Crépuscule d'une vie

Se tassant sur eux même, les guerriers fantômes dégainèrent leurs armes dans un doux chuintement. Les calmant d’un geste de la main, Albericus se tourna vers celui qui avait parlé en abaissant son capuchon autant que possible.
« Nous sommes de loyaux sujets du Roi par delà les mers. Mon nom est Albericus Alenör et je demande audience à votre seigneur, paladin. » Prononça t’il d’une voix claire en résistant à l’envie d’apprendre les bonnes manières à cet insolent.
Méditant quelques instants sur sa réponse, le chevalier appela un écuyer d’un geste de la main et lui murmura quelque chose à l’oreille avant de le renvoyer.
-Jurez-vous sur votre honneur de ne pas chercher à nous nuire Albericus du peuple fée ? » Demanda le Paladin en se retournant vers les elfes.
- Sur mon honneur, je le jure. »
-Alors vous êtes les bienvenus à Bordeleaux. » Conclu le chevalier, « Suivez moi, je vais vous mener au Duc. »
Après un bref échange du regard, Ilithas hocha imperceptiblement la tête en direction d’Idranil. Il rabattit son capuchon et en prenant soin de garder ses mains éloignées de ses armes il rejoignit le chevalier, laissant derrière lui les Nagarythes qui se dirigèrent rapidement vers les bois tout proche sans toutefois quitter des yeux les chevaliers. Ce n’est qu’une foi les elfes disparus que les nobles semblèrent se détendre et remirent l’arme au fourreau. Sans savoir s’il devait s’offenser d’être considéré si peu dangereux, Ilithas se tourna vers le dénommé Lucas qui mettait pied à terre.
-Je crois que monseigneur le Duc acceptera de vous recevoir toutes affaire cessante. Suivez-moi Albericus des elfes. »
Sans attendre de réponse, le paladin se dirigea vers le donjon dont les longues tours effilées pointaient haut au dessus des masures de la cité. Sans hésiter un instant, Ilithas lui emboita le pas, rattrapant sans peine son retard sur l’humain. Les rues étaient bondées, et bien que les gueux tentent de faire de larges écarts pour éviter le groupe de chevalier et l’elfe, les avenues étroites ne permettaient pas d’éviter toute les collisions, et Ilithas devait développer de grands efforts pour cacher son dégout de la horde loqueteuse. Dégout renforcé par le fait qu’il avait déjà broyé les doigts de quelques voleurs trop avinés pour avoir le bon sens de tenter leur chance ailleurs, sans que la misère infâme dans laquelle se vautraient ses porcs n’émousse le moins du monde la soif qui le tenaillait encore et toujours. Les masures défilaient tandis qu’il poursuivait son chemin, entouré par son escorte. Au fil de leurs pas le donjon semblait s’agrandir, ses immenses flèches semblant toucher le ciel alors que les rues se faisaient moins insalubres et plus larges, les bicoques laissant place à de magnifiques hôtels de luxe et aux domaines de la noblesse locale. Par ailleurs, chaque rue de cette cité semblait posséder une taverne, aisément reconnaissables aux soiffards qui y entraient et sortaient sans interruption.
Au détour d’un énième débit de boisson, le groupe déboucha sur une vaste place publique donnant sur l’entrée du donjon. La place était occupée par une foire ambulante et la foule affluait des quatre coins de la ville pour participer aux festivités. Longeant les murs, les chevaliers se présentèrent aux portes du donjon dont le pont levis était abaissé et la herse levée, sur les remparts des hommes en arme observaient leur approche. A leur passage, les gardes les laissèrent traverser sans poser de question et ils se dirigèrent immédiatement vers la tour centrale, le plus haut des édifices de la ville, dans lequel ils entrèrent par de larges doubles-portes que des soldats ouvrirent sur leur passage. Une foi à l’intérieur, Ilithas abaissa totalement son capuchon, et si le paladin parut étonné il ne fit aucune remarque. Les murs étaient tous ornés de tableaux, des portraits d’ancêtres et de nobles quelconques posant leur regard sévère sur le visiteur. C’est du moins l’impression que les peintres avaient voulu donner, au regard de l’elfe le coup de pinceau était grossier. Un enfant aurait fait preuve d’un plus grand talent. Le sol de pierre était recouvert d’un épais tapis étouffant le bruit des pas des chevaliers. De grands vitraux laissaient filtrer une chaude lumière et la maçonnerie était d’une telle qualité que l’implication de nains semblait évidente.
Au bout d’un immense hall les nobles s’arrêtèrent devant une massive porte de chêne où Lucas discuta pendant un instant avec le chevalier de garde avant de pénétrer dans la salle en faisant signe à Ilithas de le suivre, laissant derrière eux l’escorte. La pièce se révéla être une chambre à coucher, un immense lit occupant un bon quart de l’espace tandis qu’un bureau en bois de hêtre se tenait dans un carré de lumière offert par un vitrail dépeignant un chevalier terrassant un dragon. Derrière le bureau, un homme dont la barbe grisonnante laissait deviner l’âge avancé. Le Duc portait une armure finement ornementée sous de larges robes cérémonielles et se leva à l’entrée du Paladin et de l’elfe, ses yeux d’un bleu clair fixés sur les nouveaux venus avec un mélange de suspicion, de peur et de respect. A ses cotés et légèrement en retrait, une jeune Demoiselle portant de grands atours blancs observait Ilithas avec une expression horrifiée, ses lèvres articulant silencieusement une prière alors que ses yeux chocolat rivés sur ceux bordeaux du vampire, s’écarquillaient d’horreur.

