainir de la boue nauséabonde, un comportement typique d’après choc. Elle reprenait une respiration bienvenue, et tentait de se calmer lorsqu’elle s’aperçut qu’elle était seule. Evidemment, elle avait fui, mais cette solitude ajoutait à son comportement paniqué. Ou plutôt le fait qu’elle ne soit pas seule.

Elle ressentit dès lors un besoin pressant de rejoindre quoique ce soit du moment que ce ne fut plus la jungle et un tant soit peu éclairé. Elle commençait d’ailleurs à avoir froid. Habituée à des températures élevées, celles de la jungle en pleine après midi était aisément supportable, même suffisante pour qu’Helena garde son gilet, mais le soir, lorsque la température restait dans la zone des vingtaines de degrés, elle, qui de plus avait abandonné son haut tâché de viscère, elle frissonnait, un nouveau facteur multiplicateur d’angoisse. Et c’est après de multiples chutes que ce qui aurait pu être le paradis s’ouvrit à elle. La fin de l’omniprésence végétale, un ilot éclairé. Toutes ses douleurs semblèrent prêtes à s’envoler avec la dernière liane.

Comme paradis, elle aurait pu espérer mieux.




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