Village exodite

L'aube se levait à peine sur le village perdu en pleine jungle.
S'éveillant lentement, les habitants sortaient les uns après les autres de bâtiments étrangement conçus, semblables à de grands nids d'oiseau ou d'insectes. La rosée du matin baignait encore les murs verdis par l'humidité constante, et quelques oiseaux-citrons curieux venaient se poser sur les bords des fenêtres, qui n'étaient que des ouvertures grossièrement taillées dans les cloisons.
Le soleil émergea avec lenteur de l'étouffante canopée, faisant profiter de ses rayons le monde en éveil. Le village prenait vie, peut-être moins rapidement qu'à l'accoutumée - les chasseurs et les gardiens de troupeaux de mégadons étaient partis fièrement la veille en expédition contre les Mon'Keighs, et n'étaient pas encore revenus. Nul ne doutait de l'imminence de leur retour, bien peu de leur victoire. Aucun ne s'attendait à ce qui allait se passer.

La navette rouge se posa presque en douceur sur le sol, les réacteurs amortissant le choc après une descente en piqué de plusieurs centaines de kilomètres. Lorsqu'elle fut parfaitement stabilisée, ses portes s'ouvrirent, laissant passer des bottes lourdes qui piétinèrent l'herbe fraîche, les fougères et les animaux qui n'avaient pas eu l'intelligence de fuir devant l'arrivée de la Mort.

[C'est à vous, soyez imaginatifs. ]

Le claquement du laser résonna dans tout le vaisseau. La rampe était baissée, et pourtant le premier cadavre n'était pas à l'extérieur. Le pilote tomba lourdement du siège de pilotage, une trainée de sang se frayant un chemin entre les irrégularités chroniques du sol en forme de losange.
"Son atterrissage était plutôt bien réussi pourtant..."
Celui qui avait osé briser le silence se nommait Maurt. Quel ironie pensait Voxc. Si un seul de ces pirates pouvaient être effrayant au point de ressembler à la Mort, ce ne serait certainement pas lui. Une idée de nouvelle exécution sommaire lui vint à la tête, bien que très vite effacée. Non ils étaient déjà peu nombreux, ils n'allaient pas commencer à diminuer ce nombre inutilement. Il le tuerait sur la Lune.
"Son atterrissage a été forcé car il s'est fait descendre par un chasseur près de 50 fois plus petit que le nôtre. Et nous ne pouvons pas ..."
Il du se taire là. Trop de mots, bien que plus que son implants ne pouvait en tolérer. La fin de sa phrase parvint du synthétiseur.
"... pas-accepter-de-telle-perte. C'est-valable-pour-vous-également-:-à-la-moindre-erreure,-vous-êtes-mort. Je-veux-un-semblant-de-professionnalisme-dans-cette-meute."
Voxc savourait ces mots. Jamais il n'aurait pu les prononcer dans les Gardes des glaces. C'était le rôle des Commissaires, pas des trouffions, même s'il s'agit de troupier de choc. Là, il avait carte blanche, et plus il impressionnait les soldats sous ses ordres, plus ils respectaient son autorité. C'était ça, la vraie nature du Chaos. La Soumission.

Derrière eux, les premières munitions résonnaient à leur tour au-dehors du vaisseau. Le pilote avait réussi à se poser près d'un semblant de village, une rapide observation pouvait l'identifier comme exodite. De faibles xenos autrement dit, sans aucune valeur. Cependant, la navette d'évacuation mettrait un certain temps à revenir, aussi un bref carnage était largement autorisé. A condition qu'il fusse de la partie bien sûr, ce qui semblait l'échapper pour l'instant. En une poignée de seconde, il quitta le vaisseau accompagné de sa petite escorte. Le reste ne fut qu'offrande et expression au Chaos.

Les eldars ne semblaient pas tout à fait comprendre la situation. Les premiers pirates avient tout simplement ouvert le feu sur la première cible venue, une fillette xeno à en juger d'après le cadavre ou ce qu'il en restait. Les muntions solides n'avaient jamais été très reconnus pour leur finesse. Un homme bien bâti tenta de s'interposer entre ce qui semblait être sa femme ou une amie et Langue-de-Salamandre, un pistolet shuriken à la main. La décharge à haut voltage de l'arme de l'adepte du Chaos réduisit en cendre le xeno imprudent. Un shuriken vint percer l'air et se briser contre le membre bionique de Voxc. Ce dernier retourna la politesse en décochant trois tirs caractéristiques de son vieux pistolet radiant. La tête du tireur eldar explosa sous l'impact, provoquant la levée de quelques cris xenos. Le village commencait enfin à se faire du souci. Les hommes et les femmes prennaient les armes, pendant qu'un petit groupe d'enfant partait se cacher sous la densité de jungle. Enfin une petite résistance, se disait Voxc.

Il fut très vite deçu. Aucune armure xeno ne semblait arriver à stopper l'impact d'un radiant laser. Il hésita un moment de s'équiper de munition solide, mais pris finalement un malin plaisir à cette facilité. Une grenade explosa sur une de ces huttes en formes d'insecte. L'incendie qui en résulta peina à se propager : le matériaux utilisé était bien plus résistant que les quelques armures xenos. Zelzik déploya son lance-flamme pour venir à l'aide de l'incendie faiblissant : les maisons prirent finalement feu. Un deux trois. Un deux trois. Un deux trois. Chaques vagues de trois tirs signifiaient une nouvelle victime. Sa tête, sa colonne vertébrale, ses jambes, rien ne semblait pouvoir rester en place à l'impact. Une énième fois au cours de sa vie, Istalius Voxc fut très fier de son arme.

Ce fut peut être cette fierté qui le rendit aveugle à la menace dans son dos. Une eldar, équipée d'une lame de belle facture, vint le percuter dans son dos. Ricochant contre son poumon artificiel, la lame glissa puis s'enfonça dans le sol, traçant une large déchirure dans la peau et dans le manteau de fourrure de Valhalla. Voxc avait depuis longtemps perdu la sensation de cette zone, ainsi que de tous celles de ces bionniques, et ne s'aperçut de l'attaque qu'une fois mis au sol sous le poids de la créature xeno. Celle-ci, désormais affalée sur le ventre du pirate, se remit à genoux avec une rapidité et un grâce sans précédent et, ayant repéré le masque à gaz, replongea à l'attaque pour tenter de l'arracher. Un deux trois. Avant que les mains n'atteignent Voxc, l'eldar s'écroula sur lui, blessée mortellement au ventre. Voxc se releva, et prennant la créature mourante, la plaça entre lui et la lance d'un autre attaquant. Cette dernière tanchant la gorge du xeno mourrant, laissant son frère abassourdi par ce qu'il venait d'accomplir. Une hésitation bien trop longue, qui lui couta la tête. Un deux trois.

Tout autour de Voxc, la clairère du village prennait feu. Les habitants avaient réellement été massacrés, armés ou non. Les enfants qui avaient tenté de fuir avaient été rattrapés par le lance-flamme de Zelzik. Un pirate seulement avait trouvé la mort, une lame entre les deux yeux, et Voxc pensait encore qu'il s'agissit là d'une misérable mise en scène pour dissimuler une vengeance venant d'un autre pirate. 12 minutes. C'était encore un peu lent au goût de Voxc, mais en net progrès. De plus, un tel bain de sang l'avait rendu de bon humeur. Il comprennait réellement le choix des adeptes de Khornes, bien qu'il s'entêtait à rester dans la voie du Chaos Universel.

La navette arriverait encore d'ici un certain temps aussi le massacre laissait désormais place au pillage.

"Commandant, je détètecte l'arrivée de la Navette, enfin si c'est bien elle..."

Voxc n'était pas tranquille. Il se retourna vers Lyyyr, l'officier radio, pris d'une violente quinte de toux. La navette était bien trop à l'avance. Elle aurait du arriver d'ici une quinzaine de minute. Non, c'était bien trop rapide.

"Prenez vos positions ! Attitude défensive, ça ne peut certainement pas... - une violente toux vient l'interrompre - ...pas être la navette !"

Voxc était épuisé pour avoir donné les aordres avec tant d'ardeur. Au moins, tous les éxecutaient. Il sentit alors, à travers son masque, une odeur qui s'élevait au-dessus du brasier alentour. Une odeur de brûlé également, mais plus irritante, plus intense...
Il comprit en quelques secondes, et savait qu'il était déjà peut être trop tard. Il se mit cependant à courir, vite et loin, le plus loin possible. Le premier impact fut dévastateur. Il expulsa deux de ses pirates et de nombreux débris dans les airs. Istalius Voxc tomba au sol sous l'onde de choc, ainsi que tous ses hommes de main. Il resta également sonné quelque temps, tentant en vain de retrouver ses esprits.

