Les Flammes de la Guerre
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Les Flammes de la Guerre

C'est une époque sombre et sanglante, une époque de démons et de sorcellerie, une époque de batailles et de mort. C'est la Fin des Temps.
 
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 Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés

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MessageSujet: Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés   Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés Icon_minitime2/5/2009, 15:48

Plutôt que de les laisser prendre la poussière sur mon disque dur.
C'est aussi ce qui ressemble le plus à un aveu de défaite, je l'accorde. Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés 694324

Voici la seconde partie. Il est censé il y avoir quelque chose entre le chapitre II et celui qui le suit, puisque ce dernier est, par rapport au II, un flash-Backe.

Parias


I
Un Monde cruel



Une vache broutait. Elle avait brouté toute sa vie, et elle brouterait encore. Quand, soudain, elle leva la tête. Les nuages, poussés par le vent, masquaient le soleil. Devant elle se dressait la muraille noire et mouvante de la forêt. Au milieu des arbres, à quelques pas devant, une forme apparut. Une ombre noire se dissocia de la pénombre dans laquelle elle se mêlait, pour devenir une silhouette distincte. Elle la regarda approcher. La silhouette sombre s’arrêta à sa hauteur. Elle la reluquait d’un air mauvais, avec appétit et excitation. Un contact chaud sur son flanc. Et une brûlure glacée derrière son épaule. Elle vit la silhouette qui s’éloignait, bondissante. Sa vue s’assombrit, et elle s’effondra. Elle ne brouterait plus.


II



Il faisait sombre. Le soleil avait disparu, vaincu par les nuages noirs. Il aurait du indiquer cinq heures de l’après-midi. Mais la nuit était tombée tôt et il faisait froid. Le vent sifflait sur les frondaisons et les arbres dansaient, agitant leurs feuilles, implorant le ciel. Sur le chemin de pierre craquelée qui longeait la lisière du bois, un Nain promenait sa lourde silhouette râblée, s’appuyant sur son vénérable bâton. La largeur impressionnante de ses épaules lui donnait la carrure d’une montagne, et ses bras rivalisaient d’épaisseur avec les troncs noueux qui défilaient à sa gauche. Il avait risqué quelques pas sous les feuilles malveillantes pour s'abreuver au ruisseau qui chantait entre les arbres en prenant bien garde à ne pas y tremper sa longue barbe argentée, mais quand la nuit était tombée en pleine après-midi, il s'était tenu à l'écart.
Une silhouette noire, immobile, perchée sur une branche à une vingtaine de pieds du sol, là bas, loin devant lui, achevait de rendre le paysage sinistre.

Il était resté assis longtemps sur cette branche, les jambes pendant dans le vide. Le vent battait violemment les pans de son manteau. Son chapeau de cuir jetait une ombre sur son visage, où une balafre courait sur la joue, tranchant une barbe naissante. Une flamme dansait dans son regard, fixé sur un point par delà l’horizon.
Il fouilla dans une poche intérieure et en sortit une flasque qu’il porta à sa bouche, écartant les longues mèches que le vent soufflait. Une bourrasque violente lui fit perdre un équilibre déjà précaire, et il bascula dans le vide. Il se retrouva suspendu tête en bas, retenu par une jambe à son perchoir en une position acrobatique. Une main avait réussi à maintenir le chapeau en place, l’autre battait l’air, cherchant une prise. Ses dents enserraient solidement le goulot de la précieuse flasque. Vingt pieds en dessous, le sol le narguait, lui promettant une mort rapide. Chuter maintenant, dans cette position n’était certainement pas ce qu’il y avait de mieux à faire. Il commença à se balancer d’avant en arrière, et réussi à attraper sa branche humide. Il avait deux prises sur celle-ci, maintenant. C’était déjà beaucoup mieux. S’il chutait maintenant, il ne se briserait que la colonne vertébrale, et non plus la nuque. Il allait quand même essayer de remonter. Il lâcha momentanément son chapeau et, s’aidant de sa main libre, il réussit à s’allonger sur son refuge, enfin en sécurité.
Il se rassit, épousseta son manteau, et but à la santé de Sigmar, qui une fois de plus lui avait laissé la vie sauve. Une petite montagne s’arrêta en dessous de lui et leva la tête.

