Les Flammes de la Guerre
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Les Flammes de la Guerre

C'est une époque sombre et sanglante, une époque de démons et de sorcellerie, une époque de batailles et de mort. C'est la Fin des Temps.
 
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 Route dans la jungle. [convoi impérial]

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Aleieus Gaevran
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Aleieus Gaevran
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Aleieus Gaevran


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MessageSujet: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime15/10/2009, 23:59

Le crépuscule étendait ses doigts graciles dans le ciel, lacérant le soleil, boule de feu orangée dans les cieux. Cette lumière déclinante donnait des reflets incroyables sur son amure si sombre, on aurait juré qu'elle s'embrasait. Une armure si terne qu'on avait la désagréable sensation qu'elle absorbait la lumière. Néanmoins et presque paradoxalement, on en discernait parfaitement les lignes agressives dans les moindres détails. Chaque parcelle avait été refaçonné avec une patience et un soin qui confinait à la folie. Elle avait une surface rugueuse, couverte d'écailles et des pointes effilées venaient orner les genoux et les coudes, des rangés de courtes épines tranchantes recouvraient la majeur partie du corps. Dans le dos, les vastes ailes de peau enveloppaient comme un suaire les réacteurs dorsaux, deux tuyères en ogives, recouvertes de symboles et d'inscriptions, quiconque les fixait trop longtemps en restait hypnotisé et ne pouvait en détacher son regard. Le pire était, sans doutes possibles, le casque ouvragé avec un réalisme étonnant. Il figurait un visage de bête fauve grimaçante, la bouche laissait apparaître des dents aiguisés, pareilles à des poignards. Deux braises ardentes, aussi rougeoyantes que les flammes de l'Enfer prenaient lieu et place d'yeux de lynx. Les voir suffisait à se convaincre que le Rapace du Chaos aux allures de sinistre chauve-souris démoniaque voyait tout, rien, pas une pensée ne devait lui échapper.

Il patientait depuis un bon moment, perché sur un piton rocheux qui surplombait une route en terre battue, une voie d'accès dangereusement isolée. Elle faisait la liaison entre un réseau de mines et un village de colons ou autre chose. Le Rapace n'en était pas certain et en avait cure. Il bougea un peu, le rocher sur lequel il avait fermement planté ses serres acérées était derrière une abondante végétation, le rendant parfaitement invisible tout en lui offrant un excellent poste d'observation pour veiller sur la route. Il dominait cette dernière d'une trentaine de mètre, aussi il pouvait voir longtemps avant leur arrivée à porté de sa colère, d'éventuelles proies.

Une dernière fois il vérifia ses armes, toujours en parfaite état de marche. Au dessus de lui, il sentit un présence, son acolyte venait de se poser. Thor ne se retourna pas, il préférait ne pas quitter la route des yeux, ne plus se vautrer dans la terreur et le sang de ses victimes lui manquait terriblement. D'ailleurs il détectait aussi l'impatience du second Rapace, toujours avide de sang et de tuerie. En outre, Thor lui savait le coeur dévoré d'ambition, chose qu'il ne comprenait qu'à moitié. Mais il laissa là ses jugement, Hawk constituait là, le seul être vivant pour qui il ne nourrissait pas de rancoeur et qui ne le poignarderait pas dans le dos à la première occasion. De cette façon, Thor pouvait pleinement se consacrer au but qu'il c'était fixé, terrifier la galaxie, qu'elle tremble à la simple mention de son nom ! Soudain, Thor leva la tête, un nuage de poussière se profilait à l'horizon.

- Hawk, prononça seulement Thor de sa voix morne.
- Enfin, murmura l'intéressé, hmmm, ils ont l'air nombreux.
- Je vois six camion, non sept et un speeder, escorte minimale.
- Dommage, ça ira vite, répondit Hawk sur un ton véritablement inquiètent.
- Ils seront à bonne distance dans une minute, prévint Thor toujours sans se retourner.
- Passe le premier, envois les vers ma position.
- Oui, au signal... ils ne verront jamais plus un lever de soleil, conclut Thor, plus froid que la mort.

Sans rien ajouter de plus, Thor disparut dans la nuit qui désormais régnait en maîtresse sur un monde qui ne soupçonnait pas les atrocités dont une lune pâle allait être témoin.


Keal se racla la gorge et cracha par la vitre baissée. Il conduisait depuis deux heures, il était crevé et l'habitacle du camion puait la sueur rance avec une note de vomi. Le convois était chargé d'emmener les mineurs sur le réseau B8, un gruyère qui se trouvait dans la jungle. Une jungle dense que traversait cette route. Keal n'aimait pas trop que tout soit bordé d'un rideau impénétrable de végétation, pas de champ de vison, rien. Il y aurait pu avoir une armée en embuscade et on ne la verrait même pas venir. Sans compter qu'il faisait nuit et que seul les phares des camions balayaient la route. Keal était en tête avec devant, le speeder qui faisait office d'escorte. Il était piloté par deux soldats et un troisième à l'arrière était sensé s'occuper d'un autocanon. Mais il suffisait de le voir pour rire sous cape en l'imaginant tirer.

Keal toussa, cette maudite route soulevait une poussière au goût de cendre. En y rependait, il plaignait vraiment les mineurs, à raison de huit par camion, ils ne devaient pas vraiment être de bonne humeur. Keal se félicita que le passager, qui pour le moment dormait à poing fermé sur le siège à côté de lui, soit costaud. Auparavant Keal avait dû faire face à des mineurs rendus mécontent par le voyage et ils lui avait fait savoir sans prendre la peine de mâcher leurs mots. Mais avec le Gergh, personne ne lui ferait de remarques trop véhémentes.

Ce fut à ce moment qu'une masse sombre traversa le route et percuta violemment le speeder qui se renversa sous le choc. Avec horreur, Keal vit la forme noire qui se tenait sur le toit, une hurlement de douleur retentit et le véhicule fit une brusque embardé et s'écrasa le nez devant et stoppa net, non sans avoir tracé un profond sillon dans le sol. À peine il s'immobilisa que la forme sombre se volatilisa, mais avant elle regarda brièvement Keal qui ne put aligner deux pensée cohérentes face aux deux points rouges, brûlant de haine qui lui vrillaient le cerveau, lisant ses peurs les plus secrètes.
Il ne freina uniquement parce que Gerg le lui beugla dans les oreilles. Keal écrasa la pédale de frein et serra les dents en préparation du choc. Mais il n'eut jamais lieu, le camion s'arrêta à cinq mètres du speeder accidenté. Derrière Keal, les autres avaient stoppé et descendaient de leur cabine en marmonnant qu'on était déjà assez en retard sur l'horaire comme ça. Mais ils se turent en voyant l'accident. Keal et les autres s'approchèrent prudemment du speeder. Le passager s'en extraie, apparemment indemne. Le servent d'arme lourde s'accrochait à son autocanon, légèrement sonné. Puis le faisceau d'une lampe tomba comme un couperet sur le côté conducteur. Ce dernier était affalé sur les commandes, la mine surprise et la mâchoire manquante.

- Merde... lâcha quelqu'un.
- Ok, on se calme, ordonna le soldat qui voulait rependre le contrôle, retournez à vos postes, maintenant ! Soyez prêt à partir.

Tout le monde s'exécuta, préférant éviter toute discussion avec un soldat. Kael referma sa portière et mit le contact, il jeta un rapide coup d'oeil à Gergh et attendit. Il regarda les deux soldats échanger quelques mots. Ils avaient l'air très choqués. Une détonation retentit, puis une seconde. Le premier soldat se disloqua à la lumière des phares. sa cage thoracique explosa dans une gerbe de matière humaine. Quant au deuxième, sa tête vola en morceau, purement et simplement.

Interdit, Keal fixait le sang qui avait éclaboussé le pare-brise. Il n'avait pas reprit ses esprits qu'une masse énorme s'écrase sur son capot. Les phares s'éteignirent aussitôt. Sur l'avant, totalement écrabouillé, la masse sombre se redressa. Keal ne put prononcer un seul mot. Gergh était immobile, les yeux exorbitée. Mais son camarde se ressaisit un peu. Il se mit à paniquer. Il chercha à ouvrir la portière qui refusa de s'ouvrir, mais Keal, ne pouvait abandonner. C'est affolé qu'il s'escrima en vain. Il avait trop chaud, il était fébrile, ses yeux le piquaient, il sentait des larmes monter, il sanglotait à demi en priant la portière de libérer le passage. Un tintement l'arrêta net. Lentement il pivota, pour se rendre compte qu'une main griffue appuyait contre la vitre, avec une infinie lenteur elle exerçait une pression croissante. Le verre se fissura petit à petit. Gergh se tassa au maximum contre son siège, de manière à se tenir le plus loin possible de la main qui venait de traverser la vitre.

Keal pleura pour de bon et ne contint pas sa peur lorsqu'une poigne glacée lui comprima la poitrine. Puis, dans un hoquet de stupeur mêlé de douleur il remarqua que le main venait de s'enfoncer dans son torse. Keal mourut quand Thor lui arracha le coeur fumant de la poitrine. Le Rapace regarda l'autre qui brusquement lâcha un flot ininterrompue de paroles visant à supplier le démon de l'épargner. Il ne se tut que lorsqu'un coup puissant lui écrasa le crâne sur l'appui-tête.

Tout s'était déroulé en une minute, pas un des huit ouvriers ne trouva le force d'hurler tant ils furent terrifiés par l'apparition qui se matérialisa devant l'ouverture arrière. Tous étaient convaincus qu'un démon, sortit du Warp venait prendre leur âme. Peut être était-ce le cas. Thor se précipita dans le camion, ignorant l'acier que se tordit et gémit sous poids. Dans sa main son épée vrombit avec férocité. Il massacra sans pitié les ouvriers un par un. Une fois cela fait il descendit du camion, sous les yeux tétanisés du conducteur suivant, crispé sur son volant. Il hurla avant de fuir en quitta sa place. Sans plus s'émouvoir Thor lui plaça un bolt dans le pied et emporta la majeur partie de la jambe. L'homme s'affale au sol et s'y tortilla en criant.

D'un pas tranquille Thor se dirigea du côté passager, il arracha la portière et sans prêter attention aux cris déchirants et autre appel à l'aide de sa victime, il la traîna jusqu'au capot et à l'aide d'une grosse branche il l'y cloua. Une fois sa besogne achevée il s'éleva dans les cieux et se dirigea en lisère de la jungle. Ainsi, il vit que tous avaient quitté avec précipitation son poste. Thor pouvait lire, avec une grande satisfaction la peur sur chaque visage. Les humains s'agitaient, sans savoir quel terrible prédateur les observait. Il se délectait du désespoir grandissant à chaque macabre découverte. Bientôt, la petite foule se rassembla pour se rassurer, les mineurs avaient les mains crispées sur leur outils, des armes dérisoires jugea Thor avec mépris. Il attendit encore un peu que la peur commençât à se dissiper.

Avec la discrétion d'une ombre il alla se placer dans le dos de cet immonde bétail piaillant et apeuré. Il était indécelable car les ténèbres étaient son royaume. Personne ne le voyait, il savoura ce moment et passa à l'action. Ce fut à pas lents qu'il surgit des ombres. Quant enfin on le remarqua, on hurla encore, on s'exclama, on recula, effrayé. Thor souriait sous son casque, il sentait sa cruauté se réveiller. Il allait frapper quant une pétarade le fit se retourner. Il jura, il n'avait pas pris garde à la ligne de mire de l'autocanon. Un humain lui tirait dessus avec. Mais la peur rendait sa visée incertaine. Les tirs allèrent se perdre contre un camion qui explosa, illuminant la nuit noire et éclaboussa Thor d'essence enflammée. Cela le rendit plus terrifiant, environné de flamme il donnait l'impression que de lui se dégageait la puissance infinie du Chaos. D'une poussée de ses réacteurs Thor fut sur le servant et l'étripa d'un revers négligeant. Avec un rugissement de fauve il s'élança sur les humains. Mais ces derniers ne soutinrent pas le choc, c'en était trop, ils s'égaillèrent, prit de panique.

- La Mort vole dans le ciel, murmura Thor à son communicateur.

Maintenant Hawk allait montrer à ce troupeau ce qu'était la guerre. Thor se désintéressa donc des humains qui fuyaient en remontant la route. Il se concentra sur sa tâche. Il rassembla toute ses victimes et sur leur front ou sur la poitrine, il grava, à l'aide de sa dague l'étoile à huit branches du Chaos traversé d'un éclair, formant son blason personnel. Puis, une fois son travail achevé et ne se préoccupant absolument pas de la boucherie qui s'orchestrait plus loin, Thor entreprit de pendre les morts, qu'il avait soigneusement marqué, dans les arbres en bordure. Que tous sachent ce que Thor avait fait ici.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime19/10/2009, 22:12

Le ciel s'assombrissait à mesure que le soleil disparaissait derrière l'horizon et Hawk contemplait les multitudes de tons bleu colorer la voute céleste tout en s'efforçant de dominer son impatience à se précipiter au combat. Son compagnon d'arme était perché quelques dizaines de mètres plus haut, à l'affut de leur première proie et le préviendrait au moindre mouvement. Mais l'attente n'était pas le fort de Hawk, qui se surprit à dégainer son pistolet-bolter uniquement pour sentir sa présence dans sa poigne.

N'y tenant plus, il enclencha ses réacteurs, grimpa le long de la falaise qui le surplombait et se posa presque sans bruit derrière Thor. L'autre Rapace du Chaos n'esquissa pas le moindre mouvement, son attention toute entière fixée sur la route en contrebas. Mais cela ne voulait pas dire qu'il ne l'avait pas senti arriver. N'importe quel autre être vivant de cette galaxie aurait d'ailleurs été accueilli par un bolt entre les deux yeux. Mais un lien particulier les unissait. Le genre de lien qui se crée entre deux guerriers qui ont traversés ensemble des siècles de conflits. Forgés par les flammes de la guerre, ils étaient devenus plus qu'une équipe, combattant de concert comme un seul être.

Pourtant, au premier coup d'œil, personne n'aurait pu le deviner. Alors que Thor est l'incarnation vivante des Night Lords, pour qui la terreur est un facteur fondamental de la guerre, Hawk n'affiche que la sobriété absolue. Chaque élément de son armure à sa fonction bien précise, aucun ornement ou fioriture inutile ne vient perturber ses lignes racées. Même le casque est épuré au possible, réduit à un masque intégral surmonté d'une plaque de protection frontale.

Pourtant, cette apparente simplicité cache un expert du combat rapproché. Son épée-tronçonneuse dans la main droite fauchait les têtes aussi aisément que son pistolet-bolter faisait mouche à chaque tir. Chaque combat, quelque soit le nombre d'opposants, est une Danse de Mort, où chaque mouvement est un coup fatal en puissance.

Lorsque le convoi impériale eut trahit sa présence par un imposant nuage de poussière, Thor s'élança dans la nuit pour entrer en scène à sa façon. Hawk resta debout un instant, commençant son petit rituel d'avant-combat. Faisant lentement bouger ses articulations une par une, il écouta le glissement fluide des plaques de céramiques. Un joint grippé pouvait faire la différence entre la vie et la mort, et il entretenait son équipement avec un soin aussi maniaque que Thor pour son déguisement démoniaque.

Lorsqu'il arriva au poignet gauche, qui était plus dur d'un centième de Newton que d'habitude, le signal arriva. Un murmure si doux à son oreille, l'appel du sang et de la fureur. Ses cœurs accélèrent imperceptiblement, son souffle se fit un peu plus court. Le temps d'un clignement d'œil, l'image d'un Berserk de Khorne s'imposa à son esprit. Mais un sourire carnassier effaça aussitôt l'idée. A la limite, un Berserk de Hawk, pourquoi pas, mais aucune divinité n'aurait le plaisir de se placer au dessus de lui. Puis ses réacteurs dorsaux s'animèrent.

La poussée propulsa le Rapace en avant, l'amenant rapidement au dessus d'un groupe de fuyards. Son système de visée indiqua son point d'atterrissage prévu, au moment où les moteurs se coupèrent. Par les haut-parleurs de son masque, Hawk hurla d'une voix grave, si profonde que même la terre en trembla.

-LA MORT TOMBE DU CIEL!

Surpris, les humains n'eurent pas le temps de s'arrêter qu'une tonne d'armure et de fureur s'écrasa au milieu du groupe. Un mineur prit les genoux du Rapace en pleine poitrine et mourut dans un craquement de cage thoracique. Le cadavre fut projeté en arrière par l'impact, balayant deux autres humains. Hawk se reçut sur les pieds, dérapa sur quelques mètres en griffant le sol de ses serres aiguisées et décapita un homme d'un ample mouvement de son épée-tronçonneuse. Son pistolet-bolter aboya trois fois, et trois corps explosèrent, projetant tripes et boyaux à la ronde.

Le combat fut bref, personne ne chercha à résister, personne n'eut le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Quelques secondes plus tard, une dizaine de corps étaient éparpillés sur la route et une rivière de sang se déversait vers la forêt.

Un lourd silence retomba sur la scène du massacre, comme après n'importe quelle bataille, des plus petits raids aux engagements les plus épiques. Mais la soif de mort de Hawk était loin d'être étanchée. Son épée continuait à vrombir, réclamant sa dose de chair à déchiqueter et son bolter n'avait même pas épuisé ses munitions. Longeant la route à pieds, le Rapace se dirigea tranquillement vers un autre groupe d'humains qui ne savait plus de quel coté fuir.

D'un direct du droit, Hawk fracassa le crâne d'un mineur, lui enfonçant le nez jusqu'à la cervelle. Un moulinet du poignet fit voler en éclats le reste de la tête. Dans le même mouvement, son épée-tronçonneuse traversa un torse de part en part. Chaque partie de son corps devint une arme, massacrant presque sans s'en rendre compte le troupeau de moutons qui n'essayaient même pas de se défendre. Quelques dizaines d'assassinats et autant de secondes plus tard, un semblant d'organisation commença à se faire ressentir. Certains tentèrent, vainement, de
se défendre, de contre-attaquer en groupe. Bien que pathétique, ce soudain sursaut raviva le goût de sang d'Hawk, qui se mit à raffiner ses mises à mort.

Jusqu'à ce qu'un misérable humain parvienne à esquiver un coup de lame. Il ne le fit même pas exprès, un malheureux caillou le fit trébucher au moment où les dents d'adamantium allaient lui déchirer la gorge. Face à ce soudain coup dans le vide, Hawk s'arrêta. Il regarda fixement l'humain au sol qui tremblait de tous ses membres, incapable de s'enfuir. Le Rapace fit un pas en avant, braqua son pistolet-bolter en direction du visage et attendit cinq secondes.

A la cinquième seconde, Hawk rengaina son arme à feu et continua à massacrer les autres humains à grands coups d'épée-tronçonneuse, laissant le pauvre survivant seul parmi des cadavres.

Il fallut moins d'une demi-heure au Rapace pour débusquer et massacrer les cinquante-six êtres humains qui n'avaient pas déjà été tué par Thor. Puis, il rejoignit son frère d'arme, qui était occuper à laisser sa marque personnelle, comme à son accoutumé.

-Tu as bientôt fini ton gribouillage? Nous n'avons plus rien à gagner ici.

Il fit le tour d'un camion dont le châssis s'était désolidarisé de la
carrosserie suite à l'assaut de Thor. Tout en constatant les dégâts, Hawk scanna les canaux radio de la région. Il tomba sur plusieurs transmissions des pirates avec qui les Rapaces étaient arrivé sur cette planète. Apparemment, une attaque était en cours sur un village Exodite de l'autre coté de la forêt.

-Canal 32.7, ça à l'air intéressant. En tout cas bien plus sportif qu'ici.

Hawk indiqua la direction approximative et alluma ses réacteurs pour dépasser la cime des arbres.

