L'Etripouilleuse

"Vanité caractérisée"

Le Jury ? Ah, ça je sais ! Mon prédécesseur avait prit des notes...Voyons voyons, où ais je bien pu fourrer ce gros grimoire ? Ah, voilà !

Alors...évidemment, y'a du sang partout. "...ils ont prit la porte Ouest...et le pont....Une ombre...dans le noir....Nous ne pouvons plus sortir..." Ici ! "cellule 14, ils arrivent..."

Ce bon vieux bourreau n'avait plus toute sa tête je crois. Mais bon, quelle idée aussi de le laisser seul avec ses pensées morbides pendant ces longs mois sans visite et donc sans nourriture ? Hein ?
Et cette salle, pourquoi si loin sous la terre ?

Y'a un proverbe qui dit :

"Fiesta dans le souterrain,
Magos dans le ravin. "

M'enfin, je divague. Cellule 14 pour le jury donc. Cela étant clarifié, il est fort probable qu'on les ait oubliés ici en même temps que ce pauvre Bossheim.

"Vanité caractérisée"

Inutile de noter ça, m'est avis, il y a déjà un ou deux trucs sur l'ego surdimensionné et centré.

Et si les membres du jury se retrouvent dans le même état que votre concierge, le procès risque de prendre du retard. Je vais pas m'en plaindre, mais c'est quand même gênant.

Vous pouvez porter plaindre si vous le désirez. Nous sommes ici pour ça voyons. Pour que la Justice se fasse en Son Nom.

Je ne vais pas le faire, voyez vous, je devrais être mort depuis longtemps, mais il semble que les fonctionnaires aient laissés leur talent en partant et ne l'ont toujours pas retrouvé.

C'est mon tour pour y passer.

Parfaitement, c'est son droit et le devoir des Inquisiteurs d'accéder à sa requête.


J'aurais adoré rester mais on m'appelle ailleurs. Adieu.

Appellez les gardes !

Désolé d'adresser la parole deux fois de suite mais je me suis apperçu que personne ne veux m'écouter...

Le malandrin est parti !

Puis-je tester l'étripouilleuse 2000 alors ?

Ça n'a aucun rapport, mais ton avatar, juste en dessous de ton avatar, ça rend plutôt bien.

Si mon bon ami le permet, je vais avant tout l'introduire dans ses appartements.

V'là du monde. Ohé, réveillez-vous là-dedans ! On ne fait pas attendre le client !

Veuillez prendre place. Voilà, comme ça. Parfait. Dites-moi si c'est trop serré. De bonnes lanières de cuir, il n'y a que ça de vrai, voyez-vous. Tiens, c'est drôle, on les a ornées de clous, j'avais oublié. Ca vous aidera à tenir en place.

Bon. On peut commencer ?

Le service est impeccable, vous êtes revenus me chercher seulement le lendemain.

Et voilà le fameux gros bouton rouge. Mais n'était-il pas vert la dernière fois ?

Que dites-vous ? Mais oui, suis-je bête. C'était parce qu'on l'avait nettoyé.

Décidément, ce n'est guère ordonné. Il y a un tibia qui bloque le levier principal. Où avons-nous rangé la scie à amputer ? Décidément, ces hérétiques sont aussi pénibles morts que vifs. Ne pourraient-ils avoir un minimum de savoir-vivre et disparaître sans nous encombrer de leurs débris ? Non, non, c'est trop demander à ces gens là. Voilà bien pourquoi nous les haïssons tant.

C'est bon, je suis tout à vous.

Voilà. Le bouton est enclenché, les engrenages tournent comme s'ils avaient été huilés hier. Par Sigmar, que c'est beau ! J'en ai le cœur tout serré d'émotion. Vous voyez cette petite scie circulaire ? J'ai taillé chacune de ses dents, une à une. Elle coupe bien, d'ailleurs, n'est-ce pas ? Vous n'osez pas répondre, mais je vois bien sur votre visage que si. Voyez l'aisance avec laquelle elle se glisse dans votre avant-bras droit !
Et ces marteaux, vous les avez vus ? Leur mouvement a été réglé à la seconde près, afin qu'ils œuvrent en parfaite synchronie. C'est peu réjouissant pour vos mollets, par contre.

Je n'aurais plus jamais mal en me cognant le petit orteil dans une porte.

En effet, ton petit orteil n'est plus de ce monde. Garçon ! Une pelle et une balayette, je vous prie, il y a un doigt de pied en liberté sur notre beau carrelage de granite.

Comme quoi, il n'y a pas de petit profit.

Alors, bientôt fini ?

Ne soyez pas si impatient, il reste encore quelques litres de sang dans votre corps qu'il s'agit de faire sortir. Ça ira plus vite à coup de scie, mais ce sera plus délicat à coup de coupe-ongle. Alors, que préférez-vous ?

La manucure évidemment.

Je vous informe en conséquent que votre mort sera lente et douloureuse. Cette opération est d'ailleurs bien trop délicate pour être réalisée par une machine, fût-ce la splendide, que dis-je, la merveilleuse Etripouilleuse.


Hep ! Vous, là ! Oui, vous. Allez me chercher Irina. Comment ça, laquelle ? Il n'y en a qu'une, que je sache ! Et puis on la repère de loin, c'est une lutteuse kislévite. Oui, on l'a trouvée dans une taverne de Praag, en pleine bagarre. Heureusement qu'on l'a sortie de là, ou les murs ne seraient plus debout à l'heure qu'il est. Ils avaient tous l'air reconnaissants, d'ailleurs, du moins ceux qui étaient encore conscients. Mais je m'égare. Vous n'êtes pas encore parti ? Mais dépêchez-vous, voyons, vous voyez bien que notre client attend !


C'est bon, quelqu'un est allé vous la chercher. Vous allez avoir le privilège rare d'être dépecé à coup de coupe-ongle. La tâche est longue et demande autant de force que d'endurance, nous vous avons donc trouvé la personne idéale pour la réaliser. Petit gâté, va...

Elle est longue à venir tout de même.

Elle va venir, ne vous inquiétez pas. A moins, bien sûr, qu'on ne l'ait elle aussi oublié au fond d'une geôle moisie, sans pain ni eau. Je suis saisi d'un affreux doute.

Vous avez tué ma mort !

C'est cohérent.