Runir se posta au pied de l’arbre et leva les yeux.
- Hé ! toi, là-haut !
- Bienvenue sur mes terres, Haut Roi Nain !
- Qu’est-ce que tu fous là haut, par Grungni ?
- Là haut ? Eh bien… je bois à votre santé !
La flasque était vide. Il la jeta rageusement contre le tronc de l’arbre, s’agrippa fermement et se lança dans le vide, où il resta un instant suspendu par les bras, avec comme l’air de s’étirer. Il avait quand même pas dormi là-haut, pensa le Nain, dubitatif. Quel cinglé.
Backe lâcha prise et tomba. Ses longues jambes le réceptionnèrent avec l’agilité d’un félin. Une lueur d’amusement passa dans le regard du Nain quand l'homme se releva ; il était ivre.
-Backe, salua-t-il avec entrain.
Runir considéra la main tendue, le front creusé d’un pli profond. Backe penchait dangereusement de côté. Grand, efflanqué, son aspect avait dépassé le stade de la négligence. ‘doit pas manger à sa faim, celui-là. Un vagabond, jugea-t-il. Mais un long voyage l’attendait. Et il s’était ennuyé ferme, seul sur les routes délabrées de l’Empire. Du travail d’incapables, ces routes. Un peu de compagnie serait la bienvenue. N'importe quelle compagnie. Sans réellement savoir pourquoi, il était convaincu que ce cinglé le suivrait.
- Runir. Runir Bras-Puissant.

Backe était immobile. Son regard ne brillait plus. Il était redevenu la noire silhouette inquiétante aperçue au loin. Sinistre, irréel. Et tellement lointain…
Runir frissonna. L’instant paru s’étendre sur un siècle. Et tout s’envola. Le vent souffla de nouveau, emportant la présence funeste. La silhouette ténébreuse s’était évanouie. Le Nain crut avoir rêvé ; les deux mains se serrèrent.
La voix de l’humain tremblait un peu quand il demanda :
- Vous alliez où ?
- Je suis en route pour Marienburg.
- Dans ce cas, j’y vais aussi. Vous accepteriez que je marche à vos côtés ?
- C’est d’accord, l’humain. Dis-moi, qu’est ce que c’est, ça ?
- Ça ? C’est une épée.
- Je sais bien que c’est une épée, l’humain…Je parlais du sang.
- Une vache. J’ai planté ça dans une vache pour … Pour voir.
- Ouais, bien sur. Ça arrive ce genre de choses. En parlant de l’épée…
- Oui ?
- Fais voir....
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MessageSujet: Re: Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés   Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés Icon_minitime2/5/2009, 15:49

?



Arduilanar arpentait les sentiers forestiers de ce bois depuis l'aube, et n'avait pour l'instant pas trouvé une seule plante qui lui convînt. Les forêts sombres et malodorantes du Vieux Monde semblaient n'être propices qu'à la croissance des ronces et des champignons vénéneux. Comme il regrettait les arbres millénaires de Caledor au feuillage étincelant, les prairies couvertes de fleurs chatoyantes, les conifères altiers de Chrace dont l'odeur de résine embaumait l'atmosphère d'Ulthuan ! Les fleurs étoilées de milëon, idéales pour la cicatrisation, les clochettes de nimbellë, formidable antipoison, rien de tout cela ne s'épanouissait hors des sous-bois d'Ulthuan ou d'Athel Loren.
Arduilanar soupira. Son stock d'herbes médicinales décroissait de jour en jour, et il était dans l'impossibilité de le renouveler.
Soudain, son ouïe fine perçut un bruit insolite. Un bruit de pas. Pas le pas feutré d'un renard, la course d'un lièvre, mais un bruit de bottes. Il se concentra sur ce son. Avec plus d'attention, il décela un second bruit de bottes. Les pas se rapprochaient. Il voulut en avoir le cœur net.
Arduilanar s'approcha de l'orée du bois et s'accroupit derrière une fougère touffue. Au loin, il aperçut une première silhouette, affublée d'un chapeau ridicule et d’un long manteau de cuir défraîchi. Puis, courant derrière, un second personnage, portant le même type d'accoutrement, bien qu'apparemment en meilleur état. Leur rencontre semblait inévitable.