Combien de temps s'écoula ? Quelques minutes ? Une heure ? Deux heures ?
Pas plus, le soleil commencer à décliner à peine. Se relevant, il put constater l'ensemble des dégats. Il avait eu raison de mettre son équipe à couvert, mais avait eu tort sur un point : il s'agissait bien de la navette. Ou de ce qu'il en restait. Sa descente dans l'atmosphère ne l'avait pas laisser indemne. Ayant perdu ses ailes et son réacteur principal, la carcasse avait foncé en plein dans le chasseur lourd endommagé au sol. Pourtout dire, il était difficile de dissocier le chasseur de la navette, certaines pièces s'étant mêem soudée sous l'effet de la chaleur. Tout cela n'arrangeait pas l'humeur désormais atroce de Voxc...

"Rapport de situation, tout de suite !"

Des voix, plus ou moins lointaines et assurées, lui répondirent. D'après une première approximation, il ne manquait personne de plus que les deux pirates morts. Myrks et Vlann, de bon éléments, bien qu'un peu pateux et lent. Ces défauts fut leur potence. Alors que les pirates se regroupaient au milieu de la clarière, un son très caractéristique empli l'air, brisant le silence de "l'après crash". Une Valkyrie, elle apporchait, et vite. Trois rafales de bolter, dont aucunes ne toucha un renégat, précisa très nettement son intention.

Les pirates se regroupèrent dans les ruines du village et du site du crash. Une vague de gardes aéroportés tomba du ciel. Très rapidement, le combat de barricades s'imposa. Et les pirates étaient en sous nombre...

Voxc supposait qu'il s'agissait d'une simple patrouille ayant repéré la navette dans les airs et les emblèmes chaotiques. D'après ses éclaireurs, les impériaux désiraient ardamment dompter cette forêt infestée d'eldar, et ces patrouilles étaient courantes. Le laps de temps que mis la Valkyrie pour atteindre cet endroit était tout de même incroyable. Tirant sporadiquement, il envoya un rapport rapide au Capitaine sur la Lune, par le biais de Lyyyr, et prier les dieux noirs de balancer le rapport de force de l'engagement. Il ne désirait pas mourir sur cette pathétique planète et par ces piètres adversaires, non !

Les réacteurs dorsaux hurlaient dans le nuit, traçant des sillons de feu dans le ciel. Thor se posa brutalement sur un rocher qui dominait la clairière embrasée. Le combat semblait fini. Une bouffée de haine et de frustration le submergea. Sa première pensée fut de sauter parmi les pirates et d'en massacrer un maximum. Mais c'est à ce moment précis qu'il vit la Valkyrie à basse altitude, cherchant à atterrir. A peine ses desseins cruels se précisaient dans son esprit retord que Hawk le rejoignit et se tourna vers lui, visiblement dans le même état de rage que Thor. Sauf qu'à son tour il vit la navette et son regard acéré balaya la clairière. Thor prit la parole :

- Le vaisseau est à moi, j'irais m'occuper de la vermine ensuite. Bonne chasse. rajouta-t-il la voix dégoulinante de mépris dirigé contre les humains.

Sur ces mots Thor s'envola prestement. C'est à vive allure qu'il s'élançât sur le vaisseau qui faisait du quasi surplace. Le choc fut rude, même pour le Rapace. Néanmoins il agrippa de ses serres le flanc blindé, juste sous le cockpit. Les amplificateurs du heaume relayèrent un rire dément, difficile à ne pas entendre, même pour les pilotes. En réponse, ses derniers firent une embardée aussi brusque que le permettait la Valkyrie et reprirent de l'altitude. Mais Thor ne comptait pas lâcher prise aussi facilement, avec une joie indicible, il laissa ses sens s'enivrer du danger et de la frayeur qu'il causait. Puis, il décida que cela avait assez duré, il franchit le petit mètre qui le séparait des pilotes, laissant de profondes marques dans le blindage.

Il acheva sa manœuvre d'une légère poussée de réacteurs et se retrouva sur le cockpit. Les deux humains ne durent pas en croire leur yeux, pendant un instant ils n'osèrent plus bouger. Peut être que l'hideuse apparition ne les remarquerait pas. Le vaisseau s'immobilisa presque, juste en dessous, à une dizaine de mètre, le village. Thor abattit son poing ganté et griffu sur la verrière qui se fissura. Le second coup de butor fracassa la vitre et d'un geste rageur, Thor arracha les montants d'acier. Les pilotes étaient terrifiés. Le Rapace n'eut aucune pitié, il n'en avait jamais eu. Avec un cri de bête il attrapa un humain et le lança sans plus de cérémonie dans le vide. Son camarade ne tarda pas à suivre le même chemin et passa par dessus bord avec un hurlement de terreur.

La Valkyrie perdit son assiette et chuta comme une pierre. Thor considéra alors que s'envoler serait une preuve de lâcheté. Aussi, il resta fermement cramponné à l'avant. Lorsque le vaisseau s'écrasa dans un bruit de tonnerre, Thor en fut tout bonnement éjecté. Il effectua un vol plané de trois mètre et percuta un arbre qui se rompît sous l'impact. Thor se releva et examina sommairement ses équipements. Le Chaos avait dû veiller sur lui, son armure, malgré un peu de poussière demeurait intacte. Mais quant il regarda son harnais, il remarque avec mécontentement que ses armes avaient disparu.

Il regarda autour de lui, beaucoup d'habitations brûlaient, illuminant la clairière, mais il ne voyait pas ses armes. En revanche un groupe de soldats l'avait vu et le chargeait sans hésiter, le pensant, à tort, peut être affaiblit. Le Rapace ne leur laissa pas le temps au armes lasers d'hurler. Il se propulsa en avant de ses réacteurs et imposa le corps à corps à ses ennemis en leur rentrant dedans. Même dénué d'armes, Thor restait redoutable, les griffes de ses mains pouvaient aisément déchirer les armures fragiles des soldats. Sa force brutale et sa rapidité faisaient le reste.

- Pathétique, grogna Thor en arracha un bras que voulait le frapper d'une dague.
- Méprisable, ponctua-il en arrachant le torse d'un soldat trop proche à son goût.
- Faible, sussura le Rapace en ravageant un visage de son poing.
- Futile, lança-t-il en brisant la colonne vertébrale du soldat qui venait d'érafler son armure avec sa baïonnette.
- Vermine, cracha Thor en plaquant au sol de sa serre, un fou qui tentait de lui tirer dessus.

Thor observa avec un profond dégoût les cadavres mutilés qui parsemaient le sol. Les flaques de sang s'élargissaient, un survivant beuglait de douleur après que son bras lui fusse arraché dans un flot vermeil. Il vit Hawk, il le vit en train de massacrer comme si ça vie en dépendait. Mais Thor soupira, ce soir il ne provoquerait pas la terreur qu'il aimait tant. Il décida de se rabattre sur autre chose. Du regard il fouilla les environs.
Avec une exclamation de cruauté il repéra quelque chose d'intéressant. Entre deux maisons, une masse indistincte pour la plupart des gens. Mais le regard d'aigle du Rapace ne se laissèrent pas abuser par les ténèbres. Des exodites, Thor frémit de joie. Son instinct de tueur sadique se réveilla. Il voyait quatre Eldars, un adulte de chaque sexe, une petite fille et un nourrisson qui s'agitait dans les bras de sa mère. Aucun d'eux ne manifestaient le moindre signe de peur.

Thor prit de la hauteur pour se laisser choir des nuages. Dans une gerbe de terre il se trouva juste devant les Eldars. Il se redressa lentement, avec majesté. Mais à son grand déplaisir les Eldars ne sursautèrent aucunement, ils semblaient juste résignés.

- Vous n'avez pas peur ? demanda Thor, contenant à grand peine l'éruption du volcan qui aurait terrifié l'Enfer.
- Non.
- Je suis la Terreur ! explosa le Rapace.
- Tu n'es que le rejetons frustré d'une race en perdition et un traître pour les tiens.

Thor saisit l'Eldar avec la rapidité de la foudre et colla son visage au sien.

- Crains-moi ! vociféra Thor de tout la puissance de ses poumons.
- Jamais. répondit fermement l'exodite.
- Des milliers d'âmes tremblent face à moi, crains-moi. la voix sinistre du Rapace aurait fait s'évanouir le plus téméraire des guerriers.
- Je ne te ferais pas ce plaisir monstre.

Dans un cri qui se répercuta dans tout le village, Thar libéra les vannes de sa haine, sans plus se contrôler, il fracassa de ses poings le mur le plus proche. Il tempêta de la plus effrayante des façons, même les Dieux se turent devant lui. Le ciel et la terre se recroquevillèrent espérant échapper à la fureur du Rapace. Mais l'Eldar resta fièrement campé dans son impassibilité qui irritait Thor.
Au comble de la rage, le Rapace prit le nourrisson qui pleurait dans sa main et le mit sous le nez de son père.

- Maintenant à genoux, menaça-t-il.
- Tu nous tueras tous, alors à quoi bon, fit remarquer le père sans retenir ses larmes.

Le cri du bébé s'interrompit d'un horrible craquement. Lorsque Thor ordonna à l'Eldar de se soumettre alors qu'il avait la tête de son fils sous sa botte, le désespoir se lût dans ses yeux, il serra les dent et ne renonça pas, il ne voulait pas plier devant le Chaos, aussi cruel soit-il. Puis vint le tour de sa femme qui ne broncha pas lorsque Thor enserra son doux visage de ses mains de métal.