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Sire Flaubert ne m'arrive pas à la cheville, d'ailleur je crois que tu viens de me fournir le nom d'une victime

Pendant un moment, Ilithas cru qu’il allait devoir défendre sa vie, mais étrangement la Demoiselle ne dit mot et se recomposa un visage impassible. Ces humains étaient vraiment étranges par moments, mais après tout la Demoiselle l’avait peut être prit pour une fée, comme tout les autres. Voilà qui ne serait guère étonnant, songea-t-il alors qu’un sourire moqueur lui venait aux lèvres. Redirigeant son regard sur le Duc, il s’avança vers lui avec l’aisance de ceux qui ont étés élevés à la cour des rois.

« Seigneur, je me nomme Albericus Alenör, chevalier de la maisonnée des maitres sorciers de Saphery de la lointaine Ulthuan et vous présente les hommages de mon peuple. » Il doutait que ses gens se soient un jour abaissés à rendre hommage à un humain, tout Duc soit-il, mais le titre de noble donnait quelques prérogatives.

-J’en suis fort aise ! » Répondit le Duc de la voix puissante de ceux qui sont habitués à ordonner. « Veuillez pardonner la sottise de mes gens qui ne savent faire la différence entre Asurs et Asraï, mais vous serez grés je pense que la prudence n’est jamais inopportune. »

-Vos paroles sont celles d’un sage. » Opina l’elfe en hochant imperceptiblement la tête.
-Et que nous vaut l’honneur de votre visite messire elfe ? »
-En vérité, je suis mandaté par la Roi Phénix et je dois rallier l’Empire dans les plus brefs délais. Je venais solliciter auprès de votre Majesté un droit de passage sur vos terres ainsi qu’une escorte pour rallier Gisoreux. »
A ces mots, le Duc resta un instant pensif avant qu’un sourire satisfait n’étire ses lèvres.
« C’est avec un grand plaisir que je vous rends ce service Albericus d’Ulthuan. » Accepta le Duc en rassemblant quelques documents qu’il commença à ratifier. Voilà qui était étrange, songea Ilithas, les Mong-Keigh n’ont pas pour habitude de se montrer aussi serviables…
-Voilà une décision qui vous honore grand seigneur. Je vous en suis redevable au-delà de ce que vous imaginez. »
-Et bien peut-être pourrez vous me rendre la pareille lorsque vous aurez serez de retour sur vos terres, on dit… » Alors qu’Ilithas allait rétorquer qu’aucun mortel n’était autorisé à franchir la troisième porte, la Demoiselle interrompit le Duc en lui posant la main sur l’épaule pour lui chuchoter quelque chose au creux de l’oreille. La plume que tenait la main du vieil homme se suspendit dans son envol et rejoignit son encrier alors que le visage du Duc perdait toute amabilité de façade. Ses traits rendus durs par ce qu’il venait d’apprendre, il fixa Ilithas pendant quelques instants, sans remarquer que la main de l’elfe venait de glisser vers l’épée qui pendait à sa ceinture. Lorsqu’il reprit la parole, sa voix avait des accents contrariés alors que la Demoiselle reprenait ses distances.