Aïe… Un Inquisiteur. Pas le plus amical qu’il ait rencontré. Et une voix impitoyable, avec ça.
- Backe Leiden ?
Il se souhaita bonne chance et afficha l’expression la plus neutre et innocente dont il était capable.
- Enchanté.
- Vous reconnaissez être Backe Leiden ?
- Pourquoi pas ?
Les traits paraissaient sculptés dans le marbre, figés à jamais dans l’accusation en une expression intraitable. Le regard pénétrant, perspicace, les lèvres faites pour prononcer les sentences, le corps fait pour les exécuter. Il devait certainement être né Inquisiteur. Et ça n’avait pas l’air de lui plaire plus que ça.
- Parfait. Alors, au nom des pouvoirs qui me sont conférés par le Très Saint Ordre Impérial de l’Inquisition, je vous arrête pour exercice illicite de la fonction de Répurgateur. Vous avez le droit de garder le silence. J’ai dès l’instant présent droit de vie ou de mort sur votre personne. Aussi, je vous ordonne de me suivre, sans tentatives absurdes.
- Je ne sais pas si j’en ai vraiment envie…
- Je ne me suis peut-être pas bien fait comprendre.
- Vous devez faire erreur. Est-ce que j'ai vraiment une tête à être Répurgateur sans papier ? Je suis parfaitement en règle. Et je n’ai rien fait. Par contre, vous…
- Silence ! Je vous ordonne de me suivre, immédiatement !
C’était à peine si ses sourcils avaient frémis. Il empoigna brutalement le bras de l’intéressé.
- Mais lâchez-moi, abruti ! Vous croyez vraiment qu'un bout de papier vous donne la foi ? Et qu’est ce qui me dit que vous l’avez, ce bout de papier ?
Une fissure d’exaspération finit par craqueler le marbre de son visage, et l’Inquisiteur tira un pistolet. Il le plaqua contre la tempe du sans-papiers si fort qu’un hématome se forma.
- Me suis-je bien fait comprendre ?
- Je ne veux pas mourir…
- Suivez-moi, et vous vivrez.
- Mais je ne veux pas non plus vous suivre.
Alors le marbre se brisa enfin. Backe, un peu lassé du cruel manque de saveur de la scène qui allait suivre, avait lancé son poing de toutes ses forces contre le menton de l’Inquisiteur en un coup ascendant. Les dents s’effritèrent, mordant au passage la langue coincée entre deux canines et, crispé par la douleur, le doigt se referma sur la gâchette. La balle arracha sa peau et brûla des mèches, mais finit sa course parmi les feuilles. Un instant étourdi par la détonation, il vacilla, manqua de s’étaler au sol, et prit la fuite dans la direction que le sa chute avortée lui avait choisi.

Cette voix... Arduilanar y décelait une innocence troublante. Une certaine folie aussi. Mais pour lui, l'innocence primait. Il n'allait pas laisser un innocent subir le même sort que lui. Pas sous ses yeux. Mais il hésitait à se lever et à aller se battre ouvertement. Peut-être n'en valait-ce pas la peine. Et puis, ce n'étaient pas ses affaires.
Il fut tiré de ses réflexions par le cri de douleur de l’Inquisiteur assommé, ce qui le sortit de son dilemme. Par un pur hasard ou par la volonté des dieux, le jeune homme courait droit dans sa direction. Quand il passa à sa hauteur, il l'attrapa à la cheville et le tira dans le buisson.
"-Et ! Mais qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que vous faites ? Voulez-vous me lâcher ?
-Taisez-vous ! Je vous sauve la vie."