- Supplie moi, chien arrogant.
- Je... jamais...

Le femme mourut dans la plus atroce des douleur, le cerveau lentement compressé par la poigne de fer du Rapace.

- Es-tu fier ? Tu as tout perdu par ta faute et tu n'a rien gagné ! Thor se tourna vers les pirates sans se soucier de qui l'écoutait. Le premier d'entre vous, larve, qui porte la main sur lui, je l'égorge de mes mains !

Finalement Thor attrapa sa victime au regard vide et sur son front grava de sa dague son blason sanglant. Ce n'est qu'après qu'il le relâcha, toujours en vie. Pour finir, Thor répéta le même symbole sur toutes ses victimes et l'inscrivit également sur les plaques d'acier du vaisseau écrasé. Que tous sache qui il était.

En un instant, la situation c'était retournée au désavantage des pirates. L'irruption des Troupes de Choc impériales obligea les chaotiques à se replier au centre du village pour s'y barricader.

C'est à ce moment précis que surgit deux fantômes en quête de nouvelles proies à chasser. Les deux Rapaces marquèrent une pause à l'entrée du village, le temps de choisir son entrée. Thor décida le premier et parti affronter l'aéronef d'attaque. Hawk l'observa se jeter littéralement contre le blindage d'un engin au moins dix fois plus gros que lui... Il fallait toujours qu'il se fasse remarquer.

Laissant son compère à sa joie de destruction, Hawk se focalisa sur le groupe de Gardes le plus proche. Cette fois, il choisit une approche moins directe que contre les mineurs un peu plus tôt. soutenu par ses réacteurs, le Rapace flotta à quelques centimètres du sol et se dirigea droit sur les soldats impériaux.

Ceux-ci remarquèrent immédiatement la nouvelle menace et ouvrirent le feu sans se poser de questions. Son armure à peine égratignée par les décharges de laser, Hawk répliqua par une rafale de bolt, puis une accélération fulgurante pour se jeter sur le Garde le plus proche.

Les humains se mirent à reculer, sans cesser de tirer. Ils n'avaient pas le courage, ou la folie, des Cadians, mais ils savaient se débrouiller au combat. Devant cette organisation un peu plus solide que la maigre resistance des ouvriers, Hawk parti d'un rire quasi-démoniaque à rendre jaloux Thor.

-C'est ça la fameuse Garde Impériale? Une bande de mauviettes qui recule à la moindre difficultés.

Il rengaina son pistolet-bolter et rattrapa le groupe de soldats, sans être inquiété le moins du monde des tirs qui pleuvaient sur lui. Sa main gauche attrapa le cou un Garde et lui déchira la gorge. Le geyser de sang aspergea abondamment l'armure bleu-nuit et quelques humains autour. Ceux-ci commencèrent enfin à prendre conscience de la nature profondément chaotique de la chose qui leur tombait dessus.

Le soldat le plus proche commença à tourner les talons, mais fut fauché par un coup d'épée-tronçonneuse qui lui ouvrit le dos. Un autre reçut un crochet du gauche en pleine mâchoire. Il eut juste le temps de voir ses dents s'envoler que l'épée lui traversa le ventre, ressortant entre les omoplates. Hawk dut se débattre un moment pour retirer son arme du corps sans vie.

Un Garde profita de cet instant de répit pour pointer un lance-grenade en direction du Rapace. Deux projectiles partir à une seconde d'intervalle. Le premier explosa contre l'épaulière droite de Hawk, faisant vaciller le colosse. La deuxième grenade le toucha en pleine poitrine, l'envoyant au sol. Durant sa chute, poussa un puissant hurlement de colère contre celui qui avait osé (et surtout réussi) à le faire chuter.

Les réacteurs s'animèrent, comme alimentés par la haine de leur porteur, et firent s'élever le Rapace en un majestueux looping. Il se posa presque en douceur devant le malotru au lance-grenade. Le Garde faillit perdre l'équilibre lorsque la tonne de céramite fit trembler le sol, mais une poigne d'acier le retint juste à temps en agrippant l'avant de son armure. Laissant tomber son épée, Hawk lui expédia le poing droit et toute sa fureur en pleine tête, réduisant le contenu du casque en bouillie rougeâtre.

Le cadavre décapité s'affalait lentement au sol, lorsqu'un hurlement de rage traversa le village, couvrant aisément le bruit des combats. Hawk se retourna, ayant reconnu l'expression de frustration que pouvait avoir Thor lorsqu'il se trouvait face à quelqu'un qui n'avait pas peur de lui. Rencontrer une telle personne sur cette planète paumée intrigua Hawk, mais ne le detourna pas pour autant de son objectif.

Profitant que l'accès de rage de son compère avait semé le trouble chez les impériaux, il rengaina son épée, pour inspecter les dégâts de son armure. La peinture était griffée et brulée en plusieurs points et l'épaulière légèrement cabossée par la grenade. Mais le plastron avait été plus durement touchée, présentant un cratère à l'endroit de l'impact et
quelques fissures affaiblissaient la céramite.

Malgré les dommages, il se remit à l'ouvrage et se frayait un chemin sanglant, en débitant des membres et écrasant des corps, pour atteindre la barricade tenue par les pirates. Un des défenseurs, prit dans le feu de l'action, lâcha une rafale sur un groupe de Garde. Sauf que Hawk était déjà parmi eux, traçant des sillons de sang à chacun de ses coups d'épée. Un projectile pirate éclata contre son armure, sans faire de réel dommage, mais attira l'attention du Rapace sur la bande de pirates.

Laissant sa dernière victime en date s'effondrer sans vie, Hawk se précipita en direction du tireur et lui envoya un uppercut dans l'abdomen. La force du coup lui broya les organes et provoqua plusieurs hémorragie interne. Il regarde le pirate convulser en crachant du sang, puis chaque partisans chaotiques alentours. De son masque, sa voix gronda, comme un roulement de tonnerre lointain.

-Personne ne m'attaque sans en subir les conséquences.

La mitrailleuse radiant de Voxc n'était pas l'arme la plus bruyante du groupe des pirates, elle en demeurait celle qui avait un son particulier, semblable à une arme à projectiles solides. Executant bon nombre d'assailants, le commandant renégat devait se plier peu à peu à loi du nombre. Se regroupant au centre de la clairière, la bande de pirate perdait du terrain... et des hommes.

"On est mal barré, cria le porteur du lance-flamme, Zelzik, à sa gauche
_ J'apprécie ton sens de l'observation et tes remarques pertinentes, lança Lyyr, à sa droite.
_ Taisez-vous et tirez bordel !" coupa le chef de raid.

Ces gardes n'avaient rien avoir avec les exodites, ils n'en restaient pas moins des FDP, bien plus habitués à montrer son fusil laser pour apaiser les troubles insurectionnels des villes qu'à l'utiliser. Cependant, il pouvait repérer deux ou trois membres plus aguerris, plus disciplinés. Certainement d'ancien membre de la vraie Garde Impériale. Il crut même apercevoir une armure carapace, preuve de la présence d'un troupier de choc. Mais pour le moment, seul son arme crachait des tirs rougeâtres de radiant laser.


Vlamn en avait plus que marre de tout ça. Ce type avec son masque à gaz ne connaissait rien de la vraie piraterie ! Un jour, il lui enfoncerait son couteau dans le dos. Les autres semblaient se plier sous son commandement sans broncher, apeurés par les executions sommaires. Seul le jeune Maurt semblait un peu plus perspicace... . Un laser vint exploser son petit tas de munition, rester près des ruines d'une des maisons xenos du centre de la clairière. Du shrapnel vint s'enfoncer dans sa cuisse gauche. Son long fusil ne l'aider pas réellement dans ce combat de barricades, aussi décida-t-il de prendre "de la hauteure". Grimpant en haut d'un habitation fumante, il remarqua l'arrivé du Rapace. Il vit également Maurt tentait de soutenir l'assaut du Space Marine... et ne put détourner les yeux lorsque la tête de son complice tomba sur le sol. Non, le Chaos était injuste, il ne pouvait souffrir plus longtemps de son emprise. Il leva son fusil long. A cette distance, il ne pouvait pas manquer le rapace, et, bien que de facture mauvaise, son arme lui permettait de frapper sur la carotide, dans l'espace entre le casque et l'armure. Le rapace ne bougeait toujours pas...

Il ajusta sa lunette...

Visa...


Et tira. La tête du renégat explosa dans une gerbe de sang, sous la pressions de l'assaut répété. Un, deux, trois. Voxc préférait son pistolet pour une telle distance, pour plus de précision. Le rapace fut surpris par une mort ausssi proche. Décidément, il détestait ces lâches de snipers. Voxc se tourna vers le Space Marine, sûr de lui.
"Je n'accepte aucuns tirs dans mon propre camp"
Cette remarque allait aussi pour le rapace. Tous les pirates se tournaient vers Voxc et le Space Marine, l'ennemi désormais en fuite. Un silence tomba sur la clairière, perturbé bientôt par la descente d'une navette d'exfiltration aux couleurs Chaotiques...