La pleine lune s'afficha fièrement dans le ciel nocturne, jetant une lumière blafarde sur les armures bleu-nuit des Night Lords en chasse.
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Lhobo
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime30/12/2009, 11:58

Un nuage de poussière s'élevait sur le passage du convoi, la file de camions et de quelques chimères serpentait dans la jungle, un land speeder ouvrait la route au convoi, le précédant d'une centaine de mètre, l'après midi était très avancé et plongeait la route dans l'ombre.
À l'intérieur des véhicules, les soldats discutaient nerveusement, cherchant à comprendre la situation avec le peu d'information qu'on leur donnait. Un convoi de mineur partit hier soir n'était pas rentré, le temps qu'on s'en aperçoive, qu'un message soit envoyé à l'administration de la mine, que ces derniers répondent que ce convoi n'était jamais arrivé, et qu'enfin une expédition de secours soit envoyée, les mineurs devait déjà nourrir les insectes, voilà ce qui se disait dans la majorité des camions, avec quelques variations sur la façon dont on avait tué les mineur et sur l'identité des attaquants.

À l'intérieur d'un des camions, Lhobo, tête reposant sur la paroi du camion et yeux fermées, écoutait les conversations, et souriait intérieurement en sentant l'agitation de son voisin, très porté sur la cigarette infecte qui infestait la colonie aussi surement que les moustique, qui s'interdisait de fumer, son regard glissant sur le sac au pied de Lhobo l'arrêtait à chaque fois qu'il allait en allumer une. En fait, la plupart des soldats s'agitaient, rendus nerveux par leur mission et par la présence de tant d'explosif à bord.

Dans la cabine, la radio crachota quelque chose et se tut tout aussi rapidement. La voix du pilote emplit emplit le camion. "Le speeder à est arrivé au convoi, tenez vous prêt". Chacun sera son fusil contre lui même et patienta dans un silence soudain, excepté Lhobo qui se contenta de relever la tête. Le camion s'immobilisa et les soldats sortirent dans l'ombre, se dirigeant en file indienne en remontant la route. Se joignant à plusieurs autres colonnes sortit d'autre camion, la troupe dépassa le speeder à l'arrêt et le sergent donna un ordre rapide, deux groupes de soldats se formèrent, chacun passant d'un coté des camions, et ils virent rapidement les premiers morts. Des cadavres gisaient démembrés un peu partout, et au fur et à mesure de la progression des soldats, les atrocité commis par un ennemi encore inconnu se dévoilaient.

Arrivé jusqu'au speeder défoncé, les soldats qui ne s'était pas arrêté en route pour chercher un hypothétique survivant s'arrêtèrent, le teint verdâtre, chassant nerveusement les mouches curieuse qui s'informaient de la nature des arrivants qui dérangeaient le domicile déjà surpeuplé qu'elles avaient trouvé cette nuit. Lhobo de son coté, observait les pendus se balançant sous la brise du soir, des soldats avaient entrepris de les décrocher. Un des pendus finit par tomber, s'écrasa sur le sol, éclata comme un fruit trop mûr, et laissa s'écouler comme du sang corrompus, un flot de larve, d'œufs et de bestiole en tout genre. Lhobo s'approcha respectueusement, il avait surtout combattu dans dans des milieu urbain, et s'il était habitué a la mort et aux cadavres, il n'avait jamais vu ce niveau de décomposition, des plaies énormes laissaient voir une chair infesté et verdâtre, il détourna la tête, et la fit revenir aussitôt, un détail ayant accroché son attention au dernier moment, il regarda l'étoile à huit pointes sans rien dire. Il se demanda pourquoi il y avait une éclair stylisé sur le symbole du chaos, mais ses pensés se détournèrent rapidement.

Il se rappela la seule fois où il avait affronté le Chaos, une ville révolté, croulant sous les tirs de l'Imperium rapidement intervenu, un assaut sur la demeure fortifié du gouverneur renégat, rapidement prise, une seule pièce résistait encore aux vétérans menant l'assaut, Lhobo parmi eux. Ils avaient finalement enfoncé la porte, un échange de tir entre les gardes personnels du gouverneur, diables grimaçant dont le teint vert et les ventres gonflé où s'échappaient des entrailles affichaient nettement leurs allégeances à Nurgle, et les soldats de l'Imperium avait eu lieu. Les gardes impériaux avaient rapidement battu en retraite hors de la demeure , laissant aux rares survivants un cadeau de taille, une charge plasma que Lhobo avait confectionné spécialement pour l'occasion. L'explosion avait réduit en poussière la rébellion, les vétérans s'étaient alors donné de grandes tapes dans le dos en riant, saluant leur victoire. Ce temps manquait à Lhobo, la jungle ne lui convenait tout simplement pas.


La nuit était tombée, éclairée par le bucher funéraire où brulait les corps des mineurs, les soldats se réchauffait autour du feu tandis que le sergent avaient une vive discutions téléphonique un peu à l'écart. Il fallu un certain temps avant qu'un soldat se mette à parler.

-Au final, on sait ce qui a attaqué ce putain de convoi ?
-Les éxodites.
-Mais non les pirates du Chaos !
-T'as pas vu ce qui est arrivé au speeder et à quelque camion, y a que leurs bestioles qui sont capable de ça sur cette foutu planète.
-Et les marques sur le front des pendus, t'y as pensé ?
-Bah, les éxodites ont voulu nous embrouiller, c'est tout.
-Les éxodites ne font pas des massacres pareil, y a que les chaotiques qui soient assez dingue pour faire ce qu'il y a ici.
-J'ai rien vu de si terrible, en admettant que des dépouilles démembré et en pleine décomposition ne soit pas terrible.
-Ben moi je me suis occupé d'un type qui avait le cœur arraché !
-Connerie.
-Inutile de nier, c'est le Chaos qui a fait ça.
-Comment tu peux en être si sûr ?
-T'as rien écouté de ce qu'on dit depuis un quart d'heure ?
-Et la destruction des véhicules ? C'est pas une explosion qui as fait ça !
-En effet, ce sont des Spaces Marines du Chaos.

Un silence de mort régnât après l'intervention du sergent, personne ne l'avait vu arrivé. Il s'assit lourdement auprès de ses hommes.

-Nous restons ici cette nuit.
-Pourquoi ? Et pourquoi des Space Marines du Chaos seraient sur cette planète pourris dans le trou du cul de l'univers ?
-Pour répondre à cette deuxième question, j'en sais rien, mais c'est la seule explication logique, et ne cherchaient pas une raison quand aux actes du Chaos. Il n'y en as pas.
-Et la première question ?
-Une valkyrie transportant un groupe de troupier de choc luvian, les nouveaux gardes du corps de notre très estimé et très gras gouverneur, s'est écrasée non loin d'ici, on leur à transmis un message concernant notre convoi, pour qu'ils se mettent à sa recherche et puis silence radio. Alors on les attend.
-Pourquoi ils nous ont aussi envoyé ?
-Vous connaissez pas l'administration impérial ?

Il y eu quelque rire étouffé, mais globalement, les soldats étaient désespéré de devoir rester ici toute la nuit, en attente d'hypothétiques troupiers.

« On se bouge ! Organiser des tours de garde ! Trouvez moi à bouffer en attendant et reposez vous dans un coin, la nuit va être longue ! »

Tout les soldats s'activèrent immédiatement, se préparant à passer la nuit en milieu hostile.
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YunYun
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime30/12/2009, 22:29

La lumière n’était pas naturelle, bien sur, l’heure était tardive. Mais sa source n’avait rien du rassurant qu’Helena s’était figuré. Un grand feu. Au milieu d’une grande voie déboisée, certes, mais dans une jungle tout de même. Encore que cela aurait pu être trivial en première observation. Mais la première chose qu’elle rencontra en découvrant cette route, ou plutôt, la dernière chose sur laquelle elle trébucha avant d’arriver sur la route, c’était une jambe. Pas si inquiétant, s’il y avait eu un corps à l’une des extrémités. La jeune femme porta ses mains à sa bouche horrifiée, et releva la tête pour apercevoir de grosses masses sombres. Sans la lumière ambiante du feu, elle ne les eut pas identifiés comme d’ancien véhicule, même si les reflets écarlates n’étaient pas pour aider, ni leur nouvelles formes qui n’avait rien de schémas standardisés. Ils avaient étaient martyrisés par quelque chose de particulièrement puissant.

C’est seulement alors qu’elle reporta son attention sur ce grand feu. Autour duquel s’agglutinaient quelques silhouettes. Par reflexe, Helena se cacha derrière un large tronc, décidant qu’elle n’aventurerai pas plus d’un œil discret. Prise d’une douloureuse certitude, elle resta tout d’abord pétrifiée dans son recoin d’obscurité. Elle aurait pleurée, si elle n’était pas autant déshydratée. Le feu était bien alimenté par quelque chose, et elle savait déjà par quoi. Ironiquement, elle aurait voulu qu’ils n’oublient pas de morceaux de leurs pauvres victimes. Car pour utiliser des corps comme vulgaire bûches, ces silhouettes ne pouvaient être que leurs vils agresseurs.

Elle leva des mains tremblantes, et fit passer son fusil en avant, pour profiter de sa lunette.
Ils étaient humains, mais ce qui frappa la fugitive, c’est qu’ils étaient propre, frais. Vu sa condition, elle en tira l’unique conclusion qu’ils avaient attaqué en traître. Prise dans l’incompréhensible enchevêtrement de pensées qui malmène les plus affaiblis, elle se sentit dans l’obligation d’agir.
Les hommes portaient tous le même uniforme, aux couleurs indéfinissables par les soubresauts des reflets, et bien entendus, tous étaient armés. Elle y voyait encore clair pour remarquer que les traits de leur visage étaient calmes, détendus. Ils semblaient justement profiter de la chaleur du feu pour manger un peu. Helena avait peur de savoir ce qu’ils mangeaient, et elle en serra les dents de répulsion. Tout son corps était encore agité et sa vision déjà peu étendue commençait à lui jouer des tours, notamment doubler le nombre de charognards en face d’elle. Qu’importe sa visée, elle savait ce qu’elle devait faire.

Silencieusement, elle désarma la culasse de son fusil, désengagea la balle qui s’y trouvait, et la remplaça par une autre, d’un calibre plus long, et tout droit sortit d’une poche. Enfin, elle laissa la culasse se réenclencher. Elle essaya à nouveau de viser. Peu importe ce qu’elle touchait. Si ces barbares pensaient avoir infligé la plus horribles des morts aux indigènes en les démembrant ou en les brûlant, ils ne connaissaient même pas une once du pouvoir meurtrier d’un gaz de combat. Rapprochés comme ils l’étaient, l’effet serait optimum.
Ceci dit, elle se trouvait encore à la lisière de la jungle, et un faible talus surélevait la route. Si elle voulait que le gaz puisse se disperser sur tous ces ignobles hommes, elle viserait le sol à leur pied, une cible pas très difficile à toucher, même handicapée comme elle l’était.

Ainsi, poussée par l’inconscience que provoque le surplus d’adrénaline que sa récente fuite lui avait donné, elle avança lentement vers le talus, l’arme en avant, légèrement titubante, comme le font les gens exténués auxquels on refuse le repos. Elle en avait éclipsé tout le reste, Ted, les soldats en armure lourde, le crash… Seul le présent comptait. Chaque pas supplémentaire incrémentait la haine qu’elle avait envers ces hommes sur la route dont elle n’avait aucune idée de qui ils pouvaient bien être et ce qu’ils faisaient ici. Après tout, depuis ce crash, les inconnus sanguinaires et inhumains s’étaient tous talonnés.

Elle réussi à rejoindre le petit talus, ce qui ne représentait finalement que trois petits mètres et se laissa tomber dans un mouvement théâtral sur le flanc, comme le font les militaires dans certains films. Son talent pour la câchette étant le second don de son enfance.

- PRRRRRUUUUUuuuuu !

Si le chuintement n’avait pas glacé le sang d’Helena, elle la laissa au bord de la syncope et lui arracha un cri aigu de surprise. Un frisson la parcouru et elle s’immobilisa les yeux ébahi lorsque la source du premier cri sortit de sous son dos.

Avec un petit grognement, la petite bête se mit à onduler avant de se redresser et de s’épousseter le visage dans un geste drôlement humain. La demoiselle resta figée, comme si l’animal aurait pu l’anéantir d’un regard. Et il finit par poser son regard sur le sien, penchant la tête sur le coté, avec un faciès qui s’apparentait à de la mélancolie. Il attrapa d’une de ses pattes le bas du treillis de la jeune femme.

- Prrrruuuu ?

Helena ne bougea toujours pas, indécise, comme le sont les enfants qui ont cassé un objet cher et ne savent pas quoi faire devant. Rapidement, elle supposait que boule de poil devait être resté accroché à son sac à dos, et par voie de conséquence, l’avait suivi. En effet, son apparence était familière à la fuyarde, et ses habitudes étrangement humaines avait au moins calmé le glas de terreur que son cri avait provoqué chez elle. En se contentant de suivre l’agile petit animal des yeux, elle le laissa se hisser sur son épaule. Elle respira enfin lorsque…

- Par là !
- Amenez-vous !

Près du feu, tous s’étaient levés et ils accourraient vers elle, pas étonnent, son cri de stupeur aurait rameuté la moitié de la jungle sur place. A nouveau, son rythme cardiaque s’emballait, alors qu’elle essayait désespérément de trouver une solution à ce nouveau problème, complètement prise au dépourvu. Elle ne pouvait que courir droit devant elle, jusqu’aux arbres, et fuir à nouveau, il fallait qu’elle s’élance ! Dans sa folle panique, elle ne se rendit pas même compte qu’elle venait de s’écrouler, et alors que son corps gisait inerte sur le sol, son esprit refusait de tomber dans l’inconscience, et se torturait pour fuir les bruits de pas de plus plus en proche.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime2/1/2010, 18:12

Il avait pris par la gauche, à son experte habitude. L'entrainement laissait des séquelles et tout le monde n'avait pas son talent pour prendre à gauche. Alors à la moindre occasion, il prenait à gauche. Les jambes fléchies, le dos courbés, le radiant armé, il progressait à allure soutenue à travers l'affreuse végétation. A sa droite, Aro, Titus et Vibe faisaient comme lui. Approche discrète, le mot avait été donné. La lune avait pris son tour de garde dans le ciel, visiblement fatiguée et pas franchement enthousiaste. Son pâle éclat ne traversait pas du tout l'épais plafond du feuillage. Excepté le frémissement des fougères, les troupiers étaient à peu de choses près invisibles. Des tigres en chasse...

Le relevé topographique indiquait une route, véritable couloir taillé dans la jungle. La géographie plus ou moins accidentée de la région avait voulu qu'elle suive à cet endroit la trace d'un petit vallon légèrement encastré. L'impénétrable muraille verte couronnait le tout. Un cas d'école, comme on disait. L'endroit rêvé pour une embuscade, ce sport que tout troupier de choc qui envisage de se porter une once de respect se doit de pratiquer avec envie et enthousiasme. C'était en tout cas son avis. Il avait toujours aimé les embuscades. Mais les cas d'écoles, comme tout le monde sait, n'existent que dans les livres et vont à l'encontre de tous les empirismes. Partout, tout le temps, il y a forcément un problème. Dans leur cas à eux, le principal problème, c'était la route, outre le fait qu'ils auraient peut-être à affronter quelques quarante ennemis, selon les systèmes de son casque. Comment on faisait, déjà, pour encercler quarante types qui bivouaquent au milieu d'une route, groupés autour d'un immense feu ? Il fallait bien, à un moment donné, traverser la route. S'il était facile de rompre le cou d'une sentinelle, faire traverser à sa centaine de kilo une route à découvert, éclairée par ce putain de brasier, c'était une autre histoire. La nuit tombée et le briefing sommaire sur la faune noctambule qui s'ébattait dans le coin excluaient toute idée de dispersion. Il faudrait prendre de front, avec le risque que certains trouvent le salut dans la fuite entre les arbres. Bah, on n'allait pas non plus cracher sur une petite partie de chasse.

Plus qu'une cinquantaine de mètres... Il pouvait déjà sentir l'odeur. Ça sentait le cadavre en flammes. Il décrispa ses articulations, caressa tendrement la gâchette de son fusil et fit jouer ses lourdes épaules pour s'assurer qu'il était bien à son aise sous ses kilos de plaques d'armure. La poussée d'adrénaline ne se fit pas attendre. Ses doigts palpèrent sa bandoulière à seringues, chargée à plein potentiel. Il dégagea un peu la première, histoire de s'assurer un emploi facile si la situation venait à se pimenter. Quarante adversaires, ça voulait tout dire. Peut-être que tout serait réglé en quarante rafales. Peut-être que la mainmise sur la situation manquerait de leur échapper, peut-être que ces salops trouveraient le moyen de reprendre l'avantage. Avant, bien sûr, que tout ne s'arrange pour leur pomme. L'Empereur était avec eux. Mais peut-être que finalement il n'y avait là-bas rien d'hostile. Ces types étaient peut-être en train de servir l'Empereur, tout comme eux. Des soldats de l'Imperium, Gardes ou FDP, autrement dit. Cette pensée lui fit faire la moue. Non, non, ces salops occupaient leur objectif. Ça ne pouvait être que des ennemis. Il se rassurait comme il pouvait.

L'éclat de la lune luit un instant sur le canon d'un fusil. Les luvians stoppèrent leur avance à la lisière de la jungle. Sept lourdes silhouettes noires posèrent en même temps le talon droit et le genou gauche au sol, radiants pointés en avant. Une scène de relative dévastation se présenta à leurs systèmes de vision nocturne. La couleur verte adoucissait le tout, mais l'intense lumière du feu la rendait inutile. C'était tout autre chose après désactivation. Pauvre planète... Mais personne n'avait de toutes façons envie de s'apitoyer. Il fallait faire des repérages, prévoir les couverts, anticiper les couloirs de fuite, établir une hiérarchie entre les cibles. Ils étaient exactement 40. Une trentaine se chauffaient les paumes autour du grand bûcher funéraire et quelques types qui semblaient vaguement servir de sentinelles déambulaient ça et là. Ils pouvaient toujours courir pour espérer les apercevoir. Ils donnaient d'ailleurs l'impression qu'ils le savaient déjà pertinemment. Il se dégageait de leur attitude, de la façon dont ils essayaient sans grande émotion de percer les ténèbres de leurs yeux aveugles comme une aura de résignation et d'inutilité.

Mais il y avait un problème. Ils n'avaient pas du tout l'air hostiles. A vue de nez, dans la lueur des flammes, ç'avait plutôt l'air de braves gars aux visages marqués du fer de l'appréhension. Ils n'avaient pas franchement l'air impitoyables et la plupart étaient trop jeunes pour ce métier. Les yeux rivés sur le bûcher, ils discutaient doucement et riaient parfois. On avait vu mieux dans le genre parés à tenir sa position au prix de sa vie. Il demanda un zoom sur le poitrail de l'un d'eux, et fût consterné d'y voir figurer l'aigle impérial. Bon... Il n'y avait plus qu'à se présenter. La journée finissait mal. Mais un signe de la main d'Aro lui indiqua que le sergent avait demandé d'attendre. Peut-être persistait-il un doute ?

Un cri animal résonna soudain à quelques mètres à peine, bientôt suivi par un autre, humain cette fois. Il attira comme un aimant les canons des sept fusils. Il connaissait ces cris... Mais oui, c'était ce petit singe ! Son singe. Dire qu'il l'avait complètement oublié. L'autre lui rappelait vaguement quelque chose. Ça ressemblait au cri d'une femme. Leurs ennemis déguisés en soldats de l'Empereur faisaient mouvement en désordre dans sa direction.
La main levée d'Aro voulait dire que le sergent n'avait pas encore donné l'ordre aux statues de prendre vie. Il fallait encore attendre. Son index le démangeait et un léger frémissement faisait l'aller-retour entre sa hanche et son genou plié. Il fût vaguement satisfait d'apprendre qu'il n'était pas le seul à ne pas trouver l'attente à son goût.