L'officiel avait du mal à se remettre de son coup. Le temps qu'il reprenne ses esprits, ce méprisable clandestin serait sans doute trop loin pour qu'il le rattrape. Tant pis pour lui. Il serait obligé d'user de la force de persuasion d'une balle de mousquet dans le dos. Mais quand il rouvrit les yeux, il avait tout bonnement disparu.
"Par Sigmar ? Quel est ce maléfice ? Ou il a fui dans la forêt, ou je suis tombé sur un hérétique des plus dangereux !"
Il s'élança entre les arbres pour ne jamais revenir. L'administration ne le retrouva que des années plus tard, ses ossements jonchant le sol de la caverne d'un troll des plus féroces. Comment il en vint à se jeter dans sa gueule, nul ne pourrait le dire, mais gageons que son manque de lucidité y fut pour beaucoup.

" -Je crois qu'il est parti. C'est bon, vous pouvez sortir.
- Pardonnez mon ignorance, mais... Sans indiscrétion, vous... vous êtes quoi ? Un genre d'animal ? Un genre de... de ?
- Un genre d'elfe, sans doute ? Et vous, qu'êtes-vous ? A première vue, j'aurais penché pour une sorte de singe primitif, mais apparemment vous ne valez pas tant...
- Un elfe ? Jamais entendu parler. C'est sans doute là l'origine de ces disgracieuses oreilles. Vous avez raison, je ne suis pas un singe. Enfin, je ne le crois pas, et vous avez l'air d'être d'accord. Mais... pourquoi toujours être tout de suite dans le jugement ? Et il ne me semble pas vous avoir remercié.
- Je ne sais pas si vos remerciements peuvent m'importer d'aucune manière. Mais s'il n'y a que ça pour vous faire plaisir, alors faites-donc.
- Je perçois une pointe d'ironie... Ma question était tout à fait innocente et n'avait de but provocateur que celui qu'il semble que vous lui ayez donnée. Je m'appelle Backe. Et j'ai très soif. Je peux vous appeler l'elfe ?
- Non. Et puis quoi encore ? Appelez-moi maître. Ou seigneur....Allez, je plaisante. Appelez-moi Arduilanar.
- De l'humour elfe ? Si c'est le cas, vous m'excuserez, mais je n'ai pas compris. Je crève de faim. Vous en voulez un peu ? Je me sens généreux, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Non, ne vous évanouissez pas, c'est tout naturel.... Vous n'êtes pas obligé de faire cette tête là, vous savez. C'est de la nourriture, ça se mange.
- J'ignorais que cette chose que vous appelez nourriture se mangeait. Cela me touche beaucoup, mais je n'ai pas vraiment faim, mon dernier repas remonte à moins d'une semaine.
- Vache ! Une semaine ! Ah, j'comprend mieux. Si je souffle, vous volez ?
- Non. Je ne vole que monté sur un dragon.
- Allons, ne vous inquiétez pas, je plaisantais. Je ne soufflerai pas, promis.
- Croyez que j'apprécie votre magnanime grandeur.
- Croyez que j'apprécie votre chevaleresque condescendance.
- Et qu'est-ce qui peut amener un humain du nom de Backe à être ainsi traqué, à l'instar d'un animal sauvage ?
- Toutes sortes de choses. Vous savez, l'Empire est un endroit merveilleux. S'il n'y avait ces officiels maléfiques qui veulent ma peau. Parce qu'un avis objectif est toujours désirable, vous en pensez quoi de ma peau ? Vous en voulez ?
- Je me vois malheureusement contraint de réitérer mon refus. Si je comprends bien, vous êtes donc une sorte de... clandestin. Et pas au mieux avec les autorités, dirait-on. Aussi étrange que cela puisse paraître, moi non plus. Ca nous fait déjà un point en commun. Je ne me serais pas douté qu'on en avait tant.
