Arduilanar, seigneur de Caledor

C'est mieux, c'est plus digne. Cautérise donc ses plaies à l'ouragan de flammes, maintenant.

Et ça se dit médecin. On croit rêver.

"- Y a-t'il un médecin dans la salle ?
- Oui, et je sais cautériser les plaies au lance-flammes. Froutch !"

En effet, on sent un peu plus de camaraderie et moins de...Bref c'est mieux. Un régal pour les yeux.

Arduilanar épongea son front. Hisser le géant jusqu’à la chambre de l’étage n’avait pas été simple, même avec l’aide de l’aubergiste.
« - Je veux que vous preniez soin de lui. Chaque jour, jusqu’à ce qu’il guérisse. »
L’aubergiste observa une nouvelle fois l’étrange jeune homme qui s’était présenté à lui, couvert de sang et traînant un compagnon dans une encore plus mauvaise forme. Des étrangers, oui. Peut-être ces fameux elfes dont parlaient les légendes bretonniennes, ces créatures mystérieuses qui hantaient la forêt d’Athel Loren.
« - J’veux bien, mais… eh… c’est que l’argent ça s’invente pas. J’peux pas garder vot’copain comme ça, avec juste vos belles promesses pour couvrir les frais, tout ça, quoi. »
L’homme regarda le jeune étranger, un peu gêné. Il pouvait bien lui jeter un sort ou quelque chose comme ça. Mais celui-ci se contenta de répondre d’un air triste.
« - Oui, bien sûr, je vous comprends. »
L’aubergiste sursauta quand il tira son épée, mais l’elfe lui tendit le fourreau. L’homme s’en saisit avec soin, presque vénération. Le fourreau était fait de quelque métal précieux, fourré de velours rouge, et orné de gemmes et de pierreries.
« - Je pense que les pierres à elles seules devraient suffire à… couvrir les frais. Je veux aussi un cheval, et de quoi me vêtir. Et un linge, pour envelopper mon épée.
- Je… oui, monseigneur. Je prendrai soin de votre ami, si c’est c’que vous voulez.
- Je vous préviens. » Le regard de l’elfe se fit sombre, et l’aubergiste frémit. « Ne vous jouez pas de moi. S’il arrive quelque chose, je le saurai. Et comptez sur moi pour vous retrouver.
- Oui, monseigneur », glapit-il.


Arduilanar observa la figure allongée sur le lit, les yeux clos, comme paisiblement endormie.
« Pardonne-moi… »
Il savait qu’il n’avait le droit à aucun répit. Ni trêve ni repos. Sa seule présence constituait un danger pour ceux qui l’entouraient. Pour ceux qu’il aimait, il devait disparaître.
« Pardonne-moi, Ilmathril. Puissé-je te retrouver un jour… »


Un dernier regard à la fenêtre allumée, point brillant dans la nuit. Chaque adieu lui devenait plus douloureux, chaque nouvelle perte l’affectait d’avantage.
La silhouette pâle, fantomatique, luisait faiblement au clair de lune. Arduilanar, en selle sur son cheval, l’observa passer en retenant son souffle. Mindoniel progressait avec lenteur au milieu des champs de blé, figure surnaturelle dans les ténèbres. Le lion le fixa un long instant, puis reprit sa route, retournant auprès de son maître.
Arduilanar tourna le dos et éperonna son cheval. Les choses étaient plus simples en sachant qu’Ilmathril n’était pas seul.

Il a quelque chose, ce lion. C'est triste.

N'est ce pas ? C'est poignant.

Il faut que j'arrête de me les représenter habillés en haut-elfes >_<

Des loques. Loqueteuses loques.

Ils n'avaient pas de l'or ?

En tout cas, le lion n'a rien. C'est l'essentiel.

Ou alors il est mort et revenu. Comme Gandalf. Ou bien c'est un fantôme. Qui sait ? Sûrement pas moi.

C'aurait été plus simple avec de l'or, mais je ne sais pas où ils en auraient trouvé.

Pas des loques. Enfin, pour l'instant, peut être. Des habits humains, en tout cas. Non, ce n'est pas forcément synonyme.

