Lhobo avançait à grands pas, l'annonce de l'arrivée prochaine de renfort le contraignait à aller voir le sergent et lui annoncer la nouvelle, s'il était éveillé. Ouvrant la porte du bâtiment servant d'infirmerie, Lhobo remarqua immédiatement le médic assit à coté du lit où le sergent reposait. Un de ses rares sourires se dessina sur sa face terne, le médic était la seule personne qu'il appréciait dans le village. S'efforçant d'effacer les restes de son sourire, Lhobo se dirigea vers lui. Sans se retourner vers lui, le médik, Joke pour les intimes, pris la parole.
- Je t'ai déjà dit mille fois de laisser ton attirail à l'extérieur.
- Et je t'ai répondu mille fois que ta cabane ne résisterait même pas si ça explosait à l'autre bout du camp, et de toute façon comment sait-tu que j'ai tout amené ? J'aurais pu écouter tes ordres pour une fois.
- Non tu n'aurais pas pu, ni écouter mes ordres, ni abandonner les amours de ta vie.
- En parlant d'amour, tu es encore resté au chevet du sergent pendant des heures je suppose, d'ailleurs comment va-t-il ?
Lhobo soupçonnait Joke d'être homosexuelle, et ce dernier ayant compris l'allusion se retourna légèrement irrité.
- Tu sait bien qu'il a besoin d'attention, on ne sait rien sur la bestiole qui l'a piqué ni sur la maladie qu'elle lui a refilé, sinon son état s'améliore et il sera bientôt sur pied. Mais pourquoi demande tu ça, deviendrais tu sensible à la beauté de la vie?
- Tu dit qu'il va aller mieux depuis une semaine, et il y a un groupe de garde en renfort qui va arriver aujourd'hui, il aurait été préférable qu'il soit là pour les accueillir.
- Et bien c'est raté. A plus tard.
Marmonnant une réponse inintelligible, Lhobo sortit et rejoignit "le fort" comme l'avait appelé les soldats, qui n'était en réalité qu'un des rares bâtiment en métal et qui servait de dortoir et de cantine pour les soldats, mais également de salle de briefing, de lieu de réunion entre les quelques gradés présents sur les lieux et du noble arrogant, bien que relativement intelligent, qui servait de gouverneur de la modeste colonie. Il se dirigea vers les dortoirs où la plupart des soldats étaient sans doute, Lhobo ne fut pas déçu et trouva la plupart des hommes occupés à leur passe-temps habituel, fumer et jouer aux cartes, il maudit encore une fois le gouverneur qui l'avait désigné comme responsable temporaire de la troupe après que le sergent fut alité puis pria pour qu'un abruti ne l'oblige pas par ses propos à lui casser une dent, ou à se faire casser une dent suivant l'abruti en question. S'éclaircissant la vois, Lhobo commença par dire que les renforts allait bientôt arriver et termina en demandant aux soldats d'être un minimum présentable, à son grand étonnement, seuls quelques voix étouffés s'élevèrent pour protester, et il quitta la pièce en se demandant pourquoi ils avaient été si docile alors qu'ils n'avaient pas accepter le fait qu'il soit soudainement devenu "chef" pour la seule raison qu'il avait la plus grande expérience militaire. Enfin il alla s'entrainer sur le terrain de tir derrière le fort en attendant l'arrivée de la valkyrie.
Trois heures plus tard, il courrait vers la piste d'atterrissage, le vacarme de la valkyrie en approche était audible dans toute la colonie et déjà un attroupement de curieux se formait autour d'un cercle de béton marqué de bandes blanches, finalement, la valkyrie se posa et les gardes débarquèrent, Lhobo remarqua avec un mélange de mépris et de lassitude, bien qu'il ne laissa aucune émotion s'imprimer sur son visage, que le pilote larguait ses passagers face au soleil, ce qui serait catastrophique sur un champ de bataille, du moins c'était son opinion. Après que tout les soldats et le ratling eurent débarqués, le sergent de l'escouade se dirigea vers le seul soldat à proximité, c'est à dire Lhobo. Après quelque explication sur son rôle et sur l'absence de l'officier en charge des soldats sur ce terrain, Lhobo guida l'escouade vers le fort. Pendant le chemin, il sentit l'irritation croissante du sergent qui marchait à ses cotés, jusqu'à ce que dernier ne puisse plus se retenir et commença à parler non sans mépris.
- Pardonnez moi mais vous pouvez me dire ce qu'on fout ici ? C'est plus calme qu'un cadavre.
- Bonne question, la réponse est qu'on a vu plus de signe de présence Eldars cette semaine que depuis les deux ans qu'on poireaute sur cette planète, et ça ne m'étonnerai pas qu'on nous envoi à l'attaque d'un village xeno, d'ailleurs vous êtes certainement la pour ça.
- Tous de même c'est beaucoup de supposition tout ça, et rien ne prouve que....Merde, c'est quoi ça ?
- Notre invité surprise, arrivé il y a quatre jours.
Le groupe étaient arrivé devant le fort et sur un mur était empalé un exodite, les soldats poussèrent des cris d'exclamations et s'immobilisèrent dans un désordre totale.
- Une patrouille l'a surpris en train d'espionner notre charmant village, repris Lhobo, on l'a coincé comme un animal.
- Et....Et qui l'a tué ?
- Le petit tas de cendres à ses pieds.
Alors que la plupart des hommes se penchaient pour tenter de distinguer quelque chose dans l'herbe grasse, Lhobo observa le ratling qui avait les yeux dans le vague et un sourire ironique aux coins des lèvres en se demandant en quoi un sniper pourrait être utile dans la jungle, il se promis toutefois de faire connaissance avec lui, les abhumains étaient souvent très intéressant.
- Alors, que fait on maintenant que vous savez tout ? questionna Lhobo.
- On attend les ordres. Répondit le sergent d'une voix tendu, et je prend le commandement de la force militaire d'Alpha 12, vous êtes relevé de vos fonction, je vais m'occuper de ce merdier.
Parfait.