- Etrange ? Pourquoi ? J'ai vu tout de suite que vous étiez malhonnête. J'irais même jusqu'à dire que vous transpirez la truanderie, ouais !
-Malhonnête ? Un seigneur de Caledor ? Laissez-moi rire, mon ami. Un elfe ne peut qu'être pur, que ce soit dans la corruption ou la loyauté. Les demi-mesures ne sont point pour ceux de ma race, et les petits brigands de votre espèce y sont inconnus.
- Je n'y comprend rien. Etre pur dans la corruption, ça n'a pas de sens. Tout comme ne rien manger pendant une semaine, ou arborer ces oreilles improbables.
-Le contraire m'eût étonné. Les êtres de conscience supérieure sembleront toujours énigmatiques aux races de basse condition.
- Si cela vous emplit de fierté et satisfaction, alors soyez énigmatique, à votre convenance. Mais que vous soyez énigmatique ou non n'y changera rien. Je vois très clair dans votre petit jeu, monsieur le Grand Truand. Vous voulez me détrousser ! Ah, mesquin que vous êtes ! Mais apprenez que votre cause est perdue, ma bourse a de commun avec vous qu'elle n'a que la peau sur les os. D'ailleurs, je n'ai même pas de bourse. Je n'ai que ce bout de ferraille.
Bien entendu, vous pourriez toujours me livrer à ces officiels maléfiques. Je me suis laissé dire que la prime était alléchante. Vous auriez de quoi vous sustenter pendant des semaines, et ça ne pourrait pas vous faire de mal. Et ça ne serait pas truanderie, ça ne serait que faire votre devoir et agir pour le bien de l'Empire.... Ah, je vois. Ce n'est ni ma peau, ni ma bourse, c'est le bout de ferraille qui vous intéresse. Chacun ses goûts. Ou peut-être qu'après tout vous n'en voulez pas. Et c'est tant mieux car il est très bien à sa place.
- Pathétique paranoïa des races inférieures qui ne comprennent pas nos desseins. Je ne vous ai point sauvé pour vous livrer à eux, et croyez que je me moque éperdument du bien de l'Empire. Quant à votre pitoyable bout de ferraille, comme vous l'appelez vous-même, il ne saurait tenir la comparaison avec l'arme que je porte à mon côté. En combat singulier, vous n'auriez aucune chance.
- Je ne saurais le dire, honnêtement. Pas comme vous... Je suis partisan de l'expérimentation. On essaye ? A moins que votre seigneurie ne craigne de se fouler le petit doigt et de perdre la face devant un "être inférieur", comme vous dites.
- Je m’en serais douté. Il suffit de prononcer le mot duel et toutes les épées se lèvent. Croyez que je sois peiné d'être dans l'obligation de vous causer une si sévère culottée, jeune impudent, mais si vous y tenez, alors allons-y. Mais vous vous mordre vite les doigts quand vous aurez mesuré la puissance des seigneurs de l'Ouest.
- Quand je suis peiné de faire quelque chose, je ne le fais pas, seigneur de l'Ouest aux longues oreilles. Vous savez quoi ? Vous êtes un tordu. Et fantasque avec ça. Un extravagant, même. Un extravagant déréglé. Et tout ça n'a aucun sens. Et ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit. Duel ? Non, ça ne marche pas. Je vais vous tirer les poils du derrière.
-Cela m'étonnerait fort.
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MessageSujet: Re: Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés   Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés Icon_minitime2/5/2009, 15:49