Backe sera mieux habillé que toi. Du cuir !

J'ai du cuir aussi. Mais sous mes vêtements.

De là à dire qu'Arduilanar porte des sous-vêtements en cuir, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas.

Je bloque quelque peu. J'ai bien une idée pour le chapitre VI, mais encore trop de questions.

Arduilanar erre dans les campagnes, tout à sa morosité. Tombe sur village/jeune fille/autre ? attaqué(e) par hommes-bêtes/autres ? . Il est obligé de recourir à la magie pour s’en défaire (quel vent ? Vie/Lumière… ?)

Un village, ça fait plus sérieux, mais une jeune fille, c'est plus tragique.
Et il faut que je trouve un vent de magie, ou plutôt comment il va maîtriser ce vent de magie. Pour le feu, ça s'est fait dans la douleur, et en réveillant son lien avec le dragon. Mais pour le vent de Jade, par exemple ?
Hum, je sens l'inspiration venir, tout compte fait.

Ne reste plus que le souci des envahisseurs. Hommes-bêtes, ça convient ?

Je pense réécrire le chapitre II, Terre d'exil, histoire d'y incorporer la découverte de la bière par les deux elfes. Dommage en effet de commencer à l'évoquer et de ne pas poursuivre sur cette idée...

PS : Oui, j'adore les monologues.

Et puis il faut bien que perdes du temps d'une façon ou d'une autre, tu en seras déjà à la partie III que je n'aurai même pas commencé.

Mais j'ai eu une idée, moi aussi. C'était évident, en fin de compte. Je ne vous dirai pas ce que c'est.

Une fois ce chapitre fini, je m'arrête. Jusqu'en mai. Impossible d'aller plus loin si j'ignore ce qu'il est advenu à Backe, d'une part, et d'autre part impossible de travailler sérieusement si j'écris. J'attends donc d'avoir le concours derrière moi pour finir, et me laisse cette semaine pour terminer le chapitre VI.

Et voilà, je le savais ! C'est la rechute !

Tu avais presque réussis à arrêter d'être sérieux ! Presque !

Tsss....

Faut pas exagérer, non plus, j'y tiens, à mon année. Quatre mois de sacrifices cette année me permettront de me consacrer plus ou moins pleinement au forum l'an prochain. Ca vaut le coup, je trouve.

Terre d'exil V2 :

Arduilanar poussa la porte branlante, pénétrant dans une salle obscure et enfumée. Son premier contact avec les humains… Trois vieux pêcheurs à l’œil morne, les visages fripés, les mains noueuses, fumant leur pipe à l’odeur nauséabonde. Leur conversation s’interrompit dès qu’ils aperçurent le lion. L’elfe toussota, gêné par la fumée, et recula. Il n’imaginait pas qu’une telle laideur et une telle misère puissent exister. Les elfes vivaient éternellement jeunes et beaux, vivant une existence sereine sur leur île. Mais les hommes… Il comprit le mépris qui leur était voué – des barbares primitifs, vivant dans la crasse. Il aurait voulu sortir, mais Ilmathril et Mindoniel se tenaient derrière lui, bloquant la porte. Il allait bien falloir entrer.
Le patron, accoudé à son comptoir, jeta un regard torve aux nouveaux arrivants.
« Pas d’animaux ici, m’seigneurs. On est pas dans vot’pays de sauvages. »
Mindoniel le fixa de ses yeux clairs, et l’homme sentit son courage fondre aussitôt.
« J’veux dire, s’y sait s’tenir, y a pas de problème. J’veux juste pas qu’il dérange ma clientèle, si vous m’comprenez, messeigneurs. »
Les quatre hommes, détournant le regard du lion blanc, fixaient maintenant Arduilanar. Celui-ci rebattit sa capuche sur sa tête, histoire de cacher ses oreilles – il n’y songeait que maintenant, mais les elfes passaient peu discrètement. Ilmathril s’avança vers le comptoir, la hache sur l’épaule, et déposa quelques piécettes de cuivre qui tintèrent en retombant sur le bois noir.
« Une chambre et deux repas. »
Le tavernier faillit répondre qu’il ne prenait pas la monnaie étrangère, mais il se ravisa dans l’instant. Le géant n’avait pas l’air d’être de ceux qui aiment être contrariés.
« Tout d’suite, messeigneurs », s’empressa-t’il de répondre avec obséquiosité. « Si vous v’lez bien vous donner la peine de m’suivre… »