Les moteurs de la navette ralentissaient alors que la vague de poussière se redéposait lentement sur le sol. Les rapaces étaient partis sans dire aucun mot, les laissant là. Aucune importance. Voxc avait l'humeur maussade. Bien qu'ayant éliminé tous les membres de son escouade qui le gênaient, il avait perdu un vaisseau. Le Capitaine n'apprécierait pas. Lors de l'affrontement, le pouce de son bras artificiel s'était également détaché. Il ne l'avait pas retrouvé au milieu des cadavres. Ce sentiment de devenir une pièce détachée ou un squelette perdant ces bouts le frustrait. Et il n'aimait pas être frustré. Les prisonniers allaient regretter de ne s'être pas suicidés plus tôt.

Le groupe progressait dans la jungle a une vitesse respectable malgré la boue et les différentes herbes hautes. Si Ysmir appréciait le côté solitaire de la jungle il détestait par dessus tout marché au sol de celle-ci et il manqua plusieurs fois sortir sa lame mordante pour couper les herbes. Mais il jugea que le bruit engendré risquait d'attirer toutes sortes de bêtes sauvages. Pas que cela déplaisait à Ysmir de se dérouiller les articulations mais Alaya n'apprécierait pas du tout.
Il c'était renseigné sur les différente plantes et fruits qui pouvaient avoir des effets intéressants dans cette jungle auprès de Telrina. Il connaissait ainsi deux désinfectants, un stimulant, un cicatrisant et un anti-douleur léger. Ainsi qu'un fruit au goût particulièrement fort qui rappelait aisément l'alcool makis avec moins d'effet néfaste.
Il se retourna vers Ifraelle et lui adressa un grand sourire. Elle lui tira la langue d'un air malicieux. Il se rappela alors la pensée qu'il avait eu lorsque qu'il l'avait aperçue hier et se dit que c'était peut-être le moment de provoquer le destin.
Il marcha alors dans une sorte de boue plus liquide et qui produisit un bruit qu'il connaissait bien. Il regarda le sol et aperçut une flaque de sang qui coulait lentement vers eux. Le destin attendrait à priori. Il dégaina sa lame mordante t continua à avancer. Tout le groupe se préparait maintenant au combat : les guerriers prenaient la tête du groupe et sortaient leurs armes, Ifraelle enfilait son masque et se rapprochait d'Alaya.
Ysmir lui se baissa et se mit légèrement sur le côté du groupe, dans un buisson. Il remarqua alors le silence de la jungle, signe d'une ancienne agitation. A travers une troué dans le feuillage il distingua un grand oiseau noir avec un bec énorme. Un charognard. Il arrivèrent finalement au le village. Les maisons étaient en feu ou détruites. Tous les exodites avaient été massacrés et plusieurs cadavres de gardes étaient là aussi, ainsi que l'épave d'un vaisseau de transport de type Valkyrie et une autre carcasse non-identifiable.
-Pourquoi les gardes sont-ils venus jusque ici ? demanda un des eldars.
-Ce ne sont pas les gardes qui ont tués les exodites, trop misérablement armés et formés pour espérer leur résister, surtout face à un tel nombre. Par contre le chaos était là.
-Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
-Le cadavre d'un pirate du chaos tout simplement, dit Ysmir en désignant un homme mort, portant sur lui un tatouage de la croix à huit branches.
Tous les eldars restèrent silencieux devant ce carnage. Puis ils se mirent à rechercher d'éventuels survivants à secourir, ou d'éventuels ennemis à faire payer. En fouillant Ysmir tomba sur une lance de combat. Il prit l'arme et exécuta quelques passes avec, admirant l'équilibre et la légèreté de la lance. Puis il la reposa. Il aurait pu la prendre mais un ''trouvé dans un village détruit et volé à un eldar surement mort'' ne serait pas génial comme historique de cette arme. Et Ysmir attachait autant d'importance à l'histoire qui le reliait à ses armes qu'à l'arme en elle-même.
-On a trouvé un survivant !
Ysmir rejoignit les autres près d'une masure presque intacte sur le bord du village. Il y avait là un survivant eldar avec un étrange blason gravé dans son front et autour de lui plusieurs cadavres, deux d'enfant et un de femme, arborant le même blason. Ysmir remarqua alors que cette marque était également dessinée sur les reste du Valkyrie.

Dix minutes avant que le groupe n'arrive dans le village, Telrina avait senti une odeur acre dans l'air, l'odeur du feu et de la mort. La forêt était étrangement silencieuse, seule le croassement de certains charognards résonnait dans la canopé. L'exodite senti un effroyable malaise alors que ses sens percevaient par avance la dévastation que ses yeux ne pouvaient voir. Elle étendit son esprit, tentant de sonder la forêt mais ce qu'elle perçut fut trop horrible pour elle et elle se rétracta très vite.
La chasseresse s'élança en avant du reste du groupe, courant comme le vent au milieu de la forêt. Elle ne produisait pas on son alors que la progression des autres eldars sonnait comme un affreux tintamare à ses oreilles. Ses sens étaient ouvert au maximumu de leurs capacité, son ouïe percevant jusqu'au bruit des feuilles dans le vent alors que sa vue semblait devenir encore plus perçante et qu'elle semblait commencer à voir son village. Les ruines de son village.
L'exodite saisit une lianne et en un instant elle fut dans les branches, l'arc bandé. Légère comme une plume elle avança avant de déboucher sur la clairière.

Le spectacle était horrible, les maisons en formes de nids d'oiseaux étaient en flammes alors que le sol était jonché de cadavres. Telrina resta un instant figée devant l'ampleur du carnage, la population entière avait été massacrée, femme et enfants compris, leurs corps mutilés disséminés dans toute la clairière. Parmis ceux dont on pouvait encore distinguer le visage elle distingua un grand bombre de ses anciennes connaissances. Ses rares amis, ses rivaux, les prêtres, les vielles femmes tous étaient là.
Telrina avait limité fortement les liens avec son foyer depuis son exil volontaire mais le voir ainsi détruit l'empli de rage autant que de chagrin. Elle se mit à chercher un coupable mais hormis des cadavres il n'y avait rien. Elle vit deux aéronefs écrasés, l'un clairement apartenant aux envahisseur tandis que l'autre semblait apartenir à des serviteurs des puissances de la ruine.
L'exodite descendit au milieu du charnier et examina les corps étalés, s'attardant sur ceux des assaillants. Il y avait eut combat entre les esclaves du Grand Ennemi et les impériaux. Ces derniers semblaient avoir été vaincus, largement surpassés et ne semblaient pas être en cause du massacre. Ainsi les chaotiques seuls seraient l'objet de sa vengeance, aussi vaine fut elle.

Lorsque les autres arriverrent ils découvrirent Telrina déjà occupée à rassembler les corps, des lignes de sang tracées sous ses yeux. Avant de se concentrer sur sa vengeance, l'exodite voulait donner un dernier repos à ceux qui un moment furent ses frères et soeurs.

Alaya observa en silence le désolant spectacle de destruction et de mort qui s'étalait devant lui. Ses yeux brillèrent étrangement pendant une seconde, de l'éclat humide des larmes qui cherchaient vainement à percer l'impassibilité de son expression.

Il s'approcha des corps. Des femmes, des enfants. Quelques artisans qui avaient pris les armes pour défendre les leurs. Sa vue se brouilla, teintée du rouge du massacre. Surmontant sa douleur, il poursuivit sa terrible inspection.
Il ne trouva pas un guerrier, pas un chasseur. En l'absence de ceux qui constituaient la seule force armée des exodites, les villageois n'avaient eu aucune chance. Des pleurs, de rage cette fois-ci, montèrent dans ses yeux. Pour dissimuler son émotion, il aida Telrina à rassembler les corps des eldars défunts et à récupérer leurs pierres-esprits. Ils les remettraient plus tard au seigneur de la planète, afin que leurs esprits rejoigent l'esprit du monde et retrouvent la paix.

La macabre tâche leur prit presque une heure, malgré la participation de tout l'équipage. Pendant qu'ils charriaient les cadavres qui leur semblaient innombrables, le guérisseur tentait de sauver le rescapé trouvé en état de choc, l'étoile à huit branches gravée sur le front. Les pirates chaotiques et les gardes impériaux furent laissés aux charognards tandis que les exodites étaient brûlés. Une fumée noire et épaisse se dégagea des corps, empuantissant encore d'avantage l'air. Personne n'osa faire de remarques, car le regard d'Alaya scintillait de haine et de colère.
Enfin, le brasier s'éteignit, et le capitaine rassembla ses compagnons :
"Les chasseurs n'étaient pas au village. C'est pour cette raison que tous ont été massacrés aussi facilement. Nous devons les retrouver et joindre nos forces aux leurs pour tenter de trouver les forces armées que les chefs de tribu sont censés rassembler.
- Capitaine, je crois que ce ne sera pas nécessaire de les rechercher. Ils arrivent."

