Crépuscule d'une vie

Le soleil brulait de milles feux, ses traits ardents dessinant des arabesques parmi les ombres de ce tard après-midi. Illuminée par ces rayons, Lothern resplendissait comme jamais, l’éclat de ses dômes d’or, d’argent et de marbres finement ciselés agissait comme un phare sur des miles alentour. Néanmoins, aux yeux de la silhouette se tenant sur le pont de l’un des innombrables bateaux amarrés là, cet éclat paraissait terne. Resserrant sa cape aux armoiries de Saphery, la silhouette secoua la tête, comme pour chasser par ce seul geste le sort qui l’accablait. Les quais étaient bondés, comme il se doit pour la capitale de la nation elfique, des étrangers venus du monde entier pour admirer les merveilles d’Ulthuan. Si seulement ils avaient la moindre idée de la véritable magnificence de la patrie des haut-elfes…Tout comme eux, le grand elfe encapuchonné ne passerait plus jamais la troisième porte. Le capitaine, un dénommé Elthrain cria un ordre et les amarres furent ôtées unes à unes, avec une lenteur laissant percevoir à quel point les marins étaient attachés à cette ville, à ces terres. Une douleur invisible frappa le grand elfe. Se tenant au bastingage pour ne pas se recroqueviller sous la douleur, il attendait que coulent les larmes qui jamais ne viendraient. Un mouvement au sein de la foule lui fit relever la tête alors que le navire s’éloignait déjà. Un éclat que nul autre n’aurait distingué attira son regard. L’espace d’un instant, toute douleur disparut. Le monde sembla retrouver ses couleurs alors qu’une douce chaleur l’envahissait. Au bord des quais, une jeune elfe appartenant à la noblesse d’Eataine le fixait, ses grands yeux bleus fixés sur lui, ses longs cheveux bruns entouraient son visage à nul autre pareil tel un halo. Elle lui souriait, comme si elle aussi venait de retrouver goût à la vie, et ce sourire était la plus belle chose qu’il ait jamais vue. Une larme perla au coin des yeux de la jeune elfe. L’ignorant, elle leva le bras dans un geste d’adieu que la distance ne rendait pas moins fort, un murmure s’échappa de ses lèvres, promesse qu’eux seuls connaissaient. Son sourire éclipsait tout le reste. Sans en avoir vraiment conscience, le grand elfe lui rendit son geste, pour rentrer aussitôt sa main sous sa cape, cachant sa peau d’albâtre qui grésillait. Le navire s’éloignait de plus en plus, mais les deux elfes continuèrent à se fixer, inconscient de la distance qui les séparaient maintenant. Longtemps après qu’ils aient disparus, ils continuaient de fixer l’horizon. Le grand elfe eut à peine conscience de la Porte de Saphir qui se refermait, symbole du retour qui lui était désormais interdit. L’arche de la Porte d’Emeraude n’eut aucune atteinte sur lui, ses innombrables gardiens et tours hérissées de machines de guerre le laissant insensible. La Tour Scintillante ne fut bientôt qu’un vague point lumineux au loin. La nuit tombait et l’air se fit plus frais. Les marins l’ignoraient, vaquant à leurs occupations, telle une routine mille fois répétée. Au loin, la Tour Scintillante disparut, happée par l’horizon. Alors le grand elfe détourna le regard, ses pupilles d’un rouge sang se tournant vers sa destination. Autours de lui, le monde semblait s’écrouler de nouveau, mais il avait un point auquel s’accrocher. La douleur qu’il éprouvait là où aurait dut battre son cœur lui fit venir un étrange sourire.
Le soleil disparut sous l’horizon.

Otant sa capuche, Ilithas Alenör contempla le crépuscule de sa vie, espérant de toute son âme qu’il lui soit donné de revoir l’aube, une foi encore.

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Et bien voilà, j'avais envie d'écrire ça, je l'ai fait, je ne sais pas pourquoi ><. Bref, l'histoire d'Ilithas Alenör, que j'éspère de tout coeur pouvoir continuer, tant ce personnage commence à me tenir à coeur et à se développer.

