Arduilanar, seigneur de Caledor

Arduilanar marchait, seul. Il aurait voulu oublier le regard de la jeune fille, ses pleurs, ses suppliques. Comment aurait-il pu lui expliquer ? Comment aurait-il pu lui faire comprendre que sa seule présence représentait un danger pour chaque personne qu’il approchait ? Il songea à Ilmathril, peut-être toujours allongé dans la chambre de cette auberge, se remettant de ses blessures, Mindoniel allongé à ses côtés. Il pensa aussi à cette fille, dont il n’avait même pas connu le nom. Il l’avait abandonnée aux portes d’Untergard, après avoir suivi ses indications pour trouver le chemin de la cité. Il lui avait aussi laissé son cheval, n’ayant rien d’autre à lui offrir pour lui permettre d’assurer sa subsistance, au moins quelques jours. Peut-être pourrait-elle rejoindre les Prêtresses de Shallya, et ainsi être sûre de mener une vie de paix et d’oubli loin des souffrances qu’elle avait endurées.
Cela valait mieux, oui. L’aurait-elle accompagné dans sa vie de vagabond, de paria, aurait-elle accepté d’être traquée comme une bête sauvage et de fuir sans relâche ? Peut-être. Il préférait ne pas le savoir. Son destin, comme le sien, avait basculé en un jour. Peut-être étaient-ils liés ? Peut-être que ce n’était pas le hasard qui les avait réunis, peut-être que tout avait été d’ores et déjà écrit et qu’il était dans leur destinée de suivre la même voie, de marcher côte à côte dans les ténèbres. Mais il devait l’oublier.
Il avait lu le désespoir dans ses yeux – de nouveau seule, sauvée pour se retrouver de nouveau perdue. Il savait que son regard le poursuivrait longtemps, mais il avait au moins le sentiment d’avoir accompli un geste, d’avoir pu faire quelque chose pour la protéger. La magie l’y avait aidé. La magie lui permettrait de poursuivre cette tâche, d’utiliser le pouvoir de l’épée pour venir en aide aux victimes innocentes. Sa vie et son errance avaient pris un sens. Il combattrait le Chaos et ses serviteurs, au nom de ceux qu’il n’avait pu secourir, marchant seul, avant de pouvoir retourner chez lui et venger ses parents.





Mieux ?

Nairë et Elcarion

Nairë Locëcundion et Elcarion Calathon. La fille d'un dresseur de dragons de Caledor et le fils d'un archimage de Saphery. Une romance passionnée mais proscrite.
Ils vécurent un amour interdit dans l'insouciance, la foi en l'avenir. Mais la guerre brisa tous leurs rêves.
Elcarion fut appelé à se battre pour Ulthuan. Avant de partir, il laissa à celle qu'il aimait l'épée des Calathon, un artefact magique d'une grande puissance qui se transmettait dans sa famille depuis des générations. Il espérait qu'en cas de malheur, Nairë trouverait grâce aux yeux des Calathon si elle leur ramenait l'épée.
Mais il n'en fut rien. Elcarion partit pour ne pas revenir, et Nairë, enceinte, fut chassée de sa famille, traitée de trainée. Elle tenta de trouver refuge auprès du père d'Elcarion, mais celui-ci refusa de la voir, elle comme son enfant, bien qu'elle portât l'épée de sa famille.
Livrée à elle même, déshonorée, privée de l'homme qu'elle avait aimé, Nairë confia son fils au dragon et se jeta du haut de la montagne.



Bon, ça sent un peu l'eau de rose, mais les histoires d'amour sont niaises par définition. J'ai donc trouvé un motif valable et une histoire cohérente.

Si Arduilanar est retrouvé par Papi Calathon, il risque d'être mal accueilli. Le fils de la catin, le voleur d'épée. Les retrouvailles ne seront guère sentimentales.
Tant mieux, d'un autre côté. Un peu de tragique supplémentaire est toujours bon à prendre.

En tout cas je suis heureux que tu te sois enfin rangé du côté des Sapheryiens, je commencais à désespérer.

Si Arduilanar et Ilithas vont totu deux en Saphery pour organiser la levée des troupes, ils risquent de tomber sur le papi.
C'est en tout cas irréprochable, si ce n'est le terme "trainée" qui est peut être un peu trop fort. A mon goût.

Ah ! Je sens la muse revenir ! Merci !

J'ai gribouillé ça vite fait, trainée ou pas, le texte n'est de toute façon pas destiné à être consigné ou que ce soit. Je lui ai donné de faux airs de conte, mais c'était pour mettre dans l'ambiance.

Saphery est plus une question de nécessité qu'autre chose. Tous les grands mages en viennent.

Lever les troupes ? Arduilanar est un petit noble de Caledor, pas un général ou un stratège. Ilithas non plus, à ce que je sache. Nous sommes des aventuriers, pas des chefs de guerre.