En effet, des silhouettes sombres sortirent les unes après les autres des frondaisons. Les chasseurs et les gardiens de mégadons, juchés fièrement sur leurs montures, poussèrent des hurlements à glacer le sang devant leur village réduit en cendres, le crops de leurs femmes et de leurs enfants achevant de se réduire en cendres. Plusieurs se lancèrent contre les pirates eldars, qui, pris au dépourvu, durent se défendre comme ils pouvaient face à la fureur des exodites.
" - Cela suffit."
Le tumulte de la bataille qui avait failli commencer s'éteignit aussitôt. La voix mêlée de pleurs d'un vieux guerrier s'éleva :
" - Qu'est-il arrivé ? Qui a tué nos frères et nos soeurs ? Les dieux ont maudit ce jour, les corps de ceux que nous chérissons sont retournés à la poussière ! Parlez, vous qui vous tenez devant la scène de la mort et de la destruction !"
Alaya ouvrit la bouche pour répondre mais fut interrompu :
" - Ils sont venus vêtus de rouge, les armes à la main. Les serviteurs des Dieux noirs, qu'Asuryan nous rende justice et massacre ces impies ! Ils les ont tous tués, tous. Ils sont porteurs de mort, les fils du Chaos !"
Tous se tournèrent vers celui qui avait prononcé ces paroles. Le rescapé retrouvé dans les ruines s'était levé et fixait les arrivants avec désespoir.
" J'ai été souillé par le symbole infâme de leur dépravation... Oui, je mérite la mort !"
Et, sans qu'on put l'en empêcher, il se jeta dans les flammes mourantes, auprès des corps de ceux qu'il avait aimés.

"C'est une terrible catastrophe qui nous frappe, mes frères", dit Alaya. "Le pouvoir du Chaos est destructeur, et cette nouvelle menace doit être contrée au plus vite.
- Le Chaos ? demanda l'un des chasseurs. Nous avons combattu les crétaures à la peau verte et les Mon'Keighs, mais le Chaos n'avait jamais fait son apparition sur cette planète ! Pirates dépravés, c'est vous qui avez apporté la mort ici !
- Il a raison ! Vous avez voués vos âmes aux dieux noirs, impies ! Traîtres à notre race ! Vous périrez de notre main !"
Les guerriers exodites se dirigèrent vers le groupe de pirates, les menaçant et les insultant.
Sans un mot, le capitaine pirate s'approcha de celui qui avait lancé la contestation. Silencieusement, il pointa son pistolet sur la tempe du chasseur.
"Tu as perdu ceux qui t'étaient chers et ta haine est légitime. Mais n'aveugle pas ton jugement pour autant. Tu as le choix entre nous reconnaître commes des alliés ou rejoindre sur l'heure ceux que tu as perdus entre les mains d'Ynnead.
- Je... je suis désolé. Je ne pensais pas ce que je disais, mais..."
Le chasseur était encore jeune - Alaya ne lui aurait pas donné plus d'une cinquantaine d'années. Il fut cependant étonné de le voir fondre en larmes sous ses yeux.
"M...merci", parvient-il à dire dans ses sanglots. "Merci de vous êtres occupés de ceux que nous avons aimés. Nous châtierons ensemble ceux qui nous en ont privés."

La tension qui régnait jusqu'à lors sur les restes du village dévasté sembla s'envoler à ces mots. La colère des chasseurs se cristallisait, afin qu'elle soit demeurée intacte lorsque le moment sera venu de faire appel à elle. La peine récupérait sa place de choix dans les coeurs eldars, nombre d'entre eux ne faisant rien pour retenir leurs larmes. Ifraelle les regarda passer à leurs cotés pour rendre un dernier hommage à leurs familles, sincèrement touchée par leur peine et par le sort qui les accablaient. Au point qu'elle en relâcha presque sa vigilance. Presque. Le maître mot. L'un des chasseurs n'avait pas abandonné son masque de haine, s'avançant à grand pas droits vers Alaya tout en restant dissimulé au milieu de ses frères, une longue lame entre les mains.
"Mensonges !" rugit-il alors que la Banshee le repérait enfin, bien trop tard pour intercepter l'épée qui fusait droit vers la gorge du commandant.

Un cri abominable retentit, vrillant les nerfs de chaque créature présente, terrassant même de petites créatures incapables d'en supporter la résonance psychique. Mais ce fut le chasseur qui subit de plein fouet l'onde émise par l'amplificateur psychosonique. Les yeux écarquillés de surprise, il s'effondra face contre terre en pleine course, à peine capable de respirer. Repoussant son épée de la pointe de sa propre lame, Ifraelle le retourna d'un coup de pied, ses prunelles bleue luisant d'un éclat dur alors qu'elle le maintenait au sol sous sa semelle renforcée. L'autre se remettait péniblement du choc laissé par un cri de Banshee, ce qui ne l'empêcha pas de tirer une dague de sa manche pour tenter de poignarder Ifraelle. Détournant la lame d'un moulinet méprisant, la jeune eldar le désarma avec nonchalance et acheva son mouvement en enfonçant son épée dans la main traîtresse du chasseur, la clouant au sol et lui arrachant un cri de douleur. Son autre lame vint se placer sous la gorge de l'assassin raté et y fit une légère entaille d'où coula un filet de sang. Le message était clair : Encore un mouvement et Morai-Heg l'accueillerait contre son sein.

Autours d'eux, un cercle c'était formé, nul n'osant ou ne souhaitant intervenir pour sauver cet eldar de la fureur réincarnée du bourreau de Khaine. La pression s'accentua légèrement, le bourreau accomplissait son office...

"Ifraelle !" L'ordre était bref, explicite. Sans esquisser le moindre geste pour relâcher l'eldar, elle tourna son regard vers son commandeur. Un regard plus froid que la mort. Le regard qu'Alaya lui renvoya n'avait rien à lui envier. Laissant échapper un soupir, elle ôta son épée moléculaire de la main du chasseur et le toisa pendant une poignée de secondes avant de retirer sa lame de sous sa gorge, seulement une foi qu'elle fut certaine qu'il avait bien compris la leçon.

Sans s'encombrer de d'avantage de cérémonie, elle s'éloigna de sa démarche gracieuse sous le regard haineux de l'autre, ramassant au passage une poignée de feuilles pour effacer de ses lames le sang qui les souillait.

"Ne me refait jamais ce coup là !" siffla Alaya entre ses dents lorsqu'elle reprit sa place à ses cotés comme si de rien n'était. "Vous sauver la vie Ard'Hel'Manë ? Vous m'en voyez navrée, mais je ne peut vous le promettre." Répliqua t-elle calmement. Réprimant un soupir exaspéré, Alaya organisa alors une réunion entre le chef du village et Telrina, afin de déterminer le chemin qu'ils allaient désormais emprunter. Une seule chose était certaine, il conduirait à la guerre.

Profitant de ce qu'elle appelait "encore une interminable séance de torture psychologique", à savoir, la réunion, Ifraelle laissa son commandant sous la garde de quelques chasseurs et de quelques pirates, pour déambuler entre les arbres, son masque pendant au creux de sa poitrine, profitant de la paix qui y régnait. C'est ainsi, marchant au hasard aux alentours de feu le village, qu'elle tomba sur Ysmir. Un sourire vint automatiquement se frayer un chemin sur ses lèvres.
"Vous devez être incroyablement rouillé après tout ce temps passé à attendre, le salua t-elle d'un air enjoué. Que diriez vous d'un peu d'exercice ?" Demanda t'elle, une main posée sur le pommeau d'une épée.