Arduilanar sortit son épée de son fourreau finement ouvragé dans une explosion de lumière bleue. Il murmura quelques mots et la lame étincelante se mit à flamboyer sous les yeux de Backe. Les longues flammes bleues se mirent à dessiner des silhouettes étranges et serpentines, deux ailes apparurent bientôt, révélant la forme indistincte d'un dragon. Deux yeux d'un jaune d'or s'ouvrirent. Ils fixaient Backe qui ne put réprimer un violent haussement de sourcil. Puis, soudainement, le dragon rugit. Son souffle puissant frappa le Répurgateur clandestin de plein fouet, qui manqua de tomber à la renverse. Et subitement, tout disparut. Il ne restait qu'une épée luisant faiblement, ornée de runes complexes et gemmes scintillantes, et un Backe effaré qui se frottait le menton. Il renifla, cligna des yeux et posa sur l'elfe un regard interrogateur.
- C'était quoi, ça ?
- Ce n'était qu'un tour de passe-passe, mon pauvre Backe. Honnêtement, je peux faire mieux, je vous le dis en toute modestie... Maintenant, voyons votre valeur, tireur de poils.
- Hem… Intéressant. J'en conclus que ça marche, mais pas immédiatement. Alors, duel !
Backe laissa s'écouler un instant, immobile sous le regard de moins en moins patient de son adversaire. Finalement irrité, sa seigneurie lança d'une voix pressante :
- Alors ? La frayeur aurait engourdi vos membres ?
- Un instant, je vous prie.
L'instant écoulé, l'épée se leva enfin. Du fourreau de cuir défraîchi, il tira son arme. Un bout de ferraille rouillé.
- Attendez, c'est pas la bonne épée.
Le bout de ferraille tomba par terre et manqua de tomber en poussière.
- Voilà, ça doit être celle-là.
Sous le regard maintenant exaspéré de l'elfe, il farfouilla dans les pans de son habit troué pour trouver un nouveau fourreau. Celui là aussi était de cuir, excessivement simple, sans un ornement, mais intact et immaculé. Il en tira son épée et la leva haut au dessus de sa tête. La lame d'acier fendit l'air en vibrant comme mue d'une vigueur propre. Effilée et tranchante comme un rasoir, aux lignes pures et légèrement courbes, elle paraissait renfermer l'éclat et la force des étoiles. L'acier en était vierge, presque blanc, extraordinairement ancien et pourtant lisse comme un miroir dans lequel on ne se voyait pas. Ça n'était pas une lame de seigneur. Elle n'avait pas été ciselée, ni décorée, pas même polie. Elle était pureté. Elle était parfaite.
Arduilanar frissonna soudain. La température s'était brutalement abaissée et l'éclat des deux lames avait effacé celui du soleil, voilé de lourds nuages gris. Le vent soufflait, mais tout autour, le monde s’était figé, pris d’une torpeur funeste.
Backe n'était plus là. A la place de l'exaspérant fanfaron se tenait une silhouette noire, sinistre. Irréelle et vaporeuse, inexplicablement lointaine et pourtant si proche, elle paraissait devoir être emportée par le vent. Mais elle luttait, désespérée, et les vents gémissants se faisaient plus féroces. Arduilanar fut soudain pris d’une grande tristesse et souhaita pouvoir l’aider. Alors les vents moururent, finalement vaincus, et la silhouette se fit menaçante. Une silhouette de ténèbres où deux flammes naquirent, crûrent et dansèrent. Ces flammes étaient celles de la folie, et auraient eu leur place dans les yeux d'un démon.