Arduilanar observa d’un œil soupçonneux le liquide trouble et brunâtre posé devant lui. On aurait dit des eaux d’évacuation mal filtrées, versées dans un verre opaque de crasse.
« - C’est bien prudent d’en boire ? demanda-t’il avec inquiétude.
- Il paraît que c’est toujours plus sain que l’eau des puits. »
Ilmathril leva sa chope et en avala le contenu d’un trait. Encouragé, Arduilanar tenta de l’imiter – et recracha aussitôt le breuvage immonde en toussant violemment. Cette chose avait manqué de l’étouffer. La saveur en était infecte, à la fois âcre et fade, et la consistance quasi limoneuse. Il comprenait mieux pourquoi on lui avait recommandé de l’éviter, et préférait ne pas savoir à quoi pouvait bien ressembler l’eau dans ce pays s’il était encore plus dangereux d’en boire.
Il aurait voulu faire passer le goût en mangeant quelque chose, mais après avoir regardé le plat douteux, officiellement composé de poisson, il se dit qu’il n’avait pas encore assez faim pour prendre ce genre de risques.


Arduilanar supporta sans broncher la literie – dans les faits un amas de paille qui n’avait pas été changée depuis un certain temps et avait commencé à se putréfier. Il regrettait déjà les hamacs auxquels ils avaient eu droit sur le navire, mais se consola en disant qu’il passerait désormais la plupart de ses nuits à la belle étoile. Peut-être allait-il même finir par apprécier ces bon matelas de foin moisi. C’était sans doute, aussi, une question d’habitude.
Etrangement, il aurait presque pu se sentir bien. Il vivait dans le dénuement le plus total, certes, mais il se sentait en sécurité, et ressentait une certaine excitation à l’idée de ce monde nouveau et étranger qui s’offrait à lui, malgré sa grisaille et sa laideur. Mais à chaque fois qu’il songeait qu’il aurait pu être heureux, le souvenir de ses parents lui revenait, avec d’autant plus de force qu’il pensait avoir réussi à les éloigner. Les mêmes tourments, invariablement… Il n’avait plus pleuré. Il devait se montrer fort, faire honneur à son père, mort en défendant les siens, à sa mère, qui avait été prête à tout pour ramener son fils à la raison. Et à cette autre, cette Nairë. Il tentait d’imaginer ce à quoi elle avait pu ressembler, pourquoi elle l’avait abandonné. Les paroles du dragon étaient déjà devenues si lointaines… Il en venait à douter que cela fut seulement vrai. Mais l’épée était là, scintillante, comme une preuve de ce passé brumeux, mystérieuse relique d’un père inconnu. Il ignorait jusqu’à son nom. Il était seul – privé deux fois de toute famille ; mais Ilmathril, lui, était là. Et, à cette pensée réconfortante, Arduilanar ferma les yeux et s’endormit.






Ca permet de donner à Arduilanar une première expérience de la bière, à confronter à celle de Backe lors de leur Rencontre.

Oui, enfin ça te permettra surtout de devenir dentiste.

"La saveur en était infecte, à la fois âcre et fade, et la consistance quasi limoneuse."
C'est n'importe quoi ! Âcre, peut-être, mais fade, ça va trop loin. Même quand c'est pas bon, c'est pas fade. Je désapprouve. Je tssste. Tsss.

Il s'y prend mal, voilà tout. Tu dois ouvrir tes narines, tes papilles et surtout ton esprit. Et puis même toi tu arrives à avaler bien pire, bien plus âcre.

Une question viens de me frapper.

Aie.

Laissez moi vous frapper avec.

Comment ce jeune nobliau d'Arduilanar peut-il parler le Reikspiel ?
Et Ilmathril ?