« Helena ! »

Cette voix là aussi, il la connaissait. C'était leur prisonnier. Un troupier, Vibe, à vue de nez, donna une grande claque à sa visière du plat de sa main. Consternation, le mot était donné. De profonds soupirs se firent entendre.
Ted, Teq, ou quelque chose dans le genre, avait fait un pas hors du couvert de la jungle. Si les autres s'étaient mis à rire, il se serait cette fois joint à la curée. Quelle inconscience... Quel courage. Le geste était beau, assurément. Seul, la main tendue en avant vers l'origine du cri, mais bientôt descendue protéger ses pupilles de l'éclat violent des lampes-torches que l'on braquait cruellement sur son visage, il faisait face à quarante types qui le tenaient en joue. La scène avait quelque chose de cocasse.

Le sergent adverse – les sergents ont tous dans la voix un genre de marque de fabrique, ouvrit l'échange. Il gueula, bien qu'il eût dû être condamné à faire bien pâle figure si jamais il lui prenait l'envie de se mesurer à leur sergent à eux, le fameux, le terrible Otto Von Zimmer.
« Mains en l'air ! Nous ouvrons le feu au moindre mouvement ! Déclinez votre identité ! »

L'autre leva les mains à regrets et dû détourner le regard pour échapper à l'agressive lumière blanche. Il s'exécuta, avec dans la voix le très net repentir d'une énorme connerie.

-  Fregein, Ted Fregein... Pilote. 
- Qu'est-ce que vous faîtes ici ? Répondez !
- Je... J'accompagne mademoiselle, fît-il en pointant la demoiselle du menton.

Aah, d'accord. C'était donc elle, la fille qui avait hurlé. Il aurait pourtant parié qu'elle les avait suivis.

- Très bien. Vous allez avancer vers nous, gardez les mains en l'air, pas de mouvement brusque...

Avec un grognement sonore, qui imposa à l'esprit de Backe l'image d'un tigre massif qui s'avance hors de la jungle et se lève pour se changer en quelque chose de bien plus terrible – lui-même, tout simplement, leur sergent sortit de son couvert, presque instantanément imité par ses fidèles soldats. Ils avaient anticipé l'assaut lumineux en réglant leurs visières en conséquence. Si ces pauvres types s'imaginaient leur causer un quelconque tort avec leurs foutues lampes torches, c'était raté. Ils avaient l'air encore moins farouche que tout à l'heure. Sans doute leur entrée en la matière avait-elle fait son petit effet. Il trouva drôle de se donner l'air encore plus menaçant. Peut-être que s'il se mettait à rugir et montrer les crocs, ils iraient tous se planquer à couvert... Mais ça n'avait jamais servi à rien de montrer les crocs lorsqu'on portait un casque intégral.

Leur sergent s'adressa directement et sans autre fioriture que l'involontaire impression qu'il dégageait et qui disait ouvertement qu'il ouvrirait de ses propres mains le torse de quiconque ne lui donnerait pas entière satisfaction à son homologue tout de même un peu surpris.

- Otto van Zimmer, des troupes de choc aéroportées du 23ème Luvian.
- O...Otto Von Zimmer, des Luvians ? Doric Alsin, sergent du 12ème des FDP d'Emarius Alpha. Nous vous attendions, se reprit-il en se mettant au garde à vous. Backe était certain qu'il démangeait au sergent de lui gueuler « Repos ». Mais ça aurait fait mauvaise figure.
- Nous avons pour mission d'enquêter sur la disparition de ce convoi.
- On a eu la même, avant que l'on nous signale votre disparition.
- Notre radio a été mise hors d'état de marche. Nous l'avons laissée en chemin.
- Des soucis ?
- Attaque animale et Rapace du Chaos.

Un « J'te l'avais dit » étouffé et ponctué d'un coup de coude se fit entendre dans les rangs des FDP.

- Besoin d'assistance ?
- Aucunement. Cet homme et cette demoiselle sont avec nous, sergent Alsin. Vous pouvez lui rendre l'usage de ses mains.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime3/1/2010, 17:30

Une multitude de cibles. Son système de visée interne avait entouré les visages du groupe de FDP d'une rune écarlate, présageant du pire. Déjà les données tactiques d'aide à la visée défilaient sur un coté de sa visière alors que l'esprit de la machine marquait les cibles prioritaires. D'une pensée distraite, Aro désactiva le système d'engagement pour revenir au mode passif. Sans quitter des yeux le groupe d'hommes qui leur faisaient face, il abaissa lentement le canon de son fusil radiant sans pour autant ôter le cran de sureté.

Des bleus. Il en mettrait sa main à couper. Des FDP. La lie des troupes Impériales, même les hommes de l'Adeptus Arbites étaient plus compétents. Faisant jouer les muscles de ses épaules massives, il balaya du regard les visages qui lui faisaient face, s'amusant de voir pâlir les jeunes recrues lorsque la visière froide et inhumaine de son casque s'arrêtait sur eux. Un cri le sortit de sa rêverie.

Le sergent Alsin venait juste d'ordonner à ses troupes de baisser leurs torches et Aro remarqua du coin de l'oeil que le contrebandier rejoignait sa camarade d'un pas hésitant tout en jetant un regard hargneux au sergent des FDP.

-Faites moi un rapport de la situation, exigea Otto Von Zimmer d'une voix qui faisait parfaitement comprendre à l'autre qu'il ne s'agissait pas d'une requête.
-Le convoi a été exterminé. Il n'y a aucun survivant. Nous avons retrouver des marquages étranges sur les cadavres et les avons brulés." Dit-il en pointant du doigt le brasier. "Nous vous attendions pour poursuivre les investigations."
-Et bien nous sommes là, gronda le sergent. Mais la journée a été éprouvante, même pour nous. On repartira demain à la première heure."

Puis, comme si un signal avait été donné, l'atmosphère se détendit brusquement. Les Luvians remontèrent les visières de leur casque intégral, laissant apparaitre leurs yeux et tout ce beau monde retourna prêt du feu alors que les deux sergents continuaient de bavasser. Un truc de sergents surement. Comme s'il avait put entendre ses pensées, ce qui tout compte fait ne l'aurait pas surprit, Otto se tourna vers Aro.

"Minel ! Aboya t-il. Confie nos "amis" à la garde des FDP, je suis fatigué de devoir toujours garder un oeil sur eux !"

Saluant rapidement, Aro chercha du regard ses cibles.
Avisant le dit contrebandier, penché au dessus de sa comparse, Aro l'appela.
"Hé, Ted !"
-Tek." Intervint Backe qui venait de s'arrêter à ses cotés.
-Quoi ? "
-Tu te gourre, c'est Tek son nom. "
-Ah, euh, merci. Hé, Tek !"

Voyant que l'autre ne réagissait toujours pas, Aro se rapprocha et remit debout une Helena en état de choc avant de la passer à son compagnon de la même façon qu'on confie un sac de patates.
"Direction le grand feu Tek, faites pas de connerie ce soir."
L'autre lui lança un regard énervé qu'Aro soutint sans s'émouvoir avant de cheminer à la suite des soldats formants désormais un groupe unique.

Se débarrassant au plus vite de ses fardeaux, Aro vint finalement s'assoir aux cotés de Backe au beau milieu d'un cercle de soldats épuisés tout en ôtant son casque.
"Alors, rassurez moi. Vous avez apporté de la bouffe décente ? "
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime6/1/2010, 03:12

Sans apprêter sa main agitée à son pistolet, Ted jeta un regard par dessus la haute silhouette que dessinait l’ossature des troupiers. Il était derrières eux, ceux-ci abaissé dans les bosquets pour observer la scène. Le pilote slaloma discrètement à travers les Luviens qui lui jetaient des regards empressés, l’implorant de rester derrière. Oubliant la menace des colosses – et celle de Lucius qui le bouscula légèrement – Ted s’accroupit en façade du groupe, fronçant ses yeux pour secourir à sa myopie négligée.

Il était assurément une cinquantaine, posté autour d’un brasier qui fumait un arôme infect. Une odeur de chair grillée maraudait aux alentours de la clairière, comme un parfum mortel. À son centre, les flammes enveloppaient un grand amas de cadavres entassés les uns sur les autres, et ces hommes, d’où les traits se détaillaient à mesure que Ted les regardaient, venaient s’y échauffer les paumes. Le pilote porta par reflex sa main à son nez pour cacher l'effluve qui lui tordait l’estomac. Qu’on soit une faible femme ou un mastodonte, la situation n’était pas agréable à voir. Mais outre le triste spectacle, l’endroit semblait paisible, voire apaisant pour Fregein qui en avait vu plus aujourd’hui que dans ses besognes habituelles. Les trajectoires de la lune décrivait de étincelants traits sur la place, faisant danser l’ombre des flammes sur la lumière diffuse. La haute cime des arbres tordus dansait lentement sous le faible vent, camouflant un potentiel craquement de branche dans le groupe de luvians. En bordure de celui-ci, quelques sentinelles passaient de temps à autre, mais malgré ça, aucune identification de pouvait être relevée. Ces étrangers leur étaient anonymes.

Soudain, la main qui était resté braquée contre son nez se porta à ses oreilles, instinctivement. L’horrible crissement de la petite créature qu’ils avaient découvert momentanément lui écorcha à nouveau les tympans. Elle était par ici. L’ignoble chose gambadait à proximité, il le savait, cette chose qui tournait sans arrêt autour d’Helena. Helena. Cela faisait un moment qu’il ne l’avait pas aperçue, avec cette manie de rester coite derrière le groupe. Ted pivota promptement vers les troupiers. Ils étaient éternellement rester là, accroupis. Le visage de la femme était absent. Il l’avait perdu. Lui qui s’était fait jurer de veiller sur elle. Il se crispa de terreur. Son sang était figé dans ses veines, aucun mouvement ne parvint à s’exécuter. Mais si tôt eut-il commencé à s’agiter, qu’un autre appel se répandit dans la forêt comme un poison. La plainte féminine qu’il n’aurait pas osé entendre s’il lui arrivait quelque chose, mais cette fois-ci, ce cri fut sédatif. Forcené, et dans une élan incontrôlable, Ted se hissa de son refuge. Bras devant lui, comme s’il tentait d’atteindre l’origine du cri, le mot s’échappa de ses lèvres malgré lui.

- Helena !

Réalisant son geste, il tenta de retourner avec les autres dans les bois, reculant nerveusement vers l’arrière. Mais le vent ne l’avait pas fait taire, les faisceaux des lampes se posèrent brusquement sur lui. Combattant la lumière, il posa une main contre ses yeux, écartant légèrement ses doigts pour considérer les ombres qui s’avançaient vers lui.

- Mains en l'air ! beugla une voix autoritaire qui braquait une lampe tremblotante, Nous ouvrons le feu au moindre mouvement ! Déclinez votre identité !

Au comble de l’humiliation, Fregein leva mollement ses bras dans les airs. Il prit un moment à se souvenir de son nom. Tant de pression. Il sentait sa fin approcher, les troupiers de choc ne viendront pas, pour rien au monde il ne manquerait l’exécution d’un contrebandier qui avait risqué stupidement sa vie pour une femme.

- Fregein, Ted Fregein... Pilote.
- Qu'est-ce que vous faîtes ici ? Répondez !

Ne sachant quoi dire, il tenta une réponse qu’il regretta après en avoir compris l’arrogance.

- Je... J'accompagne mademoiselle, fit-il en pointant Helena du menton.

Ted ferma les yeux, attendant nerveusement les tirs radiants lui percer violemment la peau. Mais au bout d’un moment, la lumière se fit moins remuante.

- Très bien. Vous allez avancer vers nous, gardez les mains en l'air, pas de mouvement brusque...

Au même moment, les silhouettes jaillirent de la jungle environnante, là où il était quelques instants plus tôt. Ted était bouche bée face à ce qu’il voyait. Leurs menaçantes carapaces de métal se dressaient devant les assaillants du pilote. Ils semblaient détendus, détendus comme n’importe qui l’aurait été avec ce tel blindage et ces armes qu’ils brandissaient honorablement. Le sergent, celui à qui la vie lui devait, se postait devant le groupe. Ce dernier ouvrit la parole. Ted n’en décernait plus les mots tellement il était apaisé. Néanmoins, alors qu’il s’apprêtait discrètement à Helena qui était restée manquante au rassemblement, il put percevoir une aberration dans le regard de celui-ci qui l’avait entretenu. Ils se connaissaient, ou l’autre connaissait Otto.

Se privant de la conversation à la demande d’un troupier, Ted étudia du regard
l’endroit pour Helena. Elle étaitassit à même le sol, son fusil d’assaut pendait à une lanière de cuir. Le pilote ignoraitcomment l’aborder. Il ne s’était pas occupé d’elle lorsqu’elle était disparue, il n’avaitmême pas remarqué son absence. Les regrets l’envahirent une seconde fois. Il l’avait encore négligé. Ted s’attesta à elle, s’accroupissant lentement au sol. Il passa une main dans ses propres cheveux, ne sachant quoi lui dire.

- Je … Je suis désolé Helena. Je t’ai pas vu … j’ai …
- N’en parlons plus. Je suis fatiguée Ted.

Helena se redressa rapidement, et toisa le pilote qui était resté recroquevillé, regard absent dans la nuit. Elle lui avait dit d’un ton si neutre, comme il n’en avait pas l’habitude. Elle hésita à lui réquisitionner une seconde d’excuses, mais les mots ne venaient plus. Ces mots avaient été si durs.

Il se releva comme sa compère, posément. Il épousseta son treillis maculé d’une fine boue desséchée, avant de s’attester à son tour dans le chemin qui menait au brasier. Comme si son entretien avec l’ingénieure avait été interminable, la plupart des hommes étaient étendus sur l’herbe, essayant de trouver le sommeil. Le seul troupier conscient était le Sergent, discutant perpétuellement avec son homologue. Ted prit place assez loin d’Helena, pour lui prêté une sécurité à distance. Tant d’hommes dans la même niche était d’autant plus dangereux pour elle qu’une horde de lions.

La terre était coriace, et il due tordre son treillis pour s’en servir d’oreiller, découvrant une camisole laiteuse. Le froid lui percerait la chair cette nuit.

Ted demeura allongé sur la fraîche verdure, bras croisés derrière la tête. Il contemplait le peu des étoiles voilées par les arbres ambiants. Scintillantes, elles lui faisait souvent oublier ses troubles. Le peu de paix qu’il pouvait disposer se dissimulait dans cette longue toile noire, percée de sa merveilleuse mosaïque. S’assoupissant de moment à l’autre, il jetait malgré lui de furtifs regard à Helena qui n’avait toujours pas donné signe de vie. Il espérait de tout son être qu’elle voudrait entendre ses quittances. Jamais il ne supporterait de la perdre.

Un mouvement le recourba, vue clouée contre les images qui se développaient sous ses yeux. Au dessus d’Helena s’érigeait une silhouette qu’il connaissait bien. Un Troupier de Choc avait la main plaquée contre la bouche de la femme et abattait ses lourds poings contre son corps fragile. Ses coups étaient donnés avec une telle violence que Ted en fut contraint de bouger un muscle. Personne de sensé ne pouvait la frapper ainsi, personne ne serait aussi lâche. Les horribles gémissements d’Helena et la plainte de sa chair mutilée le plongea dans une démence incontrôlable.

Il se leva de sa couche de fortune et enjamba les rocs environnants. Aveuglement, yeux voilés par une haine démesurée, il saisit une pierre de la taille d’un poing. Le pilote bondit sur le troupier et d’un coup barbare, chargée d’une véritable intention de meurtre, fracassa l’arme sur le heaume blindé. La roche se détériora, faisant voler un nuage d’escarbilles et de poussières. L’assiégé vacilla au sol, sur le côté. Ted fondit sur lui, s’ensanglantant les jointures à larguer ses poings sur son casque impassible. Dans une élan de folie, il émergea de sa botte un long couteau et le ficha dans le casque du troupier. La lame subit le même sort que la roche, lame tordue, elle lui échappa des main, laissant paraître une profonde encoche sur la visière. Au moment où il allait reprendre sa charade de coups, le blindé lui saisit les poignets avec brutalité et lui distordit les articulations. Il pivota son corps pour se déprendre de la menace du contrebandier, et mettre toute sa lourde masse sur lui. Ted était paralysé au sol, poignets rompus. Face contre terre, crachant de la terre, le pilote put s’exclamer à bout de souffle.

- On dirait que tu t’es fais casser la gueule par un contrebandier.
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YunYun
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime7/1/2010, 21:06

Elle était littéralement exténuée et tenait difficilement sur ses jambes. Quant à tenir droit, c’était une autre affaire. Elle avait titubé au hasard, cherchant un coin de tranquillité, quand un troupier l’eut orienté elle et Ted à l’écart des rassemblements de soldats. Ted, Ted l’avait soutenu le temps qu’elle se remette de son malaise. Il lui avait dit quelque chose, probablement, mais complètement désorientée et épuisée comme elle l’était, elle ne pouvait plus tenir une conversation. Son regard était vide, comme son esprit d’ailleurs. Ses troubles et ses cauchemars avait fait place à un souverain mal de crâne qui avait l’avantage de lui occuper les pensées à autre chose que se souvenir. Sa démarche hésitante avait été accompagnée de bons nombres de sifflements indécents, comme on pouvait s’y attendre, venant de milices civiles qui n’ont jamais connu la discipline.

Toutefois, pour la plupart persuadé que Ted était le pilote des soldats de choc, aucun ne prit la peine de surveiller Helena lorsqu’elle s’éclipsa à l’ombre d’une carcasse de véhicule, puisque le dit pilote était là. Mais ce dernier ne resta pas. Il contempla la jeune femme d’un air désolé un moment, puis s’éloigna légèrement, lui laissant une solitude bienvenue, finalement. Le métal était encore chaud des rayons solaires et du brasier, ce qui était une maigre compensation pour Helena. Elle avait retiré son haut de treillis et l’avait caché sous la carcasse, répugnante à se servir d’un tissu recouvert de matière humaine et solidifié par le sang séché. Elle se retrouvait ainsi recroquevillée la tête entre les genoux contre le métal de ce qui avait été un camion, dans un bas de treillis couvert de boue, entièrement noir dans l’obscurité, et une espèce de chemisette rouge profond, à manche courte, tout en ayant gardé ses gants. Son fusil, ses chargeurs et ses grenades de gaz lui avait été retiré par un des FDP – comme elle l’avait entendu – et elle commençait vaguement à penser qu’à ce moment, l’homme lui avait peut-être proposé de manger. Elle n’aurait jamais accepté, mais rien ne l’empêcher de regretter.

Enfin, quand sa tête douloureuse lui laissait le temps de se concentrer sur quelque chose. Pourtant elle savait d’elle-même que le mal de tête avait quelque chose de préférable, et si elle supputait avoir un ou deux cachets universels, elle ne se donna pas la peine de les chercher. Au moins reprenait-elle sa raison. A mesure que les discutions cessaient derrière sa position, autour du bûcher en somme, elle pouvait estimer le temps passé. Elle-même fatiguait, mais un cerveau sortant d’état de choc est peu enclin au sommeil.

- Pruuuuu ? Réitéra t-il d’un ton suave.

Engourdie par la fatigue et la conscience encore trop lente, elle n’eût même pas la force de sursauter d’étonnement. Elle leva simplement les yeux sur la petite bête au dessus de sa tête, qui se tenait en équilibre sur ce qui avait dû être le compartiment du camion, la patte hésitante. Il envoya un nouveau gloussement, plus doux, et posa enfin sa petite patte velue sur l’épaule de la jeune femme. La vision de celle-ci pris une touche intéressée en regardant la petite boule de poils obscurs qui lui rendaient le même regard. Il s’essaya à lever une patte vers l’avant, comme attendant un signal de sûreté, adressant de petits cris à l’intonation plus joviale à sa cible. Celle-ci ne bougeant pas, et ne montrant aucunes intentions hostiles, il fondit sur le creux qu’avaient formé ses genoux repliés, sur son ventre, dans un gloussement plus long. Il tâtonna un peu avant de se décider à s’installer, puis envoya un regard interrogatif, un point craintif à la main qui s’approchait de lui. Finalement il laissa couler la douceur de la main sur son pelage, en gémissant un petit bruit satisfait. Helena s’accorda à dire que la petite bête n’avait rien d’un désagrément, et elle esquissa un rictus devant les mimiques comiques du visage presque humain de l’animal.