-Vous m'impressionnez. Ainsi, il existe un être profond et mystérieux sous cette crasse et cette apparente stupidité. Mais votre air ténébreux et farouche ne suffira pas à me faire reculer. Aussi, tenez-vous prêt !

Arduilanar se jeta en avant, faisant apparaître un déluge de feu et de foudre sur son adversaire d'un seul mot, et frappa de sa lame étincelante. Mais il ne trancha que de l’air. La forme ténébreuse qu’était devenue Backe s’était évaporée sous ses yeux. Des filaments noirs l’enveloppèrent et la silhouette se matérialisa dans son dos, l’épée blanche levée. Arduilanar se retourna, para le coup descendant. Mais la lame frappait de nouveau, et il dût sauter en arrière pour éviter un coup qui l’aurait tranché en deux. Le Répurgateur s’était élancé, l’épée blanche levée à nouveau.
Le duel cordial et formel s’était changé en un tourbillon de fureur, où chaque coup était porté pour tuer, où les lames s’entrechoquaient dans un fracas de tonnerre. Une frénésie déchaînée s’était emparé du clandestin. Il frappait, encore et encore, sans interruption, infatigable et fulminant. Ses coups défiaient toute logique, et en ce sens, ils étaient redoutables. Au déferlement torrentiel de violence, Arduilanar opposa la froide et gracieuse précision de son peuple. Il para coup sur coup, dressant un mur de métal bleu entre lui et la démence de l’humain. Cette tactique s’avéra payante quand, profitant de l’une des nombreuses brèches que lui offrait son adversaire, il parvint à lui porter un coup au visage.
Backe s’écarta dans un souffle, laissant plusieurs mètres entre eux deux. Alors Arduilanar put enfin respirer. Il lui paraissait s’être écoulé moins d’un battement de cœur, de l’instant où il avait tiré sa lame et s’était jeté tête baissé dans la tempête. Et pourtant, son cœur tambourinait, son souffle était rapide, et il vit qu’il saignait. Son adversaire ne semblait pas en meilleur état ; une profonde entaille lui courait sur la joue et ses habits étaient rouges de son sang. Mais les flammes dansaient toujours, et lui parurent même plus vivaces, plus folles qu’auparavant. Il tournait autour de l’elfe, l’épée blanche levée, prêt à se jeter sur sa proie.

- Urithairi Vaulë elthrayon ! Chaînes inflexibles de Vaul !
L'elfe n'avait pas d'autre choix. Des chaînes argentées jaillirent de sa main et s'enroulèrent aussitôt autour du corps du Répurgateur. Backe tenta de se servir son épée pour les trancher mais l'extrémité d'une des chaînes fouetta sa main qui dut lâcher prise. L'épée blanche toucha la terre, et il sembla reprendre une apparence normale.

-Et bien, je comprends à présent que les autorités vous recherchent. Vous êtes un sacré numéro.

Les lèvres de Backe se fendirent en un sourire narquois, souligné par le sang qui coulait de l’entaille, et qui prolongea son sourire, dessinant un tracé étrange. Il tira la langue, goûta son sang, et la flamme explosa soudain, éclatante, blanche comme un soleil. La lame eut un frémissement imperceptible, et l’instant d’après, la flamme s’était éteinte, engloutie. Régnait maintenant un gouffre sans fin de souffrances et de désespoir. Le sourire n’était plus narquois, mais triste et pitoyable, au tragique accentué par le tracé sanglant et triste qui lui courait tout le long du visage. Malgré lui, le cœur d’Arduilanar se serra de nouveau, bien qu’il n’en laissa rien paraître.
Backe, toujours enchaîné, fit la révérence, ostentatoire et moqueuse. Il voulut applaudir, y parvint presque, et l’elfe se décida enfin à lui rendre sa liberté. Les chaînes s’évanouirent, l’épée retrouva son fourreau.

- Fantastique. Je saigne. C’est très incivil de la part de sa truande seigneurie. Bien, je vais y aller… En espérant vous croiser autant que possible, et que vous n’oubliiez pas, un jour, de me rendre la pareille.
- La pareille… Et où comptez-vous aller, ingrat ?
- Je ne vous le dirai pas. Vous ne m’inspirez que de la méfiance et de la suspicion… Vous d’abord.
- Nulle part. J'erre de-ci delà.
- Ça alors ! Pas possible ! C'est exactement mon cas. Mais oubliez ça, je préfère que vous n’en sachiez rien. Bien. C’est oublié ? Alors, croyez que j’en suis peiné et que ça m’est insupportable, mais je vais être contraint de suivre vos pas. Et pas de tentatives de quoique ce soit, je vous surveille.
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MessageSujet: Re: Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés   Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés Icon_minitime2/5/2009, 16:34

Que de souvenirs... Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés 845438


Dernière édition par Arduilanar le 17/5/2011, 20:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés   Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés Icon_minitime2/5/2009, 16:36

N'est-ce pas... Si seulement cela pouvait continuer. Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés 694324
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MessageSujet: Re: Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés   Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés Icon_minitime2/5/2009, 16:39

C'est vrai, c'est dommage.

On s'amusait bien.
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MessageSujet: Re: Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés   Fils de la Vengeance, petits bouts éparpillés Icon_minitime2/5/2009, 17:49

S'ils lisent, je continue.
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