C'est si triste.

Ha !

"Ha !" ?

Sinon, en effet ç'est triste, mais bon. Les hauts-elfes ont le sens de la tragédie

Le clapotis des vagues avait quelque chose d’apaisant. Le Grand Océan semblait encore plus immense de nuit, ses eaux noires et profondes s’étendant à perte de vue. Malgré l’obscurité impénétrable, Ilithas apercevait au loin les Iles Mouvantes entourées d’un fin brouillard, ses prunelles rubis perçant sans difficulté les ténèbres. Deux ans c’étaient déjà écoulés depuis ce jour maudit où il avait tout perdu au cœur d’anciennes ruines elfiques. Il aurait été heureux de mourir ce jour là, tout aurait été plus simple. Plus maintenant, pas en ayant cet espoir. S’en était cruel, vouloir à ce point cesser d’exister tout en refusant de mourir. Le vieux maître Ivrael aurait surement quelques pensées à partager avec lui s’il avait connaissance de ses funestes réflexions songea Ilithas, un sourire mélancolique sur les lèvres. Encore un rêve impossible. Même s’il parvenait à bannir le démon qui le hantait, jamais il ne retournerait sur les terres de son père. Pas après ce qu’il avait fait. Un très léger son attira son attention. Quelques pas, aussi légers qu’un soupir. Un battement de cœur légèrement plus rapide que l’ordinaire. Se retournant, Ilithas vit approcher Karellis, l’un des furtifs guerriers fantômes assignés au vaisseau-dragon. L’elfe, un vétéran endurcit, eut un léger mouvement de recul en croisant le regard d’Ilithas, sa main descendant instinctivement vers le pommeau de son épée. Suspendant son geste, il se ressaisit et s’inclina brièvement.
« Monseigneur, le capitaine désire savoir si vous vous joindrez à lui pour le dîner. »
Un sourire sans joie s’étira sur les lèvres d’Ilithas. Le capitaine était un homme avisé, habile aussi bien dans les manœuvres navales que dans les méandres de la politique. Les règles de la courtoisie l’obligeaient à ce genre de propositions, et Ilithas s’imagina un instant au milieu de tout ses officiers, luttant contre l’envie de les tuer jusqu’au dernier. Riant doucement, il jugea que se serait faire une faveur au bon capitaine que de ne pas lui imposer sa présence.
« Dites au capitaine que je le remercie de sa sollicitude, mais je pense rester au grand air encore un moment. »
S’inclinant de nouveau, l’éclaireur repartit d’un pas légèrement trop rapide. L’atmosphère qui pesait sur le navire était joyeuse, les marins euphoriques de retrouver le large et sa beauté. Néanmoins, les conversations se taisaient à coté du noble de Saphery, et les éclats de rire se transformaient en chuchotis inquiets. Ilithas ne s’en formalisait pas. Voilà environ un an que ce genre de scène formait son pain quotidien. De plus, comment pourrait-il en vouloir à ces hommes ? Leur réaction était des plus naturelles. Isolé sur la proue du vaisseau, il contempla l’océan se fendre devant la coque, la douceur de la nuit apaisant peu à peu ses peines comme l’aurait fait le soleil autrefois.