Ysmir était allé se reposer à l'ombre des arbres dès l'arrivée des chevaliers, ne tenant pas particulièrement à entendre leur pleurs. Il était sur le point de s'endormir quand Ifraelle arriva. Forcément la sieste n'était plus au programme.
-Vous devez être incroyablement rouillé après tout ce temps passé à attendre. Que diriez-vous d'un peu d'exercice.
-Je répondrai que jamais je ne vous dirai non et que je suis particulièrement partant, on est arrivée trop tard à la fête de toutes façons, ironisa-t-il en montrant les restes du village.
Ifraelle se rembrunit légèrement.
-Oui... la fête bien sur.
Bon l'ironie n'était pas au programme à priori.
Ysmir se releva d'un bond et dégaina sa lame mordante.
-Vous tenez vraiment à prendre une arme si lourde ?
-Il ne s'agit que de quelques passes de toutes manières.
-C'est une façon de voir les choses.
-Pas la votre ?
-Jamais. Prêt !
-Quand tu veux.
Et aussitôt ses quelques paroles prononcés Ifraelle s'avança et frappa une première fois. Ysmir n'était en fait pas du tout près et tenait encore nonchalamment son épée d'une seule main. La vitesse de la banshee le surprit donc et il ne put que mollement paré ''l'attaque''. Toutefois l'avantage des lames lourdes c'est qu'elle bloquent bien. Le désavantage c'est qu'elles sont lentes et lourdes justement. A peine la banshee avait-elle été repoussé qu'elle plongeait de nouveau son épée vers une ouverture dans la défense du danseur. Celui-ci était maintenant dans l'entrainement et para cette nouvelle attaque avec beaucoup plus de fermeté et de facilité. Facilité feinte car la lame dévia au dernier moment et il eut tout juste le temps de rouler par terre pour l'esquiver. Il se releva rapidement mais pas assez, l'épée revenant encore une nouvelle fois dans sa direction. Mais il fut plus rapide et dégaina une des lames de ses brassières et bloqua l'attaque avec celle-ci.
Ifraelle fut un moment désemparé et recula de quelques pas.
-C'est de la triche, dit-elle en faisant la moue.
-Tout est permis au combat.
-Ah oui ?
Et elle s'approcha rapidement. Il se prépara à contrer une attaque mais elle se glissa entre lui et sa lame, se collant à son corps, ses lèvres à quelques centimètres de celle d'Ysmir et ses yeux plongeant dans les siens. Ysmir fut déconcerté et oublia de manière spectaculaire le combat et de manière générale tout ce qui l'entourait. Jusqu'à ce qu'un magnifique mouvement le fasse voler en l'air et s'écraser sur le dos, au pied de Ifraelle qui souriait comme une gamin ayant découvert un nouveau jouet.
-C'est toi qui as dis qu'on pouvait utiliser n'importe quelle arme.
-Bon ok, t'as gagné. Je te déconseille quand même d'utiliser celle-là sur quelqu'un d'autre qu'un humain ou un eldar.
-C'est ça aussi l'art de la guerre, savoir quelle arme utiliser contre quelle ennemi, dit-elle toujours aussi rayonnante.
Ysmir se perdit de nouveau dans les formes harmonieuses du visage de la banshee.
-He oh ! On dirait qu'ils ont pris une décision.
-Déjà ! J'étais bien là moi.
-Rien ne t'oblige à nous suivre, dit Ifraelle en rejoignant les autres au centre du village.
-Eh attends-moi, lui dit Ysmir.
Et ils rejoignirent Alaya qui avait apparemment décidé quelque chose avec Telrina et le chef du village.

"Nous devons partir sans plus attendre afin de trouver le seigneur du clan de Huël'Tis, qui possède la force armée la plus conséquente des environs. Il conviendra ensuite de déterminer notre plan d'action. L'heure n'est pas encore venue de pleurer ceux qui ont disparu. Nous devons d'abord châtier les responsables, et que la justice d'Asuryan frappe ces impies. Nous partons."

Telrina s'était rembrunie. Elle ne se sentait pas à sa place dans une opération militaire de grande envergure, et pourtant elle pensait qu'elle aussi méritait de se venger. Dans le doute, elle décida de suivre malgré tout le groupe mené par le capitaine pirate et le chef du petit village.
Les exodites mirent à la dispostion des pirates les montures qui, pour la plupart, avaient survécu à l'assaut du village : leurs enclos dissimulés dans la jungle avaient échappé à la folie sanguinaire des serviteurs des Dieux noirs. Ceux qui ne savaient pas monter rejoignirent la selle des cavaliers plus expérimentés, puis les sauriens purent enfin se mettre en marche sous l'épaisse moiteur de la canopée.


Alaya cheminait en tête, Ifraelle fermement accrochée à sa selle - la Banshee n'avait jamais apprécié le contact des animaux et n'avait donc jamais eu l'occasion d'apprendre à chevaucher les montures exotiques des mondes-jungles. Le capitaine s'était automatiquement imposé comme le chef du groupe, ce qui avait déplu fortement à la majorité des chasseurs et des guerriers exodites. Ceux-ci n'appréciaent guère d'être guidés sur leur propre terre par un étranger, un pirate de surcroît, mais aucun n'avait osé protesté, le bref aperçu du carctère d'Alaya ayant suffi à les en dissuader. Les pirates et les natifs d'Haran se lançaient des regards lourds de suspicion, mais la confiance que le chef du village semblait avoir accordée à Alaya assurait malgré tout la cohésion du groupe. C'est donc dans un climat de tension que les cavaliers progressaient, tout en redoutant perpétuellement une embuscade ou de nouvelles attaques, qu'il s'agisse des Impériaux ou des Chaotiques.

Stayn avançait rapidement et avec souplesse, il ne laissait aucune trace, pas un brin d'herbes ne se trouva dérangé par sa course. Il y avait longtemps que ses pérégrinations lui avaient inculqué l'art d'avancer avec la forêt et non contre, et il devait reconnaître que les quelques rudiments appris d'un Ranger l'avait bien aidé. Ce même Ranger l'avait guidé sur ce monde au devait normalement se trouver la personne qu'il cherchait. Ensuite Stayn avait pensé chercher dans la jungle, il savait que des Exodites y vivaient, il connaissait les signes que ne trompaient pas. Après une petite semaines de chasse, il avait enfin pu repérer quelque pistes qui semblaient régulièrement empruntées par les eldars. Il espérait tomber sur un village, on pourrait peut être le renseigner ou moins lui fournir des renseignement sur la jungle qu'il lui était inconnu. Bien que pour tout homme, toute les jungles ce ressemblent, pour Stayn, il n'était pas un arbre qui soit semblable à un autre, c'était comme autant d'être vivant. Différencier les arbres lui permettait de trouver aisément son chemin et d'être un traqueur hors pair.

Il s'arrêta, le sentier qu'il suivait depuis l'aube débouchait sur un village, mais celui-ci était dévasté et brûlé encore. Stayn le fouilla, son coeur gonfla d'orage devant le massacre perpétré ici. Nul doute que le Chaos était passé par là, il le percevait, il arrivait à sentir son odeur immonde. Il se mit en quête d'indices quelconque qui lui permettraient d'en savoir plus sur la tragédie survenue en ces lieux.
Tout d'abord le Chaos avait attaqué au moment où le village demeurait sans défense, ensuite ils étaient partit en navette, à en jugé par les traces, ce n'était pas un gros transporteur, les esclaves du Chaos étaient nombreux mais ils ne devaient pas être loin. Tout en sachant que ces être putrides seraient assez malin pour se tenir hors de porté de la vengeance des exodites. Il ne pouvait pas s'agir d'un gros vaisseau caché en orbite, ses contacts eldars ne laissaient pas ce genre de détail passer inaperçu, on le lui aurait dit. Puis le Chaos aurait sans doute détruit ce monde de l'espace s'il avait pu. Pour Stayn il était clair que les serviteurs des dieux noirs c'étaient installés sur la lune, ils devaient y avoir une base là haut.

Le chasseur se demanda si l'Imperium pouvait être utilisé pour éradiquer ces charognards, une guerre affaiblirait les impérieux et ces derniers ce feraient balayer par les eldars. Oui, l'idée n'était pas mauvaise, il avait déjà plusieurs plans subtils pour mettre discrètement les humains au courant, de façon à ce qu'ils soient convaincus que l'idée venait d'eux. Stayn garda en tête son possible plan dont il se promit d'en faire par aux eldars si ceux-ce étaient intéressés et il reprit ses observations.

Visiblement, on avait tenu conseil, il y avait du monde et pas que des exodites s'il se fiait aux empreintes fines et légères. Il suivit la piste, les eldars avaient des montures, ils n'avançait pas très vite, enfin pour lui. Courir dans les bois était une formalité. Stayn s'élança à leur suite.

Il n'eut pas a courir sur une longue durée, les eldars n'étaient pas partis depuis trop longtemps. Stayn avait choisi de ne pas se placer sur leur chemin mais de les suivre en parallèle. D'ailleurs il finit par les apercevoir entre les branches, ils n'étaient pas très nombreux mais Stayn nota bien vite que certaines montures supporter des cavaliers en plus, des qui n'avaient rien d'exodites. Son coeur fit un bond, il s'agissait de pirates, et il était sûr que celui qu'il cherchait se trouvait parmi eux. Stayn accéléra, de façon à les dépasser, se mouvant toujours avec le plus grand silence. Son intuition ne l'avait pas trompé, un eldar conduisait la marche et il correspondait à la description qu'on avait faite de lui, il nota aussi la Banshee qui faisait office de garde personnel. Le chasseur nota ce détail, il aimait bien ces guerriers implacables, durant son séjour dans le vaisseau monde, une Banshee lui avait fait l'honneur d'échanger quelques passe d'arme.

Stayn prit un ou deux mètres d'avance et se plaça sur coté du chemin, et prit la pose qui à ses yeux paraissait la plus amicale. Le capitaine le vit et haussa les sourcils d'étonnement.

- Je sens la mort, je sens la guerre, vos cœurs sont lourd de haine et vous marchez sur le chemin du combat. Cependant, je suis venu en ami, porteur d'un message. Je suis Stayn et que la paix soit sur vos lames. salua le chasseur.