Vous auriez du essayer de la XXX Bugmann, c'est de la vrai.

L'éducation du nobliau. L'ouverture à la culture de l'autre, t'en fais quoi ?

Le mieux étant de pas s'embourber là dedans. Si l'on veut vraiment pousser le réalisme, alors il leur faudrait parler la langue de Bretonnie. Je ne vois pas pourquoi ce serait le reikspiel. Et puis pourquoi pas tous les patois locaux, tant qu'ils y sont.

Comme l'a dit Backe avant moi, l'éducation. Ca fait partie de la base pour un jeune noble de Caledor. Et pour Ilmathril... tant pis. On ne va pas s'encombrer de ce genre de détails.

Une nouvelle idée brillante. Ou pas si brillante. Mais un flash. C'est comme ça que ça marche chez moi.

Concernant l'héritage d'Arduilanar. Locëcundion, c'est sa mère. Mais peut-être devrais-je changer ce point, j'aime trop ce nom. Et si Arduilanar-Amarthan est amené à le porter, c'est que c'est celui de son père, puisque j'ai enfin eu une idée pour le ramener à sa famille paternelle - les pas Locëcundion, alors.
Il suffirait que quelqu'un reconnaisse Arduilanar, ce qui lui permettrait de retrouver son grand-père - puisque son père est mort, seule possibilité d'explication du suicide de Nairë. C'est qu'elle pourrait aussi bien avoir abandonnée par son amant, mais ça n'expliquerait alors pas l'épée.

Bref, Arduilanar pourrait donc retrouver son grand-père à Ulthuan. Le père de son père. Une lignée de mages, puisque la magie est son héritage paternel, et le dragon son héritage maternel.
Donc, ce ne serait plus Amarthan Locëcundion, puisqu'il aurait le nom de son père. (Si le dragon l'appelle comme ça, c'est qu'à priori il ne connaissait que Nairë). Et comme j'aime bien cette association de syllabes, je dois donc changer le nom de famille de Nairë, pour que Locëcundion devienne le nom de famille du père.

C'est confus. Je me rends compte que c'est confus. Passons.

Alors, un autre nom en lieu et place de Locëcundion ? Histoire que le dragon lui donne un nom le temps qu'Arduilanar découvre sa famille paternelle. Sauf que ça fait trois noms de famille pour le pauvre petit, et qu'il est déjà déboussolé. Donc il n'a qu'à porter le nom de sa mère. Cela se ferait-il, chez les elfes ? Vu le mystère qui entoure sa conception, on peut estimer que c'est envisageable. Mais alors, c'est encore pour son père qu'il me faut un nom. Je m'embrouille, je bafouille, j'emmêle tout. Je ne suis pas sûr d'avoir réussi à me suivre moi-même.

"Vu le mystère qui entoure sa conception"
Héhéhé. Héhé. Non, sérieusement, tu ne trouves pas que... Que ?

Finalement, tes élucubrations se résument en huit mots - je fais ce pari à priori, je vous l'assure. Il te faut encore un nom de famille.

Ca ne reflète pas le fil de la réflexion, mais on peut résumer les choses ainsi.


Le mystère, enfin, le trouble plutôt. Le père disparaît - dans des conditions qu'il me reste à déterminer - avant la naissance de l'enfant, la mère est rejetée par sa propre famille, nul ne connait le sort d'Amarthan... Mais c'est vrai que mystère convient mal. Y a plus de mystère quand on connait les secrets de la réaction acrosomique et des ondes calciques.

Et à quelle occasion rencontrerait il son grand père ? Et comment celui ci le reconnaitrait-il ?
Forme du visage, cuisant souvenir de celui de son fils disparus ?

Le fourreau de l'épé...Ah non, il l'a vendue dès sa première semaine d'exil dans un bouge Mon Keigh, ça fera une belle histoire de famille lors des retrouvailles

Le pommeau de l'épée, si il reste des diamants dessus ?

Ou alors ses reins, s'il lui en reste encore un morceau de l'un d'entre eux. On peut aller loin comme ça.