Perdu dans ses pensées, il ne vit pas le temps passer. Le soleil pointa bientôt à l’horizon, l’obligeant à rabattre sa capuche et à détourner le regard. Les côtes du Vieux Monde se profilaient à l’Est, il leur faudrait les longer pendant deux jours en gardant le cap au Nord pour atteindre la Mer des Griffes puis Marienburg, le port d’ancrage de tous les navires Asurs en voyage vers le continent.
Les terres d’Estalie s’effacèrent alors qu’ils poussaient vers le Nord, bientôt la Bretonnie, terre des chevaliers, serait en vue. Ilithas connaissait ces terres, c’était en ses lieux qu’il avait mené sa dernière mission pour le Roi Phénix. Il avait rit, la première foi que les Bretonniens lui avaient étés désignés comme de preux chevalier. L’épreuve de joute qu’il avait relevée contre son hôte d’alors lui avait enlevé toute envie de rire. En vérité, il avait appris en ce jour à respecter l’honneur des hommes, malgré leur primitivité. Alors que les côtes Bretonniennes arrivaient enfin en vue, un elfe vint se placer à ses cotés.
« Nous allons essuyer une véritable tempête monseigneur, commença Elthrain, Marann est courroucé et sa colère nous frappera très bientôt. Je vous suggère humblement de rejoindre vos quartiers monseigneur. »
Surpris par la prédiction du capitaine, Ilithas pointa un doigt ganté de cuir vers le soleil.
-Combien de jours avons-nous exactement avant cette terrible tempête ? » Répondit t’il, une pointe d’ironie dans la voix.
Se contentant de sourire en réponse, l’elfe pencha la tête de coté comme s’il attendait quelque chose. Agacé par l’absence de réponse, Ilithas allait le lui faire savoir lorsqu’une goutte d’eau tomba sur sa capuche. Surpris, il leva les yeux au moment ou un mur d’eau s’abattait sur le pont. Le ciel, un instant auparavant dégagé, était couvert de nuages noirs. Une véritable averse s’abattait sur le navire, sans que cela semble gêner le moins du monde ceux qui s’y trouvaient.
Souriant à son tour, Ilithas s’inclina devant Elthrain.
« Mes excuses capitaine, je me fierais d’avantage à votre jugement à l’avenir. »
Hochant la tête d’un air satisfait, l’elfe se détourna et commença à crier des ordres, sa voix résonnant clairement au dessus du vacarme de la tempête.

Le capitaine n’avait pas mentit. Les flots se déchainèrent, le vent souffla ave la furie d’un démon et la pluie martelait la coque de ses doigts gelés. Les gardes maritimes accouraient en tout sens, leurs gestes précis et calmes traduisant leur habitude de pareilles intempéries. Un flash illumina le ciel ténébreux l’espace d’un instant, suivit du grondement sourd du tonnerre. E roulis du navire semblait s’intensifier, les vagues se faisaient plus grande, les coups portés contre la coque, plus forts. Malgré le déchainement des éléments, le vaisseau-dragon conservait son cap, se jouant des pièges et des rafales traitresses de la tempête, l’équipage manœuvrait avec l’adresse d’un virtuose, semblant danser avec l’océan plutôt que l’affronter. Scrutant les flots au milieu de cette folie, Ilithas s’émerveillait du savoir faire des marins. Un instant, il crut distinguer une forme plus sombre que les flots sous le bateau, l’éclat d’une rangée d’écailles renvoyant la faible lumière depuis les profondeurs. Soudain, un choc ébranla la structure du navire, et les premières voix alarmées retentirent.
« Le gouvernail est détruit ! » « La coque est percée ! » « Il y a une faille dans les niveaux inférieurs ! »
Aussi soudainement qu’elle était apparue, la tempête redoubla de violence. Des vagues gigantesques déferlaient sur le pont, emportant hommes et matériel. S’accrochant fermement au mat principal, Ilithas rattrapa un elfe hurlant qui se faisait emporter par les eaux en furies. L’orage se déchainait. Dans un craquement assourdissant, l’un des mâts secondaires céda, entrainant dans sa chute une foule de cordes et d’autres mâts de moindre envergure. La voix du capitaine se perdait maintenant dans les trombes d’eau. Il ne restait rien d’autre à faire que de s’accrocher et prier. Dans un grincement sinistre, le grand mât céda.