- Je sens la mort, je sens la guerre, vos cœurs sont lourds de haine et vous marchez sur le chemin du combat. Cependant, je suis venu en ami, porteur d'un message. Je suis Stayn et que la paix soit sur vos lames, salua le chasseur.
- Qui êtes-vous pour prendre le risque de cotoyer les fils d'Isha ?, lui répondit d'un ton ouvertement menaçant le capitaine pirate.
- Un messager qui porte les mots de celui qui sait, dit le nouveau venu d'un ton doux.
- Notre sagesse n'est pas de celles auxquelles peut prétendre accéder les races inférieures. Vous le savez, Mon'Keigh.
- Je ne prétend pas les comprendre. Mais contrairement aux autres humains, je prête grande attention a chaque syllabe prononcée par un Eldar, répondit Stayn, apparemment un peu surpris de la froideur de l'accueil auquel il avait droit.
- Délivrez votre message, enfant de la boue.
- Charmant, j'ai connu des combattant plus aimablse et plus subtils. Néanmoins, je m'aquitterai de ma mission, avant tout. Le Grand Prophète Es'Hainn du vaisseau-monde Alaitoc me fait dire que votre personne doit le rallier au plus vite car le destin qui l'y attend est grand et vital à la survie de bien des frères."
Alaya ne répondit pas et considéra des pieds à la tête cet homme qui venait de faire ressurgir les ombres de son passé.

Le chasseur ajusta sa cape sur ses épaules, laissant brièvement entrevoir une paire de pistolets shurikens pendus à sa ceinture et des plaques d'armures. La plastron portait l'emblème du vaisseau-monde d'Alaitoc, chose pour laquelle Stayn se sentait honoré et en avait le cœur gonflé de fierté. Les pièces d'armures qui venaient protéger bras et jambes étaient toutes estampées de runes protectrices et porteuses de chance. Il avait également, passé autour du cou, un pendentif dont la lueur illuminait son visage d'un éclat apaisant. Pour le reste, on ne discernait que le canon d'un antique fusil qui dépasser de son dos. Ce fut grâce au reflet que l'Eldar remarqua un long poignard dans sa gaine de cuir, accroché sur son épaule. Alaya ne put déterminer sa provenance, mais l'arme n'était assurément pas de facture humaine

Pour le reste, Stayn était un homme visiblement plus vieux que ne le laissait suggérer son apparence, son visage mal rasé et fendu d'une vieille cicatrice restait ouvert et affable, seulement, ses yeux hurlaient d'en avoir vus plus qu'ils ne l'auraient dut.

- Le vénérable Prophète Es'Hainn sait malheureusement que malgré toute l'estime que je lui porte, répondit-il enfin, il n'est pas pensable que je retourne sur le vaisseau-monde avant que ma vengeance n'ait été accomplie. Votre voyage aura été vain, Mon'Keigh.

Stayn regarda l'Eldar et sa monture s'éloigner. Il ne s'attendait pas à un refus si catégorique. Il savait que les Prophètes avaient une grande autorité sur les siens... normalement. Le chasseur ne baissa pas les bras, il n'était pas connu pour ça. Aujourd'hui encore il pouvait se targuer d'avoir mené à bien toutes les missions qu'on lui avait confié. Il rattrapa le cavalier de tête, qui l'ignora comme seul un Eldar sait le faire.

- Une vengeance, je connais bien ce monstre il se tapie au plus profond des cœurs et réduit en lambeau toute joie de vivre pour devenir notre unique but. Vous êtes un Eldar, mais je crois que même vous, vous ne savez pas ce que quel chemin suivre ensuite.
- Non en effet, vous ne savez rien, rétorqua Alaya d'un ton cassant.
- Laissez moi au moins vous aider.
- Vous pouvez vous vanter d'être le seul Mon'Keigh auquel je me serai retenu d'ôter la vie, par respect pour celui qui vous envoie. Mais n'abusez pas de ma patience, qui est extrêmement limitée à votre égard.
- Tête de mule arrogante, marmonna Stayn de façon parfaitement audible et il tourna les talons pour rejoindre la forêt.

Mais juste avant de disparaître il marqua un arrêt et observa la colonne qui avançait sous ses yeux. Le chasseur attendit que le capitaine soit devant lui avec plusieurs guerriers et il mit ses mains en porte-voie.

- Bien belle armée, mais je ne vois pas de vaisseaux, Stayn fit un clin d'œil à l'Eldar qui c'était retourné plus vite qu'un serpent peut mordre et disparut dans la végétation avec la souplesse d'un félin.

Du moins pour une personne restée sur la route, en réalité il attendait tranquillement, adossé au premier arbre venu.

Ysmir aimait bien les animaux, principalement les montures de guerre des exodites, fières et puissantes. Mais elles ne lui rendaient pas malheureusement.
Depuis que la colonne s'était mise en marche Ysmir avait le plus grand mal à garder le contrôle de ce fichu lézard obstiné. Celui-ci essayait en permanence de l'envoyer voler dans les airs, sans grand succès jusqu'à présent. Ysmir remarqua que Alaya discutait avec un humain en tête de colonne. Ifraelle se retourna à ce moment et Ysmir prit la pose la plus grandiloquente de son existence. Ce qui faillit l'envoyer au sol vu que le sang-froid saisit précisément ce moment pour essayer de le dégager. Ysmir faillit tomber de la selle mais réussit à se hisser rapidement, sa cape mise un peu n'importe comment sur ses épaules. Pour le plus grand bonheur d' Ifraelle et de quelques exodites qui assistèrent donc à un spectacle très comique. Ysmir les ignora de sa manière la plus distingué et manqua tombé une fois de plus de sa monture, Ifraelle retenant à grand peine un fou rire.
Finalement Alaya se remit à avancer et Ifraelle manqua tomber en arrière, ce qui permit à Ysmir de se payer sa tête à son tour. Il ne reçut qu'une moue rancunière et s'arrêta instantanément de rire. Enfin le temps qu'elle se retourne à nouveau en tout cas.
Ysmir arriva finalement au niveau de l'humain qui s'était arrêté sur le bord du chemin. Celui-ci héla le capitaine pirate à ce moment précis.
-Bien belle armée, mais je ne vois pas de vaisseaux.
L'humain disparut rapidement dans les buissons. Voyant que Alaya se retournait et décidant de faire un peu de zèle pour une fois, Ysmir fit sortir le sang-froid de la route pour rattraper l'humain. Il s'avança de quelques mètres dans les fourrées, essayant de l'apercevoir du haut de sa monture. Le sang-froid s'était étrangement calmé, comme si son cavalier lui paraissait tout de suite plus sympathique. Ysmir s'était mis sur son dos et scrutait la forêt. Il crut apercevoir la silhouette de l'humain plus loin et cria :
-Arrêtez-vous !
Il démarra sa lame mordante. Le sifflement aigu déplut énormément au sang-froid qui se cabra aussitôt en envoyant enfin Ysmir s'écraser dans la boue. Il se releva sous le regard moqueur de l'humain qui se tenait juste devant lui, adossé à un arbre.
Alaya et Ifraelle arrivèrent à ce moment, étonnés de voir Ysmir recouvert de boue, au pied de son sang-froid qui semblait enfin tranquille.
-Quoi ! ne parvint qu'à dire l'épéiste.

- Ce n'est pas le moment de se donner en spectacle devant un Mon'Keigh", chuinta avec hargne le capitaine au pirate honteux, avant de se tourner vers celui qui avait osé lui tenir tête.
"Quant à vous, humain, si vous n'arrêtez pas de me payer ma tête, vous allez bientôt pouvoir expérimenter si oui ou non les Mon'Keighs sont jugés eux aussi par Asuryan à leur mort."

- Non, j'en ai marre, j'en ai par dessus le tête de votre arrogance, répondit Stayn. Je suis un humain c'est un fait. On a le même mépris de l'homme et un ennemi commun, c'est aussi un fait. Moi je vous ais respecté, j'ai risqué mille fois ma vie pour votre race. Alors soit vous vous comporter comme un eldar digne de ce nom ou alors continuez à être désagréable et je ne vous aiderais pas. Mais surtout, n'allez pas croire que mon aide doit être sous-estimé. Vous seriez surpris de mes compétences. Puis si les vôtres m'ont fait confiance et me traite au moins en ami et que vous non c'est que vous avez un drôle de problème. Un problème dont je me fous.

Mais si vous êtes si fort, libre à vous de jouer au héros solitaire pendant que vos amis se font massacrer par un ennemi insaisissable. Car vous ne les trouverez pas. Combien de morts les exodites vont encaisser avant d'en rejeter la faute sur vous ? Et croyez moi ils le feront, vous débarquez de nulle part pour prendre le commandement. Vous avez beau être eldar, vous n'êtes pas des leurs. D'ici je vois au moins sept chasseurs qui seraient ravis de prendre votre place et je vous jure que vous n'aurez pas beaucoup de soutient, ils attendent la première occasion, le moindre faux pas et je devrais vous défendre. Mais moi je peux dès maintenant donner une direction à leur courroux, contrairement à vous.