Elle en vînt à s’en prendre d’affection, les mains devant elle, poing fermé, sortant un doigt à la fois, le petit singe s’amusant à essayer de deviner et à l’attraper. Chacun trouva la présence de l’autre un rien réconfortante, et l’interlude permit aux deux de donner un répit à leur mental torturé par les événements. Chacun s’acclimata à l’autre, et ce fut bien la première fois qu’Helena trouva un animal plus agréable que n’importe quelles autres choses qu’on eut pu lui apporter ce soir. Au bout d’un temps, dont Helena avait perdu le fil, la lassitude gagnant, la fourrure s’immobilisa et il s’assoupit sur ses genoux. Elle en aurait bien fait de même, mais elle en aurait été incapable. Si elle avait l’air de dormir, muscles détendus et paupière closes, elle était loin de pouvoir atteindre un tel paradis. Mais elle resta un moment dans cette position, ce qui ne lui fit pas de mal après tout. Du moins, bien moins que ce qui arrivait.

Pourquoi n’avait-elle rien entendu ? Qu’importe de toute manière ! Une énorme main lui agrippa quasi toutes ses mèches de cheveux et la souleva brutalement. Elle ouvrit la bouche pour crier sa douleur, mais une seconde main, tout aussi grosse, et incroyablement froide, se plaqua contre sa bouche, envoyant l’ensemble de sa tête se cogner violemment contre la carcasse du véhicule. Ce qui n’était rien en comparaison de la force qui s’appliquait à sa mâchoire pour la maintenir close. Son assaillant la souleva par les cheveux à hauteur d’homme, ses pieds touchant tout juste le sol. Elle se mit à gesticuler, mais un puissant coup dans l’estomac calma ses ardeurs. Au moins, ce dernier ne la ferait plus souffrir par faim. L’animal était tombé, et avait commencé à hurler, agressif, mais un coup de pied l’éloigna brutalement.

- Salut ma belle, tu m’as manqué tu sais chérie ! Lui susurra t-il à l’oreille avant de lui envoyer un nouveau coup dans le ventre.

Elle n’avait pas la moindre idée de qui sa pouvait bien être, et elle s’en moquait bien, sa principale préoccupation étant de pouvoir respirer. Sa bouche était close et chaque nouveau coup lui vidait les poumons aussi surement que si elle avait expiré elle-même. Dans sa rage, un des coups se perdit vers le visage de la demoiselle, mais il le freina juste à temps pour n’assener qu’un violent coup et rien d’autre. Non pas qu’il eut voulu la préserver, mais il tenait visiblement à ce qu’elle reste consciente le plus longtemps possible. Et que chaque coup n’inflige pas trop de douleurs pour lui faire croire que le second serait plus doux. C’est sans doute ça qui le poussait à ne pas éclater la cage thoracique d’Helena d’un seul coup, mais d’en envoyer une dizaine plus faible. Il espaçait minutieusement chacun de ses coups, se délectant à chaque fois de chaque grimace de douleur.

- Espèce de putain ! Tu me fais passer moi, moi, répéta t-il en élevant le ton, pour un incompétent pas foutu de terrasser une gamine ? Il envoya un coup très supérieur aux autres, et elle gémit de douleurs, les larmes aux yeux. Tu sais pas ce que c’est l’honneur toi, l’honneur luvian ! Tout d’un coup, il rapprocha son visage du sien, comme un amoureux passionné, et dit d’une voix horriblement calme : T’en fais pas, dès que j’aurais récupéré mon honneur, je pourrais te le montrer en long, t’apprendre la manière luvianne !

Il eut un rire rauque, et Helena envoya pitoyablement son poing dans le coude qui la maintenait plus haute qu’elle ne l’aurait été sur ses pieds. L’autre rit de plus belle et opta cette fois-ci pour un coup du genou, se retenant toujours d’en finir trop vite. Peut-être aurait-il dû.

Ted, et Helena le reconnut tout de suite, bondit sur le soldat, les dents serrés, presque grognant. Le luvian en lâcha tout de suite Helena, qui s’affaissa sur le sol, les paupières à demi-close, dans un gémissement continu. Elle tenta de se redresser de nombreuses fois, en vain. Les deux hommes roulèrent au sol pendant que Ted, enragé, s’affairait à exploser le crâne du persécuteur d’Helena. En tout point, celle-ci aurait vu son coéquipier gagnant, et pensait déjà à sa victoire. Et pourtant quoi qu’il eut abattu sur le casque de son adversaire, c’était loin d’être suffisant. Se débattant avec hargne, il fut tout de même immobilisé, et à en juger par ce qu’elle avait reçu, Ted devait aussi être pas mal amoché. Le bref, mais intense combat avait soulevé un nuage de poussière, et entre deux crachotements, le pilote articula :

- On dirait que tu t’es fais casser la gueule par un contrebandier.

S’en suivit un petit ricanement, qui passa des traits de Ted à celui du luvian lorsque celui-ci eut resserré sa prise.

- Voyons ce qu’en pense ta petite copine.

Ted eut un mouvement brusque et tenta de se sortir du poids immense de la troupe de choc, mais il ne s’infligea que davantage de douleurs.

- Héros de guerre hein ? souffla Ted.
- Parfaitement. C’est un privilège, pour la demoiselle, le nargua l’autre. Je veux juste la faire mûrir un peu.

Conscient d’avoir touché un point sensible, le troupier ne s’en privait plus.

- Tu veux t’assurer que je sois respectable avec elle, avant que j’te casse la nuque en plus ? Railla t-il de plus belle. Tss, pitoyable, et c’est ça qui m’a surpris…


Il caressa la balafre de sa visière, et jura à la désagréable sensation d’une profonde cicatrice. Dans un geste de mépris absolu, il retira son casque, tenant, littéralement, Ted sous sa botte. Il jeta un regard énervé à la strie, puis reporta son attention sur le contrebandier, auquel il adressa un sourire carnassier. Il envoya une nouvelle provocation à l’homme à ses pieds, plus crue encore, et lui cracha dessus pour accompagner sa réplique.

Et c’est alors qu’avec toute la vigueur, et la nouvelle force découverte lorsque sa vie est en danger, dans un éclair foudroyant de haine, qu’Helena envoya avec tout ce qu’elle pouvait encore donner, son pied dans l’entrejambe du soldat. Le choc la déséquilibra totalement, et elle chuta lamentablement en arrière. L’agresseur, lui, avait eut un bref sursaut, mais resta un moment immobile au dessus de sa proie inopinée. Helena avait encore un doute sur l’efficacité de son geste, mais les yeux meurtriers que le soldat posa sur elle dissipa tous les espoirs qu’elle avait eut. Qu’il soit eunuque ou coqué, il n’en avait du moins pas moins de rage meurtrière envers la jeune fille vers laquelle il posa un pied lourd. Comprenant soudain qu’elle avait repris l’usage de ses bras, et que sous ses fesses se trouvait le sol que l’autre lui avait fait quitter, elle recula maladroitement en grattant la terre des talons, ce qui provoqua un rire joyeux chez le luvian.

Plus tard, Helena aurait adoré revoir la lente et comique transformation de l’air assuré et puissant de l’homme, en une expression de la plus sincère surprise, bouche bée. Helena fourra ses mains dans son bas de pantalon, et après de nombreux gestes hystériques, elle sortit de son entrejambe le pistolet à rafale qu’elle avait eu la paranoïa de camoufler. Tête nue, le troupier n’était que trop conscient de sa soudaine et cruelle faiblesse. Il se redressa et s’immobilisa, prenant un air calme, où la crispation de sa mâchoire trahi la rage de cette défaite.

- Et maintenant, qu’est ce que tu comptes faire ? Si tu tires, c’est une soixantaine de soldats qui te tombe dessus.

Son ton étrangement serein en disait long sur l’appréhension qu’il avait, que la femme qu’il avait soigneusement torturée ne réagisse que sur l’instinct, par peur. De même, l’autre avait clairement montré qu’il voulait sa mort. Ceci dit, le troupier n’avait pas tort. Mais le laisser en vie, c’était le risque de se faire avoir une heure plus tard.

- Deux fois dans la même journée, par la même femme ! On s’avoue vaincu ?

Ted arborait un large sourire de victoire, dont même les filets de sang et la terre sur son visage ne pouvait détériorer la satisfaction qu’il affichait. Les poings de l’autre se crispèrent.

- Et un grand soldat des troupes de choc de je ne sais quelle foutue planète se fait avoir ! Il toussa en se relevant difficilement, le luvian n’ayant pas été aussi indulgent avec lui qu’avec la demoiselle. Helena, tu m’épates, je suis… je suis très fier de toi.

Elle venait tout juste de lui donner l’arme lorsqu’il prononça ses paroles, en faisant courir sur le visage de la jeune fille un léger doigt, constatant qu’elle l’avait sentit passer. Au moins, tenait-elle debout.

- T’as aucune chance en me tuant, renvoya le chasseur devenu proie.
- Pas plus que j’en ai en te laissant en vie, lui accorda le pilote.

Le coup aurait tout aussi bien pu partir seul, les doigts de Ted durement contractés de fureur. Si ces même doigts, et par voie de conséquence, sa main, le faisait souffrir, il n’en montrait rien. Les deux hommes s’engagèrent dans une bataille visuelle d’une intensité inouïe chacun aussi menaçant que l’autre.

- T’as clairement pigé que t’es loin d’être en position de force, sur un plus long terme. Tue moi t’es mort, ne me tue pas… Il sourit. Tu meurs dans tout les cas, et cette… cette dame fera connaissance avec beaucoup d’autres honneurs à partager, railla t-il. Au mieux, tu tues un soldat, tu prends le risque ?
- L’honneur, encore. Il ne va pas être froissé, si tu meurs des mains d’une enfant qui ne doit pas avoir la moitié de ton âge ?

Il avait touché juste, l’autre s’était tût, mais le dilemme restait. S’il s’efforçait de rester objectif dans ses pensées, Ted devait bien accorder raison à son ennemi, mais il brûlait d’envie de lui étaler la cervelle. Personne au sein des FdP ne s’était rendu compte de cette scène en parallèle. Un temps qui semblait infini s’écoula sans un mot, et si Ted espérait bien que rien n’arrive, pour ne pas le forcer à prendre une décision irréfléchie, il allait être déçu. Vingt minutes passèrent encore, avant qu’Helena ne lève la brusquement la tête, en signe de compréhension, et ne répondit à la question que chacun se posait mentalement.

- Moi, je sais ! S’exclama t-elle

Et aussitôt, elle disparut au pas de course, avant que Ted n’ai pu prononcer quoique ce soit. Enfin, l’équivalent de son pas de course paraissait bien étrange en vérité, avançant jambes constamment pliées, les mains et le haut du corps penchés en avant pour s’éviter une remontée de douleurs, elle ressemblait aux chamanes dansant autour du feu, dans les vieilles histoires. Mais eux n’avait pas les tripes sur le point d’exploser.

Elle avait une idée en tête, complètement folle, mais visiblement la seule. Il fallut maintenant qu’elle essaye. Volontairement, elle fit sauter les deux boutons supérieurs de sa chemisette, et considéra la trainée de sang qui coulait de sa lèvre comme un petit bonus. Elle n’était pas dupe, elle savait ce qui pourrait influer. Ainsi vêtue, elle apparût près du bûcher improvisé, autour duquel reposaient de nombreuses masses de soldat, certains endormis. La plupart eurent des rires, et certains se permirent quelques remarques salaces en voyant son état et en supposant que la dernière demi-heure avec le pilote – ou le luvian, si eux avait été plus attentif – avait été mouvementé.

Elle n’y prêta pas la moindre attention, après tout, Ted l’avait déjà faite passer un nombre incalculable de fois pour une vulgaire paysanne qu’il avait emmené pour lui procurer un peu de joie quand il se sentait seul dans l’espace, et généralement, le douanier en face se disait qu’il comprenait, et ne demandait pas les papiers de la demoiselle. Il faut dire que si l’on n’eut pas abordé avec elle d’un sujet d’ingénierie, on la trouvait en tout point sans intérêt, si ce n’est son physique. Et puis, elle était trop occupée à chercher. Alors qu’elle y avait tantôt répugné, elle se déplaçait au milieu de tous, clopinant comme elle le pouvait, jetant des regards furtifs dans toutes les directions, jusqu’à trouver son objectif, ce qui en toutes autre circonstances, l’aurait fait trembler. Mais il y avait une chance que cela fonctionne, et elle était résolue à faire ce qu’il faudrait.

Evidemment, elle ne mit pas très longtemps à trouver ce qu’elle voulait, avec la concentration d’homme autour de la seule source de chaleur et lumière. Quelques luvians, à en juger par leur armure, était regroupé devant elle, parlant vigoureusement avec un ou deux de ces autres soldats qui semblait minuscule en comparaison. Elle ne voulait pas s’embrouiller l’esprit de ce genre de considération, ni même de son plan, elle ne voulait en aucun cas devoir se mettre à penser que c’était stupide, elle devait agir avant d’avoir le temps de réfléchir. Elle ne se permit pas même de reprendre convenablement son souffle qu’elle se jetait à nouveau en avant, tête baissée, avançant mal assurée, zigzaguant étrangement. Pourvu que Ted n’eut rien fait.

Il ne lui fallu manquer de trébucher que deux fois, avant de rencontrer un véritable obstacle. Un obstacle de taille. Ne regardant pas où elle allait, elle se cogna brutalement contre le torse de l’armure d’un des troupiers, et tituba quelque peu sous le choc. L’homme était bien plus grand qu’elle. Un autre était à sa droite, et deux autres, de taille plus raisonnable, à sa gauche. Elle était au milieu de la réunion. Elle leva vers l’obstacle deux yeux imbibés de larme, dont l’un légèrement gonflé, et ne se força quasiment pas à faire la moue la plus terrible qu’elle connaissait. Lentement, l’obstacle aussi, baissa les yeux vers elle. Elle dû camoufler son embarras passager avec toute la force de son âme lorsqu’un visage étonnement blanc, glabre, orné de cicatrices de guerre, et soulevé par deux pupilles noirs qui ferait se sentir mal même le plus arrogant des lutteurs, se braquèrent sur elle. Elle l’avait déjà vu dans la jungle, c’était celui là même qu’elle avait trouvé horrible à souhait, incapable d’exprimer la moindre émotion. C’était peut-être la première personne sur laquelle elle n’aurait pas voulu tomber, plus tôt.

Néanmoins, elle n’était pas loin du bon coup, puisque le luvian à ses côté était la cible originelle, elle le savait, elle avait reconnu certaines particularité de l’armure. Elle ne prit pas même la peine de le regarder, elle savait que c’était celui avec lequel elle avait le plus de chance de survivre. Si tôt cette pensée établie, et avant qu’aucun des quatre mâles n’eut réagi, elle se jeta sur le dit luvian. Elle avait l’air bien piteuse, sa tête arrivant à peine à hauteur du torse de l’homme, mais ça ne pouvait qu’augmenter ses chances. Elle l’enserra dans une étreinte puissante – à son niveau – et colla sa joue humide de larme contre le froid de la plaque pectorale. Elle se refusa à lâcher prise, s’accrochant comme si, et c’était d’ailleurs sans doute le cas, sa vie en dépendait. Elle perçut des hoquets de surprises autour d’elle, qui s’accentuèrent après son cri :

- Il va me tuer ! Arriva t-elle à articuler entre deux reniflements, en pleurnichant.

A ses mots, ses jambes se refusèrent de la porter plus longtemps, mais elle tenait si fermement le soldat à la taille, qu’elle ne bougea pas d’un centimètre, bien que ses bras fussent bien loin d’enserrer totalement l’homme. Celui-ci ne pourrait pas se défaire d’Helena sans user de la force, mais elle espérait de tout son cœur qu’elle avait fait le bon choix et qu’il n’en arriverait pas là. C’était celui qui avait paru le plus enclin à la pitié, le plus humain, et c’était peut-être lui qui leur sauverait la vie à elle, et à Ted. A condition qu’elle ait fait son effet, et ça elle allait bientôt le savoir. Au fil d’un commentaire sans importance, elle y releva tout de même le prénom, ou le nom, de celui autour duquel elle s’était accrochée à s’en briser les articulations. Aro. Oui, Aro, c’était bien le seul qui devait connaître la compassion. Du moins, il le fallait !
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime10/1/2010, 14:46