Après ce qui lui parut une éternité, Ilithas posa un pied engoncé dans une armure noire sur la berge. Etourdit par les heures qu’il venait de passer au fond des océans, il balaya la grève désolée du regard, la forme d’une cité humaine s’étirant au loin.
« Bordeleaux… » Parvint il à murmurer au milieu des trombes d’eau que ses poumons recrachèrent. Respirant pour la première foi depuis des heures, il regarda autours de lui.
La plage était jonchée de débris de bois et de cadavres. Certains anciens, d’autres atrocement récents. Les yeux d’Ilithas dévièrent vers la forme sans vie d’Elthrain. Murmurant une prière à Asuryan, l’elfe resserra la bandoulière qui maintenait son sac de voyage contre lui et entreprit de hisser les corps des Asurs au-delà de la plage maléfique. Au moins les nuages cachaient ce maudit soleil.

Ça m'a redonné l'envie d'écrire.
Manque l'inspiration.

Cinquante-trois monticules de terre alignés. Voilà tout ce qui restait du vaisseau-dragon et de son équipage de deux cent elfes. Achevant d’apposer une courte épitaphe à la pierre tombale du capitaine, Ilithas se redressa. Sa cape avait sécher et le soleil semblait vouloir percer au travers de la voute nuageuse. Au large, des éclairs frappaient encore les flots, lugubre avertissement à tous ceux qui voudraient défier l’océan.

Secouant tristement la tête, Ilithas se détourna des tombes et se dirigea vers Bordeleaux, une mélopée funèbre aux lèvres. Sa capuche rabattue sur sa tête, il marcha des lieux durant sous la pâle lumière du soleil, une immense plaine verdoyante et bordée de forêts pour tout chemin. Sur des centaines de mètres à la ronde il entendait les oiseaux chanter, parfois le grattement insignifiant de quelque animal fouisseur, le froissement de l’herbe sous le pas d’un petit animal. Pourtant, tous ces sons cessaient à son approche. Le silence de la mort semblait précéder chacun de ses pas pour s’estomper une foi éloigné. Un seul son restait inchangé, immuable au milieu de cette symphonie de la vie. Tap, tap, tap. Un bruit de pas, si léger que nul mortel ne l’aurait entendu, se fut il trouvé à coté de la source. Souriant sous cape, Ilithas poursuivit son chemin au travers des vastes pâturages, gravant dans sa mémoire la beauté de la Bretonnie.

La nuit tomba bientôt, parant le paysage de nouvelles couleurs, le bruit ambiant se muant en un doux silence parsemé des cris d’animaux nocturnes. Ilithas leva la tête vers le ciel, contemplant les étoiles en souriant. La voute céleste était dégagée, Mannslieb éclairait le monde de sa pâle lueur blanche dans un ciel vide de Moorslieb. Une Khurnarhain, l’une nuit placée sous l’égide du dieu de la Chasse. Un bon présage, si l’on était le chasseur. Et la proie d’Ilithas se prenait à n’en pas douter pour le chasseur. Sans modifier sa trajectoire, l’elfe pénétra dans un bosquet, se glissant habilement entre les arbres. Une foi qu’il fut certain d’être hors de vue de celui qui le suivait, il se ramassa sur lui-même pour bondir sur une branche basse dans un léger cliquetis de plaques d’armure complète. . Répétant l’opération, il parvint aisément à la cime d’un grand chêne centenaire, ombre noire sur un ciel illuminé, ses prunelles couleur rubis scrutant les bois qui s’étendaient à ses pieds alors qu’un délicieux fumet se rependait jusqu’à lui. Tap, tap, tap. Il attendit ainsi pendant environ une demi-heure, l’odeur alléchante se renforçant sans cesse, jusqu’à ce qu’enfin le traqueur se montre. La discrétion dont il faisait preuve était presque surnaturelle, son ample cape masquant ses mouvements aussi surement que s’il était resté immobile. La silhouette remonta la piste jusqu’au pied du vieil arbre. Là, elle s’agenouilla et sembla ramasser quelque chose pour le porter à son visage. Levant soudainement les yeux, la forme noire n’eut que le temps de voir la silhouette sombre d’Ilithas lui tomber silencieusement dessus. Au dernier moment, le traqueur roula sur le coté, laissant l’elfe toucher le sol comme un roc. Sans lui laisser le temps de se relever, Ilithas tira son épée pour en placer la pointe sous sa gorge , l'ombre se figeant à ce geste.
« Une bien belle lune cette nuit, n’est ce pas Karellis ? » Se moqua Ilithas en abaissant de la pointe de son épée le foulard qui masquait le visage du guerrier fantôme.
-Monseigneur, vous voilà bien plus habile que ce que nous pensions. »Sourit en retour l’elfe.