La décision vous revient, tuez moi si ça vous chante, vous ne ferez que conforter l'opinion que j'ai de vous, à savoir que même un Ork aurait montré plus d'intelligence que vous. Je les hais, pourtant même eux savent que plus on est nombreux contre un ennemi commun mieux c'est. Et un bon conseil, à cracher sur la main tendue, vous vous retrouverez tout seul, même un eldar buté peut comprendre ça, je me trompe ?"

Arduilanar considéra froidement Stayn, légèrement essoufflé par son discours qu'il avait prononcé d'une traite.
" - Fort bien. Si c'est une aide que vous proposez, je ne vois aucune raison de la refuser, si même un Prophète a jugé bon de daigner vous accorder sa confiance. Mais n'attendez pas trop de moi, Mon'Keigh. Notre race n'est pas prête à prendre en amitié un étranger, fut-il notre allié. Vous représentez pour moi un intérêt pour mes projets et pour la cause que je défend ; dans le cas contraire, soyez assuré que vous auriez payé de votre vie votre insolence. Je suis Alaya Hel'Manë, et depuis plus de deux siècles je mène les Chasseurs Gris et combat le Chaos. Ne me prenez pas à la légère, jeune imprudent, car quiconque outrepasse mon autorité parmi mes hommes le paie chèrement et immédiatement.

- Va pour le "statu quo". Je suis honoré de faire votre connaissance. Je suis Stayn. Depuis environs quatre-vingts ans je parcours la galaxie. J'ai combattu les Orks aux côtés des Tau, auprès desquels j'ai fais mes classes. J'ai affronté l'Imperium avec les Eldars, par deux fois. J'ai également mené de petites croisades personnelles contre le Chaos. J'ai également effectué un grand nombre de missions pour les vôtres. Si je ne me débrouille pas trop mal au corps à corps, je puis vous affirmer que vous ne trouverez pas meilleur que moi au tir, jamais je ne rate ma cible. Les Guerriers de Feu sont de bons maîtres. Considérez moi désormais à votre service, seigneur. Si par le sacrifice de ma vie vous pensez survivre, je serais heureux de périr.

- Soit. Trouvez-vous une monture et remettons-nous en route, nous n'avons pas de temps à perdre."

Alaya fit changer son sang-froid de direction et reprit la tête du convoi. Il avait un vague pressentiment, l'indéfinissable impression qu'un destin funeste s'abattait en ce moment même quelque part autour de lui. Un sourd vrombissement emplissait l'air, à la limite de l'inaudible. Que pouvait-ce être ?
Légèrement inquiet sans rien en laisser paraître, il fit presser le pas. Les montures reptiliennes se mirent au pas de course. Derrière lui, il sentit Ifraelle légèrement incommodée par la prise de vitesse. La Banshee n'avait jamais trop apprécié les modes de déplacement autres que mécaniques et antigravitiques.

[Désolé pour le texte mais pas inspiré c'est temps ci]


Stayn observa le capitaine se remettre en route. Il fronça les sourcils et chercha du regard une monture. Il finit par apercevoir un Sang-froid sans cavalier qui suivait au pas de course la personne qui était certainement son maître. Ce dernier chevauchait une seconde monture. Stayn l'interpella avec politesse et coula un regard vers la monture libre. L'Eldar dénoua la lanière de cuire qui le retenait, sans plus prêter d'attention à l'humain.
Stayn siffla, une stridulation fluide et douce. Le Sang-froid souffla bruyamment et releva la tête avant de trotter paisiblement jusqu'à l'homme qui l'enfourcha avec une certaine maladresse, ce qui ne manqua de faire sourire l'exodite derrière lui.

- Soyez ferme, mais reconnaissant qu'il vous porte sur son dos, lui prodigua son voisin de droite en voyant que le lézard avait la ferme attention de faire l'exact contraire de ce que Stayn lui demandait.
- Je ne voudrais pas lui faire du mal.
- Ne vous en faites pas, il vous arrachera la main bien avant. Rassuré ?
- Rassuré, confirma Stayn avec un fin sourire.

Le chasseur pressa doucement les flancs de la bête de ses genoux, pensant le guider comme un cheval. La bête se mit au pas en laissant un grondement doux enfler dans sa gorge, signe que l'allure lui plaisait bien et que se faire distancer par le reste de la troupe ne le gênait absolument pas. Stayn soupira et imprima une pression plus ferme à sa monture qui, surprise de se voir commandée, émit un bref cri de défi, s'élança à pleine vitesse et rattrapa, de son pas rapide et régulier, en peu de temps la tête la colonne. Stayn réussi à ce que le Sang-froid ce maintienne au niveau d'Alaya qui lui accorda un bref regard. La commissure de ses lèvres tremblèrent imperceptiblement devant l'humain qui agrippait, tout en gardant une allure de guerrier farouche, le cou du lézard à pleines mains.
Au fil de la course Stayn prit rapidement le coup de main et se retrouva bien plus à l'aise et si vite qu'un exodite le félicita dans sa langue, disant, si Stayn traduisit correctement, que finalement un humain n'était pas si ridicule que ça une fois juché sur une monture décente. Le chasseur sourit une nouvelle fois et tâcha de se concentrer sur ce qui l'entourait.

Il n'aimait pas cela, il sentait comme un danger qui lui comprimait la poitrine. Il y avait aussi des bruits, de plus en plus proche, portés par le vent. Oh bien sûr aucun humain ne pouvait entendre cette chanson délicate que murmurait la brise car ce vent était celui que le monde soufflait et aujourd'hui il était porteur d'un message qui n'augurait rien de bon. Stayn se retourna sur Alaya et vit que lui aussi avait remarqué le danger qui flottait dans l'air, d'ailleurs tous avaient détecté cette fragrance au goût de fer. Quelque part, le sang des exodites abreuvait la terre.
Juste quand une réaction du pirate Eldar allait ce manifester, on pu les entendre. Le bruit d'un combat violent et acharné. Mais plus proche, la puanteur du Chaos, on ne pouvait la situer avec précision. Elle était diffuse mais tenace. Alaya décréta une courte pause et stoppa sa troupe juste à temps en levant son poing fermé. Ça y était, tout le monde l'avait vu, un mouvement juste à la lisère du chemin, à six cent mètres. Un homme grand et costaud, un treillis usé et taché de sang, une cuirasse de fer et un respirateur noir, il portait négligemment en bandoulière un fusil laser. Ses bras nus étaient couverts de scarifications et tout son être empestait la corruption du Chaos.

Ce n'était qu'une sentinelle pour prévenir toutes tentatives d'attaque à revers. Le prompt arrêt avait fait que le garde ne les voyaient pas car ils restaient à demis dissimulés dans la fin du virage, mais lui se découpait très bien dans le vert de la jungle. En vérité pour touts exodites un temps soit peu attentif, les arbres ne cessaient d'hurler leur offense devant cette abomination. Mais le problème était qu'il demeurait difficile de l'approcher sans se faire remarquer, de plus il allait se retourner d'une seconde à l'autre et il ne donnerait l'alerte avant que les Eldars n'aient fait dix mètres, perdant ainsi l'effet de surprise.

Stayn, laissa là ses réflexion, il prit note de tout ces facteurs que sont le vent, le taux d'humidité, le mouvement de la cible et le sien. Il épaula son antique fusil, il bloqua sa respiration et pressa la détente, tout cela lui prit moins d'une seconde. A la détonation tout le monde le regarda. Six cent mètres plus loin, un crâne explosa et un corps s'effondra dans les fourrés. Alaya incinéra l'humain de son regard de braise, la détonation devait avoir alertée tout les chaotiques du secteur. Stayn soutint le regard.

- Avec la bataille ils ne remarquerons pas le coup de feu.
- Il est bien question de ça... j'ai juste horreur qu'on agisse sans mon ordre. le ton polaire aurait sans peine refroidi un volcan, mais pas Stayn.

Ce dernier épaulait de nouveau son arme, un second guerrier au cœur plus sombre que son âme venait de déboucher sur le chemin et se dirigeait vers le corps inanimé de son comparse. Il le considéra un moment et releva la tête pour écarquiller les yeux devant la troupe qui le regardait sans cacher une haine à faire frémir l'Enfer. L'hérétique porta la main à la radio pendue à sa ceinture.
Alaya regarda Stayn qui ne cessait de tenir le guerrier en joue, le doigt délicatement posé sur la gâchette. Le chasseur tourna la tête et lui planta son regarda dans le sien.

- Abattez-le imbécile. sussura l'Eldar

Sans même reposer les yeux sur sa cible qui portait la radio à sa bouche, Stayn fit feu. Le projectile, une balle fendue et bourrée d'un composé secret, toucha l'hérétique en plein cœur, lui creusant un trou gros comme un poing dans la poitrine dans une gerbe de sang. Un calme tout relatif revint. Il fallait désormais prendre une décision, et vite. Car un kilomètre la guerre faisait rage dans ce qui avait été un coin de paradis pour les exodites. L'acier de la vengeance en fusion dans leurs veines, beuglait réparation par le sang. La colère aveugle jeta un voile sur leur pensée car ce vent était le souffle d'Ysha.