- On vous a posé une question, les gars. Dîtes... Personne a du psycho ? Demanda Backe, très légèrement embarrassé.
- Moi... Moi, j'ai quelque chose qui ressemble.
- Qui ressemble...
- Ouais, euh... Enfin... Ça … Ça...
Il s'interrompit, la mâchoire entrouverte et pendante, l'air un rien contrarié. Backe le regardait avec appétit. Les deux gouffres affamés, noirs abysses insondables où luisait cependant une fascination malsaine, étaient rivés droits sur la pupille gauche du frêle soldat qui, du haut de sa petite vingtaine de printemps et de ses mensurations pas tellement viriles, encaissait de son mieux. Pour un regard noir, c'était un regard noir. L'autre avait pâlit et de son front perlait le désir de réorienter la conversation. C'est Aro, paternel, qui s'en chargea. Il laissa chuter sa lourde main sur la lourde épaule de son camarade pour attirer son attention.
- Backe... , souffla-t-il avant de lui décocher un regard lourd de sens, lui signifiant, en gros, qu'il le déconseillait de poursuivre dans cette direction.
- Bah, j'ai rien dit, lâcha le fautif, désabusé et innocent. Les flammes captivèrent son regard et ne le lâchèrent plus.
- Ceci dit, moi, c'est Aro. Il posa la main droite à plat sur sa poitrine, à la manière luvian, faisant étalage de tout son talent pour décrisper les situations impossibles et ramener un peu de cordialité dans ce monde de brutes et de haine ordinaire.
- Backe.
- Blint, fit celui qui avait quelque chose qui "ressemblait", se forçant à sourire à et se décontracter un peu tout en prenant bien soin de se cantonner à l'aller retour entre les flammes et le visage d'Aro. Il était jeune, bien trop jeune.
- Lhobo, répondit l'autre, calme comme une plante verte et, de la même façon, avec dans le regard l'air de prendre consciencieusement garde au feu, ou à ce qu'il y avait de l'autre côté. Il était, selon les standards impériaux, de taille moyenne et musclé plutôt sèchement. Autant dire qu'il avait tout juste l'air d'un freluquet à côté des deux troupiers de choc. Il lui manquait une bonne tête pour regarder un Luvian dans les yeux sans trop courber la nuque et sans trop mettre le nez en l'air.
- J'ai jamais entendu un accent pareil, les gars. Vous trouvez peut-être pas ça étonnant, mais on voyage beaucoup, chez les Luvians. On voit du pays. Duquel vous venez, vous deux ?
- D'où on vient ? Moi, je viens de l'enfer. J'y étais bien mieux... , lâcha-t-il, les derniers mots accompagnant le trajet de ses yeux clairs, tombant dans le feu. Tout le monde y serait mieux, reprit-il, vous vous en apercevrez bien assez tôt.
- Pauvre taré... lâcha Backe dans un souffle, le regard toujours collé à la danse des flammes. Non, pardon, j'disais pas ça contre vous, fit-il en levant la main dans un genre de signe d'excuse faussement embarrassé.
- L'enfer, hein ? Et qu'est-ce qu'il avait de si infernal, cet enfer ?
- Il était fait de suie et de métal, de ruines dévastées, de cratères fumants et de tranchées boueuses. On s'endormait bercé par les canons et on était réveillé par les alertes au gaz. Il faisait froid, il pleuvait sans arrêt... Mais au moins, il était franc. Mêmes les mines sont franches devant ces foutues arbres.
- Je saisis assez ce que tu entends par franchise...
- Moi non plus, j'aime pas les arbres. Pourquoi il parle pas, ton copain ?, lança Backe à Lhobo tout en s'adressant à Blint, avec une simplicité naïve tout à fait étrange.
- Sauf ton respect, tu... Tu n'es pas un type avenant, répondit l'autre avec un sourire un peu crispé qui se voulait conciliant. Il avait assez bien cerné le personnage et visé juste en pensant qu'il n'en aurait de toutes façons rien à foutre. Backe se contenta de hausser les épaules et de reprendre son inspection du feu.
- T'as connu la guerre, la vraie, alors, hein ?
- Je l'ai connue... J'étais dans la démolition. Je le suis toujours, en passant.
- Et sans trop d'indiscrétion, qu'est-ce que tu fous là, à ton âge ? Dans les Défenses Planétaires, je veux dire.
- Une longue histoire... Enfin, à vrai dire, pas tant que ça. Mais elle passe par la cours martiale, pour tout vous dire.
- Saletés de criminels, pensa Backe à voix haute, cordialement ignoré par les trois autres.
- Je vois... Même l'Empereur doit avoir des trucs à se reprocher, après tout, déclara Aro, compréhensif. Lhobo ne put s'empêcher de jeter un bref coup d'oeil au colosse blanchâtre occupé à tendre la main vers les flammes.
- Vous êtes là depuis longtemps ?
- Je tire sur ma deuxième année, en ce qui me concerne.
- Six mois à peine pour moi.
- Vous avez pu tâter un peu le terrain, alors ? Verdict ?
- Les eldars se réveillent, l'activité pirate prend chaque jours plus d'ampleur et les patrouilles qui reviennent à la base sont de moins en moins nombreuses. Ça en a peut-être pas l'air, comme ça, vu de l'espace, mais... Enfin, on est contents de vous voir, si vous voyez ce que je veux dire.
- On a perdu trois hommes aujourd'hui. Et on est là depuis aujourd'hui, lança Aro avec une éloquence guerrière, aplatissant les mains sur ses genoux, le dos raide et les épaules en avant.
- Le... Le Rapace, j'imagine... Les Marines du Chaos, moi, j'en ai tout juste entendu parler, quelque fois, tout au plus... J'imagine que j'ai de la chance...
- Tu crois pas si bien dire.
- Bah... Ça fait drôle sur le moment. C'est terrifiant comme si ça venait de s'extirper tout droit des Enfers, hurlant à se faire entendre dans le système d'à côté. Ça se déplace juste assez vite pour l'oeil puisse le suivre, ça apparaît et disparaît comme ça, clac, dans un mugissement de réacteurs. Et ça vous ouvre le torse en se fendant la poire. Mais on s'en remet très bien, pour sûr. Une fois crevé, c'est tout à fait fréquentable, lança Backe sur le ton de la conversation.
- C'est pas la première fois qu'on tombe sur ce genre de tuile. J'irai pas jusqu'à dire qu'on a l'habitude, mais pas loin, en toute franchise. On est au point sur le sujet, disons. Mais ici, dans la jungle, entre ces arbres... Ça n'a rien à voir. C'est un fantôme, un spectre insaisissable, presque irréel, et pourtant c'est suffisamment épais pour arrêter ce camion d'un coup d'épaule. On croit à une hallucination, et la seconde d'après, quand ça a ouvert son premier homme en deux, à un cauchemar. C'est la Mort descendue du ciel, sauf qu'on a pas le temps de l'arroser. Il a fallu y aller à la dure, se retrousser les manches, faire rugir son épée... Et savourer chaque instant de grâce, parce qu'au prochain, t'avais la gorge tranchée.
Aro rapprocha son visage des flammes, le regard enfoncé au plus profond des pupilles de son auditoire. Pour un peu, on se serait cru dans une histoire à faire peur. Il finit à voix basse, grave et roulante : j'ai regardé ses yeux, droit dans ses yeux, et dans le reflet qu'ils m'ont renvoyé, je me suis vu assis à la droite de l'Empereur.
- Et... Et comment vous l'avez eu ? demanda Lhobo dans un souffle, les paupières très ouvertes.
- Missile antichar, lâcha Aro à nouveau tout à fait détendu. Dîtes, les gars... J'veux pas paraître désagréable ni avoir l'air d'insister, mais... Vous avez pas quelque chose d'autre à becter que des pilules nutritives ? fit-il en lorgnant vers une saucisse non-réglementaire dangereusement proche.
- Je vous en prie, servez-vous... Faites comme chez vous, j'aurais envie de dire. Ça rentre assez vite dans la tête de chacun, on sort plus sans bouffe dans les sacs. J'ai du lard, de la viande locale coriace comme du pneu, quelques saucisses... Et je crois bien que Blint n'est pas venu à poil lui non plus.
- Ouais, j'ai... Je crois bien qu'il me reste un fond de bouteille, dit-il avec un brusque regain d'enthousiasme gaillard, trifouillant dans son sac. Je connais quelqu'un qui a monté un alambic... Bon, ça reste artisanal, fait avec les moyens du bord, mais c'est... C'est authentique. Et on pas mieux, et encore moins autre chose. Voilà, je l'ai.
Il avait sorti de son paquetage une gourde métallique à peine plus jeune que lui, de laquelle on pouvait entendre, si l'on tendait l'oreille, un clapotis alléchant, sous une lourde odeur tout à fait détestable.
- Je t'aime bien, toi, articula Backe avec une lenteur avide.
- Ah... Ah oui ?

Quatre gobelets en étain firent le tour de l'assistance. On se passa la gourde dans un silence religieux, divinement troublé par le craquement des flammes et le glouglou de l'alcool qui remplissait les coupes.
- A quoi boit-on ? demanda Backe, protocolaire.
- Au Gouverneur, aux morts et à Luvia !
- A Luvia !
Sur ces paroles énergiques, reprises avec un léger retard et une vigueur un peu plus hésitante par les deux soldats, les deux troupiers de choc engloutirent le contenu de leurs gobelets d'une unique traite. L'alcool infect descendit le long de leur gorge musclée et atterrit au fond des deux estomacs vides. Ils gardèrent un instant un silence respectueux, les yeux plongés dans les flammes, les traits pensifs. Les deux autres n'osèrent pas troubler l'hommage, ou ce qui y ressemblait.
- Mangeons ! lança soudain Aro avec un entrain qui fit sursauter les deux autres.
- Je prends le lard, décréta Backe.
- Passe moi un peu de cette viande, toi, Lhoko, si c'est pas trop te demander. Je vais vous la mâcher, moi, les filles.
- C'est cuit depuis des siècles, 'suffit de réchauffer un peu. Mais attention, pas trop près, ça prend vite. Ah, et... Moi, c'est Lhobo.

Backe avait déjà arraché un morceau aussi gros que la contenance de sa bouche en pleine extension à sa portion de lard et le mâchait en toute indifférence. Aro réchauffait son espèce de steak brun au dessus des flammes, planté sur son poignard, et les deux autres faisaient fumer des saucisses.

- Et ce crash, comment c'est arrivé ? demanda Lhobo en mastiquant sa pièce de charcuterie, deux filets huileux au coin des lèvres.
- Le type avec nous.
- Votre pilote ? Il a...
- Non, pas notre pilote. Mais pilote quand même. On a été invité à faire un détour à notre plan de vol pour s'occuper d'un vaisseau en infraction qui se baladait dans le coin. On a ouvert le feu et on a mis dans le mile. Eux aussi.
- Mais... C'est lui qui vous a abattu, alors ?
- On était parti pour rembourser avec son sang le prix d'une Valkyrie à l'Imperium, mais là, le Rapace est arrivé. Je pourrais pas vous dire comment exactement, mais ce type a sauvé la vie de notre sergent. Vous voyez de qui je parle ? Vous avez pu cadrer un peu le personnage. Eh bien, le type, là, quelque chose comme Teq, est maintenant sous sa protection. Ce qui fait qu'on se le trimballe, lui et sa minette.
- Bah putain, il s'en passe des choses chez les troupes de choc. C'était une journée standard, ça ?
- Une journée standard, c'est une journée où il n'y a personne pour vous sauver la vie.

Backe s'était levé lentement, marmonnant à ses trois compères qu'il allait faire un tour. Ça l'avait pris comme ça, comme la foudre. Il avait soudain ressenti le désir ardent de se dégourdir les jambes. Ses yeux, habitués à l'intense lumière des flammes étaient pour l'instant aveugles sous la pâle lueur de la lune. Mais qu'est-ce que ça pouvait bien faire, après tout, s'il marchait sur l'estomac d'un ou deux types des Défenses Planétaires ? Il tuerait personne, à moins d'y aller franchement... Et personne ne le tuerait en retour. Il fallait juste éviter de marcher sur Lucius. Naturellement, l'idée de marcher sur le sergent ne lui traversa même pas l'esprit. Il est faux de croire que les troupiers de choc vivent tous dans l'acceptation permanente de la mort. Il se demandait quel but donner à la promenade qu'il était sur le point de commencer quand quelque chose buta misérablement contre sa puissante poitrine. Il laissa la gravité faire tomber son regard sur la frêle créature qui haletait contre son sein et, inévitablement, le laissa couler sur l'opulente courbe de la poitrine adverse. Tiens, c'est Helena, pensa Backe, légèrement surpris de se souvenir de son nom. Il renifla une fois, riva son regard dans les grands yeux féminins encadrés de longs cils frémissant et ne lut dans tout ce violet – quelle étrange couleur, que le plus profond désarroi. Elle n'avait pas l'air aussi contente de le voir qu'elle l'aurait dû. A vrai dire, elle était totalement éplorée. Mieux encore, elle revenait tout juste d'un passage à tabac. Un oeil avait un peu gonflé, comme si on avait soufflé sous la peau. La poche d'air ainsi formée s'étendait sous la joue et la colorait d'un rose violent. La lèvre saignait un beau rouge vif sur le joli menton. Il devait bien reconnaître une certaine maîtrise de son sujet à l'auteur de ces saloperies. Backe n'avait jamais frappé une femme. Il en avait tué, et pas qu'au radiant, mais frappé juste pour faire mal, ça, jamais. Mais, finalement, l'autre n'avait pas l'air d'en avoir quoi que ce soit à foutre. Ça tombait bien, remarque. Il avait trouvé quoi faire de sa promenade. Trouver du psycho. Pendant ce temps, l'autre avait sauté au cou d'Aro. Il savait y faire, Aro... La fille l'enserrait de ses tout petits bras et bavait ou larmoyait sur sa belle cuirasse. Affligeant. Mais ça n'était encore rien devant ce qui les attendait. D'une voix pleurnicharde et saccadée par les sanglots, s'agrippant à Aro comme si elle avait pendu dans le vide, elle cria plus ou moins :
- Il va me tuer !

Ce à quoi ce dernier, pris de court par un tel épanchement, d'un ton qu'il s'efforçait de rendre paternel et mondain, tout en y arrivant bien sûr parfaitement, répondit :
- Allons, jeune fille... Votre chemisier.

La jeune fille en question leva vers le beau visage virilement perplexe deux grandes soucoupes violettes et larmoyantes. Même de là où il était, Backe pouvait les voir ruisseler de reconnaissance et briller de grâce. A cet instant, Aro pouvait faire absolument tout ce qu'il voulait de cette fille. Le salop. Le pire fut qu'il ne le fit pas. Il attrapa délicatement ses bras, l'aida à se relever alors qu'il faisait de même et passa un bras sous ses épaules pour la soutenir.

- Qui va te tuer ? demanda Backe avec un détachement tout à fait déplacé. La jeune fille était apparemment encore trop effondrée pour répondre, aussi ne répondit-elle pas et enfouit son visage sous l'épaule – littéralement, du bon vieux Aro. Celui-ci demanda à son tour, avec une toute autre adresse.
- Qui est-ce qui t'as fait ça, Helena ?
- C'est... C'est le grand... Le grand qui m'en voulait dès le départ...
- Lucius ? C'est pas son genre...
- Backe, ta gueule une seconde, j'vais avoir besoin de toi. Emmène nous, ma petite. Les gars, ça vaut mieux pour vous que vous restiez là.

Et elle les emmena. Soutenue par l'énorme bras d'Aro, elle menait plus ou moins la marche, dirigeant les deux troupiers à travers les cadavres mécaniques qui jonchaient la route. Ils s'éloignaient de plus en plus de la lueur des foyers mourants et les ronflements alcoolisés des soldats étaient à chaque pas un peu plus couverts par les bruits de la jungle. Arrivés après une longue marche à la pénible allure de la fille blessée vers ce qui avait dû être la tête du convoi, un échange cordialement envenimé flatta leurs tympans. C'était bien Lucius, lui et son énorme voix caverneuse. Aucun doute possible.

- … on va pas y passer la nuit, mon pote. Tu vas pas tarder à avoir envie de pisser.
- C'est des mots, ça. C'est rien.

Derrière une bâche déchirée, encore en place sur son squelette métallique comme un pan du cuir d'un immense eldar partiellement arraché de ses os – du moins est-ce l'image qui s'imposa à l'esprit de Backe, compte tenu des faits démontrés que les eldars sont grands et n'ont que la peau sur les os, la scène s'offrit enfin à leurs sens dans son entièreté. Ted tenait Lucius en joue, depuis assez longtemps pour que le pilote ait de toute évidence le plus grand mal pour réprimer les tremblements de ses mains. Backe ne se donna pas la peine de se poser la moindre question. Il savait parfaitement ce qu'il avait à faire. Par habitude, il jeta tout de même un coup d'oeil à Aro, histoire de s'assurer qu'ils pensaient tous deux à la même chose.

Tandis qu'Aro restait en arrière, enveloppé par Helena, Backe s'avança simplement vers le pilote, à allure soutenue. Ce dernier ne tarda pas à remarquer sa présence et, réaction somme toute naturelle face à la charge de cent kilos de muscles et quarante autres d'armure, il changea de cible avec la réplique de circonstance :
- Un pas de plus et je te colle une balle entre les deux yeux !

Bien entendu, Backe ne donna pas suite à sa requête et en moins de temps que l'autre ne l'avait estimé, il était sur le pilote. D'un mouvement du bras expert, il attrapa l'arme ridicule et en soulagea le poignet déjà meurtri du pauvre Ted. Une seconde plus tard, alors que ce dernier venait tout juste d'arrêter son cri de douleur, il rangeait le pistolet dans sa ceinture. La seconde d'après, un lourd mugissement bovin et le martèlement de bottes taille 50 lançant à toute allure le plus massif des Luvians se fit entendre. Lucius n'avait pas eu la moindre hésitation, et Backe eût la présence d'esprit d'en faire de même. D'une pression un peu brusque sur l'épaule de celui qui était devenu le saumon du grand ours, il lança le pilote à terre à l'opposée de la bête fulminante, écarta les jambes, fléchit les genoux, présenta son épaule au torse de Lucius et contracta tout son être.

Le choc fut incroyable. Un voile noir tomba un instant sur la vision de Backe et un léger vertige lui fit tourner l'esprit. Lucius avait été stoppé net, et Ted, qui pestait au sol, n'avait aucune idée de la chance qu'il avait eu. Putain ce que ça faisait mal. Les deux Luvians se remirent bien vite d'aplomb et se considèrent un instant. Backe avait rarement vu Lucius à ce stade de fureur. Pour un peu, il se serait mis à rugir et à marteler son torse de ses poings. Mais il y avait quelque chose dans le regard de Backe qui dissuadait l'ouverture de relations, quelles qu'elles fussent. Cela fonctionnait toujours. Lucius fit un pas ou deux en arrière, l'air excessivement pensif, à tel point que sa langue humectait sa lèvre supérieure. Aro fit son entrée à ce moment là avec sa dame et lança froidement :
- Tu vas nous devoir quelques petites explications.
- Des explications ? Et ça, ça te suffit comme explication ? riposta Lucius en envoyant rouler son casque d'un coup de botte à destination à d'Aro.
- Tout compte fait, vous allez tous les trois nous devoir des explications, répondit calmement Aro en regardant successivement le casque, Lucius, le pilote gisant et sa compagne, terme qui valait maintenant pour deux personnes ici présentes, éplorée.
- Elle dormait... cracha Ted, sérieusement remonté. Elle dormait ! Elle serait morte si je n'étais pas intervenu ! hurla-t-il avec emphase, ce qui fit gémir d'approbation sa demoiselle.

Entendant cela, l'expression d'Aro changea complètement. Ses traits se figèrent en un dégoût glacé et même Lucius dût céder un peu de son air indomptable.
- T'as fait ça....
- C'était une question d'honneur !
- D'honneur ? C'est ça, ton putain d'honneur ?! rugit Aro en exhibant sa protégée, témoin frémissant de l'idée que se faisait Lucius de l'honneur. Backe, je t'en prie, aide notre ami à marcher. On va régler ça devant le sergent...
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime10/1/2010, 15:29

Les ronflements des soldats enivrés parvinrent jusqu'à la caisse de maintenance du véhicule des FDP. Octavio et Buff s'étaient cachés là, après avoir enlevé tout le matériel de maintenance bien évidemment, un peu comme dans les histoires comiques de Zaïd Jiririlibogato. Les effluves corporelles du garde du corps s'étaient depuis longtemps déjà répandus dans le caisson et à peine arrivé au quart du trajet, le scientifique avait failli lui dire : "Comment peut-on puer à ce point ?!". Mais compte tenu qu'il ne connaissait toujours pas Buff au bout de 5 ans de service, il pensa qu'il serait plus sage de ne rien dire du tout, en cas de réaction non anticipée de son acolyte.

Le garde qui était allé uriner près du véhicule blindé entendit le raclement métallique mais se fichait totalement de ce que cela pouvait bien être, du moment qu'il arrosait les plantes du plus beau des engrais naturels. Même le fait que les arbres d'ici faisaient 15 fois sa taille ne lui ôta pas cette idée de l'esprit. Vinhbrumlander donc, put enfin se dégourdir les jambes, seul, Buff grommelant : "J'vais pisser". Le garde du corps se retrouva à côté du premier urineur, qui en était passé aux grosse commissions pour former un magnifique ballet de recyclage écologique humain.
C'était mieux dans le caisson ! pensa Octavio, et il avait sûrement raison. Je me suis toujours demandé pourquoi nous avions toujours pas trouvé quelque chose pour remédier à ces problèmes. On m'a souvent répondu que cela procurait un certain plaisir, étrange non?

Octavio donc, se laissa porter par les odeurs de saucisses grillées. Traversant de magnifiques spécimens de la flore locale, il entrevit une lueur.

"Mais oui, c'est un feu !"

Même les spécimens d'Australopithecus robustus étaient moins impressionnés par cette force élémentaire.

Avide de nourriture, le savant se mit à avaler les restes de viande à un rythme record. Le fourreau de son sabre le gênant, il jeta son sabre pour mieux se pencher sur le feu. Cette attitude lui faisait terriblement honte, comme il me le confia plus tard. Une fois rassasié, il s'assit et attendit le retour des personnes qui se trouvaient devant le même feu quelques minutes plus tôt. Ah oui, j'ai oublié de vous rappeler que son oeil gauche augmentique avait perçu la trace de chaleur laissé par les troupiers de choc et la femell...femme.

Jetant des coups d'œil à droite et à gauche, il se dit non sans raison : Où est Buff ? Je vais devoir faire des prélèvements ici.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime24/1/2010, 16:19

Le sergent... Une belle moitié de l'air indomptable dont il se targuait déjà un peu moins qu'à l'accoutumée s'envola de ses traits en deux ou trois battements d'ailes à l'impact de ce mot sur les tympans, musclés, du cher Lucius. Régler ça devant le sergent... En eux-mêmes, ces mots contenaient une vérité effrayante. Il s'en dégageait comme l'aura d'une malédiction. Personne d'un tant soi peu sensée dans cette bonne vieille galaxie ne voudrait avoir à régler "ça", quoi que ce fut, devant le sergent. Lucius avait maintenant pris l'air qu'on d'habitude ceux qui préfèreraient être ailleurs. Il s'ébroua, avec un certain genre équestre.

- C'est quoi ton problème ? Ce type a essayé de me tuer !
- Merde, Lucius...