A ses mots, Ilithas se figea. Nous ? Dans un silence absolu, cinq elfes encapés sortirent des buissons, leurs arcs bandés pointés dans sa direction.

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Essaye d'écrire avec de la musique, moi ça m'aide en tout cas.

Bon, à votre avis ça vaut le coup que je continue ou je ferais mieux de laisser tomber >_< ?

C'est très bien écrit.
Mais quelque chose me chiffone.

"Une foi qu’il fut certain d’être hors de vue de celui qui le suivait, il se ramassa sur lui-même pour bondir sur une branche basse dans un silence total malgré son armure complète. "
Impossible.
Superman ne le pourrait pas.
Une armure, c'est lourd, ça grince, ça glisse mal.

J'avoue avoir surdoser au niveau du silence :/, de beaucoup même. Je vais devoir corriger ça...mais bon, pour la hauteur du saut n'oublie pas que c'est un vampire, ça reste possible je pense. Quand au poid de l'armure, l'Ithilmar est trés léger ^^

Quoiqu'il en soit, c'est excellent.

L’elfe ressentit tout d’abord un sentiment d’admiration pour les Nagarythes, une telle discrétion dépassait son entendement. Puis vint la colère, un voile rouge tomba devant ses yeux alors qu’un sifflement rageur lui échappait. Les éclaireurs l’avaient encerclé, formant un demi-cercle autours de lui tout en le tenant en joue. Mais malgré leur incroyable talent, ils avaient commis l’erreur fatale de s’approcher à portée d’épée, s’il agissait maintenant les guerriers fantômes n’auraient même pas le temps de décocher leurs flèches. Non ! A quoi pensait-il ? Tuer des frères de sang froid ? Et après ? S’abreuver de leur sang ? Un frisson d’horreur le traversa et le voile rouge se dissipa. Abaissant son épée, il fit face aux Exilés.

« Du calme mes frères, déjà trop d’elfes ont entendus le cri des Banshee ces derniers jours. Je ne souhaite pas votre mort. »
Un rire méprisant lui répondit, l’elfe qui l’avait poussé s’avançant dans la lumière lunaire.
« Tu nous menace abomination ? Le démon qui sommeille en toi t’a donc rendu fou ? » Cracha t’il, ses yeux gris clairs ne reflétant que dégout alors qu’il devait lever la tête pour regarder Ilithas dans les yeux. « Mettons un terme à l’existence de ce monstre mes frères, le mauvais œil le suit ! » Poursuivit-il en s’adressant à ses camarades restés impassibles.
A ces mots, la colère se réveilla sans qu’Ilithas puisse la bâillonner assez vite. « Tu veux donc ma mort misérable ? Est-ce ma vie que tu cherche ? Tu es bien en retard ! J’ai été confié à votre garde par le Roi Phénix, Finubar le Voyageur lui-même ! Allez vous encore le trahir Nagarythes ? » Cracha t’il en insistant sur le dernier mot, cruel rappel de la disgrâce de tout un peuple. Une onde d’indignation se répandit entre les guerriers sous le coup de l’insulte. Leurs mains se crispèrent sur leurs arcs et pendant quelques instants il n’y eut plus qu’une tension palpable dans l’atmosphère.
« Nous ne sommes pas des traîtres. » gronda l’elfe qui l’avait menacé.
- Prouvez-le »