« Il semblerait qu’il y ait des complications… » Commença t’il en quittant son bureau. « J’aurais aimé vous rendre ce service chevalier, mais la Dame en a décidé autrement. Dame Isabella ici présente a un service à vous demander, et ce n’est qu’à ce prix que je vous autoriserais à voyager librement sur mes terres. Croyez bien que je regrette. »
A ses mots, il sortit vivement, suivit du Paladin, laissant Ilithas seul face à la Demoiselle.
Prenant une profonde inspiration comme pour se calmer, la servante de la Dame croisât brièvement le regard étonné d’Ilithas.
« J’ai été prévenue de votre venue, Ilithas l’exilé. » Dit-elle en tentant de cacher les trémolos de sa voix fluette. L’étonnement qui se peignit sur le visage du vampire à la mention de son véritable nom dut être flagrant car elle s’expliqua sans attendre alors qu’elle s’approchait de lui.
« La Dame m’a parlée de vous. Bien que je ne vous imaginais pas…ainsi. » Expliqua t’elle en hésitant sur le dernier mot.

Prenant une brusque inspiration pour répondre, Ilithas se sentit vaciller alors qu’un voile tombait sur son regard sous la délicieuse odeur qui lui parvint. Pas maintenant ! La salle sembla tourner un instant alors que l’eau lui venait à la bouche et qu’il sentait ses jambes fléchir pour mieux bondir. Tout son être lui hurlait de réduire cette prophétesse au silence, de planter ses crocs dans son cou et de s’abreuver jusqu’à la dernière goutte de son sang si doux ! Tentant désespérément de reprendre le contrôle de lui-même, il se figea et se força à ne plus respirer l’odeur si parfaite qu’elle en rendait sa gorge plus douloureuse que ce qu’il endurait au quotidien. Fermant les yeux, il repoussa la bête jusqu’au plus profond de son être. Membre par membre et au prix d’une volonté d’acier, il reprit le contrôle de son corps. Rouvrant les yeux, il vit la Demoiselle le contempler d’un air anxieux qui le fit sourire amèrement. Il pouvait difficilement la blâmer, bien qu’elle ignore surement être passée si prêt de la mort.

-Et que vous a dit votre Dame ? » Parvint il à demander sans respirer l’air atrocement tentateur.
-Elle a une quête pour vous. Une tâche que seul vous pouvez accomplir. »
-Il semblerait que je n’ai pas le choix. Poursuivez. »
-Au cœur de la forêt de Chalons gît une ancienne chapelle du Graal, sur l’autel de cette chapelle repose le heaume de sir Alaric, un preux chevalier. Cet artefact est une relique, et les descendants du chevalier tentent depuis sa disparition de le retrouver, trop de pieux servants de la Dame disparaissent ainsi. L’autel est hors d’atteinte, et aucun des chevaliers qui tentèrent de retrouver l’artefact ne revint. C’est votre tâche. » Au cou de la Demoiselle, une veine palpitait avec langueur. Tentant d’en décrocher le regard, Ilithas lui répondit au prix d’une inspiration incendiaire en la fixant de ses iris carmins étincelants de soif.
-Alors je rapporterais cette relique. »


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Bastooon
Bientôt, promis.

Bon, c'est toujours bien ou je vous lasse ?

C'est... C'est trop grand ! C'est trop gras ! C'est trop SYMETRIQUE ! HIDEUX, HIDEUX !

Glups.

Il y a une faute, là. "se soient un jour abaisser à rendre hommage"

Je veux la suite.

Damned, dire que j'y fais attention ! Et j'oublie de sauter des lignes en plus !

Et le pire , c'est que tu n'as surement pas vu toute les fautes :s

Corrigé !

Backe, arrête tout de suite bioshock
"Je vous prie"

Je vais faire un flashback je crois

J'ai envie de développer un peu plus le retour d'Ilithas en Ulthuan...Je vous ai déjà dit que j'aimais les histoires romantiques ? La seule chose que j'aime plus qu'une histoire d'amour, c'est une histoire ou le héros découpe des gens. Alors imaginez un peu, une histoire d'amour où le héros découpe des gens ......

Mieux, où le héros découpe celle qu'il aime.

Ou une histoire où le héros découpe amoureusement des gens

Mais je m'égare.

Certes, certes.

Il est seulement vampire, pas Slaaneshi, du moins osé-je l'espérer.

Un petit interlude, si vous prenez garde vous pourrez vaguement situer l'action par rapport au roleplay. Comme d'habitude les commentaires sont les bienvenus



Il avait arpentée la terre ensoleillée depuis quatre-cent-cinquante-trois années. C’était une époque de sa vie qui s’estompait dans un étrange brouillard, les visages de ses anciens amis disparaissant peu à peu alors que sa mémoire s’étiolait. La terre qu’il arpentait depuis cent-cinquante-cinq années étaient plongées dans une nuit éternelle. Son monde était devenu aussi noir que le coeur d’un Druchii, et seules les étincelles de son passé lui permettaient encore de savoir qui il était réellement. Par moments un souvenir embrumé rejaillissait, lui apportant espoir et réconfort. Il reprenait alors son combat contre la bête avec une vigueur acharnée. Le monstre se repliait alors, mais n’était jamais totalement vaincu, toujours tapis dans un recoin de son esprit, prêt à s’emparer de lui à la moindre faiblesse. Il n’était pas faible. Pourquoi luttait-il déjà ? Il l’avait presque oublié.