Je me doutais que ça n'avait pas pour vocation d'être consigné comme tel ^^

Mais tu oublie Caledor le dompteur de Dragons. Il n'était pas mauvais comme mage, il me semble.

Ilithas a commandé son propre ost par le passé. Certes, ils sont tous morts, mais c'est pas ça l'important

En tant que dernier descendant mâle des Alenör, Ilithas doit mener les soldats-citoyens dépendants du domaine de sa famille.

Y a bien Caledor Dompteur, oui. Mais dans ce cas, je ne vois pas pourquoi les familles s'opposeraient à une bonne alliance caledoro-caledorienne. Entre gens comme il faut.

Ilithas va lever ses troupes, soit. Mais Arduilanar ? Et Backe ? Ce n'est pas parce qu'il déserte le forum qu'on peut l'oublier aussi vite.
Je vois mal Arduilanar revenir pour se battre, en fait. Ce qu'il cherche, c'est sa terre natale, le manoir des Theril où honorer la mémoire de ceux qu'il a perdu... Et Galemion, aussi.
S'il se rend sur le front, ce sera pour son frère. Pour le libérer, pour vaincre le poids de l'ombre qui pèse sur lui. Raithael n'est qu'un objet pour les Elfes noirs, un outil précieux, mais rien de plus. Et si Arduilanar ne réussit pas à lui rendre la raison, alors le combat sera à mort. J'ai déjà mon idée de ce côté là, en fait. Plutôt que la très classique reprise de conscience à l'orée de la mort, Raithael pourrait, dans un ultime effort, reporter sa hargne et sa violence contre les Druchii. L'occasion ou jamais d'inverser le rapport de force et remporter la victoire à cette bataille. Il mourra certainement au cours de l'opération, façon comme une autre de s'en débarasser - et, pour lui, de se racheter.



Arduilanar se contempla de pied en cap dans le haut miroir de verre. L'armure finement ciselée lui allait parfaitement - elle avait été réalisée sur mesure par les plus habiles forgerons de Lothern. Le présent du Roi Phénix était somptueux, une manière comme une autre de montrer que les doutes avaient été effacés et que son retour était bienvenu. Une façon de s'excuser, aussi, et de faire table rase du passé.
Tout avait été prévu. Le bouclier, ceint d'un dragon doré, portait la rune de la famille Theril, comme un symbole de la double origine de celui qui le portait. L'équipement comprenait aussi un fourreau, destiné à l'épée de son père. Son père... Il n'y avait songé que rarement durant toutes ces années. Il avait été l'absent, du commencement à la fin ; et il ignorait tout de lui, jusqu'à son simple nom. Mais l'épée, elle, battait à son côté, pour lui rappeler que peut être il l'attendait encore...
Arduilanar fit trois pas, faisant bruire en un cliquetis métallique la broigne d'ithilmar.
"- Suis-je vraiment obligé de la porter ? Le Roi m'honore par ce majestueux cadeau, mais je n'ai pas l'habitude de combattre aussi richement vêtu. Une armure de cérémonie n'est pas évidente à porter quand on a passé cinq ans dans des frusques de mon'keigh.
- ...

A Ilithas de répondre. Si ça peut te faciliter la tâche...

Moi qui me tues à écrire pour te simplifier le travail... C'est là toute ta gratitude, misérable ?

J'veux courir sur les tentacules d'un Kraken. C'est beaucoup moins insolite que me jeter sur un champ de bataille.

Il me semble que tu nous avais déjà fait part de cette revendication. Tu te répètes.

J'insiste.

Albericus a disparu on ne sait où. Il a sans doute été inspiré par ton mauvais exemple, déserteur à écailles.

C'était une blague. Poisson d'Avril.

Et puisque je suis de retour, et que je vois que l'hilarité vous gagne peu à peu, si, si, je vais me remettre à l'écriture. Pas plus tard qu'aujourd'hui. J'ai lancé la collection complète d'eRa pour me motiver.

Et merci pour ce court texte, j'en ferais bon usage tu peux en être sur

Tout le monde a pensé à la même chose, pas vrai ? Mais il n'y aura que moi pour bien vouloir le reconnaître.

Plait-il ?

L'usage que tu feras de son texte. C'est sans ambiguïté.

Oh. Euh. Certainement. Je vous crois sur parole. Encore que...

Je ne comprends pas, moi.

Texte, papier.

Fumisterie ? Excrétions ?

Tu avais l'air enthousiaste.

Si tu me donnes un bout de papier et que je te dis, l'air aussi enthousiaste - il y a donc quelque chose qui cloche, que j'en ferai bon usage, tu vas mal le prendre aussi, forcément.

D'ailleurs, il pourra toujours faire semblant, mais je suis sûr qu'il le prend mal.