Pris de court, les guerriers se consultèrent du regard avant d’abaisser leurs arcs d’un même mouvement. « Nous sommes les loyaux servant du Roi. Et puisque Morai-Heg semble en avoir décidé ainsi, nous ne t’offrirons pas à Khaine ce soir, Ilithas de Saphery. » Déclara l’elfe en abaissant son foulard, de même que tout les autres guerriers fantômes, dévoilant un visage couturé de cicatrices. « Je me nomme Idranil Noirelame, voici Aerel et Zaria Hievnad, Haraevö Ulsaï, Serina Graef et tu connais déjà Karellis Chantebruine. Nous sommes prêts à te conduire comme prévu à Marienburg. »
-Soyez assurés de ma gratitude. Pour ma part, sachez que j’ai abandonné le nom d’Ilithas Alenör pour celui d’Albericus, veillez à m’appeler ainsi à l’avenir car l’elfe que je fus il y a un temps n’existe plus. »
-A votre guise Albericus. Où allons-nous ? »
-Nulle part pour ce soir, il n’est nul besoin de gaspiller nos forces car une longue route nous attends. Nous nous rendrons à Bordeleaux pour y trouver un attelage et éventuellement une escorte. Après quoi nous mettrons cap sur Marienburg, ce chemin vous convient-il ? »
-Notre convenance est hors de propos, mais nous ne pénètrerons pas dans la ville des Mong-Keigh. »
-A votre guise. Montez le camp, je vais chasser de quoi nous nourrir ce soir. »
Acquiesçant en silence, les guerriers fantômes passèrent leurs arcs en bandoulière et trois d’entre eux disparurent dans les frondaisons à la recherche de bois pour le feu.
Laissant tomber son sac entre les racines du vieux chêne, Ilithas se dirigea à grand pas au cœur de la forêt, à l’affut du moindre bruit. Il marcha ainsi en silence face au vent pendant quelques minutes lorsqu’une piste se présenta à lui. Bondissant, il se rua en avant. Quelques minutes plus tard, la chamade d’un cœur paniqué parvint à ses oreilles. Plongeant la main dans un buisson, il en sortit un daim affolé par son brusque réveil. Autours de lui, toute la harde jaillit soudain de sa cachette, fuyant le prédateur et en proie à une panique absolue. Raffermissant sa prise sur la pauvre créature qui bramait d’angoisse, Ilithas sortit un long couteau, pour lui trancher rapidement la gorge avant de mettre la main sur plusieurs gourdes pendant à sa ceinture. Apposant les récipients contre le flot écarlate, le vampire les remplit les uns après les autres, méthodiquement, avant de les sceller et de mettre un terme à la souffrance de la bête en lui brisant la nuque. Avant de reboucher le dernier flacon, Ilithas le porta à ses lèvres et en prit une longue gorgée, savourant le gout fade mais humide qui apaisait la brûlure de sa gorge. S’essuyant les lèvres du revers de la main, l’elfe essuya son couteau dans l’herbe avant de jeter la carcasse du daim sur ses épaules et de repartir en courant vers le camp.

A son arrivée un feu crépitait déjà au creux d’un foyer pierreux, dardant ses flammes voraces sur les branches que lui jetaient de temps à autre les guerriers fantômes assis autours du cercle de pierre. Les regards se tournèrent vers lui lorsqu’il entra dans le cercle de lumière en jetant le daim au sol avant de s’assoir. Aussitôt, l’elfe nommée Serina entreprit de le dépecer par des gestes aiguisés et méthodiques. En quelques minutes la carcasse rôtissait au dessus du feu, dégageant un parfum qu’Ilithas aurait autrefois trouvé alléchant. Il luttait en ce moment contre sa part d’ombre, entouré par les senteurs boisées des éclaireurs, ses pupilles se dilataient et se rétractaient par à-coup. N’y tenant plus, il sortit une gourde de son sac et avala une gorgée de la potion qui lui avait été confiée par les mages personnels du Roi. A défaut de trouver un véritable remède, ils avaient réussit à produire de quoi apaiser sa soif. Les Nagarythes ne lui proposèrent pas de partager leur repas ce qu’il apprécia, les manières de la politique et de la courtoisie l’excédaient de plus en plus depuis son retour. Ces elfes au moins étaient directs et ne s’encombraient pas de simagrées. Deux d’entre eux n’étaient pas présents, surement montaient-ils la garde autours du camp.