Ilithas sortit de sa torpeur, chassant les pensées qui lui tourmentaient l’esprit depuis déjà trop longtemps pour qu’il ne puisse s’en souvenir. Il agissait par automatisme, son corps se mouvant de lui-même tandis que ses pensées dérivaient au loin. Revenir à l’instant présent fut comme un choc pour lui, et il ne vit qu’au dernier moment la lame rouillée s’abattre droit vers sa tête. Encore une foi son corps réagit tout seul et sa propre lame vint détourner l’épée décrépie alors que sa main libre frappait son assaillant en pleine face, éparpillant des esquilles d’os aux alentours. Poussant un soupir libéré, le squelette privé de crâne s’effondra au sol en un tas d’os rongés par les époques. Il se trouvait dans une vaste crypte, sous terre apparemment, et une dizaine d’humains s’efforçait de contenir une véritable marée de non-morts dans un combat perdus d’avance. La scène changea l’espace d’un instant, des silhouettes argentées remplaçant momentanément les humains, la crypte renfermée se muant en une majestueuse cité depuis longtemps abandonnée recouverte par le voile sombre d’un véritable mur de nuages noirs. Au sommet d’une tour illuminée par les éclairs, une silhouette cramoisie rugissait son triomphe pendant que la horde submergeait peu à peu les soldats. Clignant des yeux, Ilithas revint enfin totalement à lui. Au centre du cercle formé par les humains, un sorcier de l’ordre Gris se tenait appuyé contre son bâton d’ébène, les yeux fermés et ses lèvres s’agitant sous la psalmodie qu’il murmurait. Perché au sommet d’un balcon de pierre, un autre personnage contemplait la scène en marmonnant une incantation. L’aura sombre qui l’entourait tranchait sur son teint pâle et maladif, ses habits composés d’os et de talismans en tous genres le désignaient lui aussi comme un sorcier. L’Illusionniste et lui semblaient en proie à une lutte mystique, et pendant que les deux mages psalmodiaient les vagues de non-morts se déversaient dans la salle, surgissant des nombreux couloirs du mausolée.

C’était le sorcier Gris qui était venu le trouver en sa retraite située à dix kilomètres de Marienbourg. Il n’en était plus très sur, mais il lui semblait avoir été heureux avant ce moment là. Pourquoi l’avait-il suivit déjà ? Il y avait une bonne raison mais elle persistait à vouloir lui échapper…Sa mémoire était pareille à un gouffre sans fond duquel rien ne ressortait. Il savait seulement devoir aider le sorcier. Rugissant de rage il repoussa la marée de cadavres, broyant bras et têtes par sa seule force surnaturelle. Autours de lui, les humains eurent un mouvement de recul devant sa fureur, craignant momentanément plus leur allié que les horreurs les entourant. Evitant agilement les lames à la lenteur pitoyables qui s’abattaient sur lui, Ilithas balaya les squelettes par de grands moulinets de son arme, désagrégeant les boucliers et les armures décaties comme autant d’amas de poussière. Mais toujours plus d’entre eux émergeaient à la lueur vacillante des torches, submergeant peu à peu les humains, des mercenaires aguerris, comme ils l’avaient fait avec son armée des lustres auparavant. Son armée ? Quelle armée ? De nouveau les ténèbres de son esprit s’épaissirent, le repoussant violemment de sa mémoire et le forçant à se concentrer sur l’instant présent.
Le nécromancien les surplombait, commandant l’ost funèbre tout en luttant contre le mage. Il lui serait aisé de gravir les murs pour atteindre le sorcier noir, mais le temps pressait et rien ne garantissait que les humains tiendraient jusque là. Se décidant en une fraction de secondes, il sortit une dague de sa botte et la lança droit sur le sorcier. Celui-ci vit venir le projectile et tenta de s’écarter, mais il n’avait pas la moindre chance d’y arriver à temps. Le couteau se planta dans son flanc au lieu du cœur et le nécromant poussa un cri aigu alors que l’Illusionniste poussait une clameur de triomphe en balayant les défenses mentales de son adversaire. L’homme vacilla en se tenant la tête, ses yeux fous totalement révulsés alors qu’un râle jaillissait de sa gorge. Sa silhouette sombre tituba quelques instants avant de basculer de son perchoir sans un son et s’écrasa au sol dans un bruit écœurant d’os brisés alors même que tous les squelettes retombaient au sol dans un murmure apaisé.
Quelques mercenaires se dégagèrent de sous une pile d’ossements, d’autres ne se relevèrent pas. Le nécromancien n’était pas mort, et ses lèvres bougeaient faiblement, un sang noir se répandant tout autour de lui. Sans savoir pourquoi il agissait ainsi, Ilithas alla se pencher au dessus du mourant, prêtant l’oreille à ses dernières paroles. Il s’exprimait d’une voix rendue rauque par l’agonie, guère plus qu’un murmure s’échappant de ses lèvres alors que ses yeux s’écarquillaient à l’approche du vampire.