S'il connaissait des chansons, il en aurait volontiers entamé une. Non pas pour détendre l'atmosphère, mais simplement parce qu'il avait la très nette conviction que les conneries de Lucius ne le regardaient en rien. Voilà pourquoi chantonner devait si bien se prêter aux circonstances. Il fallait coûte que coûte qu'il signifiasse au monde qu'il s'en balançait. Il pouvait toujours renifler. Ce qu'il fit en tendant la main au pilote, lascivement allongé sur le sol boueux, à demi, demi trois quart redressé sur les coudes. Il avait presque envie de lui demander si tous les pilotes étaient aussi peu à l'aise que lui sur la terre ferme.
L'autre ne l'avait pas encore remarqué. Il haletait comme une ventilation que Lucius aurait martelé de coups de poings et, justement, fixait ce dernier d'un oeil trempé dans le cirage. Backe se racla la gorge, de la même façon qu'un gorille se raclerait la gorge, histoire de rappeler à l'autre qu'ils étaient censés faire équipe, comme infirme et béquille.
Ted détourna vivement le regard et le posa sur l'immense main noueuse et blanche. Il remonta le long d'une veine qui courait entre deux métacarpes et, ainsi, on ne sait trop comment, parvint jusqu'aux yeux de sa béquille. Il hésita un instant devant les gouffres noirs et eût besoin d'une poignée de secondes pour saisir les intentions de ce grand type qui le regardait avec l'air de vouloir le manger. Il agrippa finalement la main tendue avec un enthousiasme mesuré et sentit ses fesses décoller du sol humide. Backe le souleva comme il aurait soulevé l'unique enfant rescapé d'une famille morte de faim. Il lança à son compagnon de fortune un regard insistant qui se voulait interrogatif. Il fallait tout de même qu'il s'assure que l'autre pouvait marcher seul. Sa cible croisa son regard et, pour toute réponse, fronça les sourcils d'un air perplexe et inquiet. Ils se mirent donc en chemin, l'un à côté de l'autre, à la suite du couple charmant qui faisait maintenant le déplaisir des yeux du pilote. Jaloux, Ted ?

Lucius marchait entre les deux duos. Il avait retrouvé son assurance, avec même peut-être quelques intérêts. Il marchait comme s'il était Gouverneur de ce monde, descendu de sa tour de cristal pour visiter les braves défenseurs de ses intérêts, escorté de ses fidèles troupiers de choc. Puisque la question était à nouveau sur la table, il se trouvait qu'on l'avait comme jeté au fond du trou de l'oubli, ce vieux croûton gras de Gouverneur.

- Tu vas le faire chier plutôt qu'autre chose, mon vieux, déclara Lucius.
- Ta gueule, rétorqua Aro un peu fraîchement. Et m'appelle pas mon vieux pour un moment.

Tout de même, il fallait bien admettre que Lucius, avec ses deux encéphales à la place des biceps, avait marqué un point. Il ne lui semblait pas non plus pertinent de venir faire chier le sergent pour une pareille broutille. Mais merde, ils étaient des troupes de choc, des soldats d'élites, des commandos de la mort, pas des bêtes agents du maintien de l'ordre. Et le sergent était leur sergent, pas leur mère. Aro et ses principes...

Leur premier contact visuel avec le sergent fût un petit point de braise qui dansait dans la nuit. Il devait avoir détroussé son collègue, Alsin, de ses cigarettes. Peut-être était-ce cela qui avait irrité l'autre au point de le pousser à fausser compagnie au sergent. Seul, assis à la place du conducteur, sur un siège qu'il devait avoir arraché à la carlingue du camion éventré qui gisait derrière lui, comme s'il l'avait lui-même vaincu, il fumait.

Aro mis sa demoiselle un peu à l'écart pour plus de convenance et se planta droit devant Otto. Il s'éclaircit la gorge en guise d'entrée en matière. Le sergent leva la tête, compréhensif et à l'écoute comme la bouche d'un obusier de Leman Russ.
- Sergent, j'ai à vous parler, déclara-t-il d'une voix ferme.

Le sergent se leva avec une raideur mécanique. Rangers écartées, les mains posées sur les hanches, il se la jouait sergent instructeur. Il était droit comme si on lui avait fourré des barres de métal dans les membres. Ses narines exhalèrent un long nuage de fumée.

- Une tentative de viol avec violence sur la fille. Et une... Altercation entre Teq et Lucius.
Le sergent accueillit sa déclaration avec une parfaite impassibilité. La petite seconde nécessaire à son rigoureux cerveau militaire pour cerner les tenants et les aboutissants de l'affaire écoulée, il dit :
- J'apprécie ta droiture, Aro. Mais tu n'es pas sans savoir que j'ai aussi besoin de sociopathes parmi mes hommes. De sociopathes qui savent toutefois choisir leur cibles, ajouta-t-il en pivotant vers Lucius. Tu es dans l'armée pour une seule raison, soldat. Canaliser ton potentiel. Tu t'es trompé de cible, Lucius. A la prochaine erreur de ce genre, c'est en civil que tu laveras ton honneur.
- Sergent, ce type a bousillé mon casque.
- Ne m'interromps plus jamais quand je parle ! éclata enfin le sergent. De cette même voix si écrasante dont il avait le secret – Backe était convaincu qu'il aurait pu écraser un insecte en discutant avec lui de la sorte, il poursuivit :
- Maintenant, présente tes excuses à la petite.
- A vos ordres, sergent. Mes excuses, jeune fille, fit-il très sèchement avec un signe de tête appuyé en direction de la jeune fille en question qu'il battait à mort il y a encore vingt minutes. Elle les accueillit à sa façon.
- Ted ! Présente tes excuses à Lucius, ordonna le sergent d'un ton tonique.
- Mais... objecta l'autre d'un air horrifié.
- Je ne souffre pas de revers à mon autorité, articula Otto en détachant soigneusement chaque mot, son regard d'acier planté à la riveteuse dans les yeux de sa victime. Le pilote ne devait pas avoir l'habitude de s'exécuter avec tant de rigueur. On se demandait bien qui finirait par plier.
- M... Mes excuses.
- Très bien, trancha le sergent. Que cela soit clair. L'agression physique d'un soldat de l'Armée Impériale fait de toi une cible à abattre. D'un autre côté, Lucius, j'avais donné des ordres. J'attends de mes hommes un minimum de discernement. Je vous mets aux arrêts à la prochaine histoire de ce genre.
Il tira une bouffée de sa cigarette.
- Hors de ma vue.

Il se retourna brusquement et décréta ainsi la fin de l'échange.

- Bonne nuit, les gars, souffla Lucius avec une certaine pointe de satisfaction mauvaise avant de s'éloigner vivement.
- Bonne nuit... lâcha Backe en toute indifférence. Le psycho rendait flegmatique. Aro, lui, l'ignora totalement. Les principes rendaient désagréables. Après s'être éloignés eux aussi, c'est néanmoins avec bienveillance qu'il s'adressa au deux contrebandiers
- Grand bien vous fasse, le sergent sait se faire obéir. Oubliez Lucius. J'imagine qu'on a pas vraiment la tête à ça dans ce genre de moment, mais... Il faut bien que vous avaliez quelque chose.
- On vous présentera Blint.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime24/1/2010, 19:56

Otto Von Zimmer. Son nom était désormais encore plus douloureux que ses poignets meurtris. Même s’il avait voulu, dans un élan de fureur, lui expliquer que son emportement envers Lucius venait du fait qu’il avait volontairement massacrer Helena, l’autorité qu’il avait employé lui avait obligé à rester de marbre, et d’agir sagement. Néanmoins, qui aurait été assez fou pour lui tenir tête ? Les Troupes de Choc avait un sergent plus que respectable, et peut-être les auraient-ils déjà tuer, lui et Helena, si Otto n’avait pas été là pour retenir leur bras.

Ceux-ci étaient maintenant en route vers leur couche de fortune, et adressaient de rapides salutations à leur congénères. Les autres de la 12ème des FDP d'Emarius étaient déjà étendus à même le sol, recouverts par des légers draps, et les plus fortunés, enveloppés dans des sacs de couchage. Ted épousseta son béret charbonneux qu’il avait laisser tomber lors des hostilités avec Lucius, et accompagna discrètement les troupiers vers un feu à la lisière de la jungle. Deux des blindés s’attestèrent à lui et, avec une chaleur qui le surprit, l'un d'eux, celui qui tenait Helena, leur adressa la parole.

- Grand bien vous fasse, le sergent sait se faire obéir. Oubliez Lucius. J'imagine qu'on a pas vraiment la tête à ça dans ce genre de moment, mais... Il faut bien que vous avaliez quelque chose.

- On vous présentera Blint, lâcha celui qui l'avait si aimablement soulevé d'un air totalement absent.

Après tout ce chamboulement et la fatigue qui s’imposait, la faim ne l’attirait pratiquement pas. Ted ignorait la dernière fois qu’il avait pu manger un bon repas chaud, mais sous la peur de déplaire au soldat, il préféra se joindre à la demande des Troupiers.

- Avec plaisir. Je ne dirais pas non à un peu de viande.

Comme s’il n’avait pas entendu le contrebandier, le troupier au visage laiteux prit place en bordure du feu. Il mit la main sur un énorme morceau de lard déjà entamé, et le mastiqua avec insouciance. Aussitôt, Aro et Helena vinrent se joindre au groupe, face à un jeune homme d’une vingtaine d’années, qui semblait gêné de leur présence, jetant des regards furtifs autour de lui. Helena s’était assise près de Ted, se frottant délicatement les bras pour combattre la brise du soir. Dans un silence monotone, sous les apaisants crépitements du feu et les mâchonnements de viande, Aro brisa la quiétude, sans décrocher un regard de la danse des flammes.

- Teq, voici Blint. Pour manger et boire, tu as ton homme.
- Ted, reprit-il avec un rictus inquiet.

Aro leva les yeux au ciel avec un « C’est la même chose ». Le pilote tendit sa main ecchymosée au garde qui fit de même. Il grimaça lorsque celui-ci ferma les doigts, il n’avait certes pas une poigne considérable, mais la douleur qui lui tressaillait le corps le glaça. Blint lui étala devant les yeux un plateau emplis de lanières de chairs diverses et Ted plongea la main dans sa botte droite. Il s’en dégagea un couteau tordu qu’il considéra avec nostalgie. À présent, il se rendait compte qu’il avait vraisemblablement eut l’intention de tuer. Qu’aurait-t-il advenu si Ted avait tué un collègue des Troupes de Choc ? Au moins, il lui aurait fait payé sa lâcheté.

Le contrebandier tenta de piquer tant bien que mal dans une section de steak, mais elle semblait trop caoutchouteuse. Il avait l’impression de darder une semelle de botte. Dans un soupir, il empoigna le morceau du bout des doigts et remercia le garde qui lui rendit un sourire. Au bout de cinq minutes, la viande sanglante brûlait au dessus des flammes rougeâtres.

- C'est quoi votre programme pour demain ? demanda Blint sur un ton léger.
- On fouille les épaves au lever du soleil avec un peu plus d'insistance. J'ai eu vent de ce que pense votre sergent de cette histoire. Apparemment, il a raison.
- Vous voulez dire que ce serait le même ? Celui qui vous est tombé dessus ?
- C'est plus que probable, petit. C'est aussi ce qu'on espère.
- Mais alors, si...
- Il y a une bonne soixantaine de morts dans l'affaire, Blint. De la main d'au moins un Space Marine du Chaos. C'est peut-être ce qui vous est arrivé de plus grave depuis l'implantation impériale. On peut pas se contenter d'hypothèses, si vraisemblables soient-elles. Quant à vous deux, poursuivit-il en se tournant vers les deux contrebandiers, je crains qu'on ne soit forcé de vous laisser là régler vos comptes avec les administrations. Croyez bien que je le regrette, mais les choses sérieuses ne font que commencer et...

Ted, qui avait finalement été apte à mordre dans sa nourriture, avala rapidement ce qu’il avait entamé, et se joignit à la conversation, intéressé.

- Sauf votre respect, j’ai ..
- Pas de discussion, pilote.
- … quelques connaissance en langage Eldar.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime26/1/2010, 19:18

Les soldats remuaient dans leur sac de couchage. Il avait fait tant de bruit que cela? Par déduction scientifique Octavio se dit que non. Non, ce n'est pas le bruit de ses semelles en écailles de reptiles de Ziost - rares, vous ne pouvez même pas imaginer à quel point - sur la mousse du sol ou bien le clic d'ouverture de sa boîte à insectes qui pourrait réveiller des hommes entraînés à dormir debout. Enfin, peut-être pas. Les FDP étaient surnommés "les gamins" par certains régiments de la Garde Impériale d'après ce qu'on lui avait dit. Nul doute que ce nom avait une forte connotation péjorative, et n'avait pas pour origine un quelconque élan affectif de la part des gardes impériaux.

Le scientifique s'éloigna du feu, rassasié, après avoir récupéré son sabre énergétique. Intrigué par l'absence de son garde du corps - il le payait quand même 580 crédits impériaux par jour ! - , Biff, il se rapprocha d'un autre feu de camp duquel étaient rentrées les personnes qu'il avait observé quelques minutes plus tôt. Groupe intéressant car accompagné d'une femme. Une femme avec des FDP : il faillit éclater de rire. Au moins cette virée à l'improviste lui apporta la certitude qu'il avait un talent pour la comédie. Malheureusement cette dernière tournant souvent au satirisme, elle n'était pas courante dans l'Imperium. Mais ce n'était pas le problème, Vinhbrumlander était ici pour "collecter des informations sur la faune locale... mais regardez moi quand je vous parle bon sang !". Les insectes qu'il venait de capturer semblaient intéressants, il y en avait un qui à son approche, s'était enfoncé un crochet à travers la carapace qui protégeait son menu cerveau. Comment des êtres vivants dépressifs pouvaient maintenir une population sur des milliers d'années sans disparaître? C'était une question auquel l'entomologiste qu'il n'était pas ne pouvait pas répondre. Certes, il avait quelques notions en la matière, mais il était spécialiste en mammifères, pas en insectes, ce que les incapables qui l'avaient envoyé ici ne comprenaient pas. A l'évocation du mot mammifère, une image de steak de grozul juteux parvint à son cerveau presque bicentenaire.

Bon, Octavio s'approcha du feu et des silhouettes qui l'entouraient. Avant même d'esquisser le salut de l'aquila, quatre des cinq personnes présentes tournèrent leur tête lentement et en même temps. Cette assurance étonna le scientifique, habitué aux serviteurs "lobotomisés à coups de gifles" qui sursautaient au moindre bruit, un sourire plus ou moins froid suivant si vous étiez un visiteur, ou son supérieur...
- Qui êtes-vous ? demanda le plus grand en sautant sur ses jambes – peut-être était-ce là un facteur déterminant de l'impression de suprématie physique qu'il exhalait, avec l'amabilité et la courtoisie d'une femelle grox lancée en pleine charge.
- Octavio Vinhbrumlander, scientifique.
- Qu'est-ce que vous foutez là ? poursuivit l'autre, toujours aussi amène. Une inspection d'ensemble de son interlocuteur, complétée par les suggestions de la puissante banque de données qu'il pouvait – ou aurait aimé, sentir pulser sous son crâne, lui imposa la conclusion suivante. Son homme faisait partie des fameuses troupes de choc de Luvia. Autant dire que ce n'était pas de la gnogniote. Et, plus encore, autant dire qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait...
- Oh, eh bien... Vinhbrumlander se fendit du plus beau sourire possible, les phéromones de reine fourmi amplifiant son charisme de vieille canaille éduquée.
- Je suis en mission scientifique spéciale mandatée par le gouverneur d'Emarius Alpha. J'ai bien sûr là une autorisation signée de la main de Son Excellence...
Il sortit de sa poche un parchemin portant le sceau impérial, aussitôt brutalement arraché par le troupier de choc. "Expédition extraordinaire de collecte d'informations scientifiques... "lût ce dernier avec dédain et appréhension. Quelles conneries... Son regard parcouru les quelques lignes l'espace de longues secondes. S'avisant qu'il avait fait semblant de lire pendant assez longtemps pour donner le change, Aro remit le document à Backe afin qu'il l'étudie à son tour en espérant qu'il parvienne à lire d'avantage que la première ligne. Reportant son attention sur le frêle et grisonnant personnage, Aro le toisa avec suspicion.
- L'Empereur nous a fait la grâce de mettre les rênes de cette planète dans les mains d'un homme avisé des bienfaits de la science. La science est la grandeur de l'homme, mon enfant, professa-t-il avec la bienveillance d'un médecin pédiatre. Son sourire espiègle s'élargit encore.
- Vraiment ? lança Aro, intérieurement décontenancé. Il s'attendait à une réponse plus précise...
- Ne vous en faites pas... Je ne serai pas un boulet à vos pieds. J'ai été récompensé par l'Ordo Xenos, vous savez. J'ai peut-être votre âge multiplié du nombre de planètes que ce système comporte, mais je sais défendre ma vie. Même si, je l'espère, vos compétences m'éviteront ce genre de désagréments...
Aro ne put s'empêcher de cligner de l'oeil. Ce vieux croûton, les suivre ? Par les couilles de l'Empereur, qu'est-ce que c'était encore que cette connerie ? Il se reprit néanmoins bien vite. Il était censé avoir pris connaissance de cela à la minute précédente. Et ça ne pouvait être qu'une blague...
- Ça ne tient pas debout, votre histoire. On débarque aujourd'hui, censés prendre en main la protection de votre gouverneur. On s'écrase, on est portés disparus. Comment est-ce que vous pourriez, après même pas une vingtaine d'heures, être autorisé à nous coller aux basques ?
- Vous sous-estimez mes relations... Et mon amour pour la science.
- Avec tout le respect que je vous dois, vieillard, on est nous aussi en opération "spéciale". On est en guerre, en territoire ennemi, et on est pas prêts d'en sortir pour aller compter des feuilles de fougères.
- Allons, ne vous en faîtes pas pour si peu ! Je suis simplement autorisé à vous suivre, pas à vous détourner de vos objectifs et à gaspiller vos talents. Vous ne serez qu'un... Un mur de protection. Rien de plus.
- Foutaises..., lâcha Aro en secouant la tête, le regard.. Backe ? Tu me passes ce papier ?
- Avec plaisir... Son collègue - Backe, apparemment, d'une pâleur qui suscitait chez lui un vif intérêt, tendit au grand troupier l'autorisation qu'il n'avait eu guère de mal à produire de sa propre initiative.
- On va encore devoir déranger le sergent.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime27/1/2010, 22:00

- Ecartez les bras, Vimbher, ordonna Aro.
Le scientifique s'exécuta de bon coeur. Naturellement, il s'attendait à être palpé de fond en comble. Quel genre de troupiers de choc seraient ces types s'ils ne se pliaient même pas à cette formalité ? Mais, à sa grande surprise et, disons le, à sa légère déconvenue, il ne sentit pas le chaud et vigoureux contact de mains musclées au long de son corps intelligent. Aro avait enfilé son casque et avait pressé une commande. Dans un léger vrombissement indiscret et bien peu élégant, il examina le vieux débris des pieds à la tête. Un second petit clic et la séance de voyeurisme toucha à sa fin. Fascinant, pensa Octavio avec érudition.
- Une épée et une arme de poing, fit Aro sans sympathie aucune. Ils se connaissaient désormais plutôt bien, pourtant.
- Autre chose à déclarer ?
- Rien d'autre, répondit le scientifique avec cette même bienveillance si insupportable.
- Alors, vous permettrez, dit Aro en changeant habilement ce qui aurait du ressembler à une question en ordre implacable. Il fourra ses mains dans les vêtements d'Octavio sans aucune gêne et encore moins de ménagement pour les en extirper enrichies d'un genre de pistolet automatique. De la même façon, il décrocha le fourreau qui pendant au flanc du vieillard et le tendit à Backe.

- Puisque ce machin vous y autorise, suivez nous, Vimbher. Gardez les mains en évidence.
- A vos ordres, mon cher... Mon cher ?
- Minel, grommela Aro.
- Et vous devez être Backe, n'est-ce pas ?
- Possible... dit ce dernier avec un intérêt soigneusement dissimulé.

Ils se remirent en quête du petit point de braise. Voilà encore une affaire qui n'allait pas être du goût du sergent. Alors qu'ils marchaient, Aro jeta un oeil un peu plus résolu sur le bout de papier administratif. Vers le début de l'informe tas de lignes de charabia amphigourique et grandiloquent, il trouva enfin ce qu'il redoutait.
"Nous, Sa Sérénissime Excellence le Gouverneur Impérial d'Emarius Alpha.... déclarons autoriser le Docteur Octavio Vinhbrumlander, citoyen impérial, Magus biologi superior d'accréditation alpha supérieure par l'Ordo Xenos et chargé de mission honoraire auprès du département aux affaires scientifiques... à accompagner sur le terrain et dans ses déplacements l'unité des troupes de choc du 23ème Régiment de la Garde Impériale de Luvia menée par le sergent Otto von Zimmer. Il ne sera pas fait d'interférences..." Quand bien même il aurait eu la volonté de poursuivre, il ne pouvait pas aller plus loin. C'était trop. Son sang se glaça à l'idée de ce que pouvait contenir les missives adressées aux Hauts Seigneurs de Terra. La bureaucratie, voilà ce qui gangrenait l'Imperium. C'est la bureaucratie qui les avait envoyés là. Comme pour sauver ce pauvre Imperium, le petit point de braise dansait devant eux.

- Sergent ? On a un problème.

Backe avait un sérieux sentiment de déjà vu. Il aurait parié avoir déjà assisté à cette scène auparavant. Il y a vingt minutes, pour être précis. Le sergent s'était levé, exactement de la même façon.

- Le docteur Vimbher, ici présent, prétend être autorisé à nous suivre, déclara Aro avec la même fermeté.

Le sergent fit deux pas en avant et s'arrêta à une petite moitié de mètre du scientifique. Il cloua son regard droit sur la rétine, celle avec laquelle il était né, de son adversaire. Octavio soutint le regard implacable et mit dans le sien toute la politesse et l'humilité qu'il avait en réserve. Il fallait jouer finement. Il avait soigneusement préparé ses arguments avant de se lancer dans son entreprise, mais il lui fallait encore être sincère. Il sentait un regard lourd de soupçons pointé entre ses deux omoplates. Pourquoi ne serait-il pas un genre de traître ou d'agent infiltré, après tout ? C'est en tout cas la première idée qui serait apparu, dans un grand éclat de lumière, au coeur de son fabuleux esprit s'il s'était trouvé à leur place. Mais il était serein.
Aro offrit l'autorisation au sergent qui l'attrapa avec un grognement sourd. Il lut, et il dit.

- Qui vous obtenu ça ?
- J'ai des relations... dit Octavio, décontenancé par le timbre de mitrailleuse lourde qui colorait la voix du sergent de ces hommes. Il ne parlait pas, il ne demandait rien. Il gueulait et il exigeait.
- Qui exactement ?
- Eh bien, en réalité, c'est moi.
- Vous ? Quel crédit suis-je censé apporter à ça ?
- Voilà mes papiers d'identité.

Le sergent lui arracha la carte des mains. Un symbole attira tout de suite son regard. Un symbole à la vue duquel même lui aurait dû tourner de l'oeil. Inutile de dire qu'il ne le fit pas et affronta les évènements stoïque comme python rocheux. Sur la carte du vieux croûton trônait, impérial et magnifique, le I de l'Inquisition.

- Admettons que vous êtes en règle. Mais il reste un problème. Nous suivre, c'est interférer.
- Le paragraphe troisième de mon autorisation clarifie cette difficulté – je conçois parfaitement que cela peut-être une difficulté. Mais je me permets de rappeler que je suis, comme l'indiquent mes papiers d'identité, mandaté par l'Ordo Xenos. Ma mission est de tout premier ordre.
- Conneries. Vous pouvez disposer.
- A vos ordres, sergent Zimmer.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime30/1/2010, 13:59

Après le départ des deux colosses et de la femme éplorée, Blint et Lhobo se regardèrent sans un mot, après quelques secondes, ce dernier se leva, suivi du regard ahuri de Blint.

- Mais qu'est ce que tu fous, il nous a dit de rester là !
- Premièrement, ce n'était pas un ordre, ensuite, le fait qu'il soit un membres de troupes de choc ne fait pas de lui un supérieur hiérarchique. J'y vais, tu peux rester là si tu veux.

Il disparu dans l'ombre, Blint marmonna un « et merde » et le suivit en silence.
Lhobo arriva juste à temps pour voir le pilote rouler au sol et grimaça lorsque Lucius heurta de plein fouet son coéquipier. Caché derrière le cadavre d'un camion à une distance raisonnable, Lhobo ne saisit pas toute la discussion, les rares paroles qu'il distingua furent "Elle dormait ! Elle serait morte si je n'étais pas intervenu !" et "D'honneur ? C'est ça, ton putain d'honneur ?!". Assez pour comprendre la situation, mais tout de même assez intriguant, d'ailleurs il était intrigué, en prenant soin de le cacher à Blint qui l'avait rejoint à ses cotés. Voyant le groupe s'éloigner, la brute indirectement responsable de l'interruption de leur dîner encadrée par les autres, Lhobo marmonna rapidement à Blint un « on s'arrache » et trotta silencieusement vers le feu.

Promenant son regard à droite et à gauche, il s'arrêta net lorsqu'il aperçut une silhouette faiblement éclairée, elle disparut rapidement, Lhobo n'avait eu que quelque instant pour l'observer, largement suffisant pour comprendre que c'était tout sauf un garde.

- Quoi encore ?
- Rien, retourne au feu, je vais faire un tour.
- T'as pas à me donner d'ordre.
- Mais j'ai une raison pour t'en coller une.

Avançant vers l'endroit où se tenait le rôdeur une poignée de secondes plus tôt, il essaya de percer l'obscurité dans l'espoir de retrouver sa proie. L'apercevant sur sa gauche, il la suivit sans faire de bruit, se rapprochant, elle lui tournait le dos et avançait lentement et courbée. Lhobo saisit son fusil laser tout en détaillant le rôdeur. Il portait un gilet pare-balle et un fusil à pompe, ses vêtements semblaient indiquer que ce n'était pas un pirate, et Lhobo ne savait pas ce qu'il convenait de faire. Cependant, il prit rapidement une décision. Accélérant brutalement, il vint se placer juste derrière l'homme qui n'avait rien entendu, et le frappa violemment sur le bas du crâne avec la crosse de son fusil. Un deuxième coup l'envoya à terre, saisissant le fusil à pompe et le rejetant au loin. Lhobo s'assura que son adversaire n'avait plus d'arme sur lui et s'éloigna en pointant son fusil sur l'homme qui était en train de se relever en grognant.

- Identifiez-vous.
- Je t'emmerde.
- C'est pas la meilleure réponse si tu veux que ta tête reste en place.
- Salaud.
- Dommage, répondit Lhobo en s'apprêtant à tirer.
- Attend ! Je... On m'appelle Buff.
- C'est pas ce que je demandais.
- Je suis garde du corps.
- De qui ?
- D'un scientifique, on... on vous a suivis, il veut faire des prélèvements sur cette planète.
- Et où est-il ?
- Je sais pas, je le cherchais quand tu m'es tombé dessus, commenta-t-il avec un regard assassin.
- Pas de familiarité entre nous, tu vas expliquer tout ça à mon supérieur. Il est par là, passe devant, fait rien de stupide.

L'étrange couple s'avançait vers un des feux, L'un suivant l'autre en prenant soin à ne jamais s'approcher à moins de deux mètres. Les silhouettes autour du feu s'affinaient au fur et à mesure de leur approche. Lhobo se demandait si il y trouverait son sergent, et celui des troupiers le cas échéant, mais il préférait encore ne pas avoir à faire avec lui. Ils étaient tout près maintenant, assez pour que Lhobo puisse distinguer les visages de chaque hommes, et remarqua qu'ils étaient tous tourné vers un homme qu'il n'avait pas remarqué au premier abord. Celui-ci leur parlait avec un sourire bienveillant, une ordure à n'en pas douter. Se souvenant brusquement de ce que son prisonnier lui avait dit, Lhobo se figea, si l'homme qui était peut-être l'employeur de Buff était tranquillement installé parmi des soldats, alors il avait peut-être fait une bêtise, peut-être pas. Fallait voir. Attrapant son prisonnier par le col et plaquant la bouche de son fusil laser sur sa nuque, il entra brusquement dans le halo de lumière dessiné par le feu.

- Hé, vous ! Interpella-t-il l'inconnu, connaissez-vous cet homme ?
- Heu... Tout à fait, dit-il en reprenant contenance, c'est mon garde du corps personnel.
- Comment ça ? Vous n'avez jamais parlé de lui ! aboya l'un des troupiers, Aro si Lhobo se souvenait bien.
- Il m'était un peu sorti de la tête. Mais ce n'est pas très grave n'est-ce pas ?
- Comment ça sorti de la tête ? Demanda l'homme en question, royalement ignoré.
- Ça dépend, reprit Aro, y a-t-il autre chose qui vous est "sorti de la tête" ?
- Hummm, non, c'est tout.
- Bon, Lhobo, tu peux le lâcher. Mais va prévenir notre sergent de tout ça.

Et merde.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime30/1/2010, 21:21

Otto von Zimmer, son nom faisait trembler les Troupiers et à peu près tout ce qui portait un uniforme. Non pas qu'il n'impressionnerait pas un civil, mais ces derniers l'évitaient naturellement. Non pas que ce sergent soit particulière violent au sadique, mais il était doté d'un solide charisme et d'un passé glorieux. De plus son flegme faisait glisser sur lui les pires menaces qui puissent peser sur un serviteur de l'Imperium. Et quand bien même, un Luvian ça n'a peur de rien.

Mais pour l'heure le guerrier suprême s'était éloigné du groupe pour fumer en paix. Il avait trouvé un tronc d'arbre couché au sol près d'un rocher qui faisait un dossier tout à acceptable. Il examina son paquet de cigarettes. Son précédent propriétaire n'avait pas eu le temps d'en profiter. Cette remarque lui arracha un sourire narquois, prouvant au monde que le sergent savait le faire, de temps en temps. Il rejeta la tête en arrière et souffla la fumée par le nez, regrettant de ne pas avoir un de ces excellents cigares.

Une branche avait craqué sous le pied d'un homme. Otto attrapa son fusil. Ce n'était pas un animal, sinon il aurait entendu du bruit. Là il s'agissait d'un type qui ne s'était pas montré discret et qui chercher à se faire oublier. Le sergent se leva, comme monté sur ressort et passa les alentours au peigne fin mais son affichage tactique resta vierge de toute personne ou forme de vie. Il resta ainsi de longues minutes, fusil prêt à délivrer l'enfer, tout les sens en alertes. Puis il perçut un mouvement dans les fourrés. Une ombre venait de se déplacer entre les arbres. Otto tenta de la repérer et y parvint. Un grande silhouette massive. Il lui aurait peut être demandé de s'identifier, pensant qu'il s'agissait d'un Troupier si la personne ne se trouvait pas du côté opposé au camp. Pis de toute manière personne ne se risquerait à surprendre le sergent. Ce dernier mis sa cible en joue, prêt à faire feu au moindre frémissement de geste suspect.

Il se serait promptement fait décapiter sans sa vigilance et ses réflexes. La lame lui passa à dix bons centimètre au dessus de la tête. Il pivota d'un bloc et avant même d'identifier son attaquant il lui assena un redoutable coup de crosse qui s'écrasa avec violence contre le visage adverse dans un bruit de branches brisées. Son propriétaire poussa un cri de rage et sauta sur le sergent qui ne put qu'encaisser le choc et tomber au sol avec l'assaillant. Il eut là enfin l'occasion de voir qui avait eu la drôle d'idée de s'attaquer à lui. Un homme portant des peintures de guerre rouge, cela ne l'étonna qu'à peine. Après cette journée, rencontrer un type normal lui aurait semblé étrange. L'inconnu vociféra quelque chose d'indistinct et dégaina un long poignard mais le sergent retint de ses deux mains les poignets de l'agresseur. Il remarqua qu'il c'était trompé, ce n'était pas des peintures de guerre. L'homme n'avait simplement plus de peau. Le poignard gagna un petit centimètre. Otto n'osa pas libérer une de ses mains pour attaquer à son tour. Son adversaire grondant comme un fauve était doté d'une grande force et lui donnait du fil à retordre.

- Tu me... gonfles.

Grogna le sergent en éjectant le fou furieux de ses pieds joint dans le creux du ventre. Il tomba lourdement en arrière. Plus preste qu'un serpent Otto se releva et expédia un magistral coup de botte dans la mâchoire ennemie. D'une seule grande enjambée il s'approcha et le tira à lui en le saisissant par le col et lui administra ce que tout observateur extérieure aurait qualifié de sévère correction, à ceci prêt que le sergent frappait pour tuer et non pour mettre un peu de plomb dans la cervelle d'un abruti. Lorsque la tête ne devint plus qu'une bouillie sanglante il se releva, à peine essoufflé. Il alluma une de ses lampes et examina le suicidaire qui l'avait dérangé. Il était costaud et pesait bien ses cent kilos. Il portait un casque de fer hérissé de pointes et un gourdin pendait à sa ceinture. Ses vêtements n'étaient qu'un assemblage hétéroclite d'uniformes tâchés de sang et de boue Par dessus il portait un grand manteau rouge sombre de bonne facture.
Avec son propre couteau le sergent ouvrit la veste inondée de fluide. Il recula de surprise et de dégoût. Le mort était entièrement écorché et des plaques de blindages, visiblement récupérées sur divers véhicules avaient été grossièrement fixées dans sa chair et probablement vissées à même l'os.
Quel genre d'attardé mental pouvait s'infliger pareil traitement ? En secouant la tête d'incompréhension Otto le retourna de bout de sa botte. Sur le dos du vêtement s'étalait un symbole qui lui donna mal au crâne et il senti du sang couler de son nez. Le sergent le retourna aussitôt une nouvelle fois et attrapa son fusil pour rejoindre le camp au plus vite.



- Karl, petit enculé ! Tu as triché !
- Mais va chier, tu ne sais pas jouer j'y peux rien.
- Trou du cul analphabète, rend moi mon fric, cracha Fence.
- Sinon quoi tête de noeud ?

Fence se jeta sur Karl et les deux soldats roulèrent dans la poussière en se battant comme des chiffonniers. Le cercle de soldats grandit en un quart de seconde. Loin de les séparer la foule acclamait son favori en riant et en surenchérissant sur les paris de l'autre. Mais ce genre de distraction ne devait jamais être du goût des gradés et le sergent des FDP fendit le cercle et attrapa le premier qui lui tomba sous la main, Fence en l'occurrence. Et comme par magie la foule ce dispersa.

- Explications, commanda le sergent.
- Il a triché et il veut pas me rendre mon fric.
- Menteur, se défendit aussitôt Karl, c'est lui qui ne sait pas jouer.
- Putain... rien à foutre, je vais vous coller aux arrêts pour le restant de vos jours, petits merdeux.

Le sergent laissa retomber Fence au sol et tourna les talons tendis que les deux protagonistes se lançaient des regards assassins en silence. Puis ils regagnèrent le feu toujours sans échanger le moindre mot. Nul doute que le sergent ferait suivre ses paroles par des actes. Fence ruminait sa colère, assit devant le feu quand on lui jeta quelque chose entre les jambes.

- Karl, enfoiré, tu me lances des pierres !?
- Ta gueule, j'ai pas bougé espèce de con.

Fence baissa le regard, pas une pierre, mais une grenade. Qui explosa derechef. Elle emporta la quasi totalité du corps, tua son voisin de droit et mutila gravement celui de gauche. Personne ne put seulement avoir le temps de comprendre ce qui venait de se passer qu'un hurlement s'éleva dans l'air.

- Massacrez ces ordures loyalistes pour le Dieu du Sang ! Que nul ne se relève, que nul ne survive ! Envoyez ces chiens en Enfer !

De grandes formes sortirent de la jungle en beuglant comme des sauvages. Ils venait d'un autre temps... tous agitaient des haches, des épées ou des gourdins. Ils étaient terrifiants, de hauts guerriers taillés à même le granit d'une montagne de rage. Enveloppés dans de vastes manteaux rouges ils se précipitèrent sur les soldats sans explications, avec brutalité et sans pitié. Absolument pas préparés et effrayés, ils ne soutinrent pas le choc et voulurent tourner le dos mais l'ennemi ne leur en laissa pas la chance. Ils lardèrent la chair impériale avec des lames d'effrois et de guerres. Apportant la mort chez les vivants en chantant les cantiques d'un dieu sanguinaire. Les pauvres gardes se faisaient bousculer et massacrer sans pouvoir réagir.

Quant enfin les Troupiers de Choc entamèrent la danse de la Mort à grands renforts des farouches cris guerre de Luvia, entrecoupés par les aboiements furieux des armes, les FDP avaient perdus la moitié de leurs effectifs. Loin de les craindre les monstrueux hérétiques se mirent à dédaigner les faibles soldats pour les Luvian avec une joie malsaine.

- Tenez la ligne ! vociféra Otto qui surgit de la jungle comme les héros savent venir à point nommé pour sauver le monde.

Il rallia ses hommes, abattant tout obstacle d'un tir bien ajusté. Mais il était dit que le combat ne tournerait pas en leur faveur. A son tour les hérétiques eurent leur héros. Un titan en armure rouge se détacha de la lisère de la forêt, comme s'il avait toujours été là. Si une épaule arborait une mâchoires ensanglanté dévorant un monde en flammes, l'autre portait une runes immonde qui semblait animée d'une noire volonté. Le reste de l'armure était comme craquelée et par les fissures des lueurs aussi rougeoyantes qu'une braise dans les brasiers de l'Enfer y vivaient, déterminées à admirer la fin du monde. Le nouvel arrivant n'avait plus rien de ce fier Astartes de jadis. Ses bras musculeux étaient trop grands pour être naturels et les mains griffues étaient parcourues de veines sombres, charriant la corruption du Warp dans un seul être dont la méchanceté, la cruauté et la ruse éteignait les étoiles et consumait les mondes. Son visage était le faciès d'un loup lugubre louvoyant entre raison et folie avec la malice du démon. Ses yeux, deux prunelles incandescentes incinéraient tout esprit trop faible pour soutenir ce regard ardent. La bouche était plissée dans un rictus haineux, laissant apparaître une rangé de dents effilées, prêtes à se repaître de la chair des vaincus. Parangon de la guerre, Némésis de la Faucheuse, le Berserk fit un pas un avant, dominant l'abattoir que devenait ce champ de bataille. Il voulait combattre, chaque fibre de son corps hurlait sa soif de sang sans fin. Mais le démon qui résidait en lui ne l'entendait pas ainsi et le retenait, restant sourd à ses véhémentes protestations. Il attendait avec fermeté que ce sentiment de frustration devienne véritablement insupportable avant de lâcher la bête dans la mêlée.

Ragnos Marka était bien malgré lui le spectateur de la boucherie qu'il avait lui-même orchestré, pour une fois que "l'autre" l'avait laissé faire. Mais maintenant il voulait combattre. Il ne pouvait que regarder les Écorchés de Fer tuer pour Khorne.
Il pensait devenir fou quand enfin le démon le laissa jouir de toute ses fonctions motrices. Tel un Vindicator au moteur hurlant lancé à pleine vitesse contre le frêle mur de briques de l'Imperium il chargea. Il balaya tout et tout le monde, amis comme ennemis. De ses puissantes mains il arrachait la tête de ses opposants avec la sauvagerie d'un fauve. A son rire se joignait celui du démon qui s'emplissait l'esprit du carnage perpétré en ces lieux. La terre buvait avidement le sang qui éclaboussait les ventres balafrés des carcasses des camions. Les FDP n'étaient plus en état de combattre, ils cherchaient à échapper à un implacable adversaire. Les Écorchés les ignoraient de plus en plus préférant se frotter aux Luvian, quitte à tous y passer devant le mur impénétrable de fusil radiant et d'armure aussi inébranlable que la détermination des Troupiers à qui les hérétiques opposaient toute leur forces et la rage qui les habitaient. Beaucoup auraient fuit mais ils n'étaient pas de simples idiots perdu dans les chemin tortueux du Chaos. Ils avaient tous vendus leurs âmes au Dieu du sang de leur plein gré. ils s'étaient damnés pour tuer sans remord.


Le Berserk était un virtuose de combat, il avait tuer plus de monde qu'il n'avait vécu d'années sans souffrir d'un véritable rival. Le démon qui le hanté lui avait apporter sa force en arrangeant son corps à sa convenance, préférant les combats à mains nues. Ses griffes remplaçaient la meilleure lame, elles déchiquetaient les blindages comme du papier. Cependant il avait toujours une hache énergétique pendant à sa ceinture, aussi menaçante et mortelle que si elle était plantée dans la chair d'un ennemi.
Les cris déments du serviteur de Khorne fou du sang qui coulait à flots couvraient les clameurs de la guerre, instillant la peur dans les coeurs. Il coinça trois soldats qui pointaient en tremblant leur fusil lasers. Le Berserk attrapa sa hache et d'un revers fulgurant il trancha en deux le premier, le retour éventra comme un poisson le second et un large cercle décrit par l'arme décapita le dernier. La tête roula aux pieds du renégat qui l'écrasa comme une brindille, n'accordant guère plus d'important à ce piètre trophée.

"Il nous faut partir." chuchota le démon.
- Non ! Pas tant que mes ennemis respireront, gronda Ragnos avec la hargne d'un chien sauvage.
"Rappelle tes hommes et va t'en." insista le démon très tenté de prendre le contrôle de force.
- Khorne te maudisse siffla le Berserk avant de se trouver un nouvel adversaire sur lequel il passa violemment sa colère.

Le démon laissa un sourire diabolique lui étirer les lèvres et relégua la personnalité du Berserk là où il n'interférerait pas d'une simple impulsion de sa volonté. C'est donc par la bouche de Ragnos que le démon s'exprima, ordonnant de sa voix impérieuse le repli des Écorchés qui devant pareille autorité ne purent que s'exécuter avec célérité.

Ils abandonnèrent les cadavres aux soins des charognards et laissèrent, après le vacarme de la guerre, un silence de mort. Du fier détachement de Garde Impériaux il ne restait plus grand monde debout et pour ainsi dire personne. La très grand majorité des soldats de la FDP qui baignaient en plusieurs partie dans une mare de sang, n'avaient même pas eu l'occasion de se défendre sous la violence de l'assaut. Les hérétiques, quant à eux, étaient repartis aussi soudainement qu'ils étaient arrivés et sans plus d'explications. La terre d'ordinaire brune était désormais rouge, les hommes étaient presque tous démembrés et méconnaissables, en vérité il n'en était pas un qui ne fusse tronçonné comme un vulgaire quartier de viande.

Aleieus Gaevran
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime13/2/2010, 21:55

Il y avait eu une menace. Une menace genre critique, de celles qui vous tombe dessus lorsque personne ne l'attend. Une grenade à main avait ouvert le bal. Ça ressemblait donc de très près à un moment consacré. Avec la précision et l'inconscience d'un automate, il avait dégagé une seringue et l'avait pressée sur son bras, juste sous l'épaulière, là où la chair avait tendance à bleuir et son uniforme à avoir besoin d'être reprisé. L'aiguille était tout juste réglée pour traverser l'épais textile et le solide rempart dermique qui l'attendait derrière.

Une toute petite pression du pouce. Un léger déclic. Une piqûre de rien du tout... La sève bénie quitta la fine seringue pour la chaleureuse hospitalité qui lui barbotait dans les veines. Un frémissement chaud coula le long de son biceps. Le psycho se diffusait dans sa carcasse, comme l'Évangile se diffuse dans une foule de types aux yeux ronds et aux bouches grandes ouvertes. Il planta bientôt son drapeau conquérant en plein milieu de son encéphale. Ça y était. Le psycho lui vrillait le sang.

Lorsqu'on n'était pas lancé, il y avait toujours une demi-seconde de flottement. On se sentait accroché au bout d'un pendule. On ne savait plus où on était, qui on était, qui étaient ces grands types habillés de rouge qui sortaient des ombres de la jungle pour venir vous beugler dessus toutes haches et touts gourdins dehors. On se demandait si c'était un genre de folklore local, s'il fallait brandir le radiant en l'air et faire pareil. On avait tout juste le temps de cligner une ou deux fois de l'oeil en regardant ça d'un air un peu stupide.

Mais les demi-secondes passent vite et le psycho n'était jamais en retard. Il prenait place. Les couleurs saturaient, les distances s'allongeaient, les contours s'acéraient. Tout était plus précis, plus tranché, plus évident. Il sentait frémir chaque fibre de chaque muscle. Toute sa grande carcasse vibrait au rythme du psycho. Le moindre battement de coeur balançait ses pulsations jusque dans ses orteils. Si le sergent lui en avait donné l'ordre, il aurait soulevé Lucius avec son petit doigt. Il brûlait de l'intérieur et avait froid à l'extérieur. Le contraste donnait envie de frapper les gens, de les mordre à la gorge. Le sifflement laissé par la grenade se fondait aux beuglements sanguinaires et lui pétrissait l'intérieur du crâne.

Dans le monde de la perception salubre, les guerriers rouges venaient tout juste de faire impact. Un taureau chargeant une botte de foin n'aurait pas fait mieux. Dans les rangs de l'Empereur, on s'envoyait allègrement en l'air. Sans même un début d'embryon de riposte organisée, après peut-être deux ou trois claquements de lasers, ils rompirent le combat et détalèrent devant la mort.
Ils mourraient par dizaines, découpés et mis en pièces comme un boucher amateur taillerait une pièce de charcuterie. Le résultat n'était pas toujours appétissant. Peut-être même certains étaient pris par la crise cardiaque. Ces types n'étaient pas des soldats de confiance et ils le montraient.

Ce qui aux yeux de Backe s'était étendu sur un quart d'heure n'avait pas duré trois secondes. Les idées s'enchaînaient à une vitesse folle, comme si quelqu'un avait amarré le cours de sa pensée à l'arrière d'un speeder lancé à pleine allure. Il avait empoigné son radiant. Il l'avait armé. Il avait pressé la gâchette comme un agrume juteux et coloré. Ça avait fait tout tâché de rouge partout. Il avait ouvert le feu le premier et les autres le rejoignaient tout juste. La tempête se déchaînait complètement.

Le bourdonnement lui rentrait dans le crâne et les idées qui s'y reproduisaient à la vitesse de mouches drosophiles étaient arrachées hors de lui par les rafales sanguines. Elles lui sortaient des yeux et allaient s'écraser avec une hargne implacable sur la horde mugissante. Un rugissement fauve couvait au fond de son gosier, mais il allait le garder au chaud encore un instant. C'était comme si un genre de lion lui courrait à l'intérieur de la poitrine, le martelant de l'intérieur de ses lourdes pattes velues. Il n'allait pas le laisser s'en aller tout de suite. Un ordre implacable et retentissant résonna longuement dans son esprit. La puissance de cette voix et la bravoure fanatique qu'elle inspirait ne laissait aucun doute quant à celui qui avait gueulé ça.

- Tenez la ligne !

Il n'avait pas l'intention de faire autre chose. Sa cible avait été touchée de plein fouet et pourtant elle bougeait encore. En fait, elle lui fonçait droit dessus. Le rugissement qu'il retenait brisa ses chaînes. Dans un seul mouvement, il jeta son fusil sur son dos, tira son long poignard luisant et s'élança à la suite du grand lion qui lui sortait d'entre les lèvres en hurlant simplement aussi fort qu'il le pouvait. L'autre devait avoir eu la même idée, puisqu'à eux deux, ils hurlaient plus fort que la grenade. Dans la danse des ombres jetées par les flammes et rougies par l'éclat cerise du feu radiant, ils se rencontrèrent enfin. Le Rouge, porté par son élan, frappa comme un sourd droit devant lui. Backe se jeta de côté avec une vivacité surprenante pour ses quatre-vingt centimètres d'une épaule à l'autre. La grande hache à deux mains ripa sur son épaulière sans la moindre considération pour le prix qu'elle avait pu coûter et conclut sa course en grattant le sol. Backe manqua de rouler à terre mais, on ne sait trop comment, parvint à conserver suffisamment d'équilibre pour mettre toute sa force dans le coup de poignard censé ouvrir le ventre de son adversaire. Toute l'intensité du coup lui remonta jusqu'au coude. L'acier luvian avait été dévié. Il n'eût pas le temps d'être surpris de son cuisant échec. Ses instincts de conservation engloutirent une lampée de psycho et prirent les devants. Sa colonne vertébrale se plia d'elle-même en arrière. Une forme noire passa devant ses yeux à une vitesse fulgurante. Il eût le loisir de humer les effluves que la hache traînait à sa suite tant elle passa près de ses blanches narines. Le revers ascendant avait tout juste manqué de lui emporter la moitié supérieure du visage. Il ne reprenait qu'à peine son équilibre quand l'autre frappa à nouveau. Sa réaction fut immédiate. La hache était longue. Le coup avait été armé et serait porté selon la distance à laquelle il se trouvait dans l'instant. Il n'y avait qu'une seule chose à faire : changer cette distance.

Rugissant à s'en écorcher les cordes vocales, il bondit sur son adversaire et lui envoya dans le torse un grand coup de butoir de son épaule de bovin. La partie inférieure de l'immense hache entama sérieusement la plaque qui protégeait son rein mais, comme toujours, son idée avait été la bonne. L'autre n'avait visiblement pas prévu le coup et céda cinquante bons centimètres, le souffle coupé. Backe n'en demandait pas tant. Il frappa en plein visage. La lame brisa l'os nasal et s'enfonça jusqu'à la garde dans le cerveau palpitant.

Il retira sa lame tâchée de cervelle dans un bruit glissant. Le corps inerte, la mâchoire pendante, son assaillant tomba en arrière, d'abord lentement, puis très vite. C'était fini. Le contraste était saisissant. Il aurait été incapable de dire quand tout s'était arrêté. Le psycho amplifiait tout, surtout le silence.

Les bêtes féroces s'en étaient retournées dans les ombres moites de cette foutue jungle. La marée était descendue et laissait un désagréable arrière goût d'eau sale. Tout cela puait l'inachevé. Les sept luvians s'en remettaient à peine. Leurs doigts frémissants caressaient les gâchettes frustrées, les nerfs encore à vifs.

Ils étaient tous morts. Les bleus seraient bientôt tout blancs et verts et, pour l'instant, coulaient rouge. Le sol était couvert de leurs cadavres. Backe déambulait entre les corps avec une étrange intensité, le pas lent, précis et mécanique. Le canon de son radiant ne quittait pas les visages. Le psycho imprimait sur sa rétine les faciès inhumains des quelques carcasses rouges sombres qui gisaient ça et là, entourées des morceaux épars de leurs victimes candides. Leurs traits étaient des os saillants. Ces types n'avaient plus de peau, et ça n'avait vraiment pas l'air de leur faire plaisir. Ils hurlaient encore toute leur haine à la face du monde. Avoir l'air si méchant frisait le pathologique. De la même façon, un mort ne pouvait pas montrer tant de fureur. Et pourtant, celui-ci n'avait plus de poitrine. Celui-là avait laissé son visage en chemin. Tout avait été trop court. Ils devaient être vivants. Il fallait encore se battre...

Il se promenait dans un rêve et ce rêve était rempli d'eau. Il se sentait marcher tout au fond d'une mare. Des brumes pourpres se disputaient les abords de son champ de vision. Dans un coin de son esprit, un peu plus loin sur la droite, la bataille se déroulait encore. Les images, répétées sans cesse, défilaient à toute vitesse en arrière-plan. Le psycho ne manquait pas d'y ajouter sa touche. Les cris guerriers lui revenaient en écho et lui jouaient du clairon juste sous le tympan. L'odeur était étourdissante. Ça empestait le sang frais. Chaque bouffée d'air lui laissait le goût métallique sur les papilles, comme s'il en avait bu une pleine gorgée. Il réprima une montée de dégoût. Il avait mangé tout à l'heure. Sans doute de façon tout à fait délibérée, rien que pour lui pourrir la vie, sa poitrine se soulevait comme si elle avait voulu vibrer. Il manquait d'air sans en manquer vraiment. Quelqu'un gueula quelque part. Ça devait être Vence... Pour être nimbé de ce halo bleuâtre, ça ne pouvait être que Vence. Il avait trouvé quelque chose.

- Sergent ! J'en tiens un qui bouge encore !

Le bruit de la course d'une dizaine de pieds bottés l'assaillit de partout. Les luvians accourraient.

- Putain, il a failli me mordre !

Vence tenait en joue un torse auxquels deux bras épais étaient rattachés. Les jambes de la chose avaient été emportées par quelque chose de brûlant et elle rampait avec ses grandes mains gantées. Ça se traînait en direction de Vence qui à chaque centimètre durement acquis par la chose faisait un pas en arrière. Et à chacun de ses pas, la chose montrait les dents et grognait. Grrrrh, méchant, pas beau ! Elle pissait le sang et en laissait toute une traînée gluante derrière elle.

Un large cercle d'invincibles silhouettes armurées se forma bientôt tout autour. Vibe et Titus tournaient le dos à l'assemblée et pointaient leurs armes sur les frondaisons.

- Et si on lui balançait un bout de viande ?
- On en tirera rien. Tuez-le.
- Avec plaisir, sergent.

Aro s'avança vers la chose-tronc. Il posa sa lourde botte entre les deux omoplates et transféra tout son poids sur ce nouvel appui. L'autre essaya bien de lui savoir que ça ne lui plaisait pas, grattant la terre comme un hystérique et, de l'autre main, cherchant le mollet d'Aro pour lui en enlever une poignée. Solennel, le grand Luvian tira son pistolet. Il y eût un claquement, et puis un trou aux bords noirci dans la nuque du type. Il ne grognait plus.

- Hé, venez voir ça !

De longues traces noires luisantes sous l'éclat blafard des lampes traversaient le champ de bataille et plongeaient dans les fougères. On ne se demandait pas longtemps ce qui avait bien pu dessiner ça.

- Je me disais bien qu'il en manquait quelques uns.
- Ils les ont emmenés...
- Pour un peu, je me demanderais bien ce qu'ils vont en faire.
- Mieux vaut ne pas y penser, soldat, ordonna le sergent de cette voix rude et définitive qui lui seyait si bien.
- A vos ordres, sergent. Ça m'est déjà complètement sorti de la tête.
- J'vais penser à la fille, tiens.
- Une idée à prendre... Allez, viens te donner bonne conscience. On va la trouver.
- Négatif, soldat. La chasse reprend. Derrière moi, Luvians !"

Et il s'élança, impitoyable et fulgurant, vers les noires frondaisons.


Dernière édition par Backe le 22/2/2010, 00:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime21/2/2010, 23:48

Remontés à bloc, les Troupes de Choc se lancèrent en avant, leur longue journée de marche balayée par l'afflux d'adrénaline courant dans leur veines. Ils étaient les chasseurs, et leur proie ne devait pas s'échapper. Plongeant sans hésiter au coeur des sous-bois et suivit par une poignée de survivants, les Luvians ouvrirent la marche à une allure plus proche de la course que du pas d'un traqueur. Leurs proies n'étaient pas du genre discrètes, les chemins laissés dans la végétation semblaient plutôt dues à un troupeau de bulldozer s'étant perdu en pleine jungle.

Aro progressait un peu en retrait de Vibe, tentant de percer du regards les murs épais de végétation les entourant. Autant prier pour voir au travers du plasbéton. Se fiant au reste du groupe, il tenait la cadence, surprenant de temps à autres des silhouettes humaines autours d'eux, ceux qui les avaient suivit sans ordre. Reconnaissant l'un d'entre eux, il le héla.

"Lhobo! Qu'est ce que vous foutez là ?" lui cria t'il en rapprochant sa course de la trajectoire du FDP.
"Je viens vous sauver les miches pardi !" Répliqua l'autre.
"Tu vas te faire buter, laisse faire les pros !"
"Avec tout le respect que je te dois monsieur le Troupier d'élite, va te faire foutre. J'ai assez d'explosifs pour faire sauter une compagnie de chars, vous aurez besoin d'un appuis anti-blindés."
A ces mots, la masse énorme que représentait Lucius dépassa les deux hommes dans leur course.
"Des blindés en pleine jungle ? T'a raison, sans toi on es foutus !" Lui jeta t-il en passant.
"Ah ouais ? Ben lorsque le tank humain tout rouge te tombera dessus, tu viendras pas pleurer Lucette !"
"Lui, j'en fais mon affaire..." gronda le Luvian en réajustant sa prise sur son lance-missile.

Soupirant de frustration, Aro reprit sa place auprès de Vibe. De toute façon, tout les amateurs qui les suivaient ne tiendraient surement pas le rythme. Loin devant eux, ils entendaient des clameurs sauvages. La traque continuait.

***

Une faible lueur perçait la cime des arbres, éclairant faiblement le groupe de poursuivants. L'aube arrivait, et ils ne cessaient de perdre du terrain. Ces gars là n'étaient pas humains...
Alors que les hommes menaçaient de tomber d'épuisement, Luvians inclus, une faible rumeur parvint à leurs oreilles. Redoublant d'effort, ils percèrent finalement la muraille végétale. Devant eux, une rivière sinueuse coupait la forêt en deux, ses eaux s'écoulant rapidement vers l'ouest alors que le soleil d'Emarius se levait paisiblement. L'infatigable, l'immortel sergent Otto ne montrait aucun signe de fatigue, son front luisant à peine de sueur, droit comme un "i" là où d'autres se tenaient courbés en cherchant désespérément à trouver un second souffle, il observait le court d'eau d'un oeuil calculateur.
Jusque là, suivre la piste avait été aisé. Au delà de la rivière, il ne subsistait aucune trace.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime12/3/2010, 21:30

Les arbres défilaient comme dans un rêve, soudain, l'un d'eux fonça droit vers Lhobo, un bond de coté et l'arbre disparut dans les méandres de la jungle. Lhobo bondissait comme un cabris, sautant par dessus des racines plus épaisses qu'un luvian, se faisant fouetter par des fougères qui aurait pu servir de parasol à un régiment entier. Mais il ne voyait rien de tout ça, il ne distinguait même pas les craquements produit par les bestioles qu'il écrasait. Il ne faisait que se diriger vers la guerre avec une joie féroce, en suivant une autoroute laissé par des adversaires de valeur. Manquer de se faire décapiter une vingtaine de fois en quelques minutes l'avait brusquement tiré de la léthargie dans laquelle il était tombé ces dernières années, et n'en déplaise à ces salauds de luvian, il les suivrait.

La course commençait à se faire longue, il peinait à maintenir le rythme. Désormais, plus que la poursuite, c'était la perspective de se retrouver au milieu de nulle part qui le motivait à avancer. Lhobo ne distinguait rien, à part des ombres se déplaçant rapidement à travers les arbres, ce devaient être des luvians, peut-être également des gardes survivants. Il espéra un moment qu'ils auraient tous perdu la vie et quelques membres au passage, encore que certains en avait déjà naturellement un en moins. Mais comme dirait l'autre, faut pas prendre ses désirs pour des réalité, surtout quand on vient d'apercevoir Blint qui ahanait comme l'âne qu'il était.

Le soleil perça brusquement à travers les arbres, aveuglé, il trébucha sur une branche. Il s'étala de tout son long sur l'herbe. Il ouvra un œil, un serpent le regardait, immobile, comme perplexe. Il se releva et tenta d'écraser la tête du reptile. Raté, le serpent l'avait évité et sifflait avec colère en s'enfuyait dans les herbes folles. Lhobo regarda autour de lui, personne ne faisait attention à lui, tous étaient soit plié en deux, soit contemplaient la rivière qui leurs barraient la route.
Lhobo caressa la goupille d'une des grenade attaché à sa ceinture, la mort au combat lui avait encore échappé. Toujours à cause de cette foutue planète.. Il commençait à se sentir las.
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MessageSujet: Re: Route dans la jungle. [convoi impérial]   Route dans la jungle. [convoi impérial] Icon_minitime

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