Le plus jeune du groupe, Aerel, le fixait par-dessus le feu sans ciller, ses yeux noirs reflétant les flammes. Imperturbable, Ilithas le défia de ses prunelles écarlates sans rien dire. Un long moment s’écoula ainsi avant que le jeune elfe ne prit la parole.
« J’ai entendu parler de toi Alenör. »
Sans laisser paraître sa surprise, Ilithas lui répondit sur un ton neutre. « Vraiment ? J’ai peine à le croire, et qu’as-tu entendu Aerel Haratoï ? »
-J’ai entendu dire que tu étais un grand guerrier, menant les armées du Roi Phénix de victoire en victoire. »
-Alors tu as entendu la vérité. Et de qui as-tu entendu cela jeune elfe ? »
-De mon père. Son nom était Eth… »
-Ethalion Hievnad » Le coupa Ilithas. «Je me souviens de lui, un grand guerrier. Il est mort bravement. »
-Je ne l’ai jamais su. Dit moi ce qui c’est passé. »
Un faible sourire s’étira sur les lèvres d’Ilithas au souvenir des temps de gloire révolus. S’allongeant dans l’herbe soyeuse, il commença son récit d’une voix douce.

-Ton père était un homme brave, son nom était redouté de ses ennemis et respecté par ses amis. J’aime à penser qu’il me considérait comme tel. Il fut placé sous mon commandement en l’an 245 du règne de Finubar le Voyageur, nous menions alors une série de raids sur les côtes des terres du Sud où les Druchiis avaient établit plusieurs avant-postes…

On apprend même des choses.

J'ignorais que Mon-Keigh était aussi en vigueur sur Battle.

En fait, Keigh-Mon est utilisé par les Asraï, de là j'imagine que l'évolution de la langue fait que les Asurs les appellent Mon-Keigh ....enfin bref, supputation, quand tu nous tiens ^^

Ou qu'ils ont changé l'ordre des mots entre français et anglais.

De même, on voit aussi bien Kurnus que Kurnoos, Kurnous et même Karnus.

Je veux la suite.

Il suffisait de demander


Un rayon de soleil traversa les nuages matinaux, teintant les sous bois d’une chaleureuse couleur orangée. Ilithas ne s’était pas aperçut du temps écoulé, accaparé qu’il était dans son récit. La notion de temps était décidément bien étrange quand on avait l’éternité devant soi. Jetant un regard autours de lui il remarqua que les Nagarythes s’étaient endormis. Un instant il fut tenté de leur fausser compagnie mais les elfes retrouveraient bien vite sa trace, sans compter que les sentinelles elles ne devaient pas dormir. Se levant prestement, Ilithas entreprit d’épousseter sa cape alors qu’autours de lui les elfes se réveillaient les uns après les autres. En quelques instants les cendres furent éparpillées et les bagages rangés. Les deux sentinelles rejoignirent le groupe, tombant des frondaisons de grands arbres. Hochant la tête d’un air appréciateur, Ilithas ouvrit la marche, les éclaireurs lui emboitant le pas en silence. Emergeant des bosquets, le groupe d’Asurs reprit sa marche vers Bordeleaux sans dire un mot. La marche se révéla agréable, et bien qu’il ralentisse le pas pour ménager ses gardes du corps, Ilithas ne se lassait pas du voyage. Au cours de la matinée, l’un des guerriers fantômes entonna un lais de l’ancienne Nagarythe, bientôt reprit par ses camarades, la mélodie instillant un mélange de mélancolie et d’espoir dans le cœur des voyageurs, un sentiment que le noble de Saphery ne connaissait que trop bien, il avait surement bien plus en commun avec ces parias qu’avec nombres d’autres elfes en Ulthuan. Ils marchèrent longtemps ainsi, une curieuse joie s'emparant du groupe alors que le vent soufflait doucement, avec pour tout horizon des plaines s'étirant jusqu'aux lointaines montagnes sous un doux soleil, pareil périple était un baume au coeur et à l'âme. Rien ne comptait plus que le prochain pas, la prochaine brise venant caresser la joue du promeneur.