« Pourquoi seigneur immortel ? » Parvint-il à murmurer au travers du sang qui lui obstruait la gorge. Ilithas le regarda sans comprendre.
-Il le fallait » se contenta t-il de répondre.
Les yeux du nécromancien se rétrécirent alors qu’un sourire tordu par la souffrance s’étirait sur ses lèvres.
-Ne m’oubliez pas, car je vous libère. » Souffla t’il au moment où ses yeux se révulsaient une foi de plus.
Interloqué, Ilithas tournait son regard vers le groupe qui s’était rapproché lorsque tout à coup un squelette privé de jambes reprit vie l’espace d’un instant, plongeant sa lame à travers la jambe du sorcier Gris qui poussa un hurlement de douleur. Alors tout lui revint, les ombres se dispersèrent et il se rappela enfin. Dans un grondement sauvage, Ilithas tourna son regard enragé vers l’Illusionniste dont le sang sembla tout à coup quitter son visage. Son cœur se mit à battre à tout rompre alors que ses yeux terrorisés ne pouvaient se détacher du regard assassin du vampire.
« Tuez-le ! » Parvint-il à piailler en tentant de trainer sa jambe ensanglantée loin d’Ilithas. Les mercenaires se jetèrent sur lui, poussés autant par la peur que par leur maitre. Mais l’ancien Asur était totalement éveillé désormais, et bien que les ombres tentaient de s’étendre à nouveau, il lui était facile de leur résister. Dans un rugissement de rage il se défit des deux premiers assaillants d’un seul revers de son arme. Les autres reculèrent précipitamment devant sa colère, pas assez vite cependant. Un autre mourut avant même de comprendre ce qui lui arrivait, un lame elfique le transperçant de part en part malgré son épaisse armure. Alors qu’il extirpait son épée du corps, Ilithas sentit ses muscles se raidir tout à coup, son arme lui échappant des mains. Tentant de regarder autours de lui, il se rendit compte que son corps ne lui obéissait plus. Il vit dans son champ de vision le sorcier psalmodier quelque chose en le fixant sans ciller. Luttant de toute ses forces, il tenta de reprendre le contrôle de lui-même, et la constante lutte qu’il menait contre son coté sombre porta enfin ses fruits. Il tremblait de tous ses membres alors qu’il défiait le sortilège par sa volonté pure. Les mercenaires semblèrent comprendre qu’ils tenaient leur chance car ils se ruèrent sur lui en hurlant. Inexorablement, Ilithas les vit approcher sans qu’il ne puisse rien y faire. Le plus proche d’entre eux, une brute épaisse vêtue de cuir matelassé et de fourrures, leva une lourde hache à deux mains, bien capable de lui trancher la tête d’un seul coup. Mobilisant toute sa volonté dans un effort désespéré, Ilithas parvint à bouger au dernier moment, détournant la cognée du revers de la main avant d’enserrer le cou de l’homme du même mouvement, il y eut un bruit atroce d’os broyés et l’humain s’affaissa lourdement au sol. L’emprise du mage sur lui était presque totalement brisée et il parvint à réagir avant que le suivant ne lui plonge sa lame dans le corps. Avec une vitesse surnaturelle il agrippa le bras de l’homme et lui brisa aussi aisément qu’une brindille. Au hurlement de douleur qu’il poussa, les autres stoppèrent leur charge et commencèrent à reculer de nouveau. Jurant dans sa barbe, le sorcier commença lui aussi à reculer vers la sortie tout en tentant de conserver le vampire sous son contrôle. Balançant l’homme qu’il tenait par le bras dans un coin de la salle, Ilithas tenta de les suivre, pas après pas, mais le sortilège était encore trop puissant et bientôt tous les humains encore en état de marcher s’étaient enfuis vers l’entrée de la crypte. Le sortilège se brisa soudain et il se jeta sur leurs traces en rugissant alors qu’au même moment lui parvenait le bruit de la pierre raclant contre le granit. Poussant un cri de colère, Ilithas traversa aussi vite qu’il le put le dédale de corridors, en vain. Lorsqu’il déboucha sur la première des salles des catacombes, ce ne fut que pour voir l’imposante dalle qui en scellait l’entrée achever de se mettre en place, le murant à jamais en ce lieu. Futilement, il se jeta contre la dalle pour tenter de la défoncer, mais les créateurs de ce lieu étaient malins, et l’architecture était conçue autant pour empêcher les vivants de profaner les tombes de leurs ancêtres, que pour empêcher ces derniers d’en sortir. Résigné, le vampire se laissa glisser au sol. Il y avait toujours un humain vivant en bas, mais il ne le tuerait pas. La première raison était qu’une partie de lui voulait qu’il souffre autant que ce qu’il allait subir enfermé ici et privé de quoi subsister. La seconde raison était qu’il se souvenait désormais, et il n’avait pas l’intention que la dernière chose qu’il fasse avant de quitter ce monde soit de succomber au monstre. Elle méritait mieux qu’un monstre.

Pourquoi luttait-il déjà ? Comment avait-il put l’oublier ? Enlevant son heaume, Ilithas sourit paisiblement alors qu’il retrouvait sa seule raison d’être. Ses lèvres murmuraient son nom, cette simple action l’apaisant, alors qu’il attendait la mort comme on accueille une vieille amie.

OoOoooh...

Merci .

Excellent. Je veux la suite.

Des commentaires ? "son fureur" ( c'est à dire que certains pourraient mal le prendre ), et de petits oublis de pronoms par-ci par-là.

Des "le" qui sautent.

C'est bien le problème de ne pas se relir >_<....corrigé.

Merci en tout cas. En ce qui concerne la suite, je pense décrire rapidement comment il sort de là pour retourner à Marienburg, 33 ans plus tard et y rencontrer des gens...:p

Je n'ai pas très bien compris le sens du combat.

Il a été ensorcelé par l'Illusioniste pour combattre le Nécromant qui était son allié ?

Ensorcelé par le sorcier Gris (cf : illusioniste) pour le servir tout simplement (car un serviteur vampire est toujours vaguement utile). Or fondamentalement celui ci était plutôt du coté des gentils, il arrive donc qu'il ait a affronter les forces du mal (le necromant par exemple) embarquant avec lui ses "compagnons"...

Le nécromancien est en adoration devant les vampires, incarnation même de l'immortalité que tout les nécromants recherchent. En le libérant il esperait sans doute se voir "récompenser"...

C'est assez clair ?

Il fallait plutôt le dire dans ta fic.

C'est toujours plus clair pour l'auteur, qui a toute l'histoire en tête.

Le lecteur ne sait absolument rien d'autre que ce qu'il lit.

Et je suis le premier à le reconnaitre, hélas

Je vais voir ce que je peux faire.

La douleur avait été insupportable. Aux frontières de sa conscience, seul survivait ce souvenir. Une douleur si grande qu'il avait accueillit les ombres à bras ouverts. Il avait eut un nom autrefois, une raison de vivre, une raison de refuser la mort. L'incendie avait tout emporter. Désormais il n'était plus personne, seulement une réminiscence de la douleur qui fut sienne. Le temps n'était qu'une notion abstraite, une idée lui venant de sa dernière impression, celle de devoir agoniser jusqu'à la fin des temps.
Un épais brouillard l'entourait, aussi sombre que dense. Impénétrable. Il demeura ainsi, privé de tout sens, de toute raison. Les années passèrent, les décennies s'envolèrent, et pourtant il demeurait.

Il n'aurait sut dire quand cessa cette attente. Le bruit résonna soudain au coeur de son être, de ce qui restait de lui.
Boum-boum. Deux pulsations, sourdes et humides. Boum-boum. Boum-boum. Le son se répercuta, pressant, lourd de promesses et riche de souvenirs d'un passé depuis longtemps révolu. Boum-boum. Un rayon de lumière perça les brumes, transperçant les âges et le tirant hors de l'éther. Il conçut alors des émotions, sentiments depuis longtemps étrangers à son essence. Quelque chose qu'il se rappela comme étant de la colère, de l'irritation. Il ne voulait pas revenir. Il n'aspirait qu'à l'oubli.

Boum-boum.

Le son se fit oppressant, une étrange sensation de chaleur le traversa, écho de l'incendie qui l'avait dévasté. Comme il retrouvait sa conscience, ses sens revinrent peu à peu à une parodie de vie. La douleur revint, impétueuse, et avec elle la panique l'envahit alors qu'il redoutait déjà une seconde agonie. Il appela de ses voeux les ombres et la brume, mais le son ne le libérait pas. La douleur enfla, et avec elle un grondement monta peu à peu du fond de son être pour se transformer en rugissement bestial. Elle aussi s'éveillait. La part sombre de son âme. Toujours emprisonnée, elle hurlait sa rage et son appétit. Il n'avait pas la volonté de la contrôler, plus maintenant. La douleur enflait, impitoyable. Là où se trouvait autrefois sa gorge, un brasier ardent semblait s'étendre, dévorant tout sur son passage. Il voulut hurler mais son corps refusait de lui obéir. Sans pouvoir le constater de visu, il savait que presque rien ne subsistait de lui. Les muscles qui auraient dut se tendre à craquer sous la douleur étaient depuis longtemps retournés à la poussière. Et pourtant, il demeurait, supplicié condamné au bûcher.

Boum-boum.

Il l'entendait désormais. Il les entendaient. D'autres sons. Des voix. Ce n'était là que faibles murmures, mais toute distraction le détournant de son agonie était bienvenue. Il se concentra sur ces voix.
"Je te dit que c'est une mauvaise idée Jarl ! On devrait refermer c'truc et prier pour n'avoir rien réveiller ! T'as pas écouter ce qu'a dit le vieux ?"
-Tu pense trop Krieger, c'est pour ça que c'est moi qui commande. Tu vois bien que ce truc a pas été visité depuis des siècles ! C'est sans danger!"
-Ah ouais ? Et pour lui aussi c'était sans danger ? J'te parie ce que tu veux que lui aussi il venait voler des trésors aux morts !"
-Dent d'Ulrik, qu'est ce que c'est que ce truc ?"
-J'sais pas, mais c'est crevé depuis un bon bout d'temps."
-Zieute un peu son armure, c'est pas de la gnognotte !"
-J'aime pas ça Jarl. On devrait foutre le camp."

La douleur atteignait des sommets jusque là inconnus. La faible étincelle de sa raison menaçait de sombrer à jamais dans la folie. La bête aussi souffrait, ses gémissements de douleur résonnaient de concert avec ses cris silencieux. Elle aussi craignait l'abime vers lequel tout deux étaient précipités. Pour la première fois depuis tant d'années, ils trouvèrent un terrain d'entente. Il s'abandonna à Elle, lui prêtant sa force. Ensemble, ils résistèrent à la douleur, ensemble ils refusèrent leur supplice.

-Hé ! T'a entendu ?"
-Quoi ?"
-Nan rien, j'avais cru..."
-Arrête un peu de mouiller tes chausses et vient m'aider."

Mêmes en combinant leurs volontés, ils ne pouvaient lutter indéfiniment. La douleur augmenta encore d'un cran, et toujours ce son, si proche maintenant. Alors qu'une nouvelle vague les précipitait vers un nouveau gouffre de démence, ils hurlèrent leur frustration.

-Putain cette foi j'ai entendu un truc !"
-Moi aussi..."
-Sigmar...partons !"
-Pas sans rien ! Aide moi à lui retirer son casque, tu as vu ces runes ? Je suis sur qu'avec ça on sera tranquille pour le restant de nos jours !"
-Dépêche toi !"
-Ouais, ouais, part pas sans moi ! Ornements à la con...Ah !"
-Quoi ? Il ce passe quoi ? Bon dieu réponds Jarl !"
-Rien, je me suis coupé. Saloperie."

Quelque chose de chaud et de salé tomba sur leur langue desséchée. Une onde de glace balaya l'incendie. Irradiant de sa gorge, un ilot de fraicheur bénie atténuait la brûlure de la soif. Refluant pour la première foi, la douleur s'acéra, affutant leurs sens. La glace répandait ses bienfaits dans tout leur corps, étendant ses doigts glacés et calmant la douleur qui déjà semblait vouloir revenir à la charge. Un sursaut de force les traversa, d'anciens muscles se reconstituèrent sous leur peau parcheminée.

-Jarl..."
-Quoi encore ?"
-Je crois qu'il a bougé."

Dans un ultime sursaut, ils ouvrirent les yeux, dévoilant deux pupilles carmines assoiffées. Au dessus d'eux, deux hommes vêtus de tuniques en cuir les regardaient, les yeux emplis d'horreur.

Deux hurlements. Boum-boum. Boum-boum.

Boum-boum.

Boum.

.

Boum-boumesque.

"Un épais brouillard l'entourait, dense et épais.
Voilà ton plus grand tort.

J'aurais plutôt vu :
"Un épais brouillard épais, épais et épais". Ou peut-être "d'une épaisse épaisseur épaisse".
Ça a au moins le mérite d'être clair.

Palpitant. Excellent. Comment dit-on, déjà ? Je veux la suite ? Je veux la suite.

"Boum-boumesque."

Merci, je suis touché, là, en plein dans mon petit coeur tout frêle. Si, si.

Merci d'avoir relever ce "truc". Les affres d'écrire à une heure du matin je suppose...Mais bon, quand la muse appelle !

Pour la suite...On va attendre que la muse appelle de nouveau

Confortablement assis sur un antique bloc de marbre, Ilithas Alenör essuya ses lèvres à l'aide d'un morceau de vêtement ensanglanté. Son propriétaire ne risquait pas de se plaindre désormais. Fronçant les sourcils, il ramassa la dague d'acier de l'un des pilleurs et commença à se curer les dents. Ces hommes étaient venus en quête de trésors, prêts à dépouiller les tombes de leur contenu. Le vampire n'éprouvait aucun remord quand à leur fin. Voilà ce qu'on gagnait à côtoyer la mort de trop prêt...
Extirpant un morceau de chaire sanguinolente à la pointe du couteau, Ilithas le fixa quelques instants avant de le ravaler en poussant un grognement dégouté. Sa mémoire lui semblait aussi insondable que les Abysses, persistant à lui échapper encore et encore. Pourtant elle lui revenait par bribes. Certains souvenirs n'étaient pas les siens, mais ceux des hommes dont il s'était repus, le plongeant d'avantage encore dans la confusion. La mémoire du sang se révélait pourtant fort utile. Il savait que la 2490ème année du calendrier Impérial touchait à sa fin, l'Empereur actuel n'en avait plus pour bien longtemps et le jeune Karl-Franz était semble t-il son successeur tout désigné. Selon toute vraisemblance, le Roi-Phénix Finubar siégeait encore à Ulthuan, car Ilithas se refusait à le penser mort. Par un coup du sort, il advenait que le dénommé "Jarl" était l'un des derniers descendants du sorcier qui l'avait enfermé au coeur de ce tombeau, bien des années auparavant.

Se livrant à un rapide calcul, fouillant sa mémoire défaillante, il conclut avoir été "absent" durant une période de cent vingt trois années. Un frisson le traversa alors qu'il prenait conscience du temps perdu. Ces années, quand bien même il s'accrocherait à l'existence pour le restant de l'éternité, ces années étaient définitivement perdues pour lui. Et pour elle. Surtout pour elle.

Ne tenant soudain plus en place, le vampire se releva d'un bond, projetant la dague souillée vers un mur recouvert de sang où elle vola en mile morceaux. Avant même que les éclats de métal ne soient retombés, il avait quitté la salle. Plus rapide qu'un souffle de vent, Ilithas courait, désireux plus que tout de rattraper le temps perdu et savourant pour la première foi depuis plus d'un siècle sa liberté retrouvée. Enfin il quitta le dédale de couloirs de la crypte, débouchant à l'air libre, notant à peine la présence sur le bord du chemin des restes de la lourde dalle de marbre l'ayant emmuré dans ces catacombes, et inspirant de tout son être le délicieux parfums de la vie. Hautes dans le ciel noir, les étoiles scintillaient, illuminant la nuit de leur clarté. Le monde ne l'avait pas attendu, et il se découvrit soudain un amour nouveau pour ce monde. Riant pour la première fois depuis longtemps, l'ancien Asur se fondit dans la nuit. Il rentrait chez lui. Mais auparavant, il devait récupérer quelque chose.

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Je me réserve le droit de modifier ceci après relecture, ce n'est peut être pas la forme définitive. Ça vous va si on dit que les évènements de Marienburg ont lieu en 2510 calendrier impérial ?

Je défendrai de ma vie l'année 2511.

Pas de remords ? Tout ce qu'ils méritent ? Ta liberté ne vaut pas cher, créature infernale !

Elle vaut leur sang, et c'est le prix qu'ils ont payé ! Mais effectivement, je songeais à leur destiner une pensée vaguement reconnaissante.

2511. Adjugé vendu !