Les paysages se succédèrent alors que les elfes ne s’arrêtaient que pour déjeuner, les vastes pâturages furent parfois traversés de troupeaux de chevaux ,dont la grâce était indéniable ,bien que incomparables à celle des nobles destriers d’Ulthuan au goût d’Ilithas. Une vallée emplie de vignes fut le premier signe que leur destination était proche, Bordeleaux étant réputée pour son vignoble de qualité ainsi que pour ses consommateurs d’une qualité non-moindre, dont on disait que même les nains évitaient de les défier à un concours de beuverie. Ils croisèrent la première route pavée alors que le soleil était au plus haut et entreprirent de la remonter, évitant avec grand soin les paysans et autres marchands qui leurs jetaient des regards aussi étonnés qu’apeurés, certains s’enfuyant même devant ceux que dans leur ignorance ils prenaient pour des esprits du peuple fée. Indifférents à l’émoi que leur présence provoquait, les elfes poursuivirent leur route, Ilithas ouvrant la marche d’un pas assuré tandis qu’il fredonnait une comptine de voyage, tentant de se concentrer sur les champs de vignes bordant la route pour oublier les trop nombreux fumets qui l’assaillaient. La circulation s’intensifia alors que les premiers bâtiments apparaissaient, taverne quelconque ou hangar de fermier, et la route fut rapidement noire de monde, la foule se fendant pour laisser le passage aux elfes qui semblaient évoluer ainsi dans une bulle d’air. Les hauts-murs de Bordeleaux apparurent alors, grands édifices de granit noircit par l’âge et recouvert de lierre, ses hautes tours effilées rappelant vaguement celles d’Ulthuan. Les portes de la ville étaient grandes ouvertes et un flot continu d’humains s’en déversait. Alors que les Asurs approchaient des portes, un groupe de chevaliers équipés pour la guerre en émergea bannière au vent, se frayant rapidement un chemin au travers de la foule et dispersant les gueux par quelques imprécations barbares. Un cavalier aux armoiries présentant un arbre blanc sur fond rouge bordé d’or semblait mener le groupe et fit avancer son destrier droit vers Ilithas. Dédaignant visiblement le port du heaume, il avait une masse d’arme à l’aspect redoutable en main. Malgré son attirail, le chevalier ne semblait pas nourrir d’intentions belliqueuses à l’égard des elfes, son visage exprimant principalement de la méfiance. Son cœur battait à un rythme effréné et Ilithas sut que malgré la façade calme qu’il montrait, cet homme était terrifié.
« Je suis Lucas Maisonrouge , paladin de cette cité ! Et vous êtes sur les terres de Jules Blois, Duc de Gascogne mon seigneur et maître, membres du peuple fée. Je vous somme de décliner les raisons de votre venue séant, ou d’encourir mon courroux ! » Clama le Paladin alors que ses chevaliers encerclaient les elfes l’arme au clair.

Je veux la suite.

Tu n'es pas le seul.

Ouais mais non

Ca marche pas à tout les coups non plus. Ce weekend. Promis. J'essaierais. Ptet. C'est que c'est dur d'écrire une longue histoire où il ne se passe rien !

Merci pour le soutien en tout cas

Flaubert le fait ça, une histoire où il ne s'y passe rien ...
dsl, petit relent de français pré-bac ...

J'avais un texte de Flaubert, moi aussi. C'est dingue.

Je préfère Sire Albericus à Sire Flaubert.

Là